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L'EMPOISONNEMENT D'ALEXANDRE LITVINENKO
K
23 novembre 2006 19:56
"N'accusons pas les services secrets russes trop vite !"

Andreï Soldatov, spécialiste russe du renseignement, fondateur et principal animateur du site Agentura.ru, ne croit pas que la tentative de meurtre dont a été victime l'ancien colonel russe exilé à Londres soit le fait du FSB. Il explique pourquoi à Courrier international.

Vous connaissez personnellement Alexandre Litvinenko, que vous aviez interviewé en 2003 à Londres, deux ans après sa fuite de Russie. Comment avez-vous réagi à l'annonce de son empoisonnement ?
Pour être tout à fait honnête, avec beaucoup de scepticisme. Alexandre Litvinenko est un personnage controversé, souvent contradictoire. Depuis sa fuite de Russie, il a fait parler de lui en faisant toutes sortes de "révélations" et déclarations fracassantes sur les services russes. Certaines très fantaisistes, d'autres carrément fausses comme celle affirmant que le numéro deux d'Al-Qaida, Zawahiri, aurait travaillé pour les services russes... J'en suis persuadé parce que Litvinenko ne pouvait tout simplement pas avoir accès à certains dossiers et informations qui lui auraient permis d'être aussi péremptoire dans ces accusations. Tout cela fait que, lorsqu'on entend parler de lui en Russie, on se dit : Encore lui ? Qu'est-ce qui lui est encore arrivé ?

Dans la presse occidentale, Litvinenko est décrit comme un "transfuge", "ex-espion du KGB"... Vous n'êtes pas d'accord avec cette définition ?
Non, parce que Litvinenko n'est ni un transfuge, au sens que l'on donnait à ce mot durant la guerre froide, ni un espion à proprement parler. Avant l'écroulement de l'URSS, il a servi comme jeune lieutenant dans une unité opérationnelle militaire dépendant du MVD, le ministère de l'Intérieur. Ensuite, cette fois-ci au FSB [le successeur du KGB], il a été ni plus ni moins qu'un flic qui a travaillé dans plusieurs sections de lutte contre la criminalité organisée et la corruption. En tant que tel, il a surtout collaboré avec des brigades opérationnelles de la police judiciaire de Moscou. Dans ce cadre, il a même réalisé des actions d'éclat pour lesquelles il a été décoré par le ministère de l'Intérieur. Ensuite, il a travaillé au sein d'une unité très controversée du FSB, l'OuRPO [acronyme de Service de surveillance et d'action contre la criminalité organisée], parfois surnommée "l'escadron de la mort du FSB", qui a depuis été supprimée. C'est à ce moment qu'il s'est rendu célèbre en organisant une conférence de presse, en 1998 [avec ses hommes armés portant des cagoules], pour révéler que son unité avait reçu l'ordre d'éliminer l'oligarque Boris Berezovski, alors secrétaire du Conseil de sécurité de Russie.

Mais le Royaume-Uni lui a bien délivré le statut de réfugié politique pour ensuite lui accorder la nationalité britannique ?
Oui, mais certainement pas en sa qualité de "transfuge" du FSB. Après sa conférence de presse, Litvinenko a été poursuivi à plusieurs reprises par la justice. Condamné, il a passé plus d'un an dans un centre de détention spécial du FSB : on peut dire qu'il y avait une sorte d'acharnement de sa hiérarchie contre lui, parce qu'il avait franchi la ligne jaune en mettant sur la place publique ce qui se passait au sein des services. Mais, comme il l'a souligné lui-même dans ses livres de témoignages, ce qu'il savait des pratiques du FSB n'avait aucun intérêt pour les services de contre-espionnage américains qui ont pris soin de l'interroger. De ce point de vue, il n'est pas un Oleg Gordievski, encore moins un Mitrokhine.

Pourtant, des observateurs ont vu dans cette tentative d'empoisonnement la signature du KGB de la guerre froide et l'ont immédiatement comparée à celle dont a été victime un dissident bulgare, Guéorgui Markov, empoisonné à l'aide du fameux "parapluie bulgare"...
Ne mélangeons pas les choses. Nous avons plus près de nous, dans les années 1990, des tentatives ou des empoisonnements réussis de personnalités en Russie qui présentent davantage de similitudes. Je ne citerai que les cas du député Iouri Chtchekotchikhine, qui s'était intéressé de près à la série d'explosions attribuées aux terroristes tchétchènes en 1999 et qui ont servi de prétexte au déclenchement de la deuxième offensive russe en Tchétchénie. Et celui d'Anna Politkovskaïa, que l'on a tenté d'empoisonner avec du thé à bord d'un avion de ligne alors qu'elle se rendait à Beslan pour couvrir la prise d'otages... De ce point de vue, l'équation Politkovskaïa, Tchétchénie, attentats, Litvinenko, FSB semble fonctionner de façon logique, je dirais même trop logique... C'est presque trop évident ! S'agit-il pour autant de la signature du FSB ? Je ne saurais le dire. Tout ce que je sais est que cela survient quelque mois après que le président Poutine a donné l'ordre - et du coup le feu vert - aux "services" russes d'éliminer les terroristes où qu'ils se trouvent, après l'assassinat des diplomates russes en Irak. N'oublions pas que les services de renseignements militaires n'ont pas attendu ce feu vert pour éliminer un leader tchétchène au Qatar, opération au cours de laquelle ils se sont lamentablement fait prendre par ailleurs. Le FSB s'est également vanté d'avoir empoisonné le chef de guerre tchétchène Omar Khattab... Donc, le FSB est-il capable d'empoisonner Litvinenko ? Oui. A-t-il déjà eu recours à cette pratique ? Oui. Mais je ne les crois pas aussi naïfs, voire aussi inconscients, pour le répéter en Grande-Bretagne...

A qui profite alors cette affaire ?
Théoriquement, à pas mal de gens... Les cercles de Berezovski ou d'autres oligarques en exil, qui pourront désormais présenter au monde Poutine comme un ayatollah envoyant ses tueurs éliminer ses opposants aux quatre coins de l'Europe. Et certains milieux "patriotiques" liés à ce même Poutine, qui face à ce "chaos organisé" pourront désormais s'accrocher à l'idée d'un troisième mandat pour éviter au pays de "sombrer"... C'est de la pure spéculation, évidemment, des théories de complot qu'on ne manque pas d'élaborer lorsqu'on parle des services secrets... Pour aller jusqu'au bout de ce raisonnement, il faudrait également imaginer une improbable alliance entre les deux forces, une éventualité qui serait à proprement parler catastrophique pour la Russie.

[Link]
w
24 novembre 2006 03:18
seul les meurtres de libanais sussitent une levée de boucliers en occident.

si la syrie n existait pas, il aurait fallut l inventer.
F
24 novembre 2006 07:44
Citation
a écrit:
tentative de meurtre





il ne s'agit plus d'une tentative puisqu'il est mort
K
24 novembre 2006 12:54
Il a été "empoisonné" à cause d'une tasse de thé, en tout cas c'est ce qu'on préténd, Cet Alexandre connaissait bien les méthodes des services secrets russes et surtout il est au courant d'une tentative d'empoisonnement de la journaliste décédée dérnièrement avec une tasse de thé dans l'avion doc à mon avis il aurait été plus prudent et cela pourrait donner raison aux hyptohèses des enqueteurs qui affirment qu'il a été empoisonné par son propore traitement. Dans les 2 cas, cela Poutin s'en rejouit.
a
25 novembre 2006 11:27
ce qui me frappe, c'est la différence de traitement sur ce crime. tout de suite, on accuse le régime de Poutine ( ce qui est plus que probable) et les enquêtes vont bon train : les médecins ont découvert des éléments nucléaires lors des examens...


mais pour Arafat ? où sont les enquêtes? nous n'avons entendus que de vagues déclarations sur l'empoisonnement, où les médecins parlaient même de poison inconnu.

c'est plus facile de déféndre les droits de l'homme et de s'indigner du crime commis par l'ennemi russe que de chercher la vérité et juger les génocides et les crimes commis par l'entité sioniste.

qu'est-il advenu des sorties "touristiques" des commisaires des Droits de l'Homme et des inspecteurs de l'ONU dans les décombres de Djénine ? à Qana ? à Beit Hanoune ?
w
25 novembre 2006 17:41
des services italiens semblent donner raison aux accusations contre poutine.
w
5 décembre 2006 19:02
> Litvinenko a demandé à être enterré selon le rite musulman
>
>
> MOSCOU, 4 déc 2006 (AFP) - L'ex-agent russe Alexandre Litvinenko, mort
d'un
> empoisonnement au polonium à Londres, a demandé avant de mourir à être
> enterré selon le rite musulman, a déclaré son père dans une interview
lundi
> au quotidien russe Kommersant
>
> «Je lui ai dit à l'hôpital : 'Mon fils, j'ai allumé une bougie pour toi au
> Saint-Serge de Radonej, j'ai prié pour ton âme'. Et il m'a répondu: 'Papa,
> je veux être enterré selon le rite musulman'», a affirmé Valter
Litvinenko.
>
> Des informations selon lesquelles Litvinenko s'était converti à l'islam
> avaient été publiées, peu après sa mort, sur un site des indépendantistes
> tchétchènes.
>
> Akhmed Zakaïev, émissaire indépendantiste tchétchène réfugié à Londres, a
> déclaré samedi au Daily Telegraph: «On lui a lu le Coran avant sa mort et
il
> a dit à sa femme et à sa famille qu'il voulait être enterré d'après la
> tradition musulmane».
>
> Par ailleurs, M. Litvinenko père a de nouveau accusé Moscou d'être
derrière
> l'empoisonnement de son fils. «Je n'ai aucun doute que ce sont les
services
> spéciaux russes qui lui ont fait cela avec l'autorisation du président
> (Vladimir) Poutine», a-t-il déclaré.
>
> Interrogé sur les informations des médias britanniques selon lesquelles
> Litvinenko pourrait avoir été tué par des vétérans des services secrets
> russes, il a estimé que ce n'était «pas vrai».
>
> «Aucune organisation de vétérans n'aurait osé tuer un ex-collaborateur des
> services secrets. Il s'agit d'un ordre donné au plus haut niveau», a-t-il
> affirmé.
>
> Le Daily Telegraph a publié ce week-end un document accusant les services
> secrets russes et un groupe de vétérans baptisé «Dignité et Honneur»,
dirigé
> par un colonel russe, Valentin Velitchko, d'avoir voulu tuer plusieurs
> personnes considérées comme nuisibles aux intérêts russes.
>
> Selon Valter Litvinenko, son fils «savait qui a tué Anna Politkovskaïa»,
> journaliste d'opposition assassinée le 7 octobre dans son immeuble à
Moscou.
>
> «Il pouvait également témoigner sur d'autres crimes des services secrets
> russes, notamment dans le Caucase du Nord», a-t-il ajouté.
>
> Alexandre Litvinenko est décédé le 23 novembre d'un empoisonnement au
> polonium, substance hautement radioactive. Une autopsie a été pratiquée
> vendredi. Les autorités britanniques n'étaient pas en mesure lundi de
> préciser quand les résultats de l'autopsie seraient disponibles.
L
5 décembre 2006 22:44
Andreï Soldatov, a beaucoup de certitudes et de conaissance des service secret Russes

il parle pour ne pas mourir lui aussi ? grinning smiley
L
6 décembre 2006 11:45
Citation
wahed mustapha a écrit:
seul les meurtres de libanais sussitent une levée de boucliers en occident.

si la syrie n existait pas, il aurait fallut l inventer.
[www.yabiladi.com]
je me demandais pourquoi deux sujet sur Litvinenko

Il s'est donc converti à l'islam ? Voilà qui est fort interressant
 
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