Lorsque le président Bush se rendra en Europe à la fin février, il « trouvera une atmosphère constructive et chaleureuse, une atmosphère dans laquelle chacun est prêt à porter le regard bien au-delà des désaccords que nous avons eus dans le passé et à se tourner vers l'avenir », a déclaré la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice lors d'une conférence de presse donnée avec des responsables de l'Union européenne, le 10 février, à Luxembourg.
Les Etats-Unis et l'Europe ont « beaucoup de travail à faire », a ajouté Mme Rice alors que sa tournée de 10 jours en Europe et au Proche-Orient tirait à sa fin. « Notre ordre du jour commun est fondé sur des valeurs communes. Il s'agit de propager la liberté comme antidote aux idéologies de haine et de désespoir qui dominent encore dans une trop grande partie du monde. »
Abondant dans le sens de Mme Rice, la commissaire européenne aux affaires extérieures, Mme Benita Ferraro-Waldner, a déclaré qu'il était « plus vital que jamais que l'UE et les Etats-Unis œuvrent de concert à la promotion de la liberté, de la démocratie, de la stabilité et de la prospérité dans le monde. Nous sommes des partenaires et des alliés de longue date qui partagent, en effet, les mêmes valeurs et les mêmes objectifs de politique étrangère. »
Le Haut Représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère commune, M. Javier Solana, a qualifié la première visite de Mme Rice en qualité de secrétaire d'Etat de très réussie « du point de vue de l'atmosphère créée entre l'Union européenne et les Etats-Unis » ainsi que du point de vue de la préparation de la visite de M. Bush en Europe.
Et d'ajouter : « Entre Européens et Américains, ce que nous devrions probablement faire c'est parler moins de nous-mêmes et plus de ce que nous pouvons faire ensemble. »
M. Jean Asselborn, ministre luxembourgeois des affaires étrangères qui assure actuellement la présidence de l'UE, a déclaré que les discussions avec Mme Rice avaient porté sur les événements positifs survenus au niveau des relations entre Israéliens et Palestiniens, et sur l'Irak. Les autres dossiers abordés avaient été la Russie, l'Iran, et l'éventuelle levée de l'embargo sur les armes imposé par l'UE contre la Chine.
La discussion sur ce dernier point, a précisé M. Asselborn, leur a permis de mieux comprendre leurs points de vue respectifs et de décider de réexaminer ce dossier à l'avenir.
Au sujet de leurs discussions sur la Russie, Mme Rice a déclaré : « Nous sommes entièrement d'accord sur le fait qu'il faut surveiller certaines tendances en Russie. Mais nous pensons également que l'isolement de la Russie serait une chose terrible pour la communauté internationale, et nous avons l'intention de continuer d'œuvrer avec nos collègues russes à l'avènement d'un meilleur avenir. »
Les questions des journalistes ont porté essentiellement sur l'Iran et la Corée du Nord.
« La difficulté avec l'Iran, a dit Mme Rice, est de faire face à des événements internes et externes qui vont à l'encontre de la direction choisie par le reste de la région. La mise au point d'une arme nucléaire en violation des obligations internationales de l'Iran ne serait pas une évolution positive. »
En outre, « le soutien qu'apporte l'Iran aux organisations terroristes (...) ne cadre pas avec l'objectif du reste du monde au Proche-Orient, qui est de donner aux Israéliens et aux Palestiniens une chance d'établir une paix permanente. »
Mme Rice a qualifié l'annonce par la Corée du Nord de l'acquisition d'armes nucléaires et de son intention de se retirer des pourparlers à six « d'initiative malencontreuse, surtout, probablement, pour le peuple nord-coréen, parce que cela ne fera qu'approfondir l'isolement de ce pays par rapport au reste de la communauté internationale ».
Elle a précisé que ces pourparlers avaient « donné une chance aux Nord-Coréens de choisir une voie différente vers la communauté internationale. Ils leur offraient une solution de rechange à l'isolement. »
« De plus, les Nord-Coréens avaient reçu l'assurance personnelle du président des Etats-Unis qu'il n'avait aucune intention d'attaquer ou d'envahir leur pays. » SIGNE : MOULAY ABDELLAH BOUSKRAOUI.