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Que dit l'Islam sur l'avortement ?
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16 avril 2006 00:52
Conseil des Grands Ulémas à travers sa décision n° 140 en date du 20/6/1407 ainsi conçue :
1. Il n’est permis de provoquer l’avortement que pour un motif légal et dans des limites très étroites.

2. Il est permis de provoquer l’avortement au cours des 40 premiers jours de la grossesse, s’il s’avère que cette opération revêt un intérêt légal ou écarte un préjudice (certain).

Cependant, il n’est pas permis de recourir à l’avortement pendant cette période par simple crainte de la peine inhérente à l’éducation des enfants ou par peur d’être incapable d’assurer leur prise en charge vitale ou leur éducation ou pour leur avenir ou parce que l’on se contente des enfants que l’on a.

3. Il n’est pas permis d’expulser un fœtus en formation avant qu’une commission médicale sûre ne décide que le maintien du fœtus représente un danger pour la mère car l’on craint qu’elle en meure. Dans ce cas, on peut l’expulser après avoir épuisé tous les moyens aptes à écarter le danger en perspective.

Au terme du 4e mois de la grossesse marquant sa troisième phase, il n’est pas permis de provoquer l’avortement avant qu’une équipe de médecins spécialistes sûrs ne décide que le maintien de la grossesse entraînera la mort de la mère, et ce, après avoir épuisé tous les moyens aptes à lui sauver la vie. L’avortement n’est autorisé dans ce cas que sous réserve de ces conditions et pour écarter le plus important de deux maux et réaliser le plus grand de deux intérêts. Extrait des Al-Fatawa al-Djami’a, tome 3, p. 1055.

Nous demandons à Allah la sécurité, la paix et l’agrément de notre repentir. Puisse Allah bénir notre prophète Muhammad.



Islam Q&A (www.islam-qa.com)






Question : Que dit l'Islam sur l'avortement ?



Réponse : Tout d'abord, il est nécessaire de rappeler que la vie du foetus, à l'instar de la vie humaine en général, est sacrée en Islam. A ce titre, elle se doit d'être gardée et protégée dans la mesure du possible. On peut se faire une idée de l'importance reconnue au foetus lorsqu'on considère le fait que la jurisprudence musulmane autorise à la femme qui est enceinte et qui craint pour la santé du futur bébé de ne pas jeûner durant le mois de Ramadhân (et de remplacer les jours ainsi manqués plus tard) ... alors que la pratique du jeûne du Ramadhân compte parmi les cinq piliers les plus connus de l'Islam...
Plus révélateur encore: A l'époque du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), une femme ("Al Ghâmidiya"winking smiley était tombée enceinte après avoir commis l'adultère... Comme elle était venue se dénoncer devant le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), celui-ci prit la décision d'appliquer la peine prévue, mais pas avant que la femme en question n'eut accouché et complété la période d'allaitement...
C'est pourquoi, comme le souligne Cheikh Qaradâwi r.a., la règle de base en Islam par rapport à l'avortement, c'est l'interdiction. Néanmoins, cette interdiction peut être plus ou moins sévère, en fonction des circonstances et surtout en fonction du moment où a lieu l'interruption de la grossesse... (Réf: "Fatâwa Mou'âsirah" - Volume 2 / Page 547)

L'avortement après l'insufflation de l'âme ("Nafkh our roûh"winking smiley:

Dans un certain nombre de Hadiths authentiques où sont détaillés les différentes étapes du développement embryonnaire, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) affirme que l'âme est insufflée ("nafkh our roûh"winking smiley dans le fœtus au terme du quatrième mois de grossesse (120 jours). 1
C'est justement en raison de ce genre de Hadiths que les savants musulmans considèrent unanimement que, passé la limite de quatre mois (120 jours), l'avortement est strictement interdit. Avorter dans un tel cas de figure est considéré comme étant un acte d'infanticide et est assimilé à un crime en Islam. Allâmah Ibné Taymiyyah r.a. écrit dans une de ses Fatâwa que cet acte relève du "wa'd" (enterrement d'un enfant vivant), à propos duquel Allah dit sur un ton d'avertissement dans le Qour'aane:

"Et lorsqu'on demandera à la fillette enterrée vivante , pour quel péché elle a été tuée".
(Sourate 81 - Versets 8/9)

(Réf: Madjmou'oul Fatâwa - Volume 4 / Page 217)

Cependant, si le fait de conserver ce fœtus met la vie de la mère en danger, et qu'il ne soit pas possible de la sauver sans le retirer, dans ce cas, certains oulémas affirment que l'avortement est toléré, même si la vie a déjà été insufflée, en vertu de la règle en Islam, qui veut que, lorsqu'on est obligé de choisir entre deux maux, on doit opter pour le moindre des deux. Dans ce cas précis, il est évident que la mort de la mère est une perte beaucoup plus grande que celle du fœtus. Qui de plus est, la vie de la mère est une réalité, alors que la naissance du futur enfant n'est encore, à ce stade, qu'espérée... (Réf: "Fatâwa Mou'âsirah" - Volume 2 / Page 547; il est à noter que certains savants ont interdit l'avortement même dans ce cas... C'est ce qui est mentionné dans les références hanafites suivantes: "Al Bahr oul Râïq" - Volume 8 / Page 233 et "Fatâwa Qâdhi Khân" - Volume 4 / Page 385.)

L'avortement avant l'insufflation de l'âme ("Nafkh our roûh"winking smiley:

Ecole hanafite: Si l'âme n'a pas encore été insufflée et le futur enfant se trouve encore à l'état embryonnaire, selon l'école hanafite, la femme peut avorter dans un cas de grande nécessité (réelle et reconnue) et pour une raison valable. Si une femme avorte sans raison valable alors que les membres et les organes de foetus avaient déjà commencé à se former, elle aura le péché d'avoir commis un crime, comme le mentionne explicitement Ibné Âbidine Châmi r.a. dans son ouvrage de référence de l'école hanafite, "Raddoul Mouhtâr" (Volume 5 - Page 519). Et même si les membres et organes du fœtus n'ont pas encore commencé à se former, il n'est pas permis de procéder à un avortement sans raison valable. Cependant, si une femme le fait quand même, elle n'aura pas autant de péchés que si elle avorte après que les membres aient commencé à se former. 2

Les raisons valables pour un avortement peuvent être de deux types:


Les facteurs qui sont en rapport avec le fœtus. Exemples: une malformation décelée du fœtus; la présence chez lui d'une déficience importante; le fort risque qu'il soit atteint par une maladie génétique grave héritée des parents. Néanmoins, dans ce genre de cas, la décision éventuelle d'une interruption de grossesse devra être basée sur un diagnostic médical fiable et digne de confiance, et non pas sur de simples suppositions... 3

Les facteurs qui sont en rapport avec la mère. Exemples: la présence du fœtus met en danger la vie ou la santé mentale de la future mère; la femme étant handicapée physiquement ou mentalement, elle ne pourra pas élever correctement un éventuel enfant, et il n'y a personne non plus de sa famille pour le faire à sa place; la femme est tombée enceinte à la suite d'un viol et elle ne désire pas garder cet enfant. (Réf: "Al Halâl wal Harâm" de Cheikh Khâlid Sayfoullâh - Pages 309 / 310)


Ecole hambalite: Selon le rapport de Cheikh Wahbah Az Zouheïli, l'avis de l'école hambalite sur cette question est similaire à celle de l'école hanafite. (Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy" - Page 2648)



Ecole châféïte: Il y a principalement trois avis qui sont rapportés de l'école châféite concernant l'interruption de la grossesse avant l'insufflation de l'âme:

- Une opinion est assez proche de celle des hanafites. (C'est là l'avis qui a la préférence du juriste châféite, Al Ramali r.a.).

- L'autre avis est qu'il est permis mais déconseillé ("Makrouh"winking smiley d'avorter avant 40 jours de grossesse. (Si cela devait se faire, l'accord des deux époux serait nécessaire.) Après 40 jours, l'avortement est strictement interdit. (Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy" - Page 2648)

- L'avortement est interdit depuis le moment où a lieu la fécondation. Cette troisième opinion est celle qui a été retenue par l'Imâm Abou Hâmid Al Ghazâli r.a." (Voir "Ihyâou ouloûmi dîne", Volume 2 - Page 47).

Ecole mâlékite: L'avis le plus fiable au sein de l'école mâlékite est que l'avortement est interdit depuis le début même de la grossesse. (Réf: "Al-Qawaaneen al-Fiqhiyyah" de Ibn Djizzi - Page 141 - "Al Fiqh oul Islâmiy"winking smiley


Il est à noter que, sur cette question, bon nombre de savants contemporains ont adopté une position qui, finalement, va dans le sens de celle qui a été définie par les experts de l'école hanafite...

Cheikh Wahbah Az Zouheïli écrit ainsi:

"Et je donne préférence (à l'avis stipulant) l'interdiction de l'avortement depuis le début de la grossesse, sauf en en cas de nécessité ou dans le cadre d'une raison valable (...)" (Réf: "Al Fiqh oul Islâmiy" - Page 2647)

Cheikh Qaradâwi affirme pour sa part:
"La règle de base en ce qui concerne l'avortement est l'interdiction. Cette interdiction prend de l'ampleur en fonction de l'état d'avancement et de développement du foetus. Ainsi, durant les quarante premiers jours de grossesse, l'interdiction est la plus légère. C'est pourquoi, l'avortement sera autorisé dans ce cas pour des raisons valables. Après la période de quarante jours, l'interdiction devient plus forte; l'avortement ne sera alors toléré que pour des motifs plus graves (par rapport à l'étape précédente), motifs qui seront déterminés par des personnes versées dans le "Fiqh". Et l'interdiction continuera ainsi à prendre de l'ampleur (...)" (Fatâwa Mou'âsirah - Volume 2 / Page 547)



Wa Allâhou A'lam !
m
16 avril 2006 00:57
Salam alékom,


merci pour tes recherches UN AMI, on peut dire que tu en es un.
Maintenant c'est dommage que des pays musulmans comme la Tunisie pratique ce genre de choses à n'importe qui et à n'importe quand.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 16/04/06 01:34 par mediii.
 
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