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L'Afrique peine à faire face à la menace de la grippe aviaire
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14 février 2006 11:24
L'Afrique peine à faire face à la menace de la grippe aviaire

Les craintes d'une propagation du virus H5N1 de la grippe aviaire en Afrique demeuraient importantes, et les mesures de lutte restaient trop faiblement appliquées, lundi 13 février, cinq jours après l'annonce que la pandémie touchait le Nigeria. Dans presque tout le pays, les marchands continuent de transporter et de vendre les poulets, trois jours après que les vétérinaires des Nations unies ont demandé au gouvernement de fermer les marchés de volailles pour arrêter la propagation du virus.
Des renforts internationaux sont arrivés sur place pour tenter d'arrêter la progression de la maladie, qui touche au moins trois Etats nigérians. "Les équipes techniques de l'OMS et d'autres organisations sont déjà partiellement déployées, des experts pointus dans le domaine de la grippe aviaire doivent encore arriver et seront déployés au fur et à mesure", a déclaré Mohamed Belhocine, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au Nigeria.


Pour l'instant, aucun cas humain n'a été confirmé dans le pays, mais deux enfants d'une ferme où des poulets potentiellement porteurs du virus sont morts ont subi des tests sanguins et ont été placés en quarantaine.
L'annonce le 8 février de la découverte du virus mortel dans le pays le plus peuplé du continent a concrétisé un risque qui planait depuis plusieurs mois. "Avant les premiers cas au Nigeria, les gens ne prenaient pas la menace sérieusement", explique Seydina Issa Sylla, directeur pour l'Afrique de Wetlands International, ONG spécialisée dans les migrations d'oiseaux. Pour lui, "le Mali, le Cameroun ou le Soudan" sont particulièrement exposés à une propagation de la maladie.
MESURES D'URGENCE ET MANQUE DE MOYENS
Les gouvernements des pays limitrophes du Nigeria - Niger, Cameroun - mais aussi d'Etats plus lointains - Angola, Kenya - ont annoncé des mesures d'urgence, comme la création de cellules de crise ou de "comités locaux de vigilance". Les pays du Maghreb se sont coordonnés pour renforcer le contrôle de leurs frontières méridionales. Mais la mesure phare reste la suspension des importations de volailles et produits dérivés en provenance du Nigeria. Derniers en date, le Gabon, Sao Tomé et Principe et la Guinée équatoriale l'ont décrétée, promettant des contrôles "systématiques" et "rigoureux" aux ports et aéroports.
Dans d'autres pays, un plan national de lutte contre la grippe aviaire a été établi, mais aucune des mesures n'est encore effective, parfois faute de budget. La Guinée équatoriale a par exemple promis "la mise à disposition de vaccins et médicaments antiviraux", mais l'approvisionnement n'est pas assuré.

APPELS À L'AIDE ET SILENCE DES AUTORITÉS
Le premier ministre tchadien, Pascal Yoadimnadji, a demandé de l'aide à la communauté internationale, jugeant que "face à cette nouvelle pandémie mondiale qui s'annonce, [le Tchad] est totalement démuni pour y faire face avec efficacité tant du point de vue du dépistage, de la prévention, du diagnostic que de la prise en charge médicale en cas de poussées épidémiologiques".
Dans certains pays, c'est le silence des autorités qui pose problème. En Côte d'Ivoire, aucune mesure n'a encore été annoncée. Et la plupart des gouvernements sont restés muets sur d'éventuels dédommagements, si le virus venait à frapper leur territoire. "Faute d'une information satisfaisante et de garanties, les gens risquent de vouloir protéger leur volaille, de vivre avec et de couver la maladie", prévient Seydina Issa Sylla.
Avec AFP et AP
 
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