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Les juifs, les musulmans et les autres
S
24 août 2007 13:06
Les leçons des attentats du 11 septembre

Faut-il s’étonner que les Américains aient capitalisé les rancœurs, les frustrations et les incompréhensions d’un grand nombre de pays, surtout parmi les populations les plus démunies?

Par Gabriel Banon

Les événements du 11 septembre et ceux qui suivirent, interpellent tout le monde sans exception. Nul ne peut se considérer complètement étranger à ce qui se déroule aussi bien en Afghanistan qu’ailleurs. Ce n’est pas la guerre mondiale, mais ce n’est pas non plus une simple opération de police. Par contre c’est sûrement la remise en cause de plusieurs idées reçues, la révision des rapports Nord-Sud et l’appréhension des vérités du monde islamique...

L’Amérique, Etat de moins de trois cents ans, fascine beaucoup et irrite quelques-uns. Son peuple représente la palette complète de notre monde: chrétiens, juifs et musulmans; noirs, blancs, rouges et jaunes, c’est un peuple formé par tous les peuples de la terre, c’est vous, lui, moi, on est tous un peu américain. Ce melting-pot forme cependant un ensemble cohérent où le sentiment d’appartenance à une patrie est des plus forts. L’Amérique ne laisse personne indifférent et cela va de l’admiration béate à la haine. Même l’Europe développe un anti-américanisme souvent primaire dans certains de ses Etats comme la France. Mais partout, particulièrement dans les pays en voie de développement, le rêve américain reste très vif. Il est vrai que ce pays reste l’espoir des laissés-pour-compte, des utopistes, des ambitieux, des brimés, de ceux qui ont quelque chose à démontrer, des déçus de tous les régimes, enfin l’ultime recours des mal-partis. Et pourtant, l’Amérique cristallise une vraie haine dans certains pays, particulièrement musulmans.

Appartenance

C’est l’incapacité de la politique étrangère des Etats-Unis à appréhender et à intégrer certains aspects du monde musulman qui explique en grande partie, non pas des erreurs stratégiques, mais surtout et avant tout, des erreurs de comportement.

Le sentiment, chez les musulmans, d’appartenance à une même communauté, au-delà de la nation, ne se retrouve pas dans le monde chrétien.

Seuls les juifs partagent avec les musulmans ce sentiment de lien au-delà des frontières. Un événement survenant à des milliers de kilomètres à un groupe musulmans ne laisse jamais indifférente la rue arabe. Une difficulté survenant à une communauté juive de par le monde ne laisse jamais indifférent un juif quelle que soit sa nationalité. Dans le monde chrétien, une guerre entre catholiques et protestants reste un phénomène local pour le chrétien de la rue. C’est un sentiment, une réalité du terrain que n’a pas intégrés la diplomatie américaine.

Faut-il alors s’étonner que les Américains aient capitalisé les rancœurs, les frustrations et les incompréhensions d’un grand nombre de pays, particulièrement musulmans, surtout parmi les populations les plus démunies, vraisemblablement sans en réaliser l’importance?

L’accélération du phénomène de la mondialisation, soulignant si besoin était la puissance économique des Etats-Unis au-delà de la puissance militaire, a exacerbé le sentiment d’impuissance et d’injustice chez les pays en voie de développement. La mondialisation de l’information a accentué ce phénomène d’incapacité à peser sur son avenir. Un environnement idéal pour fournir un terreau où peuvent ainsi puiser les mouvements les plus extrémistes.

La religion musulmane comme la religion juive n’a pas de clergé, et les rabbins comme les fquihs ne sont que des enseignants de la chose religieuse. Mais ces mêmes rabbins, ces mêmes fquihs veulent un statut, et pour s’affirmer, veulent le pouvoir en s’appuyant sur la religion, en exploitant les peurs et l’ignorance des déshérités, des laissés-pour-compte de la société industrielle et post-industrielle. C’est ainsi que naît l’intolérance et l’imposture religieuse.

Cette absence de clergé, cet état de prêtre de tout musulman ou juif rend difficile pour ne pas dire impossible la séparation de la religion et de l’État. C’est ainsi que se sont développés des mouvements radicaux, fondamentalistes, extrémistes et surtout violents et meurtriers.

Incapacité

Ils ont donné naissance à des Ayatollahs et des Ayathoras dans le même moule de l’intolérance et de la dictature d’un Livre mal interprété et adapté à des ambitions inavouées.
La mauvaise gestion du conflit israélo-palestinien par l’administration américaine a donné aux mouvements islamistes terroristes un argument de poids, un levier mobilisateur auprès des populations arabes, si tant est qu’elles en aient eu besoin.
S
24 août 2007 13:07
SUITE ET FIN :

Ceux qui sont quelque peu au fait du monde de l’islam, savent que le Coran condamne la violence, qu’il prêche la tolérance et le pardon, la coexistance et le respect de l’autre. “Nous avons, en vérité, révélé la Tora où se trouvent une Direction et une Lumière. D’après elle et pour ceux qui pratiquaient le Judaïsme, les prophètes qui s’étaient soumis à Dieu, les maîtres et les docteurs rendaient la justice, conformément au Livre de Dieu dont la garde leur était confiée et dont ils étaient les témoins", Sourate V/44; Faut-il en déduire que juifs et musulmans, issus du Livre, doivent s’entendre et vivre en paix dans le respect l’un de l’autre ?Assurément.

Car ne nous trompons pas, la guerre entreprise par les forces terroristes de l’obscurantisme et de l’intolérance, est aussi un défi lancé au monde musulman, celui de la vraie croyance, celui du droit et de la justice.

Le terrorisme incarne le mal absolu, et la tragédie du 11 septembre a imposé à toutes les nations cette évidence. Cette unanimité apparente ne doit pas occulter cette vérité première: ce n’est pas parce que l’on combat le Mal absolu que l’on incarne le Bien absolu.

Étalage

Tout n’est pas universel dans les valeurs de l’Occident. Les inégalités de développement et une certaine arrogance occidentale contribuent à nourrir la haine vis-à-vis de l’Occident.

Si les Etats se doivent de déclarer la guerre au terrorisme, il échoit à nous citoyens de la Terre l’obligation de tout faire pour que l’avenir soit celui du dialogue des cultures et non de l’affrontement, celui du progrès social et non celui de la richesse pour le plus petit nombre. La mondialisation ne doit pas se résumer à une guerre économique au profit des pays riches, mais un nouvel ordre mondial porteur de développement et de redistribution équitable. C’est une action qui concerne aussi bien les pays occidentaux que les pays arabes et asiatiques. L’Occident n’échappera pas à la remise en cause de l’étalage de sa richesse et de sa puissance.

N’oublions pas que l’islamisme, image de l’obscurantisme et de la violence, est l’anticapitalisme des illuminés, transformés en fanatiques et en assassins par leur ressentiment contre l’Occident.
Ils suscitent l’amalgame que l’on ne pourra éviter que par le dialogue et une sincère remise en cause de la société musulmane, juive et chrétienne.
s
25 août 2007 13:44
N’oublions pas que l’islamisme, image de l’obscurantisme et de la violence, est l’anticapitalisme des illuminés, transformés en fanatiques et en assassins par leur ressentiment contre l’Occident.
Ils suscitent l’amalgame que l’on ne pourra éviter que par le dialogue et une sincère remise en cause de la société musulmane, juive et chrétienne.
y
25 août 2007 14:46
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