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L’âne et le chien."IBN-AL-MUQAFFA
r
5 février 2005 14:12
L’âne et le chien.

Un homme partit en voyage accompagné de son chien et de son âne, un jour de grande chaleur. Quand vint le milieu de la journée, il s’arrêta pour se reposer, puis il s’endormit. L’âne pénétra dans un terrain cultivé et se mit à brouter.
Accroché au cou de l’âne, un panier contenait de la nourriture. Le chien dit :
- « Ô toi, baisse un peu la tête afin que je tire mon repas du panier, la faim me tiraille et je voudrais manger. »
Mais l’âne refusa et lui dit :
- « Attends que ton maître se reveille, il te donnera ta part. »
Le chien alla vers son maître et se blottit près de lui, pendant que l’âne paissait çà et là... jusq’à ce qu’un gros loup lui apparût. Alors il appela le chien à son secours. Le chien le rejoignit et dit :
- « Je ne consens pas à te protéger sans une permission de mon maître, attends donc son réveil. »
Cette réponse irrita l’âne. Le chien ajouta :
- « Je ne te traite pas autrement que tu ne m’as traité tout à l’heure. Si tu m’avais rendu service je n’aurais pas hésité à te venir
en secours par tous les moyens. »
Puis il le laissa. Alors le loup lui sauta dessus et lui déchiqueta le ventre… Tel fut le prix de sa bêtise et de son ignorance.

IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)

j
5 février 2005 14:27
AHHHHHHHHHHHHH Kalila wa Dimna smiling smiley
r
5 février 2005 14:30
L’âne et le chien.


Il se faut entr’aider ; c’est la loi de nature.
L’âne un jour s’en moqua,
Et ne sais comme il y manqua :
Car il est bonne créature.
Il allait par pays, accompagné du chien,
Gravement, sans songer à rien,
Tous deux suivis d’un commun maître.
Ce maître s’endormit. L’âne se mit à paître :
Il était alors dans un pré
Dont l’herbe était fort à son gré.
Point de chardon pourtant ; il s’en passa pour l’heure :
Il ne faut pas toujours être si délicat ;
Et, faute de servir ce plat,
Rarement un festin demeure.
Notre baudet s’en sut enfin
Passer pour cette fois. Le chien , mourant de faim,
Lui dit : « Cher compagnon, baisse-toi, je te prie :
Je prendrai mon dîné dans le panier au pain. »
Point de réponse, mot ; le roussin d’Arcadie
Craignit qu’en perdant un moment
Il ne perdît un coup de dent.
Il fit longtemps la sourde oreille :
Enfin il répondit : « Ami, je te conseille
D’attendre que ton maître ait fini son sommeil ;
Car il te donnera sans faute, à son réveil,
Ta portion accoutumée :
Il ne saurait tarder beaucoup. »
Sur ces entrefaites un loup
Sort du bois, et s’en vient : autre bête affamée.
L’âne appelle aussitôt le chien à son secours.
Le chien ne bouge, et dit : « Ami, je te conseille
De fuir, en attendant que ton maître s’éveille ;
Il ne saurait tarder : détale vite, et cours.
Que si ce loup t’atteint, casse-lui la mâchoire :
On t’a ferré de neuf ; et, si tu veux m’en croire,
Tu l’étendras tout plat. » Pendant ce beau discours,
Seigneur loup étrangla le baudet sans remède.
Je conclus qu’il faut qu’on s’entr’aide.



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a vous de choisir
a







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5 février 2005 15:34
La tortue et les deux canards.

On raconte que deux canards et une tortue vivaient près d’un étang où poussait une herbe abondante. Les deux canards et la tortue étaient liés d’amitié et d’affection.
Il advint que l’eau de l’étang tarit ; alors les deux canards vinrent faire leurs adieux à la tortue et lui dirent :
-« Reste en paix, amie ; nous quittons cet endroit car l’eau commence à manquer ».
-« Le manque d’eau, leur dit la tortue, m’affecte plus que toute autre créature, car je suis comme la barque : je ne peux vivre que là où l’onde abonde. Tandis que vous deux, vous pouvez survivre partout ; emmenez-moi donc avec vous. »
Ils acceptèrent.
- « Comment ferez-vous pour me porter ? » demanda-t-elle.
- « Nous prendrons chacun le bout d’une branche, dirent-ils, et tu te suspendras, avec ta bouche, par le milieu alors que nous volerons avec toi dans les airs. Mais garde-toi, si tu entends les gens parler, de prononcer un mot. »
Puis ils la portèrent et volèrent dans les airs.
- « C’est incroyable, dirent les gens lorsqu’ils les virent,... Une tortue entre deux canards qui la portent. »
- « Ô gens de mauvaise foi, que Dieu vous fasse crever les yeux ! » pensa la tortue, lorsqu’elle les entendit.
Mais dès qu’elle ouvrit la bouche pour parler, elle tomba sur la terre ferme et creva.

IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)







Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/02/05 15:50 par romh.
r
5 février 2005 15:36
La tortue et les deux canards.


Une tortue était, à la tête légère,
Qui, lasse de son trou, voulut voir le pays.
Volontiers on fait cas d’une terre étrangère ;
Volontiers gens boiteux haïssent le logis.
Deux canards, à qui la commère
Communiqua ce beau dessein,
Lui dirent qu’ils avaient de quoi la satisfaire.
« Voyez-vous ce large chemin ?
Nous vous voiturerons, par l’air, en Amérique :
Vous verrez mainte république,
Maint royaume, maint peuple : et vous profiterez
Des différentes moeurs que vous remarquerez.
Ulysse en fit autant. » On ne s’attendait guère
De voir Ulysse dans cette affaire.
La tortue écouta la proposition.
Marché fait, les oiseaux forgent une machine
Pour transporter la pèlerine.
Dans la gueule, en travers, on lui passe un bâton.
« Serrez bien, dirent-ils, gardez de lâcher prise. »
Puis chaque canard prend ce bâton par un bout.
La tortue enlevée, on s’étonne partout
De voir aller en cette guise
L’animal lent et sa maison,
Justement au milieu de l’un et l’autre oison.
« Miracle ! criait-on : venez voir dans les nues
Passer la reine des tortues.
-La reine ! vraiment oui : je la suis en effet ;
Ne vous en moquez point. » Elle eût beaucoup mieux fait
De passer son chemin sans dire aucune chose ;
Car, lâchant le bâton en desserrant les dents,
Elle tombe, elle crève aux pieds des regardants.
Son indiscrétion de sa perte fut cause.
Imprudence, babil, et sotte vanité,
Et vaine curiosité,
Ont ensemble étroit parentage.
Ce sont enfants tous d’un lignage.









r
5 février 2005 22:50
Des rats et des milans.

On raconte que dans une certaine contrée, un marchand décida d’aller en voyage pour son commerce et, possédant cent livres de fer, il les confia à un homme de sa connaissance ; puis il partit.
A son retour, il réclama sa consigne, mais le dépositaire lui affirma que les rats l’avaient mangée.

- « On raconte, en effet, répliqua le marchand, que rien n’est plus acéré, pour ronger le fer, que leurs incisives. »
Le dépositaire se réjouit de la crédulité de son ami et se frotta les mains d’entendre cela.
Cependant, une fois dehors, le marchand rencontra un des enfants du dépositaire, il se saisit de lui et le cacha dans sa maison.
Le lendemain, le dépositaire vint s’enquérir de son fils :
- « As-tu vu mon fils ? » demanda-t-il au marchand.
- « En te quittant hier, répondit le marchand, j’ai vu un milan s’emparer d’un enfant ; ce pourrait être le tien ! »
- « Ô bonnes gens, s’écria le dépositaire en se frappant
la tête, avez-vous jamais vu ou entendu que les milans ravissent des enfants ? »
- « Dans une contrée, dit le marchand, où les rats mangent cent livres de fer, il n’est point étonnant que les milans enlèvent même
des éléphants. »
- « C’est moi qui ai mangé ton fer, avoua le dépositaire, et voici son prix ; alors rends-moi mon fils. »

IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)






Modifié 1 fois. Dernière modification le 06/02/05 00:31 par romh.
r
5 février 2005 22:52
Le dépositaire infidèle.


(…) Voici le fait : Un trafiquant de Perse,
Chez son voisin, s’en allant en commerce,
Mit en dépôt un cent de fer, un jour.
« Mon fer ! dit-il, quand il fut de retour.
-Votre fer ? il n’est plus : j’ai regret de vous dire
Qu’un rat l’a mangé tout entier.
J’en ai grondé mes gens ; mais qu’y faire ? un grenier
A toujours quelque trou. » Le trafiquant admire
Un tel prodige, et feint de le croire pourtant.
Au bout de quelques jours il détourne l’enfant
Du perfide voisin ; puis, à souper, convie
Le père, qui s’excuse, et lui dit en pleurant :
« Dispensez-moi, je vous supplie ;
Tous plaisirs, pour moi, sont perdus.
J’aimais un fils plus que ma vie :
Je n’ai que lui ; que dis-je ? hélas ! je ne l’ai plus.
On me l’a dérobé : plaignez mon infortune. »
Le marchand repartit : « Hier au soir, sur la brune,
Un chat-huant s’en vint votre fils enlever ;
Vers un vieux bâtiment, je le lui vis porter. »
Le père dit : « Comment voulez-vous que je croie
Qu’un hibou pût jamais emporter cette proie ?
Mon fils en un besoin eût pris le chat-huant.
-Je ne vous dirai point, reprit l’autre, comment :
Mais enfin je l’ai vu, vu de mes yeux, vous dis-je ;
Et ne vois rien qui vous oblige
D’en douter un moment après ce que je dis.
Faut-il que vous trouviez étrange
Que les chats-huants d’un pays
Où le quintal de fer par un seul rat se mange,
Enlèvent un garçon qui pèse un demi-cent ? »
L’autre vit où tendait cette feinte aventure :
Il rendit le fer au marchand,
Qui lui rendit sa géniture. (….)
r
5 février 2005 22:55
rien remarque

copier coller ca date pas d'oujourd'hui winking smileymmmmmmmmmddddddddrrrrrrrrrrr



Modifié 3 fois. Dernière modification le 05/02/05 23:43 par romh.
r
6 février 2005 10:44

La souris du logis et la souris du désert.

On raconte que la souris du logis vit la souris du désert dans la gêne et la peine ; elle lui dit :
-« Que fais-tu ici ? viens avec moi au logis car il y a toutes sortes d’opulence et d’abondance ». Alors la souris du désert
vint avec elle.
Mais voici que le propriétaire du logis qu’elle habitait lui tendit un piège, constitué par une brique au-dessous de laquelle il avait placé un bout de graisse. Elle se précipita pour prendre le gras, la brique lui tomba dessus et l’écrasa. La souris des champs s’enfuit, hochant la tête et, étonnée, elle dit :
-« Certes, je vois une grande abondance, mais aussi une grande affliction ; par conséquent, la santé avec la pauvreté me sont plus douces que la richesse qui conduit à ma perte. » Puis elle s’enfuit vers le désert.

AL-IBSHÎHÎ (1388-1446, XIV°-XV° Siècle)



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6 février 2005 10:45

Le rat de ville et le rat des champs


Autrefois le rat de ville
Invita le rat des champs,
D’une façon fort civile,
A des reliefs d’ortolans.
Sur un tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis.
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête ;
Rien ne manquait au festin :
Mais quelqu’un troubla la fête
Pendant qu’ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit :
Le rat de ville détale ;
Son camarade le suit.
Le bruit cesse on se retire :
Rats en campagne aussitôt,
Et le citadin de dire :
« Achevons tout notre rôt.
- C’est assez, dit le rustique ;
Demain vous viendrez chez moi.
Ce n’est pas que je me pique
De tous vos festins de roi ;
Mais rien ne vient m’interrompre :
Je mange tout à loisir.
Adieu donc : fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre ! »


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6 février 2005 10:48
Le renard et l’hyène

On raconte qu’un jour, ayant soif, le renard aperçut un puits sur la poulie duquel était fixée une corde munie d’un seau à chaque bout. Il s’assit dans un des seaux et fut entraîné au fond, où il se désaltéra.
Advint une hyène qui, regardant au fond du puits, crut distinguer un croissant de lune dans l’eau, et vit un renard tapi à côté.
-« Que fais-tu là-dedans ? » lui demanda-t-elle.
-« J’ai mangé la moitié de cette miche de fromage, lui dit-il, et il reste l’autre moitié pour toi ; descends donc la manger.»
-« Comment faire pour descendre ? » interrogea-t-elle.
-« Assieds-toi sur le seau du haut » dit le renard.
Elle s’assit dans le seau et son poids l’entraîna vers le fond, pendant que le renard montait dans l’autre seau.
Lorsqu’ils se rencontrèrent au milieu du puits, l’hyène demanda au renard :
-« Qu’est-ce que c’est cela ? »
-« C’est là que nos chemins divergent », répondit le renard.
Ce fut le début d’une inimitié que les Arabes considèrent comme proverbiale.


AL-SHARÎSHÎ (1162-1222, XII°-XIII° Siècle)


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6 février 2005 10:50
Le loup et le renard



Mais d’où vient qu’au renard, Esope accorde un point ?
C’est d’exceller en tours pleins de matoiserie.
J’en cherche la raison, et ne la trouve point.
Quand le loup a besoin de défendre sa vie,
Ou d’attaquer celle d’autrui,
N’en sait-il pas autant que lui ?
Je crois qu’il en sait plus ; et j’oserai peut-être,
Avec quelque raison, contredire mon maître.
Voici pourtant un cas où tout l’honneur échut
A l’hôte des terriers. Un soir il aperçut
La lune au fond d’un puits : l’orbiculaire image
Lui parut un ample fromage.
Deux seaux alternativement
Puisaient le liquide élément :
Notre renard, pressé par une faim canine,
S’accomode en celui qu’au haut de la machine
l’autre seau tenait suspendu.
Voilà l’animal descendu,
Tiré d’erreur, mais fort en peine,
Et voyant sa perte prochaine :
Car comment remonter, si quelque autre affamé,
De la même image charmé,
Et succédant à sa misère,
Par le même chemin ne le tirait d’affaire ?
Deux jours s’étaient passés sans qu’aucun vînt au puits.
Le temps, qui toujours marche, avait pendant deux nuits
Echancré, selon l’ordinaire,
De l’astre au front d’argent la face circulaire.
Sire renard était désespéré.
Compère loup, le gosier altéré,
Passe par là. L’autre dit : « Camarade,
Je vous veux régaler : voyez-vous cet objet ?
C’est un fromage exquis. Le dieu Faine l’a fait :
La vache Io donna le lait.
Jupiter, s’il était malade,
Reprendrait l’appétit en tâtant d’un tel mets.
J’en ai mangé cette échancrure ;
Le reste vous sera suffisante pâture.
Descendez dans un seau que j’ai là mis exprès. »
Bien qu’au moins mal qu’il pût il ajusta l’histoire,
Le loup fut un sot de le croire :
Il descend ; et son poids, emportant l’autre part,
Reguinde en haut maître renard.

Ne nous en moquons point : nous nous laissons séduire
Sur aussi peu de fondement ;
Et chacun croit fort aisément
Ce qu’il craint et ce qu’il désire.



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6 février 2005 19:44
Le lion, le loup et le renard.

Exemple de celui qui profite de l'expérience des autres.
Un lion, un loup et un renard se lièrent d’amitié, et sortirent pour chasser. Ils prirent un âne sauvage, un lièvre et un cerf.
Le lion s’adressa au loup :
-« Partage entre nous », ordonna-t-il.
Le loup dit :
-« Le cas me paraît clair : l’âne est à toi, le lièvre est au renard et le cerf est à moi. »
Le lion lui asséna un grand coup qui lui sépara la tête du corps ; puis il s’adressa au renard :
-«Ah ! que ton ami est ignorant dans l’art du partage. Alors, partage entre nous ».
Le renard déclara :
-« Cela me paraît évident : l’âne est pour le déjeuner de Sa Majesté, le cerf est pour son dîner et le lièvre est le goûter, entre ces deux repas. »
-« Que tu es juste, s’écria le lion ; qui t’a inculqué cette justice ? »
Le renard répondit :
-« C’est de voir la tête du loup séparée de son corps. »

AL-QALYÛBÎ. (1580-1659, XVI°-XVII° Siècle) .



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6 février 2005 19:45
La génisse, la chèvre, et leur sœur la brebis,
Avec un fier lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle l’envoie.
Eux venus, le lion par ses ongles compta,
Et dit : « Nous sommes quatre à partager la proie. »
Puis, en autant de parts, le cerf il dépeça ;
Prit pour lui la première en qualité de sire.
« Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison,
C’est que je m’appelle lion :
A cela l’on n’a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir encor :
Ce droit, vous le savez, c’est le droit du plus fort.
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu’une de vous touche à la quatrième,
Je l’étranglerai tout d’abord. »
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7 février 2005 08:25
Le prince, le meunier et l’âne.

Parmi les membres de l’honorable tribu arabe de Qurayë, l’on cite Mu‘âwia, le frère de ‘Abdel-Malek ben Marwân.
Un jour Mu‘âwia attendait chez un meunier, à l’une des portes de Damas, son frère le Calife ‘Abdel-Malek. Il observa l’âne du meunier qui tournait la meule, un grelot attaché au cou ; il interrogea le meunier :
-« Pourquoi as-tu accroché au cou de l’âne un grelot ? »
-« Il m’arrive, répondit le meunier, de m’endormir ou d’avoir un petit somme ; si je n’entends plus le tintement du grelot, je sais que l’âne ne tourne plus la meule, alors je le gronde. »
-« Mais dis-moi, interrogea Mu‘âwia, comment sauras-tu si l’âne s’arrête et hoche la tête ainsi ? » et il joignit le geste à la parole.
-« Sire, lui dit le meunier, où trouverai-je un cerveau aussi brillant et intelligent pour mon âne, que le cerveau de Votre Altesse ? »


IBN QUTAYBA (828-889, IX° Siècle).

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7 février 2005 21:41
Ô mon cheikh, que tu es sage !

Un passant portait sur ses épaules une perche aux bouts de laquelle étaient suspendues deux besaces ; le poids l’écrasait. Dans une besace il y avait du blé et dans l’autre de la terre.
-« Qu’est-ce que tu portes ? » lui demanda-t-on.
-« J’ai équilibré le poids du blé, répondit-il, en mettant de la terre dans la deuxième besace, car la perche penchait d’un côté. »
Un homme prit alors la besace remplie de terre et la vida ; il divisa le blé en deux parties et en mit une dans la besace vide, et dit au porteur de reprendre sa charge.
Ce dernier, constatant l’allégement, dit à l’homme :
- « Ô šayË (cheikh) que tu es sage.»

IBN QUTAYBA (828-889, IX° Siècle
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13 février 2005 20:29
Le renard et le tambour.

C’est l’exemple de celui qui exalte une chose mais, une fois qu’il l’a saisie et examinée, il la dédaigne.
On raconte qu’un renard passait dans un bosquet où pendait un tambour, accroché à un arbre. A chaque fois que le vent soufflait dans les branches, celles-ci remuaient et venaient frapper le tambour, et cela produisait un grand vacarme.
Attiré par ce grand bruit, le renard se dirigea vers le tambour ; arrivé près de lui, il le trouva gros et fut persuadé qu’il contenait quantité de lard et de viande.
Il le manipula jusqu'à ce qu’il l’eût fendu, et il s’aperçut qu’il était vide .
Alors il dit :
-« Cela me dépasse. Je me demande si les choses les plus viles n’ont pas la sonorité la plus belle et l’ossature la plus volumineuse ! »


IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)
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14 février 2005 00:21
Le singe et le menuisier.
Exemple de celui qui entreprend une action qu’il n’est pas capable de mener à bien, car elle excède ses moyens.
On raconte qu’un singe observa un menuisier fendre une planche de bois à l’aide de chevilles ; et cela lui parut intéressant.
Le menuisier partit pour régler quelque affaire.
Le singe se leva et entreprit une action qu’il ne maîtrisait pas : il enfourcha la planche, le dos tourné à la cheville et le museau pointé vers l’extrémité de la planche. Inopportunément, sa queue se glissa dans la fente ; il enleva la cheville et la fente se referma brusquement sur sa queue ; la douleur fut si vive qu’il s’évanouit.
Puis le menuisier revint et trouvant qu’il avait pris sa place, il se mit à le frapper sans s’arrêter.
Les coups reçus du menuisier furent encore plus terribles que la douleur subie par sa queue, prise dans la fente de la planche.

IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)

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14 février 2005 10:37
Le lion, le renard et l’âne.

On raconte qu’un lion vivait dans une forêt, et auprès de lui subsistait un renard qui se nourrissait de ses reliefs.
Il advint que le lion attrapa la gale, s’affaiblit et ne put chasser ; le renard lui demanda :
-« Qu’as-tu, ô seigneur de tous les lions, ton état a changé ? »
-« C’est cette gale qui m’épuise, répondit le lion, et mon seul remède est : le cœur et les oreilles d’un âne. »
-« Cela est très aisé, affirma le renard ; je connais un endroit où un âne travaille chez un blanchisseur ; il est chargé de transporter les habits ; je te l’amènerai. »
De ce pas il alla voir l’âne, le salua et lui dit :
-« Pourquoi es-tu si maigre ? »
-« Mon maître m’affame ; il me prive de nourriture. »
-« Pourquoi, acceptes-tu de vivre avec lui dans ces conditions ? lui demanda le renard. »
-« Parce que, lui rétorqua l’âne, je ne connais aucun subterfuge pour le fuir et je ne peux aller nulle part sans qu’un humain ne me fasse suer et ne m’affame. »
-« Je vais t’indiquer, reprit le renard, un endroit à l’écart des gens où personne ne passe, abondant en herbe et où paît, en toute quiétude, un troupeau d’ânes sauvages si gras et si beaux que nul oeil n’en a jamais vu.»
-« Qu’est-ce qui nous empêche d’y aller ? demanda l’âne ; conduis-nous vite là-bas.»
Le renard l’emmena vers la forêt puis, le devançant, alla voir le lion et lui indiqua l’endroit où paissait l’âne.
Le lion s’y rendit et là, il voulut sauter sur lui ; mais affaibli, il n’y réussit point et l’âne se défit de lui et s’enfuit, très effrayé.
Lorsque le renard vit que le lion avait manqué sa proie, il lui dit :
-« Ô maître des fauves, jusqu'à quel point as-tu faibli ? »
-« Si tu le ramènes, reprit le lion, je ne le raterai pas. »
Le renard retourna voir l’âne et lui dit :
-« Qu’as-tu fait ? Un des ânes sauvages, t’ayant vu seul, est venu te saluer et te souhaiter la bienvenue. Si tu n’avais pas fui, il t’aurait tenu compagnie et t’aurait présenté à ses compagnons ! »
Comme l’âne n’avait jamais vu de lion, lorsqu’il entendit cela, il le crut et se dirigea de nouveau vers la forêt. Le renard le devança auprès du lion pour l’informer de l’endroit où se trouvait l’âne et lui dit :
- « Prépare-toi afin de ne point le rater. Je l’ai trompé pour toi. Ne te laisse pas envahir par la faiblesse car, s’il t’échappe cette fois, il ne reviendra jamais, et les bonnes occasions sont rares. »
A l’incitation du renard, le lion reprit courage et se dirigea vers l’âne. Lorsqu’il le vit, il se jeta sur lui et le tua sur le coup.
-« Les médecins, dit-il au renard, m’ont interdit de consommer si je ne me purifie avant.
Alors tu vas garder l’âne le temps que je me lave et je reviendrai manger son cœur et ses oreilles. Et je laisserai tout le reste pour toi. »
Lorsque le lion s’en fut à ses ablutions, le renard s’approcha de l’âne et dévora son cœur et ses oreilles espérant que le lion verrait ainsi un mauvais présage et dédaignerait de le manger.
Ensuite le lion revint ; perplexe, il demanda au renard :
- « Mais où sont le cœur et les oreilles de l’âne ? »
- « Sire, lui répondit le renard, si cet âne avait un coeur pour ressentir et des oreilles pour entendre, il ne serait pas revenu après t’avoir échappé une première fois.

IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)
c
14 février 2005 18:00
romh yak labas !!!!!!!!!!!!!!!
c'est quoi tout ce que ta poster jarriverai jamais a tous les lir
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