Le temps s’ouvre avec un horizon blème et sur un banc d'une place publique je me mettais à composer mon poème, Monsieur, monsieur! s’écria une journaliste. 2 Le bruit cassa le fil de mon inspiration freinant l’émotion qui met mes rimes en motion. Comme tout journaliste assoiffé d’informations elle me bombarde sans arrêt de questions. 3 Son regard était orné d’une finesse qui parlait le langage de la sagesse sa voix était chargée de sympathie, son verbe d’une perspicacité infinie. 4 Malgré sa grande marque de bienséance je me fus noyé dans un torrent de méfiance. Car le bic d’un journaliste n’a point de pardon pour un cœur qui lui confie ses révélations. 5 Devant cette preuve de surprise soudain la journaliste s’est éprise : Je suis là pour apporter l’aide et non pour activer le cœur qui cède 6 Laissant échapper un grand soupir comme une âme soumise aux délires je lui réponds : ma vie n’est pas en danger mais pourquoi veux tu à tout prix m’aider? 7 Marchant sur la pointe de l’orteil elle me confia tout bas à l’oreille : Une journaliste a toujours un poète qui bouge dans le crâne de sa tête 14 mars 2006