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la loi, la foi, l'excellence
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25 juin 2010 23:06
Assalam alaikoum

Dans l’Islam, il y a trois principes fondamentaux à suivre : la loi, à proprement parler l’islâm, la foi (imâne), l’excellence (ihsâne).
On peut faire un parallèle entre ces trois principes et les trois étapes de l’âme.
La loi correspond à la première étape de l’âme : l’âme impérieuse (al-nafs al-ammâra), qui est la plus narcissique et la plus individualiste. Pour cet âme qui ne veut rien entendre et se rebelle en permanence, la loi est venue mettre de l’ordre dans ses agissements en lui expliquant ce qui est licite et illicite, et en lui indiquant ce qu’elle est obligée de faire ou ce qui est interdit.
La foi correspond à la seconde étape de l’âme : l’âme médiane ou repentante (al-nafs al-lawwâma). Lorsque notre âme est troublée et désorientée, nous sommes poussés à commettre des mauvaises actions, la foi l’amène à les regretter par la suite. C’est un jeu permanent, un va-et-vient incessant, et plus notre foi augmente, plus notre état de conscience devient vigilant et capable de discernement par rapport à ce que nous faisons et pensons.
La finalité de la voie islamique est l’excellence qui correspond à la troisième étape de l’âme : l’âme pacifiée (al-nafs al-moutma’inna). Cette âme est arrivée à un stade d’équilibre parfait ; elle subit moins de perturbations et vit dans la paix. Les premiers cercles ne sont pas pour autant abolis : la loi et la foi demeurent, et l’excellence en devient le centre. Rien n’est supprimé mais notre rapport à la loi et à la foi s’en trouve revivifié car nous en comprenons désormais le sens caché et subtil. Ce n’est pas parce que nous sommes dans l’état d’excellence que l’état correspondant à la loi va s’annihiler ; celui-ci va, au contraire, recouvrer toute sa densité spirituelle.
L’âme impérieuse ne voulant se soumettre, la loi lui apprend qu’elle est menacée de châtiment si elle désobéit, alors que la foi reposant sur la promesse de l’obtention du salut, encourage à faire de bonnes actions afin d’être récompensé par Dieu. En revanche, dans l’état d’excellence, l’âme pacifiée rejoint l’unité et vit dans cette unité. Cet état ne connaît ni châtiment ni récompense, il n’a plus besoin de l’enfer ou du paradis pour être réalisé. A ce sujet, la parabole de Rabi’a al-‘Adawiya illustre ceci. Un jour, elle portait d’une main un sceau d’eau et de l’autre un fagot de bois, elle rencontra un des grands maîtres de l’époque qui lui demanda où elle allait, elle lui répondit alors : « Avec le sceau d’eau je vais éteindre l’enfer et avec le fagot de bois je vais brûler le paradis, afin que personne sur terre n’adore Dieu par peur de l’enfer ou par désir du paradis. Afin que tous adorent Dieu uniquement par amour. »
Dans cet état, l’âme demeure dans un total détachement et ne fait plus qu’un avec le tout.
L’excellence ne se manifeste pas seulement dans la qualité relationnelle que l’être noue avec son divin, elle est aussi dans la qualité des rapports qu’entretient un être avec les autres.

« Et excelle comme Dieu est excellent envers toi. » (Coran)

Cet état ne relève pas de normes ou de lois qui régissent l’aspect extérieur d’une religion mais d’une réalité vécue, d’une règle de vie inscrite au plus profond de la conscience. L’accomplissement en soi de l’excellence nous rappelle à la dimension essentiellement éthique du Coran qui n’a jamais eu pour fonction première de légiférer en toute chose mais d’apporter des indications sur la manière d’ennoblir le caractère de l’homme et d’encourager aussi aux belles actions :

« Accomplissez des œuvres bonnes ;
Dieu aime ceux qui font le bien. »
(Coran)

Cette règle qui régit la qualité de nos relations à soi et aux autres, la tradition prophétique (la sunna) la formule de la manière suivante :

« Adore Dieu comme si tu Le voyais, et si tu ne Le vois pas, sache que Lui te voit. »

Celui qui a atteint l’état d’excellence est au-delà de la foi, il est dans la vision, dans la certitude absolue. Il fait l’expérience de la béatitude dont parlent les saints et les sages lorsqu’ils ne sont plus prisonniers de leurs voiles.

Extrait du livre « Thérapie de l’âme » de cheikh Khaled Bentounès.
 
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