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L'ex-ambassadeur américain à Rabat : «Le polisario n'existe que grâce à...
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15 décembre 2005 01:10
L'ex-ambassadeur américain à Rabat : «Le polisario n'existe que grâce à l'Algérie»

Le fait que l'Algérie continue de clamer qu'elle n'est pas partie au conflit du Sahara constitue un défi à la communauté internationale qui admet que sans le soutien de l'Algérie, le «polisario» n'aurait jamais existé, souligne Michael Ussery, un ancien ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, qui appelle les Etats-Unis à n'épargner aucun effort pour aider à trouver une solution politique négociée à cette question.


Michael Ussery Dans une tribune intitulée «l'impasse en Afrique du Nord» publiée vendredi sur les colonnes du Washington Times, M. Ussery qui a occupé plusieurs hautes fonctions au département d'Etat, dont celle d'adjoint au secrétaire d'Etat adjoint pour les affaires du Proche-Orient et de l'Asie du Sud, a estimé qu'«une pression américaine pour une solution (du conflit du Sahara) va aider le plus ancien allié de l'Amérique, le Maroc».

Evoquant le «hearing» (audience) sur la question du Sahara tenu dernièrement au Congrès, M. Ussery a exhorté le Congrès à «s'assurer que son message soit clair : les Etats-Unis vont fournir tout le soutien nécessaire et feront tout ce qu'ils pourront pour aider» les principales parties «à négocier une solution politique». «Il n'y a pas d'autre alternative», affirme M. Ussery.

L'ancien ambassadeur au Maroc, qui a retracé la genèse du conflit du Sahara a affirmé que le «polisario» faisait partie d'une stratégie soutenue par l'Union Soviétique pour déstabiliser un allié des Etats-Unis, le Maroc, et jouissait du soutien militaire et financier de l'Algérie et de Cuba, entre autres.

S'agissant des pratiques du «polisario», il a souligné que ce dernier «limite le mouvement des personnes» dans les camps des séquestrés en Algérie, «les retenant sur place comme moyen de pression politique» et que ce groupuscule «ne doit son existence qu'aux milliers de familles qu'il retient dans le désert».

Rappelant les efforts entrepris pendant plus d'une décennie par les Nations Unies et d'autres parties pour essayer de trouver une solution définitive au conflit du Sahara, M. Ussery note que durant cette période, «un consensus clair a émergé au sein de la communauté internationale : le Maroc et l'Algérie doivent négocier un compromis raisonnable».

«Le Maroc a déclaré à maintes reprises, publiquement et en privé, qu'il est prêt à accéder à cette requête internationale», a indiqué l'ancien diplomate rappelant que le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, Taieb Fassi Fihri, avait affirmé en septembre dernier que le Maroc était disposé à proposer à l'ONU des négociations sur une autonomie pour le Sahara.

Cependant, pour arriver à ce compromis, «une plus grande pression devrait être exercée sur l'Algérie et le polisario pour les amener à la table (des négociations) et parvenir à une solution», note M. Ussery, qui rappelle que le ministre français des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy avait fait le 12 juillet dernier une déclaration publique encourageant toutes les parties concernées à négocier et soulignant que la France, comme l'Espagne et d'autres partenaires, «est convaincue qu'un dialogue politique direct entre Rabat et Alger sur cette question est susceptible de promouvoir un règlement du conflit».

Toutefois, déplore M. Ussery, l'Algérie continue de clamer qu'elle n'est pas partie au conflit. «Cette prétention constitue un défi à la communauté internationale qui admet que sans le soutien de l'Algérie, le «polisario» n'aurait jamais existé». Il a expliqué par la suite que si l'impasse politique sur ce conflit est résolue, nombreux sont ceux qui pensent que l'Afrique du Nord peut prendre un tournant décisif, et que la situation sécuritaire, économique et politique sera améliorée dans la région.

«Les avantages pouvant découler de la résolution de cette question sont nombreux», insiste-t-il, indiquant qu'un règlement de ce problème va en premier lieu entraîner la libération des milliers de personnes qui sont forcées par le polisario de vivre dans des camps près de Tindouf en Algérie, où elles sont gardées comme des gages politiques alors que plusieurs de leurs enfants sont envoyés à Cuba.

Une résolution du conflit va améliorer la sécurité en stabilisant la région en plus du fait qu'elle va désamorcer la tension constante entre les deux acteurs principaux de la région, le Maroc et l'Algérie, ajoute-t-il relevant que la proximité de l'Afrique du Nord de l'Europe, sa force de travail éduquée et son histoire d'innovation en font une région prometteuse et que beaucoup pensent qu'un accord de libre échange entre les pays de la région sera conclu après la résolution de la question du Sahara.

M. Ussery a également mis en relief les réformes initiées par le Royaume durant les dernières années, rappelant la tenue d'élections libres, les décisions prises en ce qui concerne les violations commises par le passé et les lois adoptées pour promouvoir et consolider les droits des femmes. «Le Maroc est sur la voie de la démocratie avec une société civile active et une presse libre», affirme-t-il.
 
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