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Le journal "Le Monde" censuré au Maroc !
s
7 août 2013 20:11
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Selon le régime marocain, l'arrestation du pédophile en Espagne le 5 août, soit le lendemain de l'annulation de la grâce par le roi, met un terme à cette affaire qui a scandalisé l'opinion publique marocaine. Derrière ce qui est présenté par le palais comme une simple "erreur" de l'administration pénitentiaire réside le problème central de la responsabilité politique de Mohammed VI. C'est précisément le rôle du roi dans cette affaire qui a été mis en cause par les cyberactivistes sur le Net et les manifestants du vendredi 2 août.

SCANDALE MORAL ET CRISE POLITIQUE MAJEURE

A l'origine une sombre affaire de marchandage diplomatique avec l'Espagne, la grâce royale du pédophile s'est muée en scandale moral et en crise politique majeure mettant en cause directement la responsabilité de Mohammed VI. Un scandale moral, car des dizaines de milliers de familles marocaines se sont identifiées aux victimes et à leurs proches. Chaque père et chaque mère sont révoltés par une grâce royale qui pourrait demain viser le violeur de leurs propres enfants.

Ce détournement cynique d'une décision de justice constitue, avec les affaires de pédophilie précédentes rapidement étouffées, un encouragement à sévir pour les criminels sexuels originaires de pays européens, pays avec lesquels l'Etat marocain dit avoir des intérêts majeurs. La grâce royale montre une nouvelle fois dans quel mépris sont tenus les Marocains. Pour le roi comme pour son entourage, ceux-ci sont des sujets dociles, prêts à tout accepter de leur souverain. Une telle décision serait passée inaperçue si l'avocat des victimes, relayé par les réseaux sociaux, n'avait alerté la presse.

C'est aussi une crise politique majeure, car cette affaire fait ressortir les contradictions du régime. D'un côté, le palais et, en service commandé, la majorité de la classe politique ainsi que les médias ne cessent de parler des bienfaits de "la monarchie exécutive" – euphémisme désignant le despotisme – dans lequel le roi, doté de larges pouvoirs, règne et gouverne.

Depuis l'accession au trône de Mohammed VI, tout est fait pour maintenir son omnipotence et son omniprésence. Toutes les décisions majeures de l'Etat sur les plans politique, militaire, social ou économique passent par le palais. De l'autre côté, Mohammed VI se défile lorsqu'il s'agit d'assumer la responsabilité politique de ses actes. Le mythe du bon monarque mal entouré et mal orienté a permis de protéger le roi d'une contestation frontale. L'adoption de la nouvelle Constitution en juillet 2011, à la suite de la contestation populaire du 20 février, et la victoire du Parti de la justice et du développement (PJD) aux élections du 25 novembre 2011 n'ont pas mis un terme ni même diminué les pleins pouvoirs du roi.

UNE VICTOIRE POUR LE MOUVEMENT CONTESTATAIRE

La mise en cause directe de la responsabilité du roi dans l'affaire de la grâce qu'il a accordée n'a pas été le fait d'une hypothétique nouvelle configuration institutionnelle, mais a pris forme dans les réseaux sociaux puis dans les rues de plusieurs villes. Si Mohammed VI a plusieurs fois bafoué la Constitution, qui a pourtant été rédigée par une commission totalement acquise, c'est ici la contestation citoyenne qui le rappelle à l'ordre et le ramène à une interprétation démocratique du même texte.

Les tentatives d'explication du cabinet royal dans un communiqué officiel puis le retrait de la décision du roi constituent indéniablement une victoire pour le mouvement contestataire. Pour la première fois dans le règne de Mohammed VI, une frange de l'opinion publique active dans les réseaux sociaux et dans l'espace public a fait plier le roi "infaillible", dont les actes et les décisions sont indiscutés et indiscutables et sont censés s'imposer comme des ordres auréolés de sacralité.

Après l'annulation de la grâce royale et l'arrestation du pédophile, Mohammed VI est-il dédouané de toute responsabilité si, comme l'indique le communiqué du cabinet royal, il ignorait tout du pédophile qui a bénéficié de sa grâce ? Le fait de ne pas savoir n'exonère en rien le roi de sa responsabilité politique et constitutionnelle. L'article 58 de la Constitution marocaine est clair : "Le roi exerce le droit de grâce." Cette affaire de la grâce royale serait donc au mieux un signe d'incompétence et de négligence sur des questions d'Etat de la plus haute importance. Comment prétendre diriger le pays et "protéger les droits des citoyens", lorsque le roi et son entourage font preuve d'une telle légèreté ? Est-ce là le message d'exemplarité morale que le commandeur des croyants adresse aux fonctionnaires de l'Etat et au peuple ? La mobilisation citoyenne dans plusieurs villes du Maroc continue – et elle doit continuer – malgré l'annulation de la décision royale. Pourquoi ?

D'abord, dans cette affaire, Mohammed VI n'assume toujours pas les conséquences de ses décisions et n'a toujours pas présenté d'excuses aux victimes, à leurs familles et au peuple marocain.

Ensuite, il s'agit de faire aboutir une réforme de la justice qui garantisse son indépendance du pouvoir royal. Il convient aussi de mettre un terme au caractère totalement arbitraire du droit de grâce, qui est en pratique un outil de marchandage politique entre les mains du palais tant au niveau national (gracier les groupes salafistes contre leur allégeance au roi et au régime), qu'international (marchander des prises de position politiques précaires auprès de la France et de l'Espagne sur la question du Sahara occidental). Le droit de grâce doit être exercé par le gouvernement issu des urnes avec un contrôle du Parlement et des associations de droits humains.

LA MONARCHIE DOIT CHOISIR

Enfin, plus fondamentalement, le scandale de l'affaire du pédophile espagnol est le résultat de l'exercice despotique du pouvoir par le roi et ses conseillers, qui ne sont soumis à aucun contrôle et ne rendent de comptes à personne. Au coeur du problème se situe l'absence de mécanismes institutionnels contrôlant les actes du roi.

Il s'agit aujourd'hui soit de mettre en place ces mécanismes de contre-pouvoir protégeant les Marocains des abus du pouvoir royal et l'obligeant à être transparent, soit de réduire considérablement les pouvoirs du monarque afin de réduire leur potentiel de nuisance. C'est à ces tâches que doivent oeuvrer les citoyens appartenant à toutes les sensibilités politiques, de la gauche au mouvement islamique.

La monarchie marocaine a longtemps fonctionné sur ce paradoxe : un roi qui décide de tout mais n'est responsable de rien. Or, ce fondement du régime est de moins en moins toléré par les Marocains, non pas en des termes abstraits, mais à l'épreuve de questions concrètes comme l'est l'affaire de la grâce du pédophile.

La monarchie doit choisir entre, d'une part, l'exercice du pouvoir suscitant une contestation frontale potentiellement fatale et, d'autre part, sa survie comme institution symbolique unifiant les Marocains et se maintenant à l'écart des soubresauts et des vicissitudes du pouvoir.
a
8 août 2013 03:49
Salam,

un roi qui décide de tout mais n'est responsable de rien

Over-divin... Mais les pressions de la rue l'ont obligé à rencontrer les familles des victimes.

La grâce royale montre une nouvelle fois dans quel mépris sont tenus les Marocains. Pour le roi comme pour son entourage, ceux-ci sont des sujets dociles, prêts à tout accepter de leur souverain. Une telle décision serait passée inaperçue si l'avocat des victimes, relayé par les réseaux sociaux, n'avait alerté la presse.

Et il n'y a pas de quoi ! Je rassure le vieux paysan : bien plus noble que ces gens. Il sait se taire, ne se ridiculise pas, reste stoïque devant un étranger,.. Oui, ces "aristocrates", cette petite bourgeoisie de voleurs de pauvres, parlent aussi le français ! Avec prétention ! Accent de blédard + ton prétentieux = le ridicule assuré !

La monarchie marocaine a longtemps fonctionné sur ce paradoxe : un roi qui décide de tout mais n'est responsable de rien. Or, ce fondement du régime est de moins en moins toléré par les Marocains,

L'accès à la comparaison via le développement des communications et des transports a aidé à rendre l'ignorant moins obtus... Et donc, aussi, plus malheureux s'il vient à sentir qu'ailleurs, des types comme lui sont mieux respectés, ont reçu des droits. - ces deux états peuvent être dangereux lorsque ceux au-dessus ne perçoivent pas ces changements.
t
8 août 2013 13:23
Je crois que cette affaire est close: après l 'arrestation en Espagne de ce violeur .
A quoi bon de remuer lahrira sans arrêt ?
8 août 2013 14:00
C'est le procès qu'ils ont perdus en 1997 contre feu Hassan II qui leur est resté en travers de la gorgewinking smiley
s
8 août 2013 18:43
Citation
SolidaritéMusulmane a écrit:
C'est le procès qu'ils ont perdus en 1997 contre feu Hassan II qui leur est resté en travers de la gorgewinking smiley

Salam,

De quoi parles-tu ?
9 août 2013 10:04
je crois que cette afaire ne fait que commencer. Quand le Makhzen ce permet de tacler le premier citoyen du Maroc, le Roi lui meme.....
Le Roi doit comprendre que le simple citoyen ce fait bouffer tout cru car aucun pouvoir. Des milliers de cas Daniel le pedophile ont lieux tous les jours mais le citoyen est inpuissant.
Le Roi doit comprendre que la clique autor de lui sont des vautour sans pitie, ni foi ni loi.
et la cause du mal qui ronge ce pays.
Il doit lui meme pousser le gouvernement a lutter contre la corruption qui la cause de la liberation du pedophile.
aucune censure ne pourras cacher la verite, vrai. l'information circule via internet et les resaux sociaux.
ceux qui censurent veulent donner l'impression de proteger le Roi mais en realite, ils protegent leurs mefais
r
9 août 2013 16:13
Tu es drole btof..tu crois que le roi n est pas au courant de ce qui se passe??tu es bien naïf. .il choisit lui meme son entourage..et ils sont tous entrain de s espionner mutuellement..tous entrain de denoncer des choses au roi..
s
9 août 2013 19:07
Salam,

Officiellement, les autorités nient toute censure du journal "Le Monde" mais il y' a des manières détournées de censurer. Comme, par exemple, prétexter un blocage dans le circuit de distribution etc...

On connait la musique...
t
10 août 2013 09:01
Citation
rifo a écrit:
Tu es drole btof..tu crois que le roi n est pas au courant de ce qui se passe??tu es bien naïf. .il choisit lui meme son entourage..et ils sont tous entrain de s espionner mutuellement..tous entrain de denoncer des choses au roi..


La stabilité du Maroc c ' est grâce au Roi , donc y a pas de quoi se plaindre .
U
10 août 2013 11:37
Citation
tatouage a écrit:
Citation
rifo a écrit:
Tu es drole btof..tu crois que le roi n est pas au courant de ce qui se passe??tu es bien naïf. .il choisit lui meme son entourage..et ils sont tous entrain de s espionner mutuellement..tous entrain de denoncer des choses au roi..

La stabilité du Maroc c 'est grâce au Roi , donc y a pas de quoi se plaindre .

C'est le point principal. C'est le cas dans la plupart des monarchies et c'est d'ailleurs la raison principale pour laquelle il existe encore des monarchies en Europe.

Au Maroc comme ailleurs, la monarchie doit évoluer vers une monarchie constitutionnelle.
C'est une évolution et non pas une révolution, qui ne pourra se faire que dans un contexte régional stable.
(Maghreb, Sahara, Sahel etc)
Quand l'être humain montre la Lune, Bôfbôfbôf le chien regarde le doigt. Les chiens aboient, la caravane passe. ***********************************************************************
o
10 août 2013 18:43
Actuellement il y a des marmites qui bouillonnent dans le monde arabe, attendons que leur cuissons soient terminees pour gouter et utiliser la meilleure recette chez nous, faut pas faire du Maroc un cobaye
avis a ceux qui ont defendu Kaddafi et qui defendent Bachar ils veulent pas la merde ailleurs et ils la veulent dans leur propre pays



Modifié 2 fois. Dernière modification le 10/08/13 19:31 par omar625.
t
10 août 2013 20:30
Citation
omar625 a écrit:
Actuellement il y a des marmites qui bouillonnent dans le monde arabe, attendons que leur cuissons soient terminees pour gouter et utiliser la meilleure recette chez nous, faut pas faire du Maroc un cobaye
avis a ceux qui ont defendu Kaddafi et qui defendent Bachar ils veulent pas la merde ailleurs et ils la veulent dans leur propre pays


C ' est vraiment dommage pour ces pays , et c ' est triste pour ceux qui sont morts inutilement .
Car on évolue pas avec la violence ,et le désordre au point de s ' entretuer .
12 août 2013 10:05
LE ROI a permie l'unicité dans notre payss ne prenons pas comme exemple les autres pays revolutionnaires qui enchaine les coups d'etat les manifestation et attentats! le roi a modernisé le pays a permis beaucoup de projet et de tte les façon lma democratie n'est ^pas pr les arabes (la preuve en Tunisie en Egypte) si on donne la democratie au maroains sa va etre l'anarchie
12 août 2013 13:21
En date du 7 mars 1997 : "Hassan II gagne contre «le Monde»".

Après avoir été débouté une première fois, le 5 juillet dernier, d'un procès qu'il avait intenté au quotidien de la rue Claude-Bernard pour offense envers un chef d'Etat étranger, le roi du Maroc a obtenu gain de cause en appel hier. Le directeur du Monde, Jean-Marie Colombani, et l'auteur du texte incriminé, ont été condamnés à 5 000 francs d'amende chacun et devront verser un franc symbolique au monarque. La condamnation devra être publiée par le journal.

Dans un article paru dans l'édition du 3 novembre 1995, le journaliste s'était fait l'écho d'un rapport confidentiel de l'Observatoire géopolitique des drogues qui mettait en cause des membres de la famille royale marocaine. Le journaliste avait nommé ces personnes, alors que le rapport les taisait. Le président de la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris a estimé qu'il y avait «intention malveillante». En outre, le rapport expliquait qu'Hassan II se contentait «d'effets d'annonce» dans sa lutte contre la drogue. Pour la Cour, la reprise de ce jugement dans l'article constitue «une accusation de duplicité, d'artifice, d'hypocrisie, constitutive d'une offense».
s
13 août 2013 09:58
Salam,

Merci de nous rappeler ces faits !
Donc, d'après l'Observatoire géopolitique des drogues, des membres de la famille royale seraient impliqués dans le trafic de drogue. Rien que cela, c'est déjà de la bombe comme diraient les jeunes.
13 août 2013 13:42
Le procès ils l'ont perdu whistling smiley
 
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