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Ibn Khaldoun : un historien témoin de son temps et un précurseur
a
22 mai 2006 23:02
Cet attachement à la vérité, quel qu’en soit le prix, lui valut la reconnaissance universelle, d’avoir fondé les sciences historiques et sociologiques modernes mais également pas mal de déboires et surtout d’incompréhension de la part de certains de nos contemporains arabes qui lui reprochaient quelques formules jugées choquantes, concernant les anciennes tribus arabes telles que : «Les Arabes sont une nation sauvage aux habitudes de sauvagerie invétérées», ou bien celle-ci : «En régime arabe, les sujets vivent sans loi, dans l’anarchie… L’anarchie détruit l’humanité et ruine la civilisation».
L’homme est l’enfant de ses habitudes
De toute évidence, et comme il n’échappera à personne, il ne pouvait s’agir que de ces tribus arabes, ces nomades vivant aux fins fonds des déserts dont il disait aussi de bonnes choses, puisqu’il les jugeait «plus courageux et plus résistants que les sédentaires».
«S’ils sont ainsi et que les Arabes sédentaires leur sont différents, expliquait-il, c’est parce que l’homme est l’enfant de ses habitudes, acquises dans le milieu (ahwâl ou conditions) dans lequel il vit, et non le produit de sa nature et de son tempérament… Qu’on étudie donc l’être humain,» concluait-il, «et on verra à quel point c’est vrai».
Outre cela, Ibn Khaldoun, plusieurs siècles avant Darwin et la théorie de l’évolutionnisme, écrivait ceci: «Le plan humain (le stade de l’humanité) est atteint à partir du monde des singes où se rencontrent sagacité et perception, mais qui n’est pas encore arrivé au stade de la réflexion et de la pensée»…Et il ajoute : «A ce point de vue, le premier niveau humain vient après le monde des singes, notre observation s’arrête là». En fait, il est allé encore plus loin en précisant ceci: «Cette possibilité d’évolution à chaque niveau de la création, constitue le continuum (ittisâl), des êtres vivants».
Avant de terminer, je me dois de rappeler que la pensée khaldounienne n’a pas connu de la part des Arabes contemporains que des récalcitrants. Bien au contraire ! Ibn Khaldoun eut de grands émules qui lui réservèrent de nombreux et riches ouvrages dont Sâta’ Al-Husari qui lui consacra un beau et élogieux livre (1952), Ali Al-Wardi (La logique d’Ibn Khaldoun) (1977), Abdallah Sharit (La morale d’Ibn Khaldoun) (1975) et bien d’autres. Déjà à partir du milieu du XIXe siècle, les réformateurs du monde arabe, surtout en Tunisie (Kheïreddine, Ibn Abi Dhiaf), virent en lui le père spirituel de leur mouvement réformiste.
On pourrait, toutes proportions gardées et sans trop risquer de commettre de graves anachronismes, faire supporter au siècle d’Ibn Khaldoun, le XIVe, la comparaison avec le début de notre siècle, le XXIe, qui s’annonce déjà un siècle charnière porteur de grandes et profondes mutations tant sur le plan politique qu’au niveau de l’évolution des sociétés, des cultures et des civilisations. Et par conséquent, nous demander s’il ne serait pas d’une quelconque utilité de garder à l’esprit les pertinentes analyses et conclusions khaldouniennes sur l’Histoire et les sociétés de son temps, pour essayer de comprendre un tant soi peu, et expliquer, dans la mesure du possible, les graves phénomènes que sont en train de subir les sociétés arabo-musulmanes de notre temps, sinon l’Humanité entière.
J’espère que l’année 2006, déclarée en Tunisie, Année d’Ibn Khaldoun, donnera l’occasion, à tous ceux qui voudraient en savoir plus, sur la vie et l’œuvre de notre grand historien, de compléter cette succincte présentation par des informations plus substantielles et des témoignages plus éloquents sur ses nombreuses contributions aux sciences de l’histoire et de la sociologie
m
23 mai 2006 09:22
A link with more info on Ibn Khaldoun


[www.muslimphilosophy.com]
a
23 mai 2006 11:45
Citation
algeria1 a écrit:
Cet attachement à la vérité, quel qu’en soit le prix, lui valut la reconnaissance universelle, d’avoir fondé les sciences historiques et sociologiques modernes mais également pas mal de déboires et surtout d’incompréhension de la part de certains de nos contemporains arabes qui lui reprochaient quelques formules jugées choquantes, concernant les anciennes tribus arabes telles que : «Les Arabes sont une nation sauvage aux habitudes de sauvagerie invétérées», ou bien celle-ci : «En régime arabe, les sujets vivent sans loi, dans l’anarchie… L’anarchie détruit l’humanité et ruine la civilisation».
L’homme est l’enfant de ses habitudes
De toute évidence, et comme il n’échappera à personne, il ne pouvait s’agir que de ces tribus arabes, ces nomades vivant aux fins fonds des déserts dont il disait aussi de bonnes choses, puisqu’il les jugeait «plus courageux et plus résistants que les sédentaires».
«S’ils sont ainsi et que les Arabes sédentaires leur sont différents, expliquait-il, c’est parce que l’homme est l’enfant de ses habitudes, acquises dans le milieu (ahwâl ou conditions) dans lequel il vit, et non le produit de sa nature et de son tempérament… Qu’on étudie donc l’être humain,» concluait-il, «et on verra à quel point c’est vrai».
Outre cela, Ibn Khaldoun, plusieurs siècles avant Darwin et la théorie de l’évolutionnisme, écrivait ceci: «Le plan humain (le stade de l’humanité) est atteint à partir du monde des singes où se rencontrent sagacité et perception, mais qui n’est pas encore arrivé au stade de la réflexion et de la pensée»…Et il ajoute : «A ce point de vue, le premier niveau humain vient après le monde des singes, notre observation s’arrête là». En fait, il est allé encore plus loin en précisant ceci: «Cette possibilité d’évolution à chaque niveau de la création, constitue le continuum (ittisâl), des êtres vivants».
Avant de terminer, je me dois de rappeler que la pensée khaldounienne n’a pas connu de la part des Arabes contemporains que des récalcitrants. Bien au contraire ! Ibn Khaldoun eut de grands émules qui lui réservèrent de nombreux et riches ouvrages dont Sâta’ Al-Husari qui lui consacra un beau et élogieux livre (1952), Ali Al-Wardi (La logique d’Ibn Khaldoun) (1977), Abdallah Sharit (La morale d’Ibn Khaldoun) (1975) et bien d’autres. Déjà à partir du milieu du XIXe siècle, les réformateurs du monde arabe, surtout en Tunisie (Kheïreddine, Ibn Abi Dhiaf), virent en lui le père spirituel de leur mouvement réformiste.
On pourrait, toutes proportions gardées et sans trop risquer de commettre de graves anachronismes, faire supporter au siècle d’Ibn Khaldoun, le XIVe, la comparaison avec le début de notre siècle, le XXIe, qui s’annonce déjà un siècle charnière porteur de grandes et profondes mutations tant sur le plan politique qu’au niveau de l’évolution des sociétés, des cultures et des civilisations. Et par conséquent, nous demander s’il ne serait pas d’une quelconque utilité de garder à l’esprit les pertinentes analyses et conclusions khaldouniennes sur l’Histoire et les sociétés de son temps, pour essayer de comprendre un tant soi peu, et expliquer, dans la mesure du possible, les graves phénomènes que sont en train de subir les sociétés arabo-musulmanes de notre temps, sinon l’Humanité entière.
J’espère que l’année 2006, déclarée en Tunisie, Année d’Ibn Khaldoun, donnera l’occasion, à tous ceux qui voudraient en savoir plus, sur la vie et l’œuvre de notre grand historien, de compléter cette succincte présentation par des informations plus substantielles et des témoignages plus éloquents sur ses nombreuses contributions aux sciences de l’histoire et de la sociologie

Ibn Khaldoun parlait ainsi des arabes, car a l'époque les seuls arabes qu'ils connaisseient été les tribus des bani hilal et bani soleim. Mais s'il avait visité Baghdad ou Damasq il aurait parlé autrement.
 
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