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l'amour et la mort (poesie)
B
25 mai 2005 17:12
Je vous fait partager des phrases que je trouve trés belle
L'amour et la mort
(A M. Louis de Ronchaud)

I

Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :

Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent
Avec étonnement entendent prononcer,
Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent
Et qui vont se glacer.

Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse
Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur,
Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse
D'un instant de bonheur ?

Amants, autour de vous une voix inflexible
Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! "
La mort est implacable et le ciel insensible ;
Vous n'échapperez pas.

Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure,
Forts de ce même amour dont vous vous enivrez
Et perdus dans le sein de l'immense Nature,
Aimez donc, et mourez !

II

Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile
Quand un charme invincible emporte le désir,
Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile
A frémi de plaisir.

Notre serment sacré part d'une âme immortelle ;
C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ;
Nous entendons sa voix et le bruit de son aile
Jusque dans nos transports.

Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie
Pâlir au firmament les astres radieux,
Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie,
Leur lien pour les cieux.

Dans le ravissement d'une éternelle étreinte
Ils passent entraînés, ces couples amoureux,
Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte
Un regard autour d'eux.

Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ;
Leur espoir est leur joie et leur appui divin ;
Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe
Leur pied heurte en chemin.

Toi-même, quand tes bois abritent leur délire,
Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers,
Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire
S'ils mouraient tout entiers ?

Sous le voile léger de la beauté mortelle
Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt,
Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! "
Et la perdre aussitôt,

Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée
Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour.
Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée
Pour un être d'un jour !

Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles,
Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir,
Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles
Ne puissent t'émouvoir,

Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre
Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus.
Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ;
Tu ne les rendras plus ! "

Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ;
Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein.
Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre,
Va s'aimer dans ton sein.
L'aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber
30 mai 2005 00:08
Très beau texte, j'aime beaucoup ce style philosophique sur l'amour et la vie tout court. Merci à toi pour cette découverte.

See you !
Môh Tsu !
B
2 juin 2005 13:42
Comme il y a qlq1 qui aime voici la fin de la poesie
Bonne Lecture
*******************************************
Eternité de l'homme, illusion ! chimère !
Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain !
Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère,
Il lui faut un demain !

Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle
Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés,
Vous oubliez soudain la fange maternelle
Et vos destins bornés.

Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires
Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ?
Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères
En face du néant.

Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles :
" J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. "
La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles
Luiront sur vos tombeaux.

Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse
A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ;
La fleur que vous brisez soupire avec ivresse :
"Nous aussi nous aimons !"

Heureux, vous aspirez la grande âme invisible
Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ;
La Nature sourit, mais elle est insensible :
Que lui font vos bonheurs ?

Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle,
C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor.
Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle,
Et vous laisse la mort.

Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ;
Le reste est confondu dans un suprême oubli.
Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître :
Son voeu s'est accompli.

Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines,
Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus,
Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines
Vous jettent éperdus ;

Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre
Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas,
Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre
L'Infini dans vos bras ;

Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure
Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims,
Ces transports, c'est déjà l'Humanité future
Qui s'agite en vos seins.

Elle se dissoudra, cette argile légère
Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ;
Les vents vont disperser cette noble poussière
Qui fut jadis un coeur.

Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame
De vos espoirs brisés, de vos amours éteints,
Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme,
Dans les âges lointains.

Tous les êtres, formant une chaîne éternelle,
Se passent, en courant, le flambeau de l'amour.
Chacun rapidement prend la torche immortelle
Et la rend à son tour.

Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante,
Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea,
De la tenir toujours : à votre main mourante
Elle échappe déjà.

Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ;
Il aura sillonné votre vie un moment ;
En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme
Votre éblouissement.
Et quand il régnerait au fond du ciel paisible
Un être sans pitié qui contemplât souffrir,
Si son oeil éternel considère, impassible,
Le naître et le mourir,

Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même,
Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu !
Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime,
Et pardonnez à Dieu !
w
29 juin 2005 03:15
hi bigbrother,

merci jolie poesie.
m
29 juin 2005 10:18
magnifique merci beaucoup
Dieu connait l'intention droite des hommes et il est seul juge
n
29 juin 2005 13:14


trés beau

merci de ce partage
B
30 juin 2005 15:48
Je continue à vous faire partager les poemes que j'adore.
cette fois c'est une traduction d'une poeme arabe de Mahmoud Darwich. et qui a été chanté par Marcel Khalifah. je la trouve bien sur mieux en arabe
mais elle est pas mal non plus en français .
Ps: surement elle est connu par beaucoup de monde et elle va réveiller beaucoup de chagrin

Bonne lecture

A MA MERE

J'ai la nostalgie du pain de ma mère,
Du café de ma mère,
Des caresses de ma mère...
Et l'enfance grandit en moi,
Jour après jour,
Et je chéris ma vie, car
Si je mourais,
J'aurais honte des larmes de ma mère !
Fais de moi, si je rentre un jour,
Une ombrelle pour tes paupières.
Recouvre mes os de cette herbe
Baptisée sous tes talons innocents.
Attache-moi
Avec une mèche de tes cheveux,
Un fil qui pend à l'ourlet de ta robe...
Et je serai, peut-être, un dieu,
Peut-être un dieu,
Si j'effleurais ton coeur !
Si je rentre, enfouis-moi,
Bûche, dans ton âtre.
Et suspends-moi,
Corde à linge, sur le toit de ta maison.
Je ne tiens pas debout
Sans ta prière du jour.
J'ai vieilli. Ramène les étoiles de l'enfance
Et je partagerai avec les petits des oiseaux,
Le chemin du retour...
Au nid de ton attente !

Mahmoud DARWICH
r
2 juillet 2005 21:02
mrsi grand frère smiling smiley

magnifique ....
B
4 juillet 2005 15:03
Je t'en prie petite soeur smiling smiley rifia.
Voici deux extrait de poesie d'un poete d'origine kurde qui s'appele "Seyhmus Dagtekin "
Il a ecrit un roman poetique magnifique "A La source la nuit"


#########################
LE VERSANT OBSCUR DES CORBEAUX
#######################

Ton beau tombeau
Et le regard déchiffré de cette vierge qui coule dans mes rêves
Comme si j’étais revenu de mes morts et de mes naissances
Comme si je sortais de tes bouches charnues vers ma pupille grisée dans la vue de mes semblables
Avec cette soudaine déchirure de ma vessie jugulaire
Et ce bonheur qui transpercera mes larmes avec un orage de fin d’été

Ma voix sautille dans l’espace ténu des jours
bondit sur les joues de cette beauté éphémère qui m’hallucine
et retombe creuser le tombeau de ma chair
Je prends la vie de cet ange, je piétine, je me piétine
Mais je reste à la porte de la vie de cet ange
Son regard dans mon regard, sa bouche entrouverte à la pluie
qui traverse le ciel en lambeaux de ces enfances hachurées
Je me brûle la langue au seuil de ton cœur
Dans la douceur de l’ange sous une pluie sans ciel
Comme une profondeur de lumière dans la profondeur de ton cœur

Ton beau tombeau peuplé de corbeaux et de leur sang obscur
Un râle dans son agonie
Les museaux des hommes soufflent dans leurs os, soulèvent une tempête, une bribe de tempête pour les rapprocher de leur tombeau
Et compliquer ta complainte
Comme si tu étais mon fond de lumière
/
Ma lumière éteinte dans le fond

Mais comment m’extraire du corps de ma parole et me répandre sur ces chimères oisives
qui me confondent avec mes racines
Mes racines saoules. Mes racines souillées
Mes racines baladeuses à travers ce fouillis de chair
qui me recrachent comme ça de langue en langue, de porte en porte
/
Et ce désir sans rage dans la paume des passants
qui passent
comme une goutte de pluie dans la bouche de l’ange


#############################################
Mais le rire viendra
#############################################



J’aurais voulu habiter la statue de la liberté, la jungle qui est dans sa tête
Les tortues, les léopards, les éléphants qui sont sur l’herbe au-dessus de sa tête
En vrai, la statue de la liberté est un dragon
Un dragon caméléon qui pousse sur toutes les balles perdues
Moi, je suis une balle perdue qui n’arrive pas à se retrouver parmi les autres
Une balle perdue qui se couvre de ton ombre
Moi, je suis une balle perdue qui frappe la joue diablement belle de la dragonne
Une balle de rumeur dans un bol de riz que je tiens sous ton nez
Une balle perdue qui me prend pour ton œil, me presse contre ton cou
comme un dé à rejouer entre chacun de tes seins
Une balle dans les prés, dans les jungles de ta statue de ta dragonne
/
Casser la gueule, t’as vu ça, au serpent qui creva
Tunique hachée, bouche aimée, des vauriens dans tout ça
T’as pas le monopole du monde, ni celui des mouches, ni celui du sable gobé,
ni celui des lèvres écarlates
Ça bombe le cul, ça tombe le cœur, fait beau
Ça se chauffe aux bisons, aux tisons, ça bombe le torse, fait pas beau
Taisons tes fronts, tes tendons
Moi, une balle perdue
/
Ah ! ce sein doux que je mélange à ton pain

Le rire viendra comme une décharge de sable dans tes semelles

L'aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber
B
4 juillet 2005 15:05
Ah pardon :-\ il y avait des gros mots dans qui ont sauté par le filtre de forum
r
4 juillet 2005 15:08
mrsi grand frère jaime ce genre de poème smiling smiley

domage qu'il y a le décodeur pour certains mots tongue sticking out smiley
r
4 juillet 2005 15:11
ah oki javais pas compris winking smiley
B
4 juillet 2005 15:13
domage sinon j'aurais posté ca
#$%& #$%* (*&$
!#$%& ($*%& )(*$&%
@#$)& )$(%^*$*
@@#$&*()_#)($)$$ )($###

je t'assure C'est trés jolie comme poeme grinning smiley
r
4 juillet 2005 15:18
BigBrother a écrit:
-------------------------------------------------------
> domage sinon j'aurais posté ca
> #$%& #$%* (*&$
> !#$%& ($*%& )(*$&%
> @#$)& )$(%^*$*
> @@#$&*()_#)($)$$ )($###
>
> je t'assure C'est trés jolie comme poeme


zut jvois rien grinning smiley
B
4 juillet 2005 15:22
Essai d'utiliser le "KasKASE" couscoussiére sur l'antenne apparament ca décodait la chaines criptée au maroc grinning smiley
r
4 juillet 2005 15:24
mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr grand frère t'en connais un rayon twa grinning smiley

très futé le grand frère tongue sticking out smiley
B
4 juillet 2005 15:29
Ben c'est l'age koi je suis un grand frere comme meme
Je me la pete un p'tit peu comme méme :-\
r
4 juillet 2005 15:31
wai comme meme grinning smiley tas le droit tongue sticking out smiley
B
4 juillet 2005 15:42
en tous cas j'apprecié beaucoup les poesies que tu poste
r
4 juillet 2005 15:46
mrsi grand frère winking smiley c 'est réciproke ...
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