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L'Algérie vend difficilement son pétrole, selon Chakib Khelil
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1 juin 2008 09:13
L'Algérie éprouve des difficultés à commercialiser son pétrole (Sahara blend) à cause du raffinage du gasoil, selon Chakib Khelil. Par ailleurs, on se dirige vers des projets concrets algéro-français dans le domaine des énergies renouvelables dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Hier au siège de son département, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a reçu le ministre d'Etat français, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire, Jean-Louis Borloo. A cette occasion, la signature d'un accord-cadre de coopération pour le développement du nucléaire civil entre les deux pays, prévue lors de la visite du Premier ministre français, François Fillon, le 21 juin prochain, a été confirmée. Cela même si les deux ministres se sont montrés peu bavards à ce sujet. Il n'en a pas été, toutefois, le cas pour les autres sujets liés à l'efficacité énergétique, la maîtrise de l'énergie et le développement des énergies renouvelables, ainsi que la lutte contre la déforestation et la préservation du littoral. Des domaines où les deux parties ont convenu de coopérer et de renforcer la coopération déjà impulsée à travers la mise en place d'un groupe de travail conjoint pour la promotion de l'énergie solaire notamment. En outre, Chakib Khelil et son homologue ont évoqué le souhait de voir le projet de société multinationale de lutte contre la pollution marine se réaliser dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM).
Vers des projets concrets dans le cadre de l'UPM
De son côté, Jean-Louis Borloo a relevé, avec satisfaction, la stratégie de gestion des ressources rares et du développement des énergies renouvelables, initiés par notre pays, ainsi que son expertise technique et opérationnelle dans les domaines de la séquestration et captage du CO2 et production d'énergie à base d'hybride solaire/ gaz. Indiquant que l'Union européenne a décidé de mettre en place 12 démonstrateurs de captage de CO2, Jean-Louis Borloo a appelé à développer de grands projets «concrets» dans le cadre tant de l'UPM qu'au niveau bilatéral. En relevant avec force le rôle de l'Algérie en tant qu’«acteur absolument majeur», un partenaire essentiel dans les négociations en cours tant dans le monde (préparation du Sommet mondial de Copenhague prévu dans 18 mois) que dans le cadre européen (discussions du paquet climat-environnement).
La spéculation et les crises financières expliquent la hausse des cours
Interrogé sur la situation actuelle du marché pétrolier, Chakib Khelil, également président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a expliqué la hausse des cours par deux facteurs essentiels. Certes, les tensions géopolitiques et le manque de production pour certains pays influent, avec une demande mondiale dont l'augmentation sera moindre que celle de l'année dernière. Et cela même si le problème d'approvisionnement ne se pose pas avec des stocks supérieurs à ceux des 5 dernières années. En attendant le sommet de l’Opep, prévu le 9 septembre prochain à Vienne, qui doit évaluer la situation du marché et se déterminer quoique le cartel ne fournit que 40% de la production mondiale, n'a aucun monopole et a même augmenté son offre sans impact sur les cours. Toutefois, selon le ministre algérien, la perception qu'ont les opérateurs de la situation économique, la spéculation et le rôle des fonds d'investissements, les crises financières internationales et la dévaluation du dollar avec la recherche d'une protection contre les évolutions inflationnistes sont à considérer. Pour Chakib Khelil, la hausse est appelée à se poursuivre et la crise n'est pas près de se terminer, les incertitudes sur la situation de l'économie américaine et sur le système financier et bancaire international et la dévaluation du dollar devant perdurer selon lui.
La crise du gasoil influe même sur notre pays
Autre facteur selon Chakib Khelil, la crise du gasoil qui, à travers le raffinage, et l'augmentation de la demande, tire les prix à la hausse. En raison de l'introduction de nouvelles spécificités pour les produits pétroliers et le développement des biocarburants, la production de diesel se réduit et augmente de prix. La rareté de ce produit génère une hausse des cours du brut à travers le raffinage. Plus grave, selon le président de l'Opep, «certains pays ne trouvent pas de marché pour leur pétrole, y compris l'Algérie». Notre pays éprouve des «difficultés à commercialiser son Sahara blend du fait du diesel», relève Chakib Khelil qui précise que le raffinage du gasoil exige un brut différent du brent algérien.
C. B.

[www.lesoirdalgerie.com]
 
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