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L’éthique du conseil
s
16 juin 2007 21:24
L’éthique du conseil



Question


Chers savants, que la paix soit sur vous.

Est-il correct de retenir sa colère lorsque nous constatons de mauvais agissements chez nos proches (parents, frères et soeurs) et que nous craignons que le conseil que nous leur prodiguons puisse heurter leur sensibilité ou se transformer en dispute ? Donner des conseils dans de telles situations pourrait également nous donner une sensation de fierté de soi, en ce que nous penserions que nous savons mieux ou que nous sommes meilleurs qu’eux. Devons-nous rester silencieux ? Je trouve toujours difficile de donner des conseils aux gens (particulièrement à l’égard de mes aînés) car ils tendent à être très sensibles aux conseils. Ils pensent que j’essaie de les rabaisser. Par exemple, certains de mes proches retardent volontairement leurs prières. Ils agissent ainsi non pas par oubli ou à cause du sommeil, mais parce qu’ils sont occupés par leurs tâches quotidiennes. Comment dois-je approcher ce problème ?

Que Dieu vous récompense.



Réponse du Cheikh `Abd As-Sattâr Fath Allâh As-Sa`îd


Que la paix soit sur vous, ainsi que la miséricorde de Dieu et Sa bénédiction.

Au nom de Dieu, le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux. Louanges à Dieu, et paix et bénédiction sur Son Messager.

Cher frère en Islam, nous vous remercions pour la confiance que vous nous accordez et nous espérons que nos efforts, que nous accomplissons uniquement pour l’Amour de Dieu, répondront à vos attentes.

Tout d’abord, nous aimerions louer votre enthousiasme et votre vif désir d’ordonner le convenable et de réprouver le blâmable. Cela est requis auprès de tout bon Musulman ; tout Musulman devrait en effet appeler les gens à la guidance, en répandant le message de lumière et de vérité.

Prodiguer de bons conseils est donc une obligation islamique, que chaque Musulman devrait remplir sans se soucier de ce que les gens pourraient penser de lui. Il ne devrait pas penser à la réaction des gens, qu’ils le critiquent ou le remercient. De plus, on ne devrait pas tendre l’oreille aux insinuations de Satan qui pourraient nous détourner de la prodigation de conseils, sous prétexte que l’on pourrait se sentir supérieur aux autres. Satisfaire Dieu et chercher à obtenir Son Agrément, tel devrait être le seul objectif et l’unique motivation.

Pour insister sur ce point, le Prophète — paix et bénédiction sur lui — dit : "La religion est fondée sur le conseil sincère." Les Compagnons présents dirent : "Pour qui, Ô Messager de Dieu ?". Il dit : "Pour Dieu, pour Son Messager, pour Son Livre, pour les dirigeants des Musulmans et pour le commun des mortels.".

Mais il y a des manières et des conditions requises pour accomplir cela.


Dieu Tout-Puissant dit : "Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. Car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux celui qui s’égare de Son sentier et c’est Lui qui connaît le mieux ceux qui sont bien-guidés." (sourate 16 intitulée les Abeilles, An-Nahl, verset 125).


La sagesse et la bonne exhortation sont les éléments les plus importants que doit posséder un appeleur à Dieu (Dâ`iyah). Ce dernier doit savoir choisir le moment opportun et les moyens appropriés pour donner des conseils. Par exemple, l’on devrait choisir judicieusement ses mots et donner conseil d’une manière très douce. Celui qui prodigue un conseil ne devrait pas le faire publiquement de peur d’embarrasser la personne qu’il conseille.


La suite : [www.islamophile.org]
s
28 juin 2007 14:04
Parler intelligemment des choses de l'islam


Ci-après quelques réflexions quant au contenu et à la forme de ce que l'on dit à propos de l'islam...


A ) Les priorités à établir pour en parler :

Un point qu'il est important de noter est qu'il s'agit de privilégier, parmi les enseignements de l'islam, les éléments les plus importants pour en parler.
Alors si on parle seulement ou principalement du rituel, sans jamais ou presque jamais tenir de paroles qui sont à même de toucher le coeur (jamais on ne parle de Dieu sous son aspect de "al-Wadûd", "Celui qui Aime"winking smiley ; si on focalise son rappel et son action sur des choses qui ne sont que recommandées alors même que des choses obligatoires sont délaissées de façon générale ; si on insiste sur le fait de se préserver d'actes qui ne sont que légèrement déconseillés en ne réalisant pas que le public à qui on s'adresse est plongé dans ce qui constitue des kabâ'ïr… on se trompe de priorités. Et ce n'est pas là la façon de faire du Prophète (sur lui la paix).


B ) Le moment pour en parler :

Pour ce qui est du rappel concernant un point qui est erroné, on peut parfois être amené à parler immédiatement, parfois choisir d'intervenir plus tard. Par contre, pour ce qui est du rappel général, il s'agit de ne pas être lassant.

En effet, Abdullâh ibn Mas'ûd raconte : "Le Prophète choisissait des jours pour nous faire le rappel ("al-maw'iza"winking smiley, de crainte que nous éprouvions ensuite de la lassitude" (rapporté par al-Bukhârî, 68, et Muslim, 2821).

Le Prophète savait parler des choses de la spiritualité et de l'au-delà sans oublier les choses de la vie quotidienne.
Zayd ibn Thâbit relate : "Quand nous parlions des affaires de ce monde, il parlait de cela avec nous. Quand nous parlions des choses de l'au-delà, il parlait de cela avec nous. Et quand nous parlions de nourriture, il parlait de cela avec nous" (at-Tirmidhî dans Ash-Shamâ'ïl, 328 , la chaîne de cette parole n'est cependant pas correcte, à cause de la présence de Sulaymân ibn Khârija).

C ) La façon d'en parler :

La façon de dire quelque chose compte également, à côté de ce que l'on dit.

Primo il s'agit de parler aux gens de ce qu'ils sont à même de comprendre.
Tout cela rejoint le contenu d'une parole de Alî, qui disait : "Relatez aux gens ce qu'ils sont à mêmes de comprendre. Aimeriez-vous que l'on dise de Dieu et de Son Messager qu'ils sont des menteurs ?" (al-Bukhârî 127 ; "wa-l-murâd bi "mâ ya'rifûn" : ay yaf'hamûn" : Fath' ul-bârî 1/297). Ce n'est pas à dire qu'il y a des choses qu'il faille dissimuler ; c'est à dire qu'il faut choisir ses sujets en fonction de la mentalité de son auditoire.

Secundo il s'agit de faire appel non pas seulement à la raison de son interlocuteur et / ou de son auditoire, mais aussi à leurs sentiments. Car le Prophète savait, lui, émouvoir son auditoire : un Compagnon rapporte de lui et des autres que c'était comme s'ils voyaient le paradis et la géhenne (Muslim 2750), un autre rapporte que lui et les autres rapportent avaient "eu le cœur touché et les yeux ruisselant" de larmes (at-Tirmidhî 2676, Abû Dâoûd 4607).

En fait il faut prendre en compte la réalité dans laquelle on se trouve : en certains lieux / certaines occasions, "pousser un coup de gueule" (mais qui constitue vraiment "un cri du coeur"winking smiley n'est pas le malvenu, bien au contraire ; mais en règle générale ce n'est pas ainsi qu'il s'agit de procéder : "La douceur ne se trouve en quelque chose qu'elle l'embellit" (Muslim 2594).

Tertio : le Prophète parlait de façon très claire : Aïcha raconte que, dans le propos du Prophète, chaque mot était prononcé de façon claire (al-Bukhârî 3375, Muslim 2493) et qu'il "n'enchaînait pas propos sur propos mais tenait un propos au milieu duquel se trouvaient des pauses ("baynahû fasl"winking smiley, en sorte que chaque personne assise auprès de lui mémorisait (facilement)" (at-Tirmidhî 3639).


Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Un extrait de l'article suivant :
[www.maison-islam.com]



Modifié 2 fois. Dernière modification le 28/06/07 14:05 par srnit.
 
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