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L'Empire américain en Irak
s
7 juin 2006 22:32
L'Empire américain en Irak : 'logique' des crimes de guerre dans une guerre criminelle


Comment se fait-il que 100 000 personnes meurent, comment se fait-il que des enfants sont assassinés, comment la destruction, l'anéantissement d'une société entière peut se faire aux mains du gouvernement américain, sans entendre d'immenses cris d'indignation et de condamnation dans les medias de masse aux Etats-Unis, encore moins une quelconque reconnaissance de tels actes par la majorité de ceux qui se trouve dans «l'opposition loyale» ?



Source www.antiwar.com


La logique des crimes de guerre dans une guerre criminelle


Quand des marines de l'armée américaine ont procédé à des exécutions systématiques et sauvages de familles irakiennes et de petits enfants à Haditha en novembre dernier, cela a d'abord été rapporté comme une « bataille » avec des « victimes parmi les insurgés ». Une photo d'un civil irakien agenouillé quelques instants avant d'être assassiné a été prise par un marine avec son appareil photo numérique. D'autres images de corps de petits enfants, de familles étendues dans des mares de sang dans leurs maisons, d'étudiants tués par balle dans un taxi, tout ceci fait partie de preuves documentées.



Le massacre de civils à Haditha a eu lieu un an après celui beaucoup plus important à Fallujah. Approximativement entre 4 et 6000 civils ont été tués dans Fallujah en novembre 2004, selon des sources crédibles présentes sur le terrain. La vérité en Irak, c'est qu'il y a eu d'autres massacres presque toutes les semaines entre ces deux évènements qui ont rendu célèbres les villes de Fallujah et Haditha : célèbres d'une manière dont aucune ville dans le monde n'a envie de le devenir. Les attaques contre le peuple irakien et l'occupation par le gouvernement des Etats-Unis qui a suivi, ont causé la mort de plus de 100 000 irakiens (selon la revue médicale britannique The Lancet, chiffre avancé il y a 18 mois).



Entraînements éthiques pour éviter les massacres


Maintenant que la boucherie à Haditha a fait la une des médias aux Etats-Unis, des hauts fonctionnaires du Pentagon, de même que le président, ont promis une enquête. Ils ont même annoncé l'organisation « d'entraînements éthiques » pour les troupes de combat. Cela veut dire que quelque chose d'inhabituel est arrivé quand des civils sans arme, y compris des petits enfants terrifiés et leurs mères qui essayaient de les protéger, ont été criblés de balles par des soldats américains.


Etaient-ce là des soldats voyous, hors la loi, s'écartant des rangs d'une mission «immaculée» ayant pour but de libérer les irakiens ?


Ceci est pure fiction. Ceux qui critiquent la gestion de la guerre et qui disent que les actions de ces marines rendront plus difficile l'accomplissement «de notre mission en Irak» ne sont pas crédibles.


Les irakiens n'ont pas une opinion différente des Etats-Unis et de Bush après le massacre de Haditha. Cela ne fait que confirmer leur opinion, formée par la réalité cruelle dure et froide, de ces dernières années.



Un phénomène routinier


Cette semaine encore, le 31 mai, des soldats américains ont « tué deux femmes irakiennes – l'une d'entre elles sur le point d'accoucher- quand des soldats ont tiré sur une voiture qui ne s'est pas arrêtée à un point d'observation dans une ville au nord de Bagdad. » La dépêche AP indiquait que Nahiba Nisaif Jassim, 35 ans, était conduite en urgence par son frère à la maternité de l'hôpital de Samarra quand les tirs ont eu lieu. Jassim, mère de deux enfants, et son cousin de 57 ans Saliha Mohammed Hassan, ont été tués par les forces américaines selon le capitaine de police Laith Mohammed et des témoins. Son mari l'attendait à la maternité de l'hôpital, quand Jassim, enceinte et son cousin ont été assassinés.



Hier, la BBC a dévoilé une nouvelle preuve vidéo que les forces américaines ont massacré un autre groupe de civils irakiens dans la ville d'Ishaqi en mars. L'histoire avait été rapportée par Knight Ridder (magazine d'information américain sur internet ndt) en mars et démentie par le gouvernement américain par la suite dans une déclaration qui stipulait que les soldats américains avaient raflé des villageois, puis les avaient regroupés dans une seule pièce de la maison et ensuite avaient « exécuté 11 personnes, y compris une vieille femme de 75 ans et un nourrisson de 6 mois. » La BBC a rapporté le 1er juin que parmi ces 11 personnes assassinées par les troupes américaines il y avait 5 enfants. Les soldats ont ensuite «brûlé trois véhicules, tué les animaux du village et dynamité la maison».



En Afghanistan cette semaine, de gens en grand nombre sont descendus dans la rue et ont jeté des pierres sur des véhicules militaires américains suite à un accident impliquant un camion de transport de personnel américain qui, roulant à toute vitesse dans Kaboul, a percuté des voitures tuant 3 passagers. Un haut fonctionnaire de la police afghane a rapporté que lors de la manifestation, les soldats américains ont ouvert le feu sans distinction directement sur la foule tuant 4 autres personnes.



Rejeter la version Disney de la politique étrangère américaine


La façon dont sont perçus les Etats-Unis dans le monde arabe est basée sur des informations précises et la connaissance des guerres en Irak et en Afghanistan. Le financement par les Etats-Unis et leur soutien à la guerre menée par l'armée israélienne contre le peuple palestinien contribuent aussi à la compréhension du rôle joué par les Etats-Unis parmi les peuples du Moyen Orient. Cette perception est 100% différente de la fantaisie dont il est fait promotion aux Etats Unis. Aux Etats-Unis, la légende officielle interdit de montrer les faits.

Tous les médias de masse, les politiques et même certains dans le «mouvement de la paix» aux Etats-Unis, soutiennent la version Disney de l'impérialisme américain : une force fondamentalement non dangereuse, motivée par des valeurs démocratiques et une vision de la paix, touchée par une explosion de criminalité non expliquée, causée par le stress et par la mauvaise gestion de la guerre. Haditha, et Fallujah avant, ou Abu Ghraib, sont enregistrés comme des comportements déviants de gens dont on a perdu le contrôle. Et cela arrange que ce soit des femmes et hommes conscrits. Ni les généraux, ni le secrétaire de la défense, ni le président n'ont besoin de s'inquiéter.

Que chaque crime dévoilé soit largement accepté aux Etats-Unis comme «déviant» ou comme une aberration montre la puissance du pouvoir d'endoctrinement politique par les médias et le gouvernement dont les ressources financières pour «le façonnage d'opinion» sont plus importantes que celles des empires qui l'ont précédé dans l'histoire humaine



Perception de l'Impérialisme américain vu du Moyen Orient


« Les morts à Haditha, une ville instable dans l'ouest de l'Irak, n'ont pratiquement pas provoqué de réaction en Irak et dans la plupart du monde arabe – où les troupes américaines sont accusées d'être des envahisseurs brutaux commettant régulièrement de tels actes » écrit un reporter de l'AP Hamza Hendawi, dans un article du 30 mai 2006.

Le jour suivant, une dépêche d'un autre reporter de l'AP, Kim Gamel, mentionnait le même sentiment « les gens de Samarra sont très en colère contre les américains non seulement à cause de Haditha mais parce que les américains tuent les gens arbitrairement et ce spécialement tout récemment » dit Khalid Nisaif Jassim.


Le peuple arabe, lié de près par la langue, les connaissances historiques et géographiques, et l'accès à des informations médiatiques plus ouvertes, considère toute cette guerre, incluse l'attaque contrel'Irak par Bush le 20 mars 2003, sans qu'il n'y ait eu provocation, comme un projet criminel conduit par les grandes puissances contre une petite nation riche en pétrole. Le caractère raciste même de la guerre est bien reconnu dans toute la région. Le peuple arabe, qui s'est battu pendant un siècle contre la domination coloniale et semi coloniale, ne tient pas sa connaissance des intentions des Etats-Unis ou de la Grande Bretagne des informations de Fox News ou du New York Times.


Dans les médias américains, l'Irak est traité comme un conflit de basse intensité. Quand des soldats américains sont tués leurs morts est signalée par un petit article. Le fait que plus de 100 000 irakiens sont morts ne mérite pas la une des medias. La souffrance en Irak est minimisée ou habituellement attribuées aux « terroristes ». Par conséquent, le peuple aux Etats-Unis est protégé de ce que le peuple arabe sait trop bien concernant le caractère criminel de cette guerre d'agression.




Fallujah et Hue City, Vietnam


Le problème de Fallujah est un cas d'école. Fallujah est emblématique de la guerre. Il est bien compris dans tout le monde arabe, mais traité comme de l'histoire ancienne par les médias américains.


A la veille de l'attaque sur Fallujah, la coalition ANSWER a envoyé un mail aux activistes anti guerre (7 novembre 2004) intitulé : « Le chef des marines en Irak appelle à un massacre à Fallujah ». Il rapportait que le sergent major Carlton W. Kent avait fait un discours émotionnel à 2500 marines qui étaient sur le point d ‘attaquer la ville. Les marines venaient juste de notifier aux habitants de Fallujah que tout male entre 15 et 55 ans qui oserait sortir dehors serait automatiquement tué. « Vous êtes sur le point de faire l'histoire » le sergent major a-t-il exhorté ses soldats. « Ceci est une autre Hue city à venir. Je n'ai aucun doute que, si notre message est entendu, chacun de vous va faire ce qu'il a toujours fait, donner des coups de pieds dans le cu. »(AP 7 novembre 2004).


La mention de ce qui s'était passé à Hue City par les officiers américains pour motiver les troupes américaines en Irak, montre la criminalité macabre inhérente à la guerre impérialiste de conquête.


Hue était une ville du Sud Vietnam, scène d'horribles crimes de guerre commis par le personnel militaire quand elle a été capturée par les forces américaines en mai 1968. Le sous secrétaire des forces aériennes américain, Townsend Hoopes, a admis que Hue a été quittée «une ville dévastée et prostrée». 80% des bâtiments ont été réduits en poussière, et dans les ruines gisaient 2000 cadavres de civils tués… » (selon un texte de Noam Chomsky transmis au Tribunal International du Vietnam sur les crimes de guerre en 1967).




La machine du racisme


Comment se fait-il que 100 000 personnes meurent, comment se fait-il que des enfants sont assassinés, comment la destruction, l'anéantissement d'une société entière peut se faire aux mains du gouvernement américain, sans entendre d'immenses cris d'indignation et de condamnation dans les medias de masse aux Etats-Unis, encore moins une quelconque reconnaissance de tels actes par la majorité de ceux qui se trouve dans «l'opposition loyale» ?


Parce que les medias de masse américains sont un congloméra dominé par la machine de propagande qui fait partie de l'institution impériale et partage ses intérêts. Ils utilisent l'instrument du racisme, un outil qui a été bien aiguisé par les forces du militarisme aux Etats-Unis depuis 4 siècles. La diabolisation raciste des peuples ciblés et conquis a été façonnée en même temps que l'idée de déshumaniser les victimes de façon à empêcher la mise en place d'une solidarité humaine pour s'opposer aux crimes de conquête et d'empire. Les médias de masse, toujours prêts à exploiter le côté émotionnel de la mort et des tragédies qui arrivent aux Etats Unis, peuvent ignorer ou définir ce que les gens en Irak subissent comme moins important, la mort des enfants irakiens est moins terrible, leurs vies ont moins de valeur.




Bush proclame que l'Irak est seulement le début d'une guerre sans fin.


Le jour suivant la révélation à la une du New York Times de visuels des massacres de Haditha, Georges W. Bush a dit ces mots concernant la guerre en Irak devant une classe de diplômés 2006 du collège de West Point : » Ceci n'est que le commencement. Le message s'est répandu de Damas à Téhéran que le futur appartient à la liberté, et nous ne nous reposerons pas jusqu'à ce que la promesse de cette liberté atteigne ces peuples, dans chaque nation. » Réitérant sa thématique et celle de Cheney que les Etats-Unis sont engagés dans une « guerre sans fin » Bush a dit aux jeunes cadets : « La guerre commence sous mon contrôle mais finira sous le votre. »



Pendant que Bush exhortait la prochaine génération d'officiers militaires privilégiés à embrasser avec enthousiasme sa croisade impériale, la réalité c'est que cette administration ne voit dans chaque recrue homme ou femme, que des proies. Pour les jeunes issues des classes populaires et qui fournissent le gros des conscrits, l'administration Bush n'a que mépris inhumain. Bush est prêt à envoyer ces jeunes gens pour tuer et être tués pendant qu'il réduit le financement de l'éducation, de la formation à l'emploi, et les bénéfices pour les vétérans. Les riches sont toujours prêts à envoyer les travailleurs et les pauvres combattre et se faire tuer.



Les crimes des soldats américains en Irak sont inévitables comme tous ceux commis par les armées impériales tout au long de l'histoire. Les peuples conquis refusent d'accepter leur sort. Ils se lèvent et forment des organisations de résistance. Ils prennent les armes et s'organisent pour bouter les occupants étrangers hors de chez eux. Ils sont alors appelés des « terroristes » et des criminels par l'Empire. Selon le soutien dont ils bénéficient dans la population indigène, celle-ci est elle-même considérée comme « suspecte » par les occupants.



Les civils deviennent par conséquent un danger. Les enfants et les adolescents peuvent devenir « l'ennemi ». Les voitures transportant des mères enceintes à l'hôpital deviennent par conséquent une menace parce qu'elles doivent se déplacer rapidement, trop rapidement pour le confort des soldats occupants qui craignent les voitures piégées.




Une révélation pertinente cette semaine : 50 ans après les faits
Pendant la guerre de Corée, les soldats américains ont abattu des centaines voire même des milliers de civils sud coréens qui essayaient de fuir les horreurs de la guerre. Pendant 5 décennies, le Pentagon et toutes les administrations successives ont nié ces faits. Des survivants sud coréens qui ont essayé de faire entendre leur cas contre les Etats-Unis ont été traités de traîtres, d'espions pour la Corée du Nord, et jetés en prison pour des années. Apres la révélation des massacres de No Gun Ri en juillet 1950 des décennies plus tard dans les médias américains, le Pentagon a même mené une enquête « approfondie » et a conclu que les actions étaient celles de soldats inexpérimentés. « Les morts et blessures de civils, où quelles se soient produites, ont été une tragédie malheureuse inhérente à la guerre et non pas un massacre délibéré… Les soldats n'ont pas reçu l'ordre d'attaquer et de tuer des réfugiés civils aux alentours de No Gun Ri. » (Inspecteur Général du Département de l'Armée, enquête sur No Gun Ri, janvier 2001).



Mais cette semaine, juste comme le Pentagon commence sa nouvelle « enquête » sur Haditha, un document a fait surface qui ne révèlent pas seulement la vérité sur le massacre des coréens mais aussi que c'était un acte de la politique officielle de guerre des Etats-Unis. Le jour des massacres de masse, l'ambassadeur américain en Corée du Sud a envoyé une lettre au fonctionnaire du Département d'Etat Dean Rusk à propos de la décision militaire prise au cours d'une rencontre le 25 juillet 1950, annonçant que les réfugiés de guerre coréens seraient tués s'ils s‘approchaient des lignes américaines. Le jour suivant la décision, le 7ème Régiment de cavalerie américain a tué des centaines de civils à No Gun Ri en Corée du Sud.




La logique des crimes de guerre
Il y avait une raison militaire pour tuer les civils à No Gun Ri et de nombreux autres dans d'autres endroits de Corée pendant la guerre. Les soldats américains ne pouvaient pas dire si les civils sympathisaient avec les nord- coréens ou s'ils accepteraient les soldats nord coréens chez eux.



La Convention de Genève interdit expressément de prendre les civils pour cible sous aucune


circonstance. Mais le Pentagon avait d'autres soucis politiques que d'adhérer à la loi internationale. La peur fondamentale du Pentagon et de la Maison Blanche pour la Corée, le Vietnam et pendant cette guerre actuelle contre l'Irak, c'est que l'opinion publique ici se retourne contre l'aventure impériale et lie les mains des faiseurs de guerre. La logique de leur calcul politique c'est que le public américain s'opposerait à la guerre s'il y a un grand nombre de pertes américaines. Cette pensée les a amené à la prochaine pensée meurtrière : si les civils posent le moindre danger aux soldats américains il vaut mieux tirer sur les civils et se poser des questions après. Des morts coréens ou vietnamiens ou irakiens font moins de dommage politique aux Etats-Unis que des soldats américains morts.



Un autre aspect de la logique des crimes de guerre : si la population civils sympathise avec les résistants, c'est nécessaire de terroriser les civils comme punition pour fournir aide et abri aux résistants. Ceci n'est pas nouveau. Les japonais ont détruit des villages entiers et presque des villes entières en Chine pour prévenir du coût de toute aide à la résistance menée par les communistes pendant la seconde guerre mondiale. La politique nazie en Serbie c'était de tuer 100 serbes pour 1 soldat allemand tué par la résistance. Sous la direction de John Negroponte, l'actuel directeur des services secrets américains, l'armée du Salvator a commis des massacres de masse contre des communautés paysannes qui étaient considérées comme soutenant les combattants de la résistance du FMLN au Salvador dans les années 80. Au Vietnam, la CIA a organisé le programme Phoenix, une guerre clandestine qui a conduit à l'assassinat de 50 000 sud vietnamiens qui étaient considérés comme étant membres ou sympathisants du Front de Libération National.



Le peuple des Etats-Unis doit agir pour stopper la guerre impérialiste
Il n'y a aucune enquête, aucun nouvel entraînement, ou changement dans la façon dont la guerre est gérée qui puissent arrêter les massacres comme ceux d'Haditha, Fallujah, et les tueries au quotidien d'irakiens et la destruction de leur société. Le seul changement qui peut apporter l'espoir de construire un nouveau futur pour les irakiens, celui de l'auto détermination et de paix éventuelle, c'est de mettre fin à l'occupation de l'Irak et de renvoyer l'armée des envahisseurs. Chaque jour qui passe avec des troupes américaines et autres en Irak, est une souffrance pour le peuple irakien. Nous devons demander que les troupes soient ramenées à la maison maintenant et devons en convaincre nos amis, familles, collègues de travail, et d'école, pour rendre cette demande plus puissante et pour qu'elle devienne une force indéniable. La majorité des américains maintenant s'opposent à la guerre en Irak - mais en ce moment même, beaucoup au sein même du mouvement de la paix poussent à ce que l'on focalise sur les élections, comme ils l'ont fait il y a deux ans. Cela manque d'à propos et doit être rejeté.



La guerre au Vietnam ne s'est pas terminée parce que des « meilleurs politiciens » ont été élus. Personne ne peut affirmer que Richard Nixon était meilleur qu'un autre. Ce qui a compté c'est que des millions de personnes on utilisé tous les moyens pour intensifier la lutte de masse dans les rues et dans chaque commune à travers le pays. Le peuple vietnamien était vraiment déterminé à combattre pour que sa patrie soit libérée de l'occupation étrangère. Finalement, le soldat américain combattait seulement pour rentrer chez lui (elle). La concordance de ces deux facteurs et l'élargissement du mouvement anti-guerre de masse ont fait que ce conflit presque génocidaire est devenu insoutenable pour le Pentagon et la Maison Blanche. Nous devons apprendre et réapprendre ces leçons et les appliquer aujourd'hui.


C'est le défi et l'obligation de la période qui vient.


Source : un article de Mara Verheyden – Hillard et Brian Becker publié sur le site de la Coalition contre la guerre américaine ANSWER (Act Now to Stop War & End Racism Agir Maintenant pour Stopper la Guerre et mettre Fin au Racisme) publié le 2 juin 2006.Copyright ANSWER traduction pour information à caractère non commercial par MD pour Planète Non Violence


Mara Verheyden-Hilliard est avocate pour les droits de l'homme et co-foundatrice de "the Partnership for Civil Justice". Brian Becker est le coordinateur national de la Coalition A.N.S.W.E.R.
siryne
s
8 juin 2006 18:28
À propos de la vérité choquante sur l’occupation américaine de l’Irak


Par Robert Fisk

Le 7 juin 2006
The Independant , StopUSA (traduction de l'anglais)


Haditha ne pourrait-elle être que la partie visible de toute une série de fosses communes ? Les corps que nous avons entrevus, l’image granuleuse des cadavres et des enfants morts : ne seraient-ils que quelques-uns parmi tant d’autres ? Le savoir-faire de l’armée des bas-quartiers américains va-t-il plus loin encore ?


Je me souviens clairement des premiers soupçons que j’ai eus de ce que des meurtres parmi les plus atroces pussent être commis en notre nom en Irak. J’étais à la mortuaire de Bagdad, comptant les corps, lorsque l’un des principaux responsables médicaux de la ville, un vieil ami, me fit part de ses craintes. « Tout le monde amène des cadavres ici », disait-il. « Mais quand ce sont les Américains qui les apportent, ils nous enjoignent de ne rédiger de post-mortem en aucun cas. Ils nous font comprendre que la chose a déjà été faite. Parfois, ils nous remettent un bout de papier – comme celui-ci – en même temps que le cadavre. » Et l’homme de me tendre un document de l’armée américaine portant le profil de l’homme tracé à la main et les mots : « blessures avec traumatisme ».

Maintenant, quelle sorte de traumatisme expérimente-t-on en Irak ? Et qui commet ces tueries de masse ? Qui largue tous ces corps dans les décharges publiques ? Après Haditha, nous allons remodeler nos soupçons.

Il ne faut surtout pas parler de « quelques pommes pourries ». Toutes les armées d’occupations sont corrompues. Mais commettent-elles toutes des crimes de guerre ? Les Algériens découvrent toujours aujourd’hui des fosses communes laissées par les paras français, qui avaient liquidé des villages entiers. Nous avons également entendu parler des tueurs violeurs de l’armée russe en Tchétchénie.

Nous avons tous entendu parler du Dimanche sanglant. Les Israéliens sont restés assis à regarder les milices libanaises, leurs tueurs par procuration, massacrer et éviscérer quelque 1.700 Palestiniens. Et, naturellement, on ressort également les mots de My Lai. Bien sûr, les nazis étaient bien pires. Et les Japonais. Et les oustachis croates. Mais, ici, c’est de NOUS, qu’il s’agit. De NOTRE armée. Ces jeunes soldats sont NOS représentants en Irak. Et ils ont les mains couvertes de sang innocent.

Je soupçonne qu’une partie du problème vient de ce que nous ne nous sommes jamais vraiment souciés des Irakiens, ce qui explique pourquoi nous n’avons jamais voulu dénombrer leurs morts. Une fois que les Irakiens se sont tournés contre l’armée d’occupation, avec leurs attentats à la bombe le long des routes et leurs voitures suicides, ils sont devenus ces « saletés d’Arabes », ces sales sous-hommes dont les Américains parlaient naguère au Vietnam. Trouvez-nous un président qui va nous raconter que nous combattons le mal et, un jour, nous nous éveillerons en découvrant que les enfants ont des cornes et les bébés des pieds fourchus.

Rappelez-vous que ces gens sont des musulmans et qu’ils sont tous susceptibles de devenir des Mohamed Atta. Massacrer toute une chambrée de civils ne représente que l’étape qui suit les frappes aériennes au jugé dont on nous dit qu’elles tuent des « terroristes » mais dont, trop souvent, les cibles s’avèrent être, par exemple, un mariage ou, comme en Afghanistan, un conglomérat de « terroristes » et d’enfants ou encore, comme nous ne tarderons pas à l’entendre, des « enfants terroristes ».

D’une certaine façon, nous, les journalistes, sommes également à blâmer. Incapables de nous aventurer hors de Bagdad – ou de ses proches alentours –, l’immensité irakienne s’est enfoncée dans une pénombre épaisse qui recouvre absolument tout. Occasionnellement, nous pouvons remarquer des éclairs dans la nuit – une Haditha ou l’autre dans le désert – mais nous continuons docilement à répertorier le nombre de « terroristes » supposés liquidés dans les coins les plus éloignés de la Mésopotamie. Par crainte du poignard du rebelle, nous ne sommes plus capables d’investiguer. Et les Américains apprécient qu’il en soit ainsi.

Je pense que cela devient tout doucement une habitude, ce genre de chose. Déjà, les horreurs d’Abou Ghraïb sont laissées de côté sur un haussement d’épaules. Il s’agissait de brutalité, pas de torture, voyons ! Puis, brusquement, apparaît un petit officier subalterne des États-Unis qu’on a chargé de tuer un général de l’armée irakienne en le faisant entrer de force, tête première, dans un sac de couchage, puis de s’asseoir de tout son poids sur sa poitrine. Et, une fois de plus, cela nous vaut quelques gros titres. Qui s’en soucie, si un autre Irakien mord la poussière ? N’essaient-ils pas de tuer nos p’tits gars qui sont venus chez eux pour combattre le terrorisme ?

Car qui peut être tenu de rendre des comptes lorsque nous nous considérons comme les plus brillantes, les plus honorables des créatures, dans notre incessant combat contre les tueurs du 11 septembre ou du 7 juillet, tout simplement parce que nous aimons tant notre pays et nos concitoyens – mais pas les autres ! Et c’est ainsi que nous nous habillons en Galaad, oui, vraiment, en croisés, et que nous disons à ceux dont nous envahissons les pays que nous allons leur apporter la démocratie. Je ne puis m’empêcher, aujourd’hui, de me demander combien de ces innocents massacrés à Haditha ont pris la peine de voter lors des dernières élections irakiennes – avant que leurs « libérateurs » les massacrent.

The Independent (UK), 2 juin 2006
Traduit de l’anglais par Jean Marie Flémal
siryne
8 juin 2006 18:39
les nazi n'ont plus le monopole de la ...cruauté et de la bestialité.


sad smiley
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