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Khalifa: l'Algérie est une dictature, une république bananière
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10 février 2007 11:44
www.maroc2007.net

Rafic Khalifa, ancien patron du premier empire privé diversifié d'Algérie, réfugié à Londres, vient d'accorder un entretien au Figaro dans lequel il fait des révélations fracassantes sur ses relations avec le président algérien A. BOUTEFLIKA.


Crée en quelques mois en 1997, le groupe Khalifa, a très vite pris une dimension internationale en diversifiant ses activités dans la finance avec la Banque Khalifa dotée d'un réseau de 130 agences employant plus de 7000 personnes et 700 000 clients à travers toute l'Algérie. Au même temps l'ancienne banque d'Algérie ne comptait qu'une centaine d'agences !.


Le groupe Khalifa s'est lancé dans la communication avec une chaine TV satellitaire Khalifa TV qui a vu défiler sur ses plateaux toutes les stars de la jet Set françaises. Le groupe comptait également dans ses actifs une compagnie aérienne, le sponsoring de l'Olympique de Marseille ainsi qu'une dizaine d'autres sociétés entre autres !.


Cependant, ce gigantesque conglomérat s'est effondré comme un château de cartes en quelques jours en 2003.


Le PDG Khalifa fait actuellement l'objet d'un semblant de procès ouvert par le tribunal criminel de Blida en Algérie. 150 avocats à la barre et 104 personnes sont poursuivies parmi lesquelles sept sont en fuite pour "association de malfaiteurs, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels".


Selon les médias algériens, deux frères du président Bouteflika sont cités comme très impliqués dans le groupe. Les observateurs de la scène politique algérienne soulignent que derrière Khalifa il y a l'ombre du pouvoir et qu'il y a
une volonté manifeste de ne pas faire la lumière: qui a donné l'ordre aux institutions publiques de la Sécurité sociale aux assurances de la Sonatrach, la société nationale des hydrocarbures de transférer leurs comptes à la Khalifa Bank du temps de sa splendeur ?


Extraits des réponses de Rafic KHALIFA au Figaro :


complot politique orchestré par le président Bouteflika
Il n'y avait rien en Algérie, tout était à faire. L'empire est né avec un investissement initial de 10 millions d'euros. Il s'est écroulé à la suite d'un complot politique orchestré par le président Bouteflika. La difficulté est venue de l'impossibilité de travailler avec lui, car il change d'avis en permanence. Tous ses premiers ministres le savent, Chirac aussi..

On a même financé le ministère des Finances
Les carences de l'Algérie étaient telles que le groupe devait se substituer à l'État. On subventionnait un nombre invraisemblable d'institutions. On a même financé le ministère des Finances. Les demandes affluaient de partout.


Abdelaziz Bouteflika m'a demandé d'acheter des voitures blindées et des armes en Israël
Abdelaziz Bouteflika m'a demandé de l'aide à propos de plusieurs dossiers, comme des contrats d'achat d'armes à l'étranger, d'achat de voitures blindées sur recommandation en Israël ou des questions d'image et de communication aux États-Unis. Le problème est qu'il ne tient pas sa parole. Il peut dire une chose et son contraire, au risque de se griller dans le monde des affaires, en particulier chez les Anglo-Saxons.

Bouteflika voulait ma peau et a demandé à Chirac de l'aider
Un conflit de personnes peut déboucher sur une guerre. Bouteflika voulait ma peau et a demandé à Chirac de l'aider. J'ai compris en septembre 2002 que le vent avait tourné avec la distribution à la presse française d'un rapport de la DGSE consacré à mon groupe. La divulgation délibérée de ce "document" a semé le trouble parmi mes partenaires commerciaux.


j'ai été "flingué" officiellement le 3 mars 2003
Mes difficultés ont commencé en Algérie. Ils essayaient de bloquer le groupe avec des méthodes mafieuses et barbouzardes. Puis, j'ai été "flingué" officiellement le 3 mars 2003, le jour de l'arrivée triomphale de Chirac en Algérie.

Bouteflika était convaincu que je voulais sa place
J'étais en désaccord avec Bouteflika sur le fonctionnement du pays. Et lui ne supportait pas ma puissance économique. Il pense que l'Algérie lui appartient. L'Algérie n'appartient à personne, mais personne n'a le courage de lui dire. C'est trop dangereux. Bouteflika était convaincu que je voulais sa place. Il s'était mis dans la tête que l'armée me présentait comme un recours et un gage de stabilité…


Procès hollywoodien avec Bouteflika dans le rôle du producteur et du réalisateur
Ce procès est une production hollywoodienne avec Bouteflika dans le rôle du producteur et du réalisateur. Il signe même les cascades. On parle de faillite alors qu'il n'y a pas eu de faillite; on explique que j'ai monté une banque avec une hypothèque truquée de maison familiale; on affirme que la banque prenait les intérêts des boîtes publiques pour les virer sur les comptes des PDG.


Demain, ils vont m'accuser d'avoir volé la Joconde
La banque avait 7.000 employés. Elle représentait American Express, MasterCard, Western Union, et du jour au lendemain on affirme que tout était bidon. C'est une mascarade. Demain, ils vont m'accuser d'avoir volé la Joconde. Le procès n'a d'autre but que de marteler que je suis le plus grand escroc de la planète.

Pourquoi ne pas vous défendre en Algérie?

Vous rigolez! Ce pays est une dictature, une république bananière où le président concentre les pouvoirs.


L'actuel ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, détenait un compte dans ma banque avec un crédit bancaire

C'est une certitude que le dossier jugé en Algérie a été nettoyé de noms sensibles. La chambre d'accusation a, par exemple, escamoté le dossier de l'agence de Koléa de ma banque pour une raison simple : l'actuel ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, y détenait un compte avec un crédit bancaire. Il a été effacé car cela aurait fait mauvais genre.

Je n'ai pas de liste mais je connais les noms de quelques-uns de mes clients...
Je n'ai pas de liste mais je connais les noms de quelques-uns de mes clients.
Les autorités ne ménagent pas leurs efforts pour m'avoir: ils ont proposé aux Britanniques des champs pétroliers en échange de mon extradition, mais ça ne marche pas, car les dossiers sont fabriqués.
On parlait de l'Algérie et de la m… dans laquelle était l'Algérie

Je connaissais tout le monde. J'ai connu le général Larbi Belkheir dans le cadre de mon travail. Il était le chef de cabinet du président. On parlait de l'Algérie et de la m… dans laquelle était l'Algérie.
 
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