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L'Adhân et l'Iqâmah pour la femme...
U
8 mai 2006 23:31
Question : Je voudrai savoir si la femme, lorsqu'elle prie seule ou avec d'autres soeurs, doit réciter ou non l'Adhân et l'Iqâmah.



Réponse : L'Adhân 1 et l'Iqâmah 2 ne sont pas nécessaires ("Sounnah Mouakkadah" ou "Fardh Kifâyah", les opinions divergent) pour la femme, et ce, qu'elle prie seule ou en groupe. Cet avis est rapporté de certains de Compagnons (radhia Allâhou anhoum), comme Anas (radhia Allâhou anhou) (Réf : "Mousannaf Ibn Aby Chaybah" - Hadith N°2317, les termes qu'il emploie étant : "laysa 'alan nisâï adhânoun wa lâ iqâmatoun"winking smiley et Ibnou Abbâs (radhia Allâhou anhou) (Réf : "Mousannaf Abdil Razzâq" - Hadith N°5024) 3, ainsi que d'illustres Tâbéïnes r.a. et autres savants, parmi lesquels Saïd ibn al moussayyib r.a., Al Hassan al basri r.a., Ibn Sîrin r.a., Soufyân Ath Thawrî r.a., Ibrâhim An Nakhaï r.a., Atâ r.a., Mâlik Ibn Anas r.a., Abou Thawr r.a. ... (Réf : "Sounan Al Bayhaqui al koubrâ" Volume 1 / Page 408, "Mousannaf Abdil Razzâq" Volume 3 / Page 127, "Mousannaf Ibn Aby Chaybah" Volume 1 / Page 202, entre autres...)


C'est également l'opinion adoptée par les oulémas de l'école hanafite (Réf : "Badâï ous sanâï" Volume 1 / Page 152), de l'école hambalite (Réf : "Al Moughniy" Volume 1 / Page 252) et des dhâhérites (Réf : "Al Mouhallâ" Volume 3 / Page 129) . Ibn Qoudâma r.a., le célèbre savant hambalite, écrit qu'il n'a connaissance d'aucune divergence à ce sujet. Parmi les arguments avancés pour cet avis, il y a notamment le fait que l'injonction du Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) concernant l'appel à la prière (adhân) s'adresse à ceux dont la pratique de la salât en groupe est nécessaire : La femme n'est donc pas concernée. Et la personne pour qui l'Adhân n'est pas nécessaire, l'Iqâmah ne l'est pas non plus.





Néanmoins, la question qui se pose malgré tout est de savoir si l'Adhân et l'Iqâmah sont recommandés pour la femme... C'est à ce sujet que les avis divergent quelque peu :


1) Ibn Hazm r.a. écrit à ce sujet que si une femme donne l'Adhân et l'Iqâmah, c'est appréciable ("fa hassanoun"winking smiley , étant donné que ce sont là des formules de "Dhikr" (rappel d'Allah). Il est rapporté au sujet de Aïcha (radhia Allâhou anha) qu'elle donnait aussi bien l'Adhân que l'Iqâmah. (Réf : "Al Moughniy" - Volume 1 / Page 253). Cet avis est l'un des trois qui ont été énoncés au sein de l'école châféite sur la question (les deux autres sont évoqués plus bas - Réf : "Al Madjmou'", "Al Moughniy" et "Bidâyat oul Moudjtahid"winking smiley.








2) En ce qui concerne les hambalites, Ibn Qoudâmah r.a. cite les propos suivants rapportés de l'Imâm Ahmad r.a. dans "Al Moughniy", en réponse à une personne qui lui avait questionné si l'Adhân et l'Iqâmah sont recommandés (Sounnah) pour les femmes : "Si elles le font, il n'y a aucun mal ; et si elles ne le font pas, c'est permis." (Réf : "Al Moughniy" et les propos de An Nawawi r.a. dans "Al Madjmou'"winking smiley








3) a- Selon les oulémas de l'école mâlékite, il est recommandé à la femme de faire l'Iqâmah avant de prier. Néanmoins, il lui est déconseillé ("makroûh"winking smiley de donner l'Adhân, étant donné que l'élévation de la voix a été prescrite pour ce dernier afin que l'appel porte le plus loin possible -ce qui n'est pas le cas de l'Iqâmah : Voilà pourquoi l'Adhân ne concerne que les hommes et pas les femmes. (Réf : "Mawâhib oul Djalîl"winking smiley


b- L'opinion qui est la plus répandue au sein de l'école châféite sur cette question est pratiquement la même que celle des mâlékites : Si des femmes prient en groupe, il leur est recommandé de prononcer l'Iqâmah, mais non l'Adhân. (La règle pour la femme qui prie seule est la même. A noter qu'en sus de cette position et de la précédente mentionnée plus haut (dans le 1), il y a également une qui a été défendue par certains savants châféites, à savoir que ni l'Adhân, ni l'Iqâmah ne sont recommandés pour la femme.) Cette présente opinion est conforme à un avis attribué à l'Imâm Ahmad r.a. (dans "Al Madjmou"winking smiley ; et elle est également en accord avec ce qui est rapporté de Djâbir (radhia Allâhou anhou) dans "Al Moughniy", mais aussi de Atâ r.a., Moudjâhid r.a. et Al Awzâï r.a. Il convient de souligner, par rapport aux châféites, que certains de leurs ouvrages (voir à ce sujet les écrits de l'Imâm Ghazâli r.a. et l'Imâm oul Haramaïn Al Djouwaïni r.a.) indiquent explicitement que, ce qui n'est pas permis à la femme concernant l'Adhân, c'est l'élévation de la voix : C'est pourquoi l'Imâm An Nawawi r.a. écrit dans "Al Madjmou'" que, dans le cas où des femmes prient en groupe, si l'une d'entre elles donne l'Adhân sans élever la voix, son geste n'est pas blâmable. Selon lui, l'Imâm Ach Châféi r.a. aurait explicité cela dans "Al Oumm".








4) Les oulémas de l'école hanafite soutiennent pour leur part que, en ce qui concerne les femmes, ni l'Adhân, ni l'Iqâmah ne sont recommandés (certains d'entre eux vont même jusqu'à les considérer tous deux comme étant déconseillés pour elles), et ce, qu'elles prient seules ou en groupe. (Réf : "Raddoul Mouhtâr" - Volume 1 / Page 391 et "Marâquy oul Falâh". Il est à noter que cette règle est conditionnée au fait que l'Adhân ne soit pas donné à haute voix ('Ilâ ous Sounan - Volume 2 / Page 125). En effet, pour ce qui est de l'appel lancé à haute voix, des juristes hanafites ont émis de très sérieuses réserves ... )


L'avis des oulémas de l'école hanafite repose notamment sur une narration dans laquelle une femme Tâbi'iyah (de la génération suivant celle des Compagnons (radhia Allâhou anhoum)), nommée Râïtah r.a., raconte qu'une fois, alors qu'elle était avec un groupe de femmes, Aïcha (radhia Allâhou anha) dirigea la prière pour elles sans donner l'Adhân ni l'Iqâmah. Selon Dr Abdoul Karîm Zaydân, cette Tradition serait citée dans "Al 'Inâya 'Alal Hidâyah" (Volume 1 / Page 176 - "Al Moufassal Fî Ahkâmil Mar'ah - Volume 1 / Page 202). Néanmoins, je tiens à préciser que dans les différentes versions du Hadith de Râïtah r.a. que j'ai pu trouver, il n'est nulle part fait mention d'absence de Adhân et de Iqâmah : Il est seulement évoqué que Aïcha (radhia Allâhou anha), en dirigeant la prière, se mettait debout entre elles -en non pas à l'avant, comme cela se fait pour la prière en groupe des hommes. (Réf : "Sounan Dâr Qoutniy" - Volume 1 / Page 404 et "Mousannaf Abdil Razzâq" - Volume 3 / Page 141)





Wa Allâhou A'lam !


Et Dieu est Plus Savant !


Par Patel M.
s
10 mai 2006 11:28
salam alaykoum!!!!

et bien c'est intéréssant de lire ce que tu écrit tu à l'air instruit, c t juste pour te remercier!!!!

salam alaykoum, une soeur salima.....
 
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