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DE L’EUROPE ET DES PALESTINIENS
s
14 janvier 2006 22:41
U J F P
Section de l’UNION JUIVE FRANÇAISE POUR LA PAIX COMMUNIQUÉ DE PRESSE
DE L’EUROPE ET DES PALESTINIENS

L’Europe soutient les Palestiniens à condition qu’ils soient dignes d’être soutenus par l’Europe, ainsi doit-on comprendre les déclarations de Javier Solana, Haut Responsable de la Politique étrangère et de la Sécurité commune de l’UE. De tels propos menacent les Palestiniens de remettre en cause toute aide financière si le Hamas devait gagner les élections le 25 janvier.

En même temps, l’Union européenne refuse de diffuser un rapport sur la façon dont l’Etat d’Israël met en place la judaïsation de Jérusalem, pour ne pas intervenir avant une campagne électorale dit-elle.

On pourrait résumer l’attitude de l’Union européenne de la façon suivante : Il ne faut pas faire de peine à Israël, surtout en période électorale ou pré-électorale. Il ne faut pas que les Palestiniens nous fassent quelque peine s’ils veulent qu’on continue à les aider, et par conséquent il ne faut pas qu’ils votent pour des candidats dont nous ne voulons pas.

Il y a longtemps que l’on sait que l’Europe soutient la politique israélienne et qu’elle refuse de prendre des positions autres que symboliques en faveur des Palestiniens. On peut y voir le résidu d’une culpabilité liée au passé, on peut y voir aussi le soutien à un Etat qui fait partie de la civilisation occidentale, pour reprendre les termes de l’idéologie du choc des civilisations. Mais ces deux positions se confortent l’une l’autre depuis que l’Europe a accepté de considérer les Juifs comme des Européens et que l’Etat d’Israël, fier de cette reconnaissance, sait qu’il a les mains libres pour sa politique contre les Palestiniens.

L’Europe peut alors se permettre de donner des leçons de démocratie à un peuple occupé dont l’occupant grignote chaque jour des morceaux de son territoire pour réaliser son rêve : un Etat juif de la Méditerranée au Jourdain, quitte à donner quelques gages à ses amis européens et américains en retirant ses colonies de Gaza, ce qu’il ne faut pas confondre avec un retrait de Gaza qui reste sous contrôle israélien comme le montrent les derniers événements.

Les Palestiniens sont occupés, ce que l’on feint d’oublier lorsque l’on symétrise la situation entre Israël et Palestine et lorsque, au nom de la défense de la paix et de la démocratie, on explique aux Palestiniens comment mettre fin aux difficultés qu’ils rencontrent en établissant un régime démocratique chez eux. Sauf que le terme « chez eux » ne signifie ici que l’acceptation de l’hégémonie israélienne qui, dans les diverses propositions de paix, que ce soit celles d’Oslo, de Genève, ou la fantomatique Feuille de route.

On peut alors décider qui sont les bons et qui sont les mauvais et se permettre de dicter aux Palestiniens ce qu’ils doivent faire, y compris pour qui ils doivent voter, s’ils veulent mettre fin à l’occupation qu’ils subissent, comme si cette occupation ne dépendait que d’eux. Mais comme le disent les Européens, il ne faut pas peiner les gouvernements israéliens.

Quant aux Israéliens, enfermés dans leurs propres problèmes électoraux, ils n’ont pas de temps à perdre avec les élections palestiniennes. Ils se contentent de dire que le Hamas n’a pas le droit de présenter des candidats, que cela ferme la porte à toute perspective de paix (il y en avait !!!), et même le Parti Travailliste nouveau explique qu’il faut négocier mais pas avec le Hamas. Et pour montrer leur ouverture ils continuent à parler de Jérusalem comme « capitale éternelle de l’Etat d’Israël » et ils proposent, pour éviter d’évacuer les colonies, de les louer au futur Etat de Palestine, comme les Anglais ont loué Hong-Kong aux Chinois au temps de la colonisation toute puissante. Une nouvelle façon de ne pas résoudre le problème.

C’est aux Palestiniens et à eux seuls à décider à qui accorder leur confiance le jour du vote. Quant au Hamas, le moyen le plus efficace de lutter contre lui est de mettre fin à l’occupation qui le nourrit.
siryne
s
14 janvier 2006 23:58
source - [lesogres.org] -

Glossaire de la Dépossession

Ce qui est très intéressant dans cette analyse, c’est le rapport aux mots. Nous sommes très nombreux à comprendre la manipulation intense qui est en cours depuis des années quant au vocabulaire. Ce qui est vrai dans ce conflit tragique imposé par des colonisateurs sans conscience, est vrai aussi dans les discours de nos politiciens et spécialistes médiatiques.

Par Paul de Rooij

Paul de Rooij est un écrivain vivant à Londres. Il peut être joint à l’adresse suivante : [email protected] (NB : tous les emails avec des pièces jointes seront automatiquement effacés.)

Les mots sont très importants. Les mots dessinent le cadre des choses, atténuent, calment, disculpent ou même cachent des actes sordides. Des mots tels que "désengagement", "Etat viable", "barrière", etc., changent notre compréhension de la situation des Palestiniens victimes du nettoyage ethnique persistant qui a été la norme durant ces dernières décennies. La liste ci-dessous analyse certains des mots les plus répandus qui cachent ou disculpent la dépossession de millions de Palestiniens.

En 2005, les Israéliens et la plupart des principaux médias ont annoncé en fanfare le "désengagement" de Gaza, et ont prétendu que des mesures audacieuses avaient été prises pour résoudre le conflit.

En dépit de ces affirmations, la réalité est que des terres ont été volées aux Palestiniens, beaucoup ont été dépossédés, et le nettoyage ethnique s’est aggravé particulièrement à Jérusalem.

En attendant les Israéliens orchestrent une campagne de propagande pour cacher ce dernier chapitre sordide de dépossession.

La principale caractéristique de cette campagne est son invisibilité : Israel et ses représentants dans les médias détournent efficacement l’attention de ce qui se produit sur le terrain. Il n’y a pratiquement aucun article sur le progrès de la construction du mur et sur l’effet qu’il a sur ceux qui ont été pris sur sa route.

En outre, il est évident que des événements ont été mis en scène et lancés à grand renfort de publicité pour détourner l’attention des médias, par exemple, la frénésie autour de l’expulsion des colons de Gaza [1].

La troisième caractéristique est l’adoption de mots teintés de propagande ; ce sont des moyens subtiles pour changer la perception de la situation des Palestiniens et la nature des actions israéliennes -et c’est l’objet de cet article.

Invariablement, les médias occidentaux et leur armada d’"analystes" utilisent des mots teintés de propagande quand ils font référence à des actions israéliennes et à la situation des Palestiniens.

La liste ci-dessous analyse certains des mots les plus répandus qui cachent ou disculpent la dépossession de millions de Palestiniens [2].

Termes abusifs ou nouvelle terminologie curieuse (ordre alphabétique) : Traduction et explication

• Arbitrage américain : "médiateur honnête" - encore une fois

Les Israéliens refusent de s’engager dans toute négociation avec les Palestiniens ; toutes les mesures de "désengagement" ont été imposées unilatéralement. Cependant, un semblant de négociation est nécessaire et les Etats-Unis ont adopté le rôle de l’arbitre. Les Etats-Unis cherchent à créer l’apparence que les négociations ont lieu bien que les Israéliens refusent d’avoir des entretiens en tête à tête.

Les Etats-Unis ont pris ce rôle malgré le fait qu’ils financent Israel à hauteur de milliards de dollars, le protègent diplomatiquement de la censure internationale, et ainsi de suite.

Habituellement un médiateur est une partie neutre sans conflit d’intérêt. Ça ne fait rien, pour des besoins de propagande, les Etats-Unis sont toujours appelés "médiateur honnête" ou "arbitre".

• Avant-poste : Délimitation pour une nouvelle colonie

"Une structure israélienne (civile ou militaire) au delà de la ligne d’Armistice de 1949 qui n’a pas obtenu une reconnaissance officielle par le gouvernement israélien. Le plus souvent, ces avant-postes ont l’approbation tacite du gouvernement israélien et sont les précurseurs à de nouvelles colonies. Les gouvernements israéliens retardent habituellement leur reconnaissance de ces avant-postes pour des considérations politiques." [3]

• Barrière ou clotûre de Sécurité : Le Mur

Pour donner l’impression qu’un journaliste ou un journal est "équilibré" en parlant du mur, le terme "barrière" ("barrier"winking smiley sera utilisé. Les médias Pro-Israéliens y font référence habituellement à en tant que "clôture" ("fence"winking smiley. En outre, "sécuritaire" est l’adjectif souvent attaché au terme "barrière", par exemple, Donald MacIntyre, journaliste de l’Indépendant, utilise toujours le terme joint : "barrière de sécurité".

Cependant, le mot sécurité dans ce contexte préjuge l’intention du mur, et c’est une interprétation centrale pour les Israéliens de son but.

En réalité, le mur est un moyen d’annexer plus de terre, de créer des conditions misérables pour les Palestiniens, et d’imposer une frontière. Chomsky a décrit le mur comme arme, et c’est une estimation plus précise de son intention [4].

Un autre terme joint est "séparation" (bien qu’il ait été supplanté par "sécurité" parce que "séparation" est associé à "Apartheid"winking smiley.

C’est ce que Oren Medicks, un pacifiste israélien, dit à ce sujet : "La clôture de séparation est présentée au public israélien comme une mesure de sécurité raisonnable censée séparer les Palestiniens des Israéliens ; en réalité, la seule séparation qu’elle offre, c’est entre les Palestiniens et leur terre." [5].

• Concessions : Désir de réponse de bonne volonté aux mesures israéliennes imposées unilatéralement

En 2005, quand les Israéliens ont unilatéralement imposé des mesures dans ce qui est connu comme le désengagement, les Israéliens et ses défenseurs ont exprimé un désir de "concessions" palestiniennes en réponse à la "bonne volonté" israélienne.

Leur théorie est que les actions israéliennes sont imprégnées de bonne volonté envers les Palestiniens -sûrement la première fois que des nettoyeurs ethniques manifestent de la bonne volonté envers leurs victimes. Il y a de nombreux contre-exemples démontrant le manque d’entrain absolu des Israéliens envers les Palestiniens. Il est instructif de lire les dernières négociations au sujet du passage des frontières entre Gaza et l’Egypte, ou du lien de circulation entre Gaza et la Csjordanie. Selon les mots de Gidéon Levy : "Toute personne qui passe en revue les articles de presse découvrira les principaux composants caractérisant le comportement d’Israel envers les Palestiniens : l’ambiguité, le manque d’un minimum de bonne volonté et le non-respect des accords." [6]

• Controversé : Illégal

Les journalistes traditionnels sont incapables de suggérer que la construction des colonies est illégale. L’euphémisme du choix est : "controversé".

Naturellement, plus tard ils suggéreront qu’il "n’est pas raisonnable" d’enlever les colonies -elles étaient seulement controversées, pas illégales ou immorales [7]. (Voir : Il n’est pas raisonnable de..)

• Contiguité de transport : Ponts et tunnels entre les réserves séparées

Israel a été très occupé à contruire des routes exclusives entre les colonies et les principaux centres de population israélienne. Ces routes divisent intentionnellement la Cisjordanie en enclaves isolées pour exclure la formation d’un mini-Etat palestinien en Cisjordanie.

Et maintenant, pour accomplir la vision de Bush d’un Etat "viable", il doit y avoir une "contiguité de transport." Cela fait référence aux ponts et aux tunnels qui doivent être construits pour relier les enclaves Palestiniennes séparées.

Il est impossible de créer des routes directes entre les colonies et les principales villes israéliennes, et de créer en même temps un réseau logique de transport qui reliera les centres de population palestinienne. L’infrastructure créée pour démolir la possibilité d’un Etat palestinien ne peut pas coexister avec une infrastructure logique de transport censée l’unir.

Naturellement, les Palestiniens ne seront pas autorisés à utiliser les routes construites pour les colonies -pour la plupart, ces routes sont seulement pour les Juifs.

• Désengagement : Occupation par d’autres moyens et intensification du nettoyage ethnique

Le prétendu désengagement était l’imposition d’une série de mesures unilatérales qui ont mené au redéploiement des forces israéliennes dans Gaza, au retrait limité des colonies, et à une accélération de la dépossession et du nettoyage ethnique en Cisjordanie et à Jérusalem.

Tandis que les propagandistes cherchaient à souligner le désengagement de Gaza, il est clair qu’ils ont cherché à cacher les développements sordides en Cisjordanie, ou les implications du contrôle israélienne du périmètre de l’enclave sur la population de Gaza.

• Dilution ethnique : Développer le Nettoyage ethnique

Des fonctionnaires de la ville de Jérusalem ont récemment révélé un nouveau programme-cadre pour la ville :

"Le plan implique de diluer la population dans tous les quartiers de la Vieille Ville, sauf dans le seul qui a été pour l’instant restauré -le quartier Juif- comme moyen de ralentir la croissance rapide de la population." [8]

• État viable : Réserves palestiniennes

Tout comme "une érection viable" ne laisse pas augurer l’approche du fort impact du sexe, "un Etat viable" n’indique pas la formation d’un Etat souverain ou d’une économie vivante.

Apportant un autre doute sur ce qui est signifié par "un état palestinien viable", il y a le fait qu’à plusieurs occasions, le public de l’AIPAC a acclamé le terme à chaque fois que le Président Bush l’a prononcé [9].

Le terme "état viable" est un nom de code pour un état privé de souveraineté, une économie dépendante, et sujet à d’autres caprices israéliens, par exemple, le veto sur les politiques, les candidats politiques, le contrôle des ressources, l’acquisition des armements, etc...

La fonction principale d’un tel état est de devenir une terre vidée de la population palestinienne dans les secteurs qu’Israel cherche à coloniser.

Les Palestiniens devraient consulter les Indiens d’Amérique pour déterminer comment leurs réserves sont "viables".

• Feuille de Route : Route vers nulle part

La déclaration de Dov Weisglass (l’homme proche d’Ariel Sharon) que des négociations avaient été placées dans le formol et l’approbation consécutive des Etats-Unis du prétendu processus du "désengagement" a mis un pieu dans le coeur de la "Feuille de Route" et a rendu dénué de sens le groupe d’arbitrage du Quartet.

Bien que la "Feuille de Route" soit clairement morte, les officiels du Département d’Etat américain, le président américain et les commentateurs parmi les médias suggèrent toujours que les Palestiniens devraient suivre la "Feuille de Route".

C’est-à-dire, qu’Israel impose des mesures unilatérales, mais que certains suggèrent toujours que les Palestiniens devraient suivre une "Feuille de Route" défunte.

Le 26 décembre 2005, quand la BBC a fait un reportage sur la construction de nouvelles maisons dans les territoires occupés, il a été dit que "la démarche semble enfreindre les engagements d’Israel de geler la colonisation dans les Territoires Occupés, dans le cadre du processus de paix soutenu par les Etats-Unis, la "Feuille de Route". [10]

Les fréquentes références à "une infraction à la Feuille de Route" ont toutes quelque chose à voir avec la propagande. C’est-à-dire, que la BBC ou CNN préfèrent déclarer qu’une certaine politique israélienne, par exemple, la construction de nouvelles maisons sur le Territoire Occupé, "enfreint la Feuille de Route", au lieu de déclarer qu’elle "enfreint le droit international".

La "Feuille de Route" reste en tant que subterfuge pour éviter de déclarer que les actions israéliennes violent le droit international.

• Feux d’Apartheid : Feux de circulation en faveur des Juifs

"... un chercheur de B’Tselem du camp de réfugiés de Shuafat, cite l’existence d’un terme relativement nouveau dans le lexique de la discrimination dans la partie Est de la capitale, "des feux de circulation d’Apartheid."

Il n’y a presque aucun feu de circulation dans les quartiers Arabes de Jérusalem. Les feux de stop existent principalement dans les rares endroits où circulent des Juifs.

Dans ces cas, par exemple aux feux de stop placés au nord de l’intersection de French Hill, le temps réparti au trafic des Arabes venant de Shuafat est bien moins long que le temps attribué aux voitures venant du quartier Juif.

En conséquence, pendant de nombreuses heures de la journée, il y a de longues files de véhicules qui attendent à l’intersection sur les routes "Arabes". [11]

• Gestion des ressources : Vol des ressources

Il y a quelques années, des experts israéliens en matière de gestion de l’eau ont rencontré leurs contre-parties palestiniennes pour se mettre d’accord sur la gestion des ressources en eau.

Quelques accords ont été obtenus, mais plus tard les Palestiniens ont découvert que les Israéliens pompaient plus d’eau que convenu (les Israéliens ont installé une canalisation d’un mètre de large, bien plus large que celle stipulée dans les "accords"winking smiley.

Les Palestiniens ont également constaté qu’ils devraient acheter la majeure partie de leur eau à des compagnies de l’eau israéliennes au lieu de la pomper eux-mêmes [12]. En outre, les Palestiniens ont constaté que les futures augmentations de la demande en eau devraient trouver de "nouvelles sources", c.-à-d., l’acheter à des usines de dessalement israéliennes -alors que, pendant ce temps, les Israéliens pomperont plus d’eau dans la couche aquifère de la Cisjordanie.

Des gisements de gaz naturel au large de la côte de Gaza "sont gérées" par une société israélienne, et aucun revenu de cette ressource n’est donnée aux propriétaires de jure de la ressource.

Dans les Conventions de Genève, une puissance occupante n’est pas autorisée à exploiter les ressources naturelles appartenant aux territoires qu’elle occupe à moins que la population occupée y consente.

• Gestion du Conflit : Suppression de la résistance ; alternative à la paix

Israel impose une "solution" aux Palestiniens, et cela s’appelle le "désengagement".

Puisqu’il n’y a aucune négociation, il n’y a aucune raison pour que les Palestiniens doivent en accepter l’issue et certains peuvent décider de poursuivre la lutte armée. Les entretiens "de gestion du conflit" sont des discussions avec des collaborateurs palestiniens pour supprimer la résistance armée (voir : Paix)

• Israel Proprement dit : Vol concédé (vol authentique)

"Israel proprement dit" est un terme de propagande pour la terre israélienne qui ne peut pas être négociée -cette terre a été volée, mais maintenant elle devrait être considérée comme étant "Israélienne" sans faire référence à ses origines douteuses.

L’ensemble d’Israel a été établi sur la terre volée à la population palestinienne autochtone, et le sous-entendu de "proprement dit" est que la terre est maintenant accordée à Israel par celui qui utilise ce terme. Le sous-entendu est également qu’on ne devrait pas parler du nettoyage ethnique de 1948 et de la dépossession massive de la population autochtone.

Le fait que ce terme concède la majeure partie de la terre volée en 1948 fait partie du problème : il considère le conflit seulement par rapport à la conquête de 1967 à l’exclusion de la terre et des droits des réfugiés palestiniens et de ceux qui sont parvenus à rester dans ce qui est maintenant Israel.

En outre, puisque Israel n’a pas de frontières définies, il en découle qu’"Israel proprement dit" n’a pas non plus de frontière définie.

La délimitation de la Résolution 181 des Nations Unies aurait dû être une frontière pour Israel, mais jusqu’à récemment la Ligne Verte délimitait "Israel proprement dit", et lentement le mur sera considéré comme la frontière d’Israel "Proprement dit" ; c’est-à-dire, jusqu’à ce qu’Israel décide d’annexer encore plus de terres pour les incorporer à l’une de ses colonies de Cisjordanie ou de s’approprier une autre partie de Jérusalem. Et, naturellement, on ne devrait pas oublier qu’"Israel proprement dit" inclut également la terre volée à la Syrie en 1967.

La signification de "proprement dit" augmente constamment. La désignation de "proprement dit" semble s’appliquer seulement à Israel, et il n’y a pas un autre pays avec des conflits de frontières ou de terres qui est mentionnée de la même manière.

Par exemple, il n’y a pas un terme de "Grande-Bretagne proprement dite", bien qu’elle ait une prétention illégitime sur quelques îles, Gibraltar... Ou les USA avec une prétention douteuse sur Guantanamo, Diego Garcia (bien que ce soit les Anglais qui ont nettoyé éthniquement les îles pour les Etats-Unis), Puerto Rico...

• Il n’est pas raisonnable de s’attendre à ce que les colons soient retirés. : Les voleurs ne peuvent pas être expulsés

Si le retrait de 8.000 colons de Gaza a créé un tel vacarme, alors "il n’est pas raisonnable" de s’attendre au retrait des colons de Cisjordanie ou de Jérusalem-Est.

Bien que les colonies soient illégales en vertu du droit international, et que leur construction ait été à juste titre vue comme un moyen d’exclure un accord pacifique négocié, les Israéliens et leurs défenseurs visent à représenter les colonies de Cisjordanie comme permanentes et, au delà de la controverse -bientôt elles seront considérées comme une région d’"Israel proprement dit".

• Kamikaze ! : La bombe de précision du pauvre homme

• Meurtre insignifiant : Meurtre sanctionné

Bien avant l’Intifada actuelle, à Hebron en 1996, un colon israélien a abattu Hilmi Shusha, 11 ans. Un juge israélien a acquitté pour la première fois le meurtrier, en disant que l’enfant " était mort tout seul en raison d’une pression émotionnelle. "

Après de nombreux appels et sous pression de la Cour Suprême qui a désigné l’acte comme un "meurtre insignifiant", le juge a reconsidéré son jugement et, alors que l’Intifada Aqsa faisait rage, il a condamné le tueur à six mois au service de la communauté et à une amende de quelques milliers de dollars.

Le père du garçon a accusé la cour de rendre un "permis de tuer."

Gideon Lévy de Ha’aretz a éloquemment décrit l’amende comme " un prix de soldes de fin de saison pour la vie d’enfants ," en faisant référence aux conclusions de B’tselem, la principale organisation des droits de l’homme en Israel, qui a documenté des dizaines de cas semblables dans lesquels les coupables ont été acquittés ou ont reçu une tape sur la main." [13]

• Modéré : Extrémiste de Droite

Maintenant qu’Ariel Sharon a décidé de quitter le parti du Likud, les commentateurs déclarent souvent que son nouveau parti sera "Centriste", et que Sharon devrait être considéré comme un "Modéré".

L’interprétation de Gideon Lévy est très révélatrice : "Sharon et Mofaz, les modérés, sont responsables de la politique la plus brutale qu’Israel ait jamais mené dans les territoires.

En fait, il sont aujourd’hui les deux politiciens les plus extrêmistes de Droite.

Shimon Peres, qui est dépeint comme bien plus modéré que lui, a donné son appui total à leur politique. Par conséquent, il est également un extrémiste.

Avi Dichter et Moshe Ya’alon, les prochains grands espoirs de la Droite et des "Modérés", sont à la barre des deux organisations effectuent des actions violentes et brutales, sans retenue, contre une population civile sans défense. Ils ne peuvent pas être considérés comme modérés selon les normes standard. Ils sont responsables de bien plus d’injustice, de meurtres et de destruction que l’ensemble de la Droite "Extrêmiste". ...

La distinction entre les extrémistes et les modérés dans la société israélienne doit, donc, subir une révision urgente. L’utilisation de ces termes dans leur formulation actuelle est fallacieuse. De cette façon, Sharon et, en fait, Peres ont réussi à tromper les Israéliens et le monde entier en se présentant comme modérés.

Mais un modéré est seulement quelqu’un qui reconnait l’existence des Palestiniens en tant que peuple avec une égalité des droits et qui est prêt à en tirer les conclusions politiques évidentes.

Celui qui ne reconnait pas les droits de l’autre et ignore son existence est un extrêmiste de Droite, qu’il s’appelle Feiglin, Mofaz, Netanyahu ou Sharon." - [14]

• Négociations : Si c’est à vous, nous négocions

Les Israéliens ont une attitude qui, s’il y a conflit de terre ou de ressource, alors ils sont disposés à négocier aussi longtemps qu’ils sont supposés être sous le contrôle de l’autre partie. Cependant, quand la terre ou la ressource est en "Israel proprement dit", alors aucune négociation ne devrait être possible. (voir : Gestion de ressources et Israel proprement dit)

Tout droit auquel les Palestiniens aspirent est un élément de négociation.

Le droit de voyager, les documents pour voyager, les communications entre la Cisjordanie et Gaza, l’attribution de la pêche, etc., ce sont tous des éléments de négociations utilisés par Israel pour obtenir plus de concessions, particulièrement sur la "sécurité".

Les négociations ne traitent pas les choses substantielles, mais les droits fondamentaux que les "Occidentaux" prennent pour acquis.

• Nouvel anti-sémitisme : Critique d’Israel

On voit qu’Israel nettoie actuellement éthniquement de grands secteurs de la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Il met en application des mesures draconiennes contre la population palestinienne restante avec l’intention de la forcer à émigrer.

Cependant, quand on critique ces actions, ou pire encore qu’on les condamne, alors on est accusé d’"anti-sémitisme" !

Les affirmations du "nouvel anti-sémitisme" sont un écran de fumée pour détourner l’attention des actions sordides des Israéliens.

On voit également que ceux qui sont enclins à coller l’étiquette de l’anti-sémitisme à toute critique d’Israel sont eux-mêmes des racistes anti-Arabes et prônent de nier l’humanité ou même l’existence des Palestiniens.

• Paix (NB : La prononciation d’Ariel Sharon de ce mot est plus proche de "pisse"winking smiley : Ouais, un vilain mot

Arnon Soffer est l’un des Dr. EtrangeAmour d’Israel, et le "père du mur". Voyons ce qu’il pense de la "paix" : Question : Quelle sera à la fin l’issue de toute cette tuerie ?

Arnon Soffer : Les Palestiniens seront forcés de réaliser que la démographie n’est plus significative, parce que nous sommes ici et qu’ils sont là-las. Et alors ils commenceront à demander des discussions "de gestion de conflit" - et non ce vilain mot "paix."

La paix est un mot pour les croyants, et je n’ai aucune tolérance envers les croyants - que ce soient ceux qui portent les "yarmulkes" ou ceux qui prient le Dieu de la paix [15].

La paix est en effet un vilain mot quand il est prononcé sans référence à la justice. La justice est un concept plus efficace que la paix, et peut-être un meilleur slogan pour ceux concernés par la situation des Palestiniens.

• Porte humanitaire : Sadisme modéré

Amira Hass, une journaliste de Ha’aretz, décrit certains des détails d’un checkpoint :

Egalement d’importance secondaire, il y a la décision d’ouvrir "la porte humanitaire" (qui est prévue pour le passage des personnes en fauteuils roulants, les parents avec des poussettes de bébé et les ouvriers de nettoyage palestiniens employés par une société sous contrat), le matin aux femmes et aux hommes de plus de 60 ans. Un autre détail qui, en soi, détourne l’attention de ce qui est important.

Ce qui est important est que l’armée et les citoyens israéliens qui conçoivent tous les détails de la dépossession -et les barrages routiers sont une partie inséparable de cette dépossession- ont transformé le terme "humanitaire" en un mensonge ignoble.... Et alors nous offrons un petit tourniquet dans une cage, un officier qui reçoit l’ordre de voir un vieil homme, une salle de bains et un refroidisseur d’eau -et cela est décrit comme "humanitaire."

En d’autres termes, nous poussons un peuple entier dans des conditions impossibles, conditions incontestablement inhumaines, afin de voler sa terre, son temps, son futur et sa liberté de choix, et alors le propriétaire de la plantation apparaît, détend un peu sa poigne de fer et est fier de son sens de la compassion [16].

• Préserver la sécurité des colons : Sécurité pour les nettoyeurs ethniques...

"Sur le terrain, la création et l’entretien (de la colonie) d’Ariel a nécessité et continue à nécessiter des difficultés indescriptibles aux Palestiniens qui s’avèrent justement vivre dans la ville voisine de Salfit et dans de nombreux villages situés largement autour.

Les habitants palestiniens sont exposés à la confiscation incessante de leur terre afin d’alimenter l’appétit de terre de la colonie en constante expansion d’Ariel, et leur vie quotidienne est soumise à des restrictions aux déplacements de plus en plus rigoureuses sous prétexte de ’préserver la sécurité des colons’." [17].

• Réponse : Punition Collective

Après chaque attaque-suicide ou action violente contre des Israéliens, il y a des appels incessants pour une "réponse".

Le gouvernement israélien se réunit pour déterminer quel acte de punition collective sera mis en application. Le gouvernement israélien utilise la population palestinienne des territoires occupés comme otages, et lui inflige une punition collective en tant que moyen de "dissuasion". Les Israéliens sont toujours autorisés à répondre ; c’est la prérogative de l’occupant. Les Palestiniens ne sont jamais autorisés à répondre, cela serait appelé du "terrorisme".

C’est ce que dit à ce sujet le Dr. Majeed Nassar, un médecin de Beit Sahour :

"La notion de sécurité absolue exprime l’idéologie intolérante d’Israel révélée par [... ] sa politique et sa structure psychologique : [... ] La transformation de la notion de sécurité pour le citoyen israélien en un racisme répugnant permet à Israel d’emprisonner une population entière en l’assiégeant afin d’essayer de forcer le mouvement de résistance palestinien à la reddition." [18]

• Retrait des colonies : mesures partielles

Israel est disposé à abandonner certaines de ses colonies, mais il n’est pas disposé à renoncer aux "blocs de colonies".

C’est une distinction cruciale faite par le prof. Jeff Halper, fondateur et directeur de l’ICAHD. Israel cherche à garder le contrôle des blocs de colonies, c.-à-d., un secteur bien plus grand [19].

Il est important de noter qu’une des recommandations faites par les stratèges militaires pour briser l’Intifada était : "Effectuer le retrait ’provisoire’ des colons israéliens des colonies exposées et isolées et d’une valeur peu stratégique..." [20].

• Sécurité interne : Répression dans les réserves palestiniennes

Le seul rôle accordé par les Israéliens à l’Autorité Palestinienne est pour "la sécurité interne", c.-à-d., réprimer son propre peuple.

Israel voudrait vraiment voir l’Autorité Palestinienne réprimer tous les groupes armés et "démanteler l’infrastructure terroriste."

• Souveraineté : Gestion palestinienne des réserves

Danny Rubenstein, un correspondant de Ha’aretz, a récemment déclaré sur une radio américaine que les Palestiniens devraient tirer le meilleur de leur "souveraineté" nouvellement acquise qui leur a été accordée dans le cadre du plan de désengagement.

Sachez que l’Autorité ¨Palestinienne n’a aucun contrôle de ses frontières, de ses ressources, doit toujours fournir à Israel un registre de population détaillé, et ne peut même pas émettre des documents pour les déplacements à l’étranger... [21]

Quand il a été demandé au général Amos Yaron, l’architecte du mur, si la construction du mur tenait compte des incidences sur l’environnement du côté Est du mur (l’enclave palestinienne), sa réponse fût : "en fait, en réalité nous considérons les deux côtés comme les nôtres, nous sommes les maîtres. Pour nous il n’y a aucune différence entre les deux côtés " [22].

C’est trop pour une "souveraineté".

• Vision : La chose de vision

Le Président Bush se réfère rarement à sa "vision", et tout comme son père, il y fait référence dérisoirement en tant que "chose de vision".

Cependant en 2002, Bush a déclaré qu’il avait eu une "vision d’un état palestinien", et prédisait qu’il serait établi en 2005.

Ce que la transcription de sa déclaration ne reproduit pas, c’est le sang-froid de Bush quand il a prononcé cette déclaration -riant sous cape avant et après la déclaration. L’établissement de l’Etat a ensuite été retardé en raison de la violence palestinienne (naturellement !) -une autre vision reportée [23].

• Zone de sécurité : zone de mort

En décembre 2005, Israel a déclaré une zone de sécurité, c.-à-d., un secteur arbitraire à côté de la frontière de Gaza (du côté palestinien) où toute personne qui s’y trouverait serait tuée.

En outre, Israel développe également des mitrailleuses automatiques placées sur le mur qui tireront sur n’importe quoi dans une distance arbitraire.

Même lorsque la nature de ces zones de mort est connue, certains journalistes s’y réfèrent en tant que "zones de sécurité" [24].

De plus, puisque Israel se réserve le droit d’intervenir n’importe où, cela signifie que tous les Territoires Occupés sont des zones libres de tir.

Pendant la guerre du Vietnam, l’armée américaine avait institué "des zones libres de tir", c.-à-d., qui que ce soit qui est vu peut être tué (semblable au plan israélien), des mines terrestres ont été disséminées, ou l’artillerie tirerait au hasard dans un secteur.

NOTA : Ceci équivaut à un crime de guerre. La "zone de sécurité" est un euphémisme pour "la zone libre de tir" qui était elle-même un euphémisme pour la "zone de mort".

• Proche Orient : Plus près de vous

L’AIPAC, le principal comité d’action politique pro-Israélien aux Etats-Unis, a créé un "think tank" pro-Israélien avec ce nom curieux : Institut de Washington pour la Politique au Proche Orient.

On se demande pourquoi il n’a pas été appelé " Institut de Washington pour les Affaires Israéliennes".

Raison : Israel ne veut pas être vu comme une partie du Moyen-Orient, et préfère être vu comme une partie du "Proche" Orient. C’est-à-dire, plus près de l’Europe.

• Rechercher et trouver des solutions innovantes : Ignorer l’histoire et éviter les références à la justice

Lors d’une conférence récente à l’université d’Harvard, Shimon Peres a déclaré que : "Nous devrions rechercher et trouver des solutions innovantes."

Cela a été considéré comme étant une remarque tellement sage qu’elle a été utilisée comme préface au débat Dershowitz-Chomsky à l’université de Harvard le 29 novembre 2005.

Ce que suggère Peres est que l’histoire du conflit devrait être ignorée, et que les solutions proposées ne devraient pas aborder l’injustice perpétrée dans le passé, c.-à-d., éliminer les restitutions, les compensations. Les récents projets de Rand Corporation sont "les solutions innovantes" : des chemins de fer, des tunnels, des ponts, des checkpoints high tech -payées de préférence par les Etats-Unis ou l’Union Européenne.

Tout cela n’aborde pas la nécessité de rectifier l’injustice des phases du nettoyage ethnique de 1948 et 1967 et les démolitions de maisons incessantes. La restitution est nécessaire, mais Peres ne l’envisagera pas comme "une solution innovante".

Naturellement, une certaine partie de l’histoire est de plus grande valeur ; quand il s’agit de la Seconde Guerre Mondiale, alors on devrait ne jamais oublier l’histoire, et chercher toujours la restitution des anciens biens Juifs. Quand il s’agit du nettoyage ethnique des Palestiniens en 1948, alors ce chapitre devrait être ignoré -on devrait seulement "regarder vers l’avant"- et il ne devrait pas y avoir de suggestion de restitution.

Cependant, c’est aux victimes d’un conflit de déclarer : "oublions le passé" ou d’abandonner leur revendication de restitution ; ce n’est certainement pas à Shimon Peres, un représentant des nettoyeurs ethniques, de le dire.

• Registre de Population : Livre de registre du surveillant de prison

Avant le "désengagement", Israel contrôlait le registre de la population, et toutes les naissances, décès, mariages, et changements de résidence des Palestiniens devaient être rapportées aux autorités israéliennes.

Après le prétendu désengagement, l’Autorité Palestinienne à Gaza doit encore remettre ces données malgré le fait qu’elle est supposée avoir gagné plus d’indépendance [[Il est instructif de lire les articles d’Amira Hass sur le sujet. Lire "Aller étudier en Australie ?", Ha’aretz, 14 Decembre 2005.


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NOTES
[1]

La construction du mur est à peine couverte, et les conséquences pour ceux isolés par le mur semblent être ignorées. Certains des villages du côté Ouest (Seam Area : Zone de Couture) du mur ont été dévastés par la construction du mur, pourtant une recherche internet indique que leurs cas n’a pas été mentionné par les médias principaux !

Il est également très probable que la menace de grippe aviaire ait été sur-publicisée pour des raisons semblables. Une confirmation que la couverture de la grippe aviaire a été utilisée pour la propagande est que ce sujet s’affaiblira et disparaîtra avec le temps.

Quelques semaines après, une autre "méga-menace" sera créée, par exemple, le nucléaire iranien, un asteroïde en cours de collision avec la terre...

[2]

Pour un précédent glossaire sur l’abus de langage, voir mon "Glossaire de l’Occupation" du 12 septembre 2002 (www.counterpunch.org).

Il y a une description plus détaillée du pourquoi il est important de comprendre la signification cachée des mots, et pourquoi on devrait faire attention aux mots utilisés.

[3]

Glossaire des termes compilés par Applied Research Institute of Jerusalem (ARIJ)

[4]

Noam Chomsky, "Un Mur en tant qu’arme", New York Times, 23 Février 2004.

[5]

Oren Medicks, L’histoire de Nazeeh, Yellow Times, 30 Mai 2003.

[6]

Gideon Levy, "Le passage sécurisé : L’histoire d’une farce", Ha’aretz, 11 Decembre 2005.

[7]

Voir par exemple : Jonathan Marcus, "Le Grand Jérusalem se dessine", BBC Online, 25 Mars 2005.

[8]

Nadav Shragai, "Le nouveau programme-cadre de Jérusalem cherche à limiter la surpopulation de la Vieille Ville", Ha’aretz, 14 Septembre 2004

[9]

C’est la transcription d’un discours devant le public de l’AIPAC (www.corkpsc.org) -malheureusement, les rires du public et les applaudissements enthousiastes ne sont pas retranscrits. C-SPAN peut encore avoir archivé ce discours, et cela vaut la peine de l’écouter.

[10]

BBC, Israel va construire de nouvelles maisons pour les colons, BBC Online, 26 Decembre 2005

[11]

Danny Rubinstein, "La bataille pour la capitale", Ha’aretz, 31 Mars 2005. Il y a plusieurs autres articles sur le même sujet ; cependant celui-ci la récapitule plutôt bien.

[12]

Conférence d’un expert palestinien sur les resources en eau à SOAS - Octobre 2004.

[13]

Omar Barghouti, "Exécution d’un autre enfant à Rafah", CounterPunch, 25 Octobre 2004.

[14]

Gideon Levy, "Feiglin est préférable", Haaretz, 25 Decembre 2005.

[15]

Arnon Soffer, interview de Ruthie Blum, "UN pour UN : C’est la démographie, idiot", Jerusalem Post, 20 Mai 2004.

[16]

Amira Hass, Ce n’est pas tout dans le détail, Haaretz, 28 Decembre 2005. C’est un article important.

[17]

Uri Avnery, "Vous avez attiré sur vous le boycott : Lettre de Gush Shalom à l’Université de Bar", 26 Avril 2005.

[18]

Dr. Majeed Nassar, "La Stratégie d’Absolue Sécurité d’Israel", 25 Février 2002 (ensuite publié en Arabe).

[19]

Discours du Prof. Halper à SOAS, 2004.

[20]

Anthony Cordesman, "Israel versus les Palestiniens : La Seconde Intifada et une Guerre Asymétrique", Octobre 2000.

[21]

Interviewé sur YourCallRadio pour commenter le plan de "désengagement". Malheureusement, l’interview avec Laura Flanders n’est plus accessible en ligne -quand le programme de radio a changé de nom, la plupart des anciens programmes ont également cessé d’être archivés (une honte).

[22]

Le général a été interviewé dans le film de Simone Bitton "Le Mur"

[23]

Ce fût la première référence à sa "vision".

[24]

Voir par exemple, Donald MacIntyre, Israel lance des attaques aériennes sur Gaza parmi des rapports de ’zone de sécurité’, The Independent, 28 Decembre 2005.


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Source : www.imemc.org

Traduction : MG pour ISM

Mehr Licht
siryne
s
15 janvier 2006 11:20
De palestine-info.cc
L'Europe est la première responsable de la Nakba palestinienne

Communiqué de l'association Palestine en marche

Les récentes déclarations du coordinateur de la politique étrangère de l'Union européenne, M. Javier Solana, menaçant de mettre fin à l'aide européenne en direction de l'Autorité Palestinienne, constituent une intervention intolérable, dans la plus pure tradition coloniale, dans les affaires intérieures d'un peuple soumis à l'occupation depuis plus de cinquante ans.

Les menaces européennes ainsi que les mises en garde formulées par les Etats-Unis, contre l'Autorité palestinienne, en cas de victoire ou même de la participation électorale du mouvement Hamas indiquent clairement d'une part, la poursuite du rôle colonial des puissances étrangères dans la région, Etats-Unis et Europe, principalement, mais aussi la conception de la démocratie chantée et vantée par ces puissances impériales.

S'exprimant au nom de l'Union européenne, M. Javier Solana réaffirme le rôle colonial décisif des pays européens dans la déstabilisation de la région en aidant à la formation de l'Etat d'Israël sur les terres et dans le pays du peuple arabe de Palestine. Les Etats européens (Grande-Bretagne et France, essentiellement) sont les premiers responsables de la destruction de la Palestine, de l'expulsion des Palestiniens, du nettoyage ethnique qui, depuis la déclaration Balfour, n'a jamais cessé, en vue d'instaurer un Etat Juif pour les Juifs, sur la terre de Palestine.

Les Etats européens furent les complices et collaborateurs de la destruction de plusieurs centaines de villages palestiniens avant et après 1948, de l'effondrement de la société civile palestinienne avec l'expulsion de près d'un million de Palestiniens, aujourd'hui en exil, qui réclament leur retour au pays, la réappropriation de leurs biens et les indemnités, conformément au droit international.

Les Etats européens furent les complices et collaborateurs de l'instauration d'un régime raciste, dont le critère de la citoyenneté de plein droit demeure l'appartenance à une religion, le judaïsme. Ils favorisent l'antisémitisme en acceptant que l'Etat d'Israël revendique l'histoire des Juifs dans le monde et parle en leur nom, alors que cet Etat n'a cessé, depuis sa création, de commettre des crimes contre le peuple palestinien et les peuples arabes.

L'aide dont parle M. Solana n'est ni un geste charitable, ni un don. L'Europe est pourtant dans l'obligation de payer des compensations au peuple palestinien ainsi qu'aux peuples arabes pour sa collaboration et complicité, actives ou passives, aux crimes, aux pillages, destructions de toute la Palestine et dans le monde arabe.
L'Union européenne essaie de faire croire que son aide conditionnelle a été conçue pour favoriser la paix, alors qu'en réalité, elle n'a été conçue, dès le départ, que pour favoriser la mainmise impérialo-sioniste sur la région, en exigeant la fin de la résistance du peuple palestinien contre l'occupation et la destruction de la Palestine, et en exigeant surtout des contreparties qui mettent en cause l'intégrité même du peuple palestinien, lui demandant de 1) renoncer à son droit au retour, 2) renoncer à son unité 3) renoncer à vivre libre dans son pays et 4) renoncer à son droit à l'autodétermination.

Par ses menaces, et surtout par son refus de dénoncer l'occupation et les crimes israéliens, la poursuite de la politique de nettoyage ethnique, les menaces représentées par Israël sur la sécurité de la région, l'Union européenne ne fait que confirmer que l'Etat d'Israël n'est qu'une extension de la politique coloniale occidentale au coeur du monde arabe.

Tout en dénonçant les orientations coloniales de la politique européenne, l'association Palestine en Marche tient à affirmer son soutien total à la résistance du peuple palestinien dans ses diverses composantes ainsi que son soutien total aux revendications du mouvement national palestinien (fin de l'occupation, droit au retour des réfugiés, autodétermination de l'ensemble du peuple palestinien, qu'il soit dans les terres occupées en 48, en 67 ou en exil).

Faire connaître le plus largement possible la réalité de l'occupation, les actes et les textes des mouvements de la résistance, mais aussi l'histoire de l'occupation sioniste reste pour nous une priorité, afin de contribuer au basculement de l'opinion internationale en faveur de la justice et de la paix véritables.

Palestine en Marche
siryne
2
15 janvier 2006 11:41
Monique Étienne est partie en mission avec l’Association France-Palestine Solidarité, qui aide des agriculteurs à commercialiser leur huile d’olive. Une aide précieuse pour une population aux conditions de vie très difficiles. Témoignage.


Novembre 2005. Nous arrivons en Cisjordanie en plein bouclage, en représailles pour les colons tués du côté d’Hébron. De nouveau des tonnes de terre déversées à l’entrée des villages, les jeeps de l’armée bloquant les passages ; de nouveau, la ronde des taxis empruntant les chemins détournés à travers champs pour rejoindre les villes...

Nous nous rendons à Qaffin, au nord de Tulkarem, pour visiter le moulin à huile de Saïda, que soutient l’Association France-Palestine Solidarité des Alpes-de-Haute-Provence. En août, nous raconte le maire, Taisir Arashi, le feu a pris dans les oliviers qui se trouvent de l’autre côté du mur. « L’armée a empêché les pompiers palestiniens de franchir la porte parce qu’ils n’avaient pas de permis. Et les pompiers israéliens, qui étaient massés aux bordures des vergers pour protéger le kibboutz voisin, n’avaient pas le droit d’intervenir parce que c’étaient des terres palestiniennes. Il a fallu attendre six heures pour débloquer la situation. La plupart des arbres ont brûlé. » Quatre cents hectares d’oliviers ont brûlé sur les cinq cents de la commune de Qaffin se trouvant de l’autre côté du mur.

On touche là aux conséquences directes de la construction du mur. En effet, pour se rendre sur les terres qui se trouvent de l’autre côté, les agriculteurs palestiniens doivent avoir un permis pour passer par la porte qui leur a été assignée par la sécurité israélienne. Sur les 63 portes prévues dans cette région, seules 25 fonctionnent, par intermittence et selon le bon vouloir des soldats. Ce permis n’est pas délivré à tous les membres de la famille, mais à l’un ou à l’autre (souvent le plus âgé, ou bien les femmes), et pas pour toute l’année, mais seulement pour les trois mois de la cueillette. Du coup, les vergers ne sont pas entretenus. Ils sont assaillis par les ronces et les mauvaises herbes, ce qui accentue les risques d’incendie et provoque la chute de la production de l’ordre de 80 %.

« En 2005, le pire est arrivé, nous dit le maire de Qaffin. Nous cumulons les arbres qui ont brûlé et une récolte d’olives très faible, qui a fait grimper les prix. Pour la première fois, la population est obligée d’acheter de l’huile d’olive pour sa consommation, au moment où elle est très chère, alors que les gens n’ont pas de revenus. Ici, 90 % des hommes travaillaient en Israël. La plupart avaient des olives en complément alimentaire. Avec le mur, ils ont perdu leur travail et leur terre. Nous avons évalué nos pertes à 20 millions de dollars par an. Les gens ne construisent plus, n’achètent plus de voiture, ne se marient plus. L’économie est paralysée. C’est exactement ce qu’Israël a planifié : que nous n’ayons plus d’autre choix que de partir. C’est ce que j’appelle le "transfert de son plein gré". Le mur est l’invention de Sharon pour compléter l’issue finale : l’annexion de la Cisjordanie. Tout se fait progressivement : le vol de l’eau, des bonnes terres, des routes. La vie devient impossible. »

La paralysie du marché et la désorganisation des échanges commerciaux depuis le début de la deuxième Intifada avaient déjà entraîné la chute des cours de l’huile d’olive. Dans de nombreux villages, les fermiers nous avouaient leur découragement, certains producteurs ayant même cessé de soigner leur verger ou de récolter toutes les olives. Conséquence, en 2005, la récolte a été très mauvaise : 10 % de la production habituelle.

L’huile d’olive est la principale production agricole palestinienne. Elle constitue à elle seule 17 % du PIB agricole et représente une importante source de revenus pour 70 560 familles (25 % de la population). La production d’huile d’olive, les meilleures années, atteint 20 000 tonnes, soit quatre fois la production française mais à peine 0,8 % de la production mondiale, et bien souvent moins. Elle reste un atout incontournable pour une stratégie de développement et de souveraineté alimentaire.

Monique Étienne
La liberté des autres étend la mienne à l'infini.
s
15 janvier 2006 15:09
En direct de Darna - Naplouse : Un salarié de Darna, Taymour Kharraz, arrêté, tabassé et torturé par l’armée israélienne
(Par Youssef Haji)

Notre ami Taymour Kharraz, premier salarié de notre centre Darna de Naplouse, est récemment devenu aussi notre premier détenu, aux mains du système de répression israélien.

Ce n’est pas un hasard, dans un pays et une ville de Palestine occupée, dont 20% des habitants ont connu ou connaissent la prison, au moment où ces lignes sont écrites.

Taymour est le responsable des achats à Darna, et c’est lui qui m’assiste pour nos activités « Darna économie solidaire », qui nous ont permis jusqu’à présent de remettre en route la production et la distribution, en France, du savon de Naplouse.

Taymour est un jeune homme de 27 ans, qui se préparait au mariage. Il avait l’habitude de toujours inviter les amis de Darna de passage à Naplouse à visiter sa maison, sur les hauteurs de la ville, où il a construit de ses propres mains « son » étage, le troisième, donnant sur une terrasse, au-dessus de la demeure familiale. Autour d’un verre de thé à la sauge, il nous racontait comment il avait tout fait ici, y compris les plans de la maison.

Mais dans la nuit du 14 novembre 2005, « ils » sont arrivés, les visages revêtus de cagoules. Ils ont encerclé la maison, ont frappé à la porte, et demandé au père de réveiller son fils Taymour. En fait, le père n’a pas eu le temps de réagir, les soldats étaient déjà chez Taymour, et lui ont fait descendre les marches à coups de crosse de fusil. Dans la rue, tous les voisins ont entendu les cris de douleur de Taymour, salement tabassé par les soldats avant d’être emmené pour une destination inconnue, dont on a appris quelques jours plus tard qu’il s’agit d’un centre de détention situé à Petah Tikvah, en Israël.

Depuis, nous n’avons pas d’autres nouvelles que les bribes transmises, bouche pincée, par une représentante du Comité International de la Croix-Rouge (CICR). "Ces gens-là nous donnent juste l’information que les geôliers autorisent a donner, et nous, parents de détenus, nous avons appris à comprendre qu’une grimace de la Suissesse du CICR veux dire que Taymour est sous la torture ou à l’isolement. Lorsque la Suissesse nous dit que Taymour demande un avocat israélien, nous en déduisons, parce que nous avons l’expérience, que la torture l’a amené à signer tout ce qu on lui présente comme aveux", nous déclare un de ses proches.

Darna entre donc dans « l’autre » Palestine, la vraie si j’ose dire, celle des détenus et de leurs familles , un monde de plus de 8.000 prisonniers avec bébés, femmes, jeunes et vieillards. .

Tout le monde ici sait que la vague qui a englouti Taymour et des dizaines de Naboussi avant les élections municipales avait comme seul but de terroriser la population pour qu’elle ne vote pas en faveur des candidats du Hamas. Peine perdue, au demeurant, car le Hamas a fait un score remarquable, mais l’occupant n’a pas de visées politiques, seulement militaires.

Taymour est un jeune homme né sous occupation. Victime depuis toujours de la brutalité et de l’arrogance des militaires (peu ou prou, les seuls Juifs qu’il lui ait été de connaître dans sa vie), il avait cependant fait le choix de ne pas s’impliquer dans le militantisme politique, et de donner toute son énergie au projet Darna, pour aider la jeunesse palestinienne à continuer de vivre dignement, même si c’est dans l’adversité.

Mais le fait d’avoir un cousin éloigné membre du Hamas a été un prétexte largement suffisant pour que les soldats l’arrêtent et le torturent.

Dans un sourire, le frère de Taymour me confie : ’’J’ai moi aussi fait mes 44 jours sous interrogatoire, j’ai tellement eu l’occasion de le raconter à Taymour qu’il ne peut être surpris d’être mis dans une armoire pendant 24 h, ou de rester deux jours d’affilée sous la pluie, ou d’avoir le museau d’un M16 braqué sur sa bouche en prenant des photos...C’est un film qu on a vécu et qu’on se transmet comme une vieille K7 qui va s’effacer un jour et pour l’éternité’’

ELECTIONS : « OBSERVATEURS », VOYEURS OU TOURISTES ?

Le jour des municipales de Naplouse, des dizaines d’habitants sont donc en détention, d’autres ont été assassinés ou grièvement blessés par les armes de l’occupant, et notre Suissesse du CICR, à force de grimaces, est devenue comme une poupée de chiffons usés. Quant à ce qu’on appelle bizarrement la « Communauté internationale », elle a envoyé, aux frais des contribuables, une foule « d’observateurs » jeunes et moins jeunes, chargés d’attester la « transparence » du scrutin.

J’en entends un se plaindre, car à Naplouse on ne trouve pas de cartes postales ni de magasins de souvenirs, et en plus il pleut et il fait froid...

Dans les bureaux de vote, c’est par moments à cause de tous ces « observateurs » que régnait une relative pagaille : observateurs locaux, scrutateurs désignés par les listes, observateurs de l’Autorité, observateurs internationaux, observateurs de l’Union Européenne...Ces deux dernières catégories remplissaient les deux hôtels chics de Naplouse, où l’on entend ce genre de propos : « Tu viens, toi, pour les législatives ? Moi, j’ai un piston par un ami qui travaille au consulat, je reviendrai certainement, mais dans l’équipe de l’Union Européenne, c’est mieux payé ! »

Les Naboulssi regardent cette mascarade avec mépris et votent Hamas, comme un coup de pied dans les fesses des poupées de chiffon usagées.

PAROLES DE NABOULSSI

Journée électorale

Les élections à Naplouse, c’est quand même jour de fête. Les grosses listes, celle du Fatah et du Hamas, installent des tentes proches des bureaux de vote dans une ambiance de kermesse. Lorsque la tension monte d’un cran entre les adolescents des deux bords, les adultes de chaque camp entonnent en commun le vieux chant Naboulssi "Nables ya jabal ennar, Nables makil a touwar..." (Naplouse oh montagne du feu, Naplouse oh refuge des révolutionnaires...) et le calme revient vite.

Comme prévu, et malgré ou plutôt grâce à la pression israélienne et à la vague d’arrestations, la liste "Coalition pour la rénovation et le changement", affiliée au Hamas, a eu 75 % des votes ce qui va lui permettre d’avoir la majorité absolue, avec 13 des 15 sièges du conseil municipal. Le Fatah n’aura que 2 sièges. Des centaines de militants sont sortis en pleine nuit pour fêter l’événement, les leaders de la liste assurent que c’est une victoire de tous les Naboulssi et que le Hamas appliquera son slogan de campagne " Naplouse pour tous". Le nombre total des votants est de 49.000, le taux de participation à Naplouse a été faible (67%) par rapport à la moyenne des autres villes (83%). Les militants du Fatah se sont souvent abstenus ou ont même voté pour le Hamas, histoire de signifier aux dirigeants leurs ras l’bol des pratiques du parti et du choix de ses candidats.

Les autres listes affiliées au Front populaire, FIDA, indépendants, Front démocratique, Parti du Peuple, n’ont pas dépassé les 1.000 voix par liste.

Cette avancée du Hamas a été également sensible dans les villages autour de Naplouse. A Kabalan, au sud de Naplouse, la liste affiliée au Hamas "Kabalan un seul corps" a eu la majorité des sièges (9), contre 3 au Fatah.

Le seul succès du camp de l’opposition laïque à l’Autorité palestinienne est le score de la liste"Ramallah pour tous", une coalition regroupant Front populaire et des indépendants qui a eu 6 sièges et a négocié la formation d’une majorité municipale avec les 3 élus Hamas (le Fatah obtenant 6 élus), qui a permis l’élection de Janette Mikhayel, une militante du FPLP, grâce à 3 voix du Hamas.

Le rsponsable du Hamas a d’ailleurs déclaré à cette occasion : ’’Pour la gestion d une ville, ce qui guide nos votes ce sont les intérêts des gens et non le sexe ou la religion du maire".

A El Bireh et Jénine, le Hamas est également arrivé en tête.
Youssef

Al Joura

Hier a Hawara. Dans la « Joura », terme qui signifie pour les Palestiniens à la fois « trou », « enclos », ou « lieu de détention provisoire », souvent à côté d’un point de contrôle israélien, hier donc, deux enfants d’à peine 14 ans singent un soldat qui les surveille. Eux deux dans la Joura et lui dehors avec ses lunettes d’intellectuel, mais aussi avec son M16 de tueur.

Les enfants singent la posture du soldat en rigolant. Lui s’énerve en aboyant des injures en hébreu et en arabe Les gosses l’imitent de plus belle, en répétant les mêmes injures. Le bidasse perd son sang froid, il saute le petit muret, se jette sur les deux adolescents, frappe avec sa crosse de M 16. Les jeunes se mettent en boule, et laissent le soldat se défouler, sans dire un mot, sans même esquisser un geste d’auto-défense. Rien que deux boules humaines qui reçoivent des coups. D’autres soldats se précipitent alors dans l’enclos, et en font sortir leur collègue.

Le soldat reprend sa position en haletant, les deux enfants rient aux éclats entre eux, finissent une bouteille d’eau et sans aucune peur l’un d’eux jette la bouteille vide sur le soldat en continuant de singer sa pose...

Abou Sarah
Volontaire

Autostoppeuse

En revenant de Jéricho. Il faisait nuit noire. A un croisement, je ralentis, et là une fille s’accroche à ma portière, je freine sec : La fille, en hébreu : « Ramène moi STP dans ta voiture » Moi : « Je ne peux pas, je suis arabe et il m’est interdit de prendre des juifs, tu le sais bien ». Elle : « Depuis 2 heures je fais du stop, et aucun juif de merde ne s’est arrêté. Je t’en prie, j’ai peur du noir » Moi : « Eh bien moi, j’ai la trouille d’avoir des problèmes avec les colons et les militaires, je suis désolé, mais c’est non, et puis je remonte sur Naplouse » Elle : « Je préfère dormir à Naplouse que dans ce noir. Vous imaginez, votre femme, ici, toute seule ? » Moi : « Je ne peux pas l’imaginer, car ma femme, elle, n’a pas le droit de sortir de Naplouse. Et puis merde, allez, monte, je te dépose au 1er check-point.

Voila comment je me suis retrouvé avec une fille de colons dans ma voiture. En la déposant au check-point de Hawara, je l’ai entendue raconter son histoire au soldat, et lui dire que j’étais un bon Arabe, qu’il fallait me laisser passer. J’ai regretté de l’avoir prise en stop !

Jamal
Grossiste en confiserie

Hannouka

Mon mari travaille en Israël. Il a un laissez-passer spécial. Tous les jours, il nous téléphone pour avoir des nouvelles de la famille. Hier, il m’a parlé de Hannouka, cette fête des Juifs où on allume chaque jour une bougie. Il nous a signalé qu’il était en vacances, et qu’il viendrait à Naplouse le lendemain. Je me couche avec les enfants avec la joie de recevoir mon mari. Vers 2 heures du matin, j’entends des coups sur la porte, je me réveille, j’approche de la porte et j’entends ’’Djaïch (« armée »), ouvre ! ». Le temps que j’explique que je suis une femme seule avec 4 enfants ...ils avaient fait sauter la serrure et étaient entrés, des faisceaux de lumières rouges jaillissaient de leurs casques. Eux : mets toi par terre, ne bouge pas. Moi : si je dois calmer mes enfants Je me dirige vers la chambre et j’allume la lumière, les enfants n’arrivent même pas à parler tant ils ont peur, sauf le petit de 2 ans, ils se serrent contre moi. Eux : Il est où le mari ? Moi : Chez vous Eux : Chez nous où ? Dans quelle prison ? Moi : Non il fait le meilleurs houmous de Tel-Aviv dans un restaurant Eux : Ok, ta carte d identité Ils regardent la carte et ils me disent qu ils sont là pour notre sécurité, blablabla, je ne les écoute pas, je reste près de mes enfants à les calmer. Ils investissent l’appartement, le matin ils repartent sans dire au revoir, ils avaient peur des regards de mes enfants. Les voisins et la famille débarquent chez moi pour nous remonter le moral. Vers 10h mon mari me téléphone pour me dire que la Cisjordanie est fermée à cause des fêtes juives et qu’il est prudent de ne pas tenter le voyage. Je l’assure que tout va bien ici, et je ne lui parle pas de la nuit. Malheureusement, mon mari demande à parler à notre fille Zineb, qui a trois ans. « Tu sais papa, il y a eu la fête des Juifs, mais ils n’ont pas laissé maman allumer la lumière à la maison, ils ont cassé la porte et ils ont marché sur le tapis sans enlever leurs chaussures, et en plus, ils avaient seulement des lumières rouges qui m’ont fait peur », raconte alors Zineb. Avant que j’aie pu reprendre le combiné pour « traduire » les paroles de ma fille, mon mari avait tout compris sur ce « Hannouka façon Naplouse ».

Oum Ahmed
Mère au foyer

Les chiens

J’habite Balata. Ils sont rentrés dans le camp à 3 heures du matin ; ils m’ont sélectionné en tant que bouclier humain, sans me laisser le temps de refermer la porte de la maison derrière moi. A la hauteur de la mosquée, ils ont essuyé des tirs de la résistance, et ils ont répliqué. Ils avaient des chiens avec eux. L’un des grands chiens s’est précipité dans les ruelles du camp, je comprends aussitôt que le même était entré chez moi, j’entends les cris de ma femme et des enfants qui se débattent avec le chien, j’explique aux soldats que ce sont les cris des miens, ils me poussent avec les crosses de leurs M16, finalement deux d’entre eux se détachent du groupe et ramènent le chien en furie. Ils quittent le camp et nous lâchent sur la route, on était 3 pères de famille avec nos pyjamas. Je rentre dans la maison, un désordre indescriptible avec pleurs des enfants, et mon fils Bassel de 11 ans avec son pied déchiqueté, les voisins avaient déjà appelé l’ambulance et j’ai pu accompagner mon fils à l’hôpital.

Abou Dahouk
Chômeur a Balata

Les chiens bis

A 3 heures du matin ils sont venus dans le quartier Massakin Achabiya, avec des haut-parleurs il nous ont demandé de quitter l’immeuble. Devant, il y avait des projecteurs, ils ont dit « les femmes et les enfants à droite, les hommes à gauche ». On a obéi, tout le monde en pyjamas et robes de chambre en pleine nuit sous la pluie. A part les nourrissons, personne ne dit rien, et encore, les pleurs des bébés sont rapidement étouffés par les hurlements du haut-parleur :

Le haut parleur : que les moins de 40 ans s approchent des jeeps On était 13 dans ce cas, on s’approche. Le haut parleur : Les moins de 30 ans à gauche Les moins de 30 ans se détachent de nous, 3 jeunes dont un jeune barbu. Le haut parleur : Levez vos habits. Ils relèvent leurs habits. Le haut parleur : Le barbu, déshabille toi ! Le barbu : quoi ? Le haut parleur : j ai dit : déshabille toi ! Hussein (c’est le nom du barbu) : Non je ne me déshabille pas devant les femmes et les enfants Le temps qu il finisse sa phrase, trois énormes chiens sortent de la jeep et attaquent Hussein. Ils déchirent ses habits, le mettent par terre, où il se retrouve, nu et ensanglanté dans la boue, sous les yeux de sa mère impuissante. Puis un ordre est donné aux monstres, qui remontent sagement dans la jeep. Les projecteurs s’éteignent, et les soldats s’en vont. C’est une nuit ordinaire à Naplouse.

Hazem
Enseignant
siryne
s
15 janvier 2006 15:12
RAPPORT D’ACTIVITE, NOVEMBRE-DECEMBRE 2005


Amis qui nous lisez sous des horizons moins brutaux, que les témoignages rapportés ci-dessus ne vous empêchent pas de prendre connaissance des activités que nous poursuivons malgré tout à Darna, et dont voici un résumé pour les deux derniers mois (novembre-décembre 2005)

Darna est un concept qui fonctionne, nous avons une très bonne fréquentation avec un total de 2417 usagers pour les deux mois.

Une augmentation des associations adhérentes, nous arrivons à un total de 34 associations en 8 mois de fonctionnement. C’est énorme lorsqu’on connaît le tissu associatif de Naplouse, très réfractaire au travail de réseau et partenariat. Vu les demandes d’utilisation de salles, le Conseil d’administration a répondu favorablement à la proposition de la Palestinian Youth Association de mettre à disposition ses locaux dans le quartier d AL AICHIYE. Cela va nous permettre d’être plus à l’aise dans la mise en place des autres programmes DARNA (bibliothèque, espace plus calme pour des formations, autres bureaux d’associations, etc.)

Les lieux et matériels sont très bien entretenus et sauvegardés. La mixité est de vigueur et l’embauche d’un directeur féminin soulignera notre volonté d’égalité entre les sexes.

La détention de Taymour KHARRAZ (voir plus haut) a déclenché des initiatives salutaires, beaucoup de lettres de soutien et de propositions d’aide matérielle à la famille, etc. Une annonce a été faite par le jeune animateur Charif pour que les usagers de DARNA prennent en charge certaines attributions de Taymour dans l’attente de sa libération (maintien de la cuisine en état de propreté, vider les poubelles du centre, achats...)

Le Conseil d’administration a dressé un bilan très positif de la première expédition de savon de Naplouse « Darna » à destination de l’Europe, où 10.000 savonnettes ont pu être rapidement vendues par les Amis de Darna et CAPJPO-Europalestine, avec l’aide de tout le réseau de solidarité avec la Palestine en France et en Belgique.Outre le travail ainsi fourni aux savonniers, un bénéfice net de plus de 7 000 euros a pu être dégagé pour les activités de Darna.

Présentation de l’équipe DARNA permanente

Les embauches prévues ont été réalisées. Outre celle de Taymour, Darna compte désormais les collaborateurs suivants :

Directrice : Hadile Faydi (25 ans), urbaniste de formation, parmi les rares filles leaders des scouts palestiniens, formatrice dans des programmes de l’UNICEF, SAVE THE CHILDREN ..., coordinatrice sur la région de Naplouse de l’ONG palestinienne TAMER pour l’éducation informelle. Son contrat débute à DARNA le 1er janvier 2006. Son salaire mensuel est de 598 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle

Responsable annexe DARNA (quartier AL AICHIYE) : Adli HANAYCHI (32ans), de la section commerce de l’université AL-NAJAH, militant associatif, salarié de la PYU comme coordinateur du nord de la Cisjordanie et assistant pour le projet DARNA. Son nouveau contrat de responsable annexe Darna a débuté le 1er janvier 2006. Son salaire est de 567 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle

Responsable achat et assistant DARNA ECONOMIE SOLIDAIRE : Taymour Al Kharraz (27 ans) diplômé de la section commerce de l’université AL-NAJAH. Gérant d’une entreprise familiale de peinture en bâtiment. D’abord volontaire de DARNA depuis la préparation du projet, et salarié depuis 1er octobre 2005. Son salaire est de 541 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle

Animateur nouvelles technologies : Tayssir BANA (24 ans), une Maîtrise de l’université AL-NAJAH et plusieurs stages en entreprises informatiques. Il a entamé son travail à DARNA le 1er janvier 2006. Son salaire est de 366 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle

Animateur polyvalent stagiaire : Charif (22 ans) volontaire très actif de DARNA, jeune militant associatif, autodidacte en informatique, porteur de micro projets (Animation d’un parc de jeux au village Tell, animateur centre de vacances...). A débuté son contrat le 1er janvier 2006. Son salaire est de 181 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle

Entretien et ménage : Abou Samer (37 ans), père d’une famille nombreuse, au chômage depuis l’interdiction de travail en Israël, études universitaires (niveau DEUG) interrompues pour des raisons familiales. A débuté son contrat le 1er janvier 2006 , à 1/4 de temps. Son salaire est de 100 euros + une prise a hauteur de 50% des frais de sécurité sociale et mutuelle

LES ASSOCIATIONS MEMBRES DE DARNA

Committee of Nablus, Palestinian Youth Union, Project Hope, Palestinian vision, Tamer institute for community education, Local committee for rehabilitation/Askar, Sport clubs uninon of nablus, Palestinian Woman Club, Asira Ashmalia Children Club, Multipurpose community resources centre, Sheikh Amr Arfat foundation, Boreen sport club, Madama sport club, Ourif sport club, Tell youth sport club, Kariuot woman Society, Nablus youth couucil, General union for the disabled, Burqa sport club, Asanabel woman cultural centre, Bothoor for development and culture, Charitable society for development / Salem, Youth development society, International human support group, Young leaders forum, Palestinian group for free resources, Sarra sport club, Nablus youth club, Youth journalist forum, Youth counseling centre, Ktakit- children theater.

Nouvelles Adhésions :

Happy Childhood Club of Balata : le Club de l’enfance joyeuse du camp de Balata a été créé en 1997. A l’entrée nord du camp, le club occupe une parcelle de 500 m2 avec un local en préfabriqué contenant une salle polyvalente pour les activités (soutien scolaire, club internet, atelier théâtre et art populaire...) et des bureaux pour l’administration. L’ensemble des intervenants sont des militants associatifs bénévoles. Suite à une tentative d’incendie, DARNA a apporté de ses fonds solidaires, un soutien pour l’aménagement des salles et le remplacement du matériel détruit à hauteur de 1.200 euros.

Nahr aloja charitable association : est une association du camp de Balata nouvellement créée pour répondre aux carences des enfants au niveau scolaire avec des cycles de soutien en arabe, anglais et mathématiques. Soutien de DARNA pour la formation des intervenants et administrateurs. Etude par le CA de DARNA de la prise en charge des frais de location de l’association comme un encouragement à cette initiative.

The Palestinian Society for Regional Studies : Association composée totalement de femmes actives de Naplouse. L’association est fondée depuis 2000 et œuvre pour la promotion des valeurs de démocratie et de bonne gouvernance. Elle assure aussi un travail d’analyse et de débat sur la société israélienne et les répercussions de la politique intérieure israélienne sur la vie des Palestiniens. L’association a même un travail ambitieux de soutien et d’accompagnement psychologique et social des femmes seules (Veuves de l’intifada, femmes de détenus, jeunes anciennes détenues, femmes divorcées...). L’association en partenariat avec Darna a regroupé 5 associations de femmes de Naplouse pour la réalisation d’un projet commun "Femmes pour Naplouse".

Masrahna : Groupe informel de jeunes qui c’est constitué à la rentrée universitaire 2005/2006 et qui travaille sur la création d’une pièce de théâtre.

Le total des Associations membres de DARNA au 1er janvier 2006 est de 34 associations.

LES ACTIVITES DE DARNA

La ligne DARNA ECONOMIE SOLIDAIRE Anticipant sur notre tableau de marche initial, nous avons donc lancé fin 2005 le projet savon, qui permet de relancer cette activité traditionnelle de la ville mise à mal par l’occupation israélienne. Les préparatifs pour une deuxième expédition sont en cours. Une réunion de travail avec la chambre de commerce de Naplouse est programmée, pour élargir la production. Rappelons que l’an dernier, moins d’une demi-douzaine de savonneries de Naplouse ont travaillé, cahin-caha, alors que la ville comptait 34 entreprises avant l’occupation !

Les murs autour de moi :

Pendant trois mois, George Trapp, artiste voyageur, a résidé à Naplouse à l’invitation de Project Hope. Entre DARNA et l’université Al-NAJAH des Beaux Arts, George a mené un travail artistique avec des étudiants sur le thème des murs. DARNA a fait partie du jury qui a désigné les 3 œuvres gagnantes. 1er prix pour une sculpture de l’étudiant Anan AZARBA, 2ème prix pour une peinture d’Issam FALLAH et le 3eme prix pour un photomontage et sculpture de l’étudiante Rana YASSINE

Utilisation des locaux

Nos locaux ont été pleinement utilisés au cours de ces deux derniers mois, au point que nous avons voté l’extension de ceux-ci, avec la mise à disposition d’un site supplémentaire au centre-ville (voir plus haut). Les cours d’animation artistique (danse, théâtre), linguistique (anglais) et informatique se taillent la part du lion pour l’occupation des locaux, aux côtés des réunions associatives proprement dites (et de celles de notre Conseil d’administration, bien entendu) Sur les deux mois, 25 associations ont utilisé concrètement les capacités offertes par Darna, avec une fréquentation cumulée de près de 2.500 personnes. Parmi nos activités extérieures, citons l’envoi de délégations à des conférences politiques à Nazareth (sur le droit au retour des Palestiniens) et à Bethléem. Rappelons aussi notre opération « Père Noël au check-point », qui a permis de ridiculiser l’occupant, et d’obtenir une bonne couverture médiatique de l’initiative.

Entraide

Projets en cours de réalisation grâce à votre soutien :

DARNA et BALATA WOMENPROGRAMS CENTER (BWC) montent un projet d’école pour 20 jeunes mères désireuses de passer le baccalauréat en candidates libres. Souvent ces jeunes mères ont interrompu leurs études suite au mariage (voir nos précédents rapports). Sur les 5.000 euros demandés, le collectif Normandie Palestine apporte un soutien de 2.000 euros. Nous cherchons un cofinancement solidaire pour cette action.

Cycles de formation professionnelle et soutien scolaire du MCRC : Ces actions du Centre Multiservice de Naplouse vielle ville (membre de DARNA) sont financées à hauteur de 10.000 euros par le Comite de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens.

Troupe de musique, chorale et danse du Centre l’enfance Joyeuse et Darna : Un projet ambitieux sur un an qui va aboutir à la mise en place de cycles d’animations musicales et artistiques dans le camp de Balata et la création d’un spectacle autour des poèmes de Mahmoud Darwish et Fadoui Toukan. L’AFPS St Etienne se propose, après un séjour de la présidente de l’association à Balata, de soutenir ce projet à hauteur de 6.000 euros. La première tranche du financement de 2500 euros a été versée.

Clubs sportifs : Nous avons plusieurs demandes de clubs sportifs : participation à des compétitions, recherche de donateurs (balles, tenues, ...), accueil de sportifs et entraîneurs dans presque toutes les disciplines.

Parrainage d’étudiants : L’entraide se fait sur la base des besoins de l’étudiant et en contrepartie ce dernier assure des actions de volontariat pour la communauté (soutien scolaire, animation d’ateliers, ...) ; les besoins sont les suivants : Frais de scolarisation annuels par étudiant : 900 euros, frais de restauration annuels par étudiant : 288 euros (que nous intégrons dans les produits restaurant social). Chaque donateur recevra un rapport sur la scolarisation de son filleul et des correspondances relatant la vie au quotidien de l’étudiant. A ce jour le don de Paola de 1000 euros permet la prise en charge de la deuxième tranche de l’inscription à l’université (360 euro) du jeune Etudiant ZAHER et ses frais de transport de son village à l’université (75 euros par mois). Le don de 200 euros de Sadiaa a servi à payer une part des frais de scolarité de Oukab (360 euros).

On ne rigole pas tous les jours en Palestine occupée, mais l’heure n’est pas au désespoir. La suite au prochain numéro !

Amicalement, Youssef HAJI


publié le vendredi 13 janvier 2006

Article imprimé à partir du site de
l'Association CAPJPO-EuroPalestine; : [www.europalestine.com]
siryne
s
16 janvier 2006 21:04
Amnon Kapeliouk
Journaliste et écrivain israéliencollaborateur au Monde diplomatique


Ils « assassinent » aussi des oliviers

Parmi les arbres que j’admire (le cèdre et le bouleau, le cyprès et l’olivier), je préfère le dernier.

Il était déjà cité dans la littérature

ancienne comme symbole de splendeur et de beauté, de fraîcheur également. Dans l’art chrétien ancien, il est le signe de la paix, et dans la légende biblique, la colombe revint à l’arche de Noé avec une feuille d’olivier dans son bec ; c’était la preuve que les eaux du Déluge avaient reflué sur terre.

Avec un peu d’imagination, en voyageant dans le pays, vous sentirez que les branches enchevêtrées de l’olivier, dans le paysage de la Cisjordanie ou de la Galilée, vous appellent à vous reposer dans leur ombre. Certes, l’olivier est une belle création de la nature. Sa culture commença dans le bassin méditerranéen, devenant une source d’alimentation et de profit pour des familles entières.

Le pays a passé d’une main à l’autre sans que la culture des olives en souffre. Avec la conquête israélienne, cette situation a changé.

L’armée de l’État hébreu a non seulement détruit des milliers des maisons tout le long des années de l’occupation accompagnée de ses opérations de lente destruction de la société civile palestinienne ; elle a aussi causé des dommages significatifs à l’agriculture, surtout les arbres, et en premier lieu les oliviers. Les prétextes évoquaient toujours « les raisons de sécurité » . Les protestations des associations de droits de l’homme ont été refoulées par ce mot, « sécurité ». 12 600 oliviers ont été détruits, par exemple, dans le seul village de Kufin en Cisjordanie, pour laisser la place au mur d’annexion.

Parallèlement, les colons israéliens installés sur les terres palestiniennes détruisent et arrachent sans cesse des oliviers pour faire place à de nouvelles colonies ou de nouvelles routes d’accès et faire fuir leurs propriétaires. Les chiffres sont alarmants et se comptent par milliers. Ce dernier mois, 1 000 oliviers ont été déracinés dans six endroits en Cisjordanie. Grâce à quelques journalistes courageux, ce scandale, qui montre qui est le maître en Cisjordanie, a été dévoilé.

Cette barbarie dure depuis très longtemps et le gouvernement Sharon et le premier ministre lui-même n’ont rien fait pour arrêter les colons vandales. Le chef du Shin Beth a transmis la liste des colons qui s’occupent de la destruction des oliviers, sans réaction des autorités. La pratique israélienne dans les territoires palestiniens est insupportable. Raison de plus pour mettre fin à l’occupation, source de tous les malheurs. Encore une matière de réflexion aux Israéliens qui votent bientôt pour élire un nouveau Parlement.

Auteurs de nombreux ouvrages dont Arafat, l’irréductible, Fayard, 520 pages, et Rabin, un assassinat politique, Le Monde Éditions.


Page imprimée sur [www.humanite.fr]
© Journal l'Humanité
siryne
s
18 janvier 2006 01:46
Elections palestiniennes : le sabotage israélien est systématique, avec le soutien actif de l’Union européenne

Les témoignages de terrain, que se gardent bien de relayer les principaux médias, sont unanimes : le gouvernement et l’armée israéliens organisent un sabotage systématique des élections législatives palestiniennes, prévues pour le mercredi 25 janvier (dans huit jours, donc), alors que des légions « d’observateurs » payés par l’Union européenne ajoutent à la désorganisation voulue par les Israéliens.

Commençons par Jérusalem (ou plus exactement, la population palestinienne de Jérusalem-Est occupée et annexée depuis 1967) : la presse a fait grand cas de la « magnanimité » du nouveau Premier ministre Israélien, qui aurait finalement accepté que les Palestiniens de Jérusalem-Est puissent voter dans leur propre ville, à laquelle 6 sièges de députés au Conseil législatif palestinien sont réservés.

Il s’agit là d’un gros mensonge : le nombre de Jérusalémites autorisés à voter dans la ville (en l’occurrence, pas dans un édifice relevant de l’Autorité Palestinienne, car il n’y en a pas, mais dans des bureaux de poste, sous la souveraineté de l’Etat d’Israël) est inférieur à 5.000, soit moins de 5% des 120.000 électeurs palestiniens potentiels que compte Jérusalem-Est. Ces derniers n’iront voter en Cisjordanie que s’ils pensent que l’armée israélienne ne remettra pas en cause leur possibilité de rentrer à la maison le soir. Or, la politique israélienne de « nettoyage ethnique » de Jérusalem-Est, fait que des dizaines de milliers de Jérusalémites s’interdisent désormais de mettre le pied dehors, de peur d’être refoulés aux checkpoints quand ils reviennent de Cisjordanie.

Rappelons que le droit des Jérusalémites à participer à des scrutins palestiniens était inscrit dans les accords d’Oslo, et qu’il a été exercé (dans des conditions aussi iniques que celles qui se préparent, cependant) aux élections de 1996 (législatives, présidentielle) et 2005 (présidentielle).

Et puis, le gouvernement israélien entend choisir lui-même, avec la bénédiction des Etats-Unis, de l’Union européenne et d’une partie du pseudo « camp de la paix » israélien, qui a le droit de se présenter aux législatives palestiniennes.

Pour le Hamas, c’est niet, même si ce parti islamique, outre le fait d’avoir suspendu depuis un an ses opérations militaires (sans contrepartie israélienne, dont les assassinats ciblés, rafles et autres exactions continuent de plus belle) fait officiellement campagne sur une plate-forme politique identique à celle du Fatah pour ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, à savoir la fin de l’occupation et le retrait sur les lignes de juin 1967. C’est la première fois que le Hamas participe à des élections générales, après avoir boycotté les scrutins de 1996 et 2005, au motif que la constitution d’un gouvernement sous occupation étrangère était une mascarade. Le parti islamique n’a pas fourni une argumentation cohérente sur son changement d’attitude, puisqu’aussi bien, la Palestine de 2006 continue d’être occupée, de plus en plus sévèrement.

Les bureaux du Hamas à Jérusalem ont ainsi été perquisitionnés par la police israélienne, qui a arrêté les candidats de ce parti, dont Mohammed Abou Tir, qui vient de passer 25 ans dans les prisons israéliennes, et au lendemain d’une interview dans laquelle il évoquait la perspective d’une coexistence prolongée entre Israël, et un Etat palestinien établi dans les frontières de juin 1967 (Cisjordanie, Jérusalem-Est, Gaza).

Comme pour démontrer que l’exclusive lancée contre le Hamas n’était qu’un prétexte, la police israélienne a également arrêté les candidats d’une liste laïque classée à gauche, en l’occurrence la liste Al-Badil (« l’Alternative »), dont la figure de proue est Yasser Abed Rabo, artisan palestinien du célèbre projet de compromis connu sous le nom « Accord de Genève » ! Des correspondants de Jérusalem nous indiquaient de leur côté mardi que la police et la mairie infligeaient aux candidats des amendes exorbitantes pour « affichage illégal », sans fournir aucun emplacement leur permettant de faire un minimum de propagande électorale.

En Cisjordanie, le renforcement de l’occupation a connu depuis un mois un développement spectaculaire, qui affecte toute la vie des Palestiniens, et y compris, par conséquent, le déroulement d’un semblant de campagne électorale.

Sur fond d’assassinats ciblés et de rafles, l’armée a hermétiquement coupé depuis fin décembre l’ensemble de la Cisjordanie en plusieurs morceaux, rapportent séparément la reporter de Haaretz Amira Hass et le Centre Palestinien des Droits de l’Homme (PCHR).

Les routes principales entre Tulkarem et Jénine, celle reliant ces villes à Naplouse, la route de Naplouse à Ramallah, celle reliant Ramallah à Jérusalem, et plusieurs autres axes importants sont fermés à la circulation des Palestiniens (hors « cas humanitaires » et V.I.P. dépendant du bon vouloir de l’occupant), les 800.000 habitants de la Cisjordanie du Nord se retrouvant ainsi coupés du reste du territoire, et coupés entre eux. Le PCHR a établi que les barrages et checkpoints de l’armée israélienne en Cisjordanie (un territoire de 5.500 km2, soit la superficie d’un département français moyen) sont actuellement au nombre de 400 !

Mais c’est dans ces conditions, où les candidats sont privés de toute possibilité de déplacement, que des observateurs internationaux sont arrivés sur place. Fermant les yeux sur le caractère monstrueux d’une compétition ouvertement sabotée par Israël, ils sont là pour juger de la « transparence » d’un scrutin dont leurs chefs, à Bruxelles, Paris ou Washington, ont déjà fixé les règles : « votez bien, sinon il n’y aura plus de financements internationaux » !

Enfin, si les candidats peuvent à peu près faire campagne à Gaza, ils ne peuvent ni en sortir pour se rendre en Cisjordanie, ni accueillir quiconque en provenance de Cisjordanie, le bouclage entre les deux zones restant complet, contrairement aux promesses faites, et non tenues, par Sharon à la « communauté internationale ». Mais il serait mal venu de réveiller le vieux soudard, toujours dans le coma, pour lui demander des comptes.

Par CAPJPO-Europalestine
siryne
 
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