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Justice : Slimani à nouveau devant ses juges
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23 novembre 2006 19:29
La Gazette du Maroc

20 Novembre 2006



L’affaire Slimani ne finit pas de faire des vagues. Et la Justice ne laisse aucun répit à l’ancien président de la communauté urbaine de Casablanca qui est, une nouvelle fois, en instance de jugement devant la Cour d’Appel dans le dossier de l’homme d’affaires suisse Lovat. En attendant les conclusions de l’expertise en cours concernant le projet Oulad Ziane, le juge en charge de l’affaire a refusé la comparution des témoins cités par la défense du mis en cause. L’ex-homme de l’ère Basri et ses proches n’espèrent plus qu’un revirement providentiel de la machine judiciaire pour faire toute la lumière sur un drame vécu par un mis en cause qui ne cesse de crier qu’il est une victime expiatoire.



Renvoyée de nouveau en appel pour le 22 novembre courant, l’affaire Abdelmoughit Slimani risque de marquer longtemps encore les esprits. Condamné en première instance à dix années d’emprisonnement ferme, l’ex-président de la Communauté Urbaine de Casablanca passe à nouveau devant ses juges pour tenter de s’expliquer sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui l’a enfoncé. Rappel des faits incriminés.


Le 20 juillet 2003, un entrepreneur suisse, du nom de Jean Victor Lovat dépose une plainte contre Slimani. L’homme d’affaires européen a affirmé qu’il s’était vu confier un marché à Aïn Sebaâ moyennant une juteuse commission estimée à 2,1 millions de dirhams réclamés par ses «protecteurs» tout-puissants à l’époque, en l’occurrence le président de la CU Abdelmoughit Slimani et l’ex-gouverneur Abdelaziz Laâfora. Tous deux réputés être des hommes de main de l’ancien homme fort du Royaume, Driss Basri.
L’entrepreneur suisse a, finalement, consenti à verser le pactole de 700 000 dirhams à Laâfora. Mais Lovat s’est rendu coupable d’émission de chèques sans provisions pour lesquels il a été condamné et recherché activement par la sûreté marocaine. Un peu plus tard, il refit surface pour déposer et plainte contre les deux mis en cause à partir de là, la machine judiciaire s’est emballée.
Acoquinement ou règlement de compte?

Le plus étonnant dans cette affaire est la situation de Lovat qui, condamné et recherché par la Justice du Royaume, a trouvé le loisir de déposer plainte avant de mettre les voiles hors de notre pays. En toute impunité apparemment, car Lovat avait la complaisance de certains services marocains comme cela est consigné dans son procès verbal d’audition daté du 16 novembre 2006. Il ajoutera «tout ce que je peux vous dire, c’est que nous étions, ma famille et moi, placés sous la protection de certains services marocains et étrangers» avant de continuer : «je suis parti en avion à la demande des autorités suisses et marocaines. J’ai quitté le Maroc par l’aéroport de Casablanca… Ce n’est qu’en 2000 qu’on m’a remis l’acte de naissance, qui m’a permis ensuite d’obtenir le passeport de ma deuxième fille. C’est après cela que nous avons enfin pu quitter le Maroc. Il faut savoir que nous avons dû faire face à des pressions énormes». Dans ses déclarations, Lovat reconnaît implicitement l’intervention de certaines autorités marocaines et suisses pour faciliter son départ.

Et pourtant, c’est bien sur la base de la plainte de l’homme d’affaires que Slimani a été condamné. Un individu aux scrupules peu recommandables dans les milieux d’affaires, en fin de compte puisqu’il a été aussi écroué pour des délits d’escroquerie. Et la condamnation semble lourde au décompte des années d’incarcération infligées, dans la précipitation apparente, pour expédier une affaire qui sentait bigrement les règlements de compte politiques avec les «seigneurs» de l’ère Basri. Sinon, comment expliquer l’impunité d’un escroc, fusse-t-il suisse, aux chèques en bois, qui n’a jamais comparu au procès en question. Et qui, comble de l’insolence, a toujours refusé de se rendre au Maroc pour être confrontés à ceux qu’il a fait emprisonner. Pis, Lovat ne dispose pas du texte de sa plainte en français, déposée par l’avocat casablancais Me Lahcen Didi. Excipant du motif qu’il avait confié au juge Serhane dans ledit PV d’audition : «je suis parti avant que la plainte ne soit déposée. Depuis ma sortie de prison jusqu à mon départ du Maroc, je les ai vus. La seule personne qui a empêché que je puisse continuer au Maroc a été Wahib. Si j’ai porté plainte en 2003, alors que j’ai été tranquille ici, c’est que rien ne bougeait au Maroc. J’ai accepté de déposer cette plainte, bien que je n’ignorais pas les sérieux ennuis qui allaient me tomber dessus. Je n’ai rien à y gagner si ce n’est la satisfaction de l’avoir fait». Autrement dit, Lovat insinue qu’on lui a «soufflé» ou encouragé ou «incité» à déposer cette plainte qui allait attirer les foudres sur l’ex-président de la CU casablancaise.

Mais l’énigme de l’affaire demeure la condamnation «expéditive» de Slimani sur la seule foi des accusations d’un prétendu investisseur européen lui-même en démêlés judiciaires pour des infractions punies sévèrement par la loi. Et les contradictions judiciaires ne sont pas pour arranger les choses car le juge innocente,dans un premier temps, Slimani pour les accusations de détournement de fonds et de falsification de documents officiels avant de renverser, dans un deuxième temps, la vapeur en l’inculpant de dilapidation de deniers publics et de corruption pour lesquels il a écopé de la peine maximale de dix ans.

Mais le plus aberrant est que le juge demande une expertise concernant le projet Oulad Ziane après avoir prononcé le verdict. Une expertise lancée le 20 avril dernier sans pour autant être remise à la justice. Cette expertise devait revenir sur les conditions de construction des 664 logements du projet immobilier. Slimani canalise tous ses espoirs sur la faisabilité de cette expertise pour être blanchi de toute inculpation. Dans tous ces développements et rebondissements, il est difficile de pouvoir se prononcer sur une affaire «louche» dont la gravité des faits reprochés aux uns et aux autres balance entre l’acoquinement et les règlements de compte politiques.

Il semblerait que la justice marocaine s’est appliquée surtout à inculper Slimani. Alors que dans le dossier du projet Oulad Ziane, les preuves avancées par l’accusation ne font pas l’unanimité. Au contraire, le refus de la justice marocaine d’entendre les témoins de la défense affaiblit les arguments de l’accusation coupable d’entrave à l’exercice démocratique de l’Etat de droit.
Mais un fait est sûr : c’est que nombreux sont ceux qui sont persuadés que Slimani a été condamné pour cause de proximité familiale avec un certain Driss Basri en totale disgrâce dans son pays. Mis en cause, il payera pour ses liens avec le clan Basri. Trois années après son arrestation, Slimani doit à nouveau faire face à la justice. Même si, aucune confrontation n’a été réalisée face à Lovat, Slimani est condamné et risque de passer plusieurs années en prison. Justice ou injustice ? Nous nous interdisons d’interférer dans le cours normal des poursuites et instructions judiciaires du Royaume. Mais l’opinion publique est impatiente de connaître la vérité, toute la vérité pour que la justice triomphe sur tout le reste. Quant au mis en cause, il espère un recadrage judiciaire qui lui permettra d’expliquer sa position. Affaire à suivre…



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/11/06 19:32 par andi espoir.
24 novembre 2006 12:28
Citation
andi espoir a écrit:
La Gazette du Maroc

20 Novembre 2006



L’affaire Slimani ne finit pas de faire des vagues. Et la Justice ne laisse aucun répit à l’ancien président de la communauté urbaine de Casablanca qui est, une nouvelle fois, en instance de jugement devant la Cour d’Appel dans le dossier de l’homme d’affaires suisse Lovat. En attendant les conclusions de l’expertise en cours concernant le projet Oulad Ziane, le juge en charge de l’affaire a refusé la comparution des témoins cités par la défense du mis en cause. L’ex-homme de l’ère Basri et ses proches n’espèrent plus qu’un revirement providentiel de la machine judiciaire pour faire toute la lumière sur un drame vécu par un mis en cause qui ne cesse de crier qu’il est une victime expiatoire.



Renvoyée de nouveau en appel pour le 22 novembre courant, l’affaire Abdelmoughit Slimani risque de marquer longtemps encore les esprits. Condamné en première instance à dix années d’emprisonnement ferme, l’ex-président de la Communauté Urbaine de Casablanca passe à nouveau devant ses juges pour tenter de s’expliquer sur les tenants et les aboutissants de cette affaire qui l’a enfoncé. Rappel des faits incriminés.


Le 20 juillet 2003, un entrepreneur suisse, du nom de Jean Victor Lovat dépose une plainte contre Slimani. L’homme d’affaires européen a affirmé qu’il s’était vu confier un marché à Aïn Sebaâ moyennant une juteuse commission estimée à 2,1 millions de dirhams réclamés par ses «protecteurs» tout-puissants à l’époque, en l’occurrence le président de la CU Abdelmoughit Slimani et l’ex-gouverneur Abdelaziz Laâfora. Tous deux réputés être des hommes de main de l’ancien homme fort du Royaume, Driss Basri.
L’entrepreneur suisse a, finalement, consenti à verser le pactole de 700 000 dirhams à Laâfora. Mais Lovat s’est rendu coupable d’émission de chèques sans provisions pour lesquels il a été condamné et recherché activement par la sûreté marocaine. Un peu plus tard, il refit surface pour déposer et plainte contre les deux mis en cause à partir de là, la machine judiciaire s’est emballée.
Acoquinement ou règlement de compte?

Le plus étonnant dans cette affaire est la situation de Lovat qui, condamné et recherché par la Justice du Royaume, a trouvé le loisir de déposer plainte avant de mettre les voiles hors de notre pays. En toute impunité apparemment, car Lovat avait la complaisance de certains services marocains comme cela est consigné dans son procès verbal d’audition daté du 16 novembre 2006. Il ajoutera «tout ce que je peux vous dire, c’est que nous étions, ma famille et moi, placés sous la protection de certains services marocains et étrangers» avant de continuer : «je suis parti en avion à la demande des autorités suisses et marocaines. J’ai quitté le Maroc par l’aéroport de Casablanca… Ce n’est qu’en 2000 qu’on m’a remis l’acte de naissance, qui m’a permis ensuite d’obtenir le passeport de ma deuxième fille. C’est après cela que nous avons enfin pu quitter le Maroc. Il faut savoir que nous avons dû faire face à des pressions énormes». Dans ses déclarations, Lovat reconnaît implicitement l’intervention de certaines autorités marocaines et suisses pour faciliter son départ.

Et pourtant, c’est bien sur la base de la plainte de l’homme d’affaires que Slimani a été condamné. Un individu aux scrupules peu recommandables dans les milieux d’affaires, en fin de compte puisqu’il a été aussi écroué pour des délits d’escroquerie. Et la condamnation semble lourde au décompte des années d’incarcération infligées, dans la précipitation apparente, pour expédier une affaire qui sentait bigrement les règlements de compte politiques avec les «seigneurs» de l’ère Basri. Sinon, comment expliquer l’impunité d’un escroc, fusse-t-il suisse, aux chèques en bois, qui n’a jamais comparu au procès en question. Et qui, comble de l’insolence, a toujours refusé de se rendre au Maroc pour être confrontés à ceux qu’il a fait emprisonner. Pis, Lovat ne dispose pas du texte de sa plainte en français, déposée par l’avocat casablancais Me Lahcen Didi. Excipant du motif qu’il avait confié au juge Serhane dans ledit PV d’audition : «je suis parti avant que la plainte ne soit déposée. Depuis ma sortie de prison jusqu à mon départ du Maroc, je les ai vus. La seule personne qui a empêché que je puisse continuer au Maroc a été Wahib. Si j’ai porté plainte en 2003, alors que j’ai été tranquille ici, c’est que rien ne bougeait au Maroc. J’ai accepté de déposer cette plainte, bien que je n’ignorais pas les sérieux ennuis qui allaient me tomber dessus. Je n’ai rien à y gagner si ce n’est la satisfaction de l’avoir fait». Autrement dit, Lovat insinue qu’on lui a «soufflé» ou encouragé ou «incité» à déposer cette plainte qui allait attirer les foudres sur l’ex-président de la CU casablancaise.

Mais l’énigme de l’affaire demeure la condamnation «expéditive» de Slimani sur la seule foi des accusations d’un prétendu investisseur européen lui-même en démêlés judiciaires pour des infractions punies sévèrement par la loi. Et les contradictions judiciaires ne sont pas pour arranger les choses car le juge innocente,dans un premier temps, Slimani pour les accusations de détournement de fonds et de falsification de documents officiels avant de renverser, dans un deuxième temps, la vapeur en l’inculpant de dilapidation de deniers publics et de corruption pour lesquels il a écopé de la peine maximale de dix ans.

Mais le plus aberrant est que le juge demande une expertise concernant le projet Oulad Ziane après avoir prononcé le verdict. Une expertise lancée le 20 avril dernier sans pour autant être remise à la justice. Cette expertise devait revenir sur les conditions de construction des 664 logements du projet immobilier. Slimani canalise tous ses espoirs sur la faisabilité de cette expertise pour être blanchi de toute inculpation. Dans tous ces développements et rebondissements, il est difficile de pouvoir se prononcer sur une affaire «louche» dont la gravité des faits reprochés aux uns et aux autres balance entre l’acoquinement et les règlements de compte politiques.

Il semblerait que la justice marocaine s’est appliquée surtout à inculper Slimani. Alors que dans le dossier du projet Oulad Ziane, les preuves avancées par l’accusation ne font pas l’unanimité. Au contraire, le refus de la justice marocaine d’entendre les témoins de la défense affaiblit les arguments de l’accusation coupable d’entrave à l’exercice démocratique de l’Etat de droit.
Mais un fait est sûr : c’est que nombreux sont ceux qui sont persuadés que Slimani a été condamné pour cause de proximité familiale avec un certain Driss Basri en totale disgrâce dans son pays. Mis en cause, il payera pour ses liens avec le clan Basri. Trois années après son arrestation, Slimani doit à nouveau faire face à la justice. Même si, aucune confrontation n’a été réalisée face à Lovat, Slimani est condamné et risque de passer plusieurs années en prison. Justice ou injustice ? Nous nous interdisons d’interférer dans le cours normal des poursuites et instructions judiciaires du Royaume. Mais l’opinion publique est impatiente de connaître la vérité, toute la vérité pour que la justice triomphe sur tout le reste. Quant au mis en cause, il espère un recadrage judiciaire qui lui permettra d’expliquer sa position. Affaire à suivre…


mai des slimani il y a na beaucoup au maroc
a
24 novembre 2006 12:56
Mon frère tu sais pas lire !!
Il s'agit de l'ancien président de la Communauté Urbaine de Casablanca.



Ps : Pas besoin de reprendre tout le texte pour me demander ça smiling smiley
 
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