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L'horizon 2012
a
16 octobre 2006 20:57
Par Ahmed R. Benchemsi, Tel Quel



Privilégier l’efficacité sans renoncer à la démocratie, c’est possible… en se donnant 5 ans de plus


“Il y a deux manières de penser la réforme politique au Maroc : la première est d’énumérer les mesures nécessaires pour instaurer une véritable démocratie, la seconde est d’envisager le processus politique qui permettra, concrètement, d’appliquer ces mesures”. Ce constat est extrait d’un rapport sur le Maroc récemment publié par la fondation américaine Carnegie*. Et c’est le bon sens même.


Les “mesures nécessaires pour instaurer la démocratie” ? On les connaît par cœur : réformer la Constitution pour réduire les pouvoirs de la monarchie (aujourd’hui absolus) et permettre au gouvernement de gérer réellement le pays (une tâche dévolue jusqu’à présent aux hommes du roi). Voilà pour la théorie. Mais dès qu’on cherche à passer à la pratique, une vieille problématique ressurgit : faut-il donner le pouvoir, le vrai, à une classe politique qui n’a jamais rien prouvé ? Pire encore, à une classe politique dont le moteur principal est l’accumulation des privilèges, au prix de l’allégeance la plus servile ?

Oui, les Marocains ont besoin de vivre en démocratie. Mais ils ont un besoin plus urgent de programmes d’alphabétisation, de réseaux d’électricité et d’eau potable, de routes goudronnées, etc. Et sur ce plan là – il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour le nier – les hommes du roi sont infiniment plus efficaces que les hommes politiques. On peut penser ce qu’on veut de l’INDH et de tous ces chantiers structurants que Mohammed VI ne cesse d’inaugurer, mais le fait est là : ce pays bouge grâce aux hommes du roi ; et les hommes politiques, à quelques rares exceptions près, sont hors-jeu. Ralentir le mouvement au nom d’une démocratie qui porterait des gens inefficaces au pouvoir serait un bien mauvais calcul. Mais renoncer à la démocratie au nom de la nécessité technocratique ne serait pas une bonne chose non plus.

Partant de ce double constat, qui nommer premier ministre, après les élections de 2007 ? Le chef du parti majoritaire ? Il n’y en aura pas. Vu l’émiettement du champ politique marocain, le prochain gouvernement sera forcément une coalition. Mohammed VI a le pouvoir de favoriser la coalition de son choix, et il ne s’en privera pas. Le prochain premier ministre pourra donc être n’importe quel chef de parti… ou encore un technocrate ! Dans le second cas, le Maroc gagnerait en efficacité, mais perdrait en démocratie. Dans le premier, ce serait l’inverse. Comment sortir de cette impasse ?

Il y a peut-être un moyen, qui constituerait le fameux “processus politique” préconisé par la fondation Carnegie : le roi pourrait nommer un premier ministre technocrate, mais qui serait chargé de former (avec soin) un gouvernement intégralement partisan - auquel il confierait l’exécution de toute l’action publique, la vraie, celle qui relève aujourd’hui du cabinet royal et de sa périphérie. Un premier ministre “du roi”, mais qui serait, pour la première fois depuis l’indépendance, un homme fort. D’une certaine manière, un premier ministre qui aurait la même marge de manœuvre que Driss Basri, naguère – abus sécuritaires en moins.

Un tel dispositif renforcerait formidablement l’outil-gouvernement. Il permettrait au Maroc de passer, enfin, du régime de “monarchie exécutive” à celui de “gouvernement exécutif”. Les rouages de l’Etat auront alors cinq ans pour se reconfigurer autour de cette nouvelle donne. Et en 2012, soit aux élections suivantes, la situation sera enfin mûre pour que les partis politiques (qui auront eu cinq ans pour s’exercer à la pratique réelle du pouvoir) reprennent pleinement le flambeau, réforme constitutionnelle en prime. L’intervalle 2007-2012 serait, en quelque sorte, une “législature tampon” qui préparerait le royaume à la démocratie, sans renoncer au rythme actuel de développement.

Mais pour que cette idée fonctionne, il faut un préalable essentiel : que Mohammed VI joue le jeu. Qu’il délègue vraiment le pouvoir au futur gouvernement. Et qu’il soit prêt à le céder totalement en 2012, soit après 13 ans de règne. Un parcours à la fois sage et éclairé, qui lui vaudrait une place d’honneur dans les livres d’Histoire.


* Marina Ottaway et Meredith Riley, Morocco, from top-down reform to democratic transition ? carnegieendowment.org/middleeast
16 octobre 2006 21:05
Extrait du précédent :

...... Mais pour que cette idée fonctionne, il faut un préalable essentiel : que Mohammed VI joue le jeu. Qu’il délègue vraiment le pouvoir au futur gouvernement. Et qu’il soit prêt à le céder totalement en 2012, soit après 13 ans de règne. Un parcours à la fois sage et éclairé, qui lui vaudrait une place d’honneur dans les livres d’Histoire.''

OUI , ce serait formidable et DEMOCRATIQUE ! mais est-ce qu'il y aura une classe politique dirigeante asse mure et responsable pour prendre les rênes ?
Connaissant l'essence même des marocains, je DOUTE fort de leur intégrité ! d'ailleurs la crédibilité des marocains est consumée, il n'en reste que de la fûmée !
a
16 octobre 2006 21:12
Alors pourquoi continuer à voter pour des politiques s'ils ne sont pas crédibles ?
On supprime le parlement et le gouvernement et on fait même des économies winking smiley
z
16 octobre 2006 21:19
Oulaaa, je suis a 100% pour le principe de transtion a l'espagnole preconise par cette analyse mais pas vers 2012, plutot vers 2030. La classe politique responsable qui devra prendre les rennes doit exister or aujourd'hui, elle est aux abonnes absents. Les partis doivent se reorganiser, se democratiser, presenter des plans, les electeurs qui votent ne doivent plus etre analphabetes, etc... Bref, une transition prendrait bcp plus que 5 ans mais si on s'y attelle des maintenant et serieusement, si le pays fait une revolution franquiste avec le cote dictatorial en moins, ce sera tout benef pour les generations futures.
16 octobre 2006 21:22
1) les électeurs votent pour de l'argent, pour des promesses d'emploi, pour avoir un poste de responsabilité , pour construire un local ou modifier une construction , pour ..... enfin ils ne votent jamais POUR RIEN à l'infini ....
2) On devrait , non ON DOIT supprimer la 2° chambre des prétendus conseillers qui ont pollué dernièrement ( c'est prouvé ) la scène politique ! cette chambre est une sorte de boulet !
c
16 octobre 2006 21:47
Citation
andi espoir a écrit:
Par Ahmed R. Benchemsi, Tel Quel



Privilégier l’efficacité sans renoncer à la démocratie, c’est possible… en se donnant 5 ans de plus


“Il y a deux manières de penser la réforme politique au Maroc : la première est d’énumérer les mesures nécessaires pour instaurer une véritable démocratie, la seconde est d’envisager le processus politique qui permettra, concrètement, d’appliquer ces mesures”. Ce constat est extrait d’un rapport sur le Maroc récemment publié par la fondation américaine Carnegie*. Et c’est le bon sens même.


Les “mesures nécessaires pour instaurer la démocratie” ? On les connaît par cœur : réformer la Constitution pour réduire les pouvoirs de la monarchie (aujourd’hui absolus) et permettre au gouvernement de gérer réellement le pays (une tâche dévolue jusqu’à présent aux hommes du roi). Voilà pour la théorie. Mais dès qu’on cherche à passer à la pratique, une vieille problématique ressurgit : faut-il donner le pouvoir, le vrai, à une classe politique qui n’a jamais rien prouvé ? Pire encore, à une classe politique dont le moteur principal est l’accumulation des privilèges, au prix de l’allégeance la plus servile ?

il faut faire l'experience avant d'en tirer des conclusions. la classe politique n'a jamais fait c preuves certes mais quelle vrai pouvoir a-t'elle eu jusqu'a present? aucun

Oui, les Marocains ont besoin de vivre en démocratie. Mais ils ont un besoin plus urgent de programmes d’alphabétisation, de réseaux d’électricité et d’eau potable, de routes goudronnées, etc.

- pour le developpement economique il existe une vison 2010 qui j'espere tiendra sa promesse

Et sur ce plan là – il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour le nier – les hommes du roi sont infiniment plus efficaces que les hommes politiques. On peut penser ce qu’on veut de l’INDH et de tous ces chantiers structurants que Mohammed VI ne cesse d’inaugurer, mais le fait est là : ce pays bouge grâce aux hommes du roi ; et les hommes politiques, à quelques rares exceptions près, sont hors-jeu. Ralentir le mouvement au nom d’une démocratie qui porterait des gens inefficaces au pouvoir serait un bien mauvais calcul. Mais renoncer à la démocratie au nom de la nécessité technocratique ne serait pas une bonne chose non plus.

Partant de ce double constat, qui nommer premier ministre, après les élections de 2007 ? Le chef du parti majoritaire ? Il n’y en aura pas. Vu l’émiettement du champ politique marocain, le prochain gouvernement sera forcément une coalition. Mohammed VI a le pouvoir de favoriser la coalition de son choix, et il ne s’en privera pas. Le prochain premier ministre pourra donc être n’importe quel chef de parti… ou encore un technocrate ! Dans le second cas, le Maroc gagnerait en efficacité, mais perdrait en démocratie. Dans le premier, ce serait l’inverse. Comment sortir de cette impasse ?

voila qu'on recule dans le mouvement democratique tant attendu! suivons la democratie et prions pour l'efficacité In love

Il y a peut-être un moyen, qui constituerait le fameux “processus politique” préconisé par la fondation Carnegie : le roi pourrait nommer un premier ministre technocrate, mais qui serait chargé de former (avec soin) un gouvernement intégralement partisan - auquel il confierait l’exécution de toute l’action publique, la vraie, celle qui relève aujourd’hui du cabinet royal et de sa périphérie. Un premier ministre “du roi”, mais qui serait, pour la première fois depuis l’indépendance, un homme fort. D’une certaine manière, un premier ministre qui aurait la même marge de manœuvre que Driss Basri, naguère – abus sécuritaires en moins.

Un tel dispositif renforcerait formidablement l’outil-gouvernement. Il permettrait au Maroc de passer, enfin, du régime de “monarchie exécutive” à celui de “gouvernement exécutif”. Les rouages de l’Etat auront alors cinq ans pour se reconfigurer autour de cette nouvelle donne. Et en 2012, soit aux élections suivantes, la situation sera enfin mûre pour que les partis politiques (qui auront eu cinq ans pour s’exercer à la pratique réelle du pouvoir) reprennent pleinement le flambeau, réforme constitutionnelle en prime. L’intervalle 2007-2012 serait, en quelque sorte, une “législature tampon” qui préparerait le royaume à la démocratie, sans renoncer au rythme actuel de développement.

Mais pour que cette idée fonctionne, il faut un préalable essentiel : que Mohammed VI joue le jeu. Qu’il délègue vraiment le pouvoir au futur gouvernement. Et qu’il soit prêt à le céder totalement en 2012, soit après 13 ans de règne. Un parcours à la fois sage et éclairé, qui lui vaudrait une place d’honneur dans les livres d’Histoire.

on nous presente la chose comme incertaine d'ici 2012, il se peut que le roi ne lache rien du tout du pouvoirNo no


* Marina Ottaway et Meredith Riley, Morocco, from top-down reform to democratic transition ? carnegieendowment.org/middleeast
t
19 octobre 2006 10:32
la democratie c´ est pas comme une tasse de café que l´ on prepare dans quelque minute, la democtratie pour l´ instorer il faut des reformes, des sacrifices et des engagements de toute les couches de la polpulation, et s´ il ya maintenant au Maroc des debats sur la democratie, se sont les generations avenir qui vont profiter de la democratie, nous sommes entrain maintenant au Maroc d´ instorer seulement les base de cette democratie qui va rayonner inchaalah sur le Maroc de demain.
 
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