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Jésus fils de Marie en Islâm... (article long).
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30 mai 2005 01:29
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley






Jésus fils de Marie en islam...



Tout musulman et toute musulmane croient en Jésus fils de Marie. Ils ne croient pas en lui en tant que Fils de Dieu ni Dieu fait chair, mais ils croient en lui en tant que Messager de Dieu.





A la veille de ce qu'on appelle aujourd'hui le début de l'ère grégorienne, les Fils d'Israël se trouvaient à une étape particulière de leur histoire. Pour reprendre l'expression de Max Dimont, ils étaient "pris entre le cerveau de la Grèce et l'épée de Rome" ("caught between the mind of Greece and the sword of Rome", Jews, God and History, New American Library, p. 90).

A la veille de la venue de Jésus, les Fils d'Israël sont divisés en de nombreux groupes. Tous, bien que se référant à la même source première – la Torah, la loi mosaïque –, divergent dans leur interprétation de celle-ci. Il y a d'une part les Pharisiens, docteurs de la loi, savants du texte, et partisans farouches de l'enseignement oral supplémentaire à la Torah et transmis de génération en génération. Les Sadducéens, eux, préfèrent s'en tenir à l'interprétation littérale du Livre de la Loi, rejettent et la loi orale et les croyances en l'existence d'anges, d'une résurrection après la mort, etc. ; ils mettent plus l'accent sur le Temple de Jérusalem, son service, et les sacrifices rituels qui doivent y être offerts ; ils constituent une classe aristocratique aisée et, s'ils sont conservateurs, collaborent volontiers avec Rome. Ils sont donc considérés par d'autres juifs comme des traîtres compromis avec l'oppresseur. Les Esséniens, réfugiés dans le désert de Judée, se considèrent comme "le dernier reste d'Israël", et dénoncent "la corruption" de la classe sacerdotale. Il y a encore les Zélotes, des radicaux, dont certains membres seront les défenseurs de la forteresse de Massada en 74.

Epoque de rivalités mais aussi d'attente messianique. Car si la domination militaire grecque sur le peuple s'est terminée depuis la révolte des Maccabées en – 167, la liberté a été de courte durée : en – 63, Pompée a conquis la Palestine et a mis fin au rêve de souveraineté des Asmonéens : la région est devenue un protectorat romain. A partir de l'an 6, elle devient une province romaine, administrée par un procurateur. Les Fils d'Israël plient donc sous le joug romain et ont placé leur confiance en la venue du Messie, le Sauveur d'Israël, annoncé par plusieurs prophètes. "Messiah" ("oint"winking smiley est le titre qui était donné autrefois aux rois d'Israël qui avaient reçu l'onction sacrée ; par extension il désigne tout sauveur et tout souverain. (Ainsi, si les Ecritures annonçaient à Israël la venue d'un Messie particulier, il ne faut pas oublier que ce terme a été aussi employé à propos d'autres personnages que Jésus : le livre d'Isaïe l'emploie par exemple pour Cyrus le Perse ; voir Isaïe 45/1.)

En plus de "l'épée de Rome", les Fils d'Israël subissent aussi "le cerveau de la Grèce". Car si la domination militaire grecque a pris fin depuis – 167, sa domination intellectuelle et culturelle n'en est pas moins toujours aussi présente. Influencés par la philosophie hellénistique qui est en vogue dans tout le bassin méditerranéen depuis au moins deux siècles et qui n'a pas été remise en cause mais a au contraire été assimilée par les Romains, nombre de juifs sont devenus experts dans la pensée grecque. Philon d'Alexandrie en est l'exemple le plus connu. Certains lettrés parmi les Fils d'Israël exposent en des termes hellénistiques les données des Ecritures. Ils en subissent aussi l'influence, au point de présenter, dans les idées apparentes des Ecritures, des concepts de la philosophie grecque. Et même s'ils croient toujours en Dieu le Créateur de l'Univers, ils Le perçoivent de moins en moins comme l'Omnipotent, la cause suprême dans les événements de l'Univers ; la philosophie grecque n'enseigne-t-elle pas que Dieu a créé l'univers mais que le fonctionnement de celui-ci est autonome de Sa gestion, obéissant simplement et systématiquement aux lois physiques et biologiques ?

L'authentique spiritualité s'est de même considérablement amoindrie. Le lien réel et vivant devant exister entre l'homme et Dieu a laissé place au formalisme, à l'accomplissement superficiel des rites extérieurs de la Loi mosaïque : le travail sur le cœur est devenu secondaire, la pratique des rites essentielle. L'amour excessif des biens terrestres cohabite donc dans le cœur avec la foi en Dieu. L'amour pour autrui est également très en deçà de ce qu'il devait être.

Le message que Dieu chargea Jésus d'apporter aux Fils d'Israël fut alors une thérapie à la situation dans laquelle se trouvaient ceux-ci. En effet, si la situation avait seulement demandé que Dieu rappelle aux Fils d'Israël leurs devoirs à Son égard, Il aurait envoyé des prophètes semblables à ceux dépêchés de par le passé : Ezéchiel, Isaïe, Jérémie. Mais la situation des Fils d'Israël demandait beaucoup plus qu'un seul rappel ; elle était, en ces années là, beaucoup plus complexe que dans les années – 600. Face aux interprétations hellénisantes des Ecritures, face aux doutes et aux interrogations, face au joug de l'oppresseur romain, il fallait un prophète-messager doté d'une personnalité particulière ; un messager confirmant la Loi mais rappelant qu'elle est autant rituel que spirituel ; un messager pouvant, avec la Permission de Dieu, faire par des miracles ce dont même les savoir-faire qui fascinaient tant n'étaient pas capables. Ce messager fut Jésus fils de Marie.

Comme an-Nadwî l'a expliqué (Qasas an-nabiyyîn, tome 4 p. 39), le récit de Jésus est un récit où transparaissent l'Omnipotence de Dieu et Sa Sagesse. Ce récit présente certains faits qui n'obéissent pas aux lois physiques et biologiques, et il est très difficile d'y croire pour toute personne qui considère que Dieu existe mais qu'Il n'a pas créé l'univers… ou qui considère que Dieu existe et qu'Il a créé l'univers mais qu'Il en a ensuite entièrement confié le fonctionnement aux lois physiques et biologiques qu'Il y a installées. Croire en ces faits est donc difficile pour celui qui perçoit le code des lois physiques et biologiques régissant l'univers comme un code indépendant de Dieu et absolu, presque comme une divinité. Par contre, y croire est facile pour toute personne qui croit que c'est Dieu qui a créé l'univers, qui l'a organisé selon des lois physiques et biologiques (qui peuvent être découvertes et utilisées par les hommes), mais aussi qui le gère à chaque instant ; et qui croit que Dieu, bien que régissant chaque chose de l'univers selon ces lois physiques et biologiques qu'Il y a installées et selon un lien de cause à effet, a aussi le pouvoir d'y faire apparaître des faits qui n'obéissent pas aux lois que connaissent les humains : Dieu n'a qu'à dire "Sois" et la chose est. Y croire est facile pour toute personne qui croit que Dieu a créé Adam à partir d'éléments extraits de la terre. C'est dans ce sens que Dieu dit dans le Coran : "L'exemple de Jésus, auprès de Dieu, est l'exemple d'Adam : Dieu l'a créé de terre, puis lui a dit "sois", et il fut" (Coran 3/59).

"Et Nous avons fait de lui [= Jésus] un exemple pour les Fils d'Israël" (Coran 43/59). "… Et afin que Nous fassions de lui un signe [de la Toute-Puissance de Dieu] à l'intention des hommes… (Coran 19/21). "Et Nous avons fait du fils de Marie et de sa mère un signe…" (Coran 23/50)

Le Coran enseigne ainsi que Jésus fut doté d'une nature particulière, ceci étant à l'intention des hommes en général un signe de l'Omnipotence de Dieu, et à l'intention des Fils d'Israël en particulier un exemple. Le Coran enseigne que Jésus naquit miraculeusement, d'une mère sans aucune intervention masculine. Mais… est-ce de cette façon que les bébés naissent ? Si une femme vous dit : "Voilà, j'ai eu cet enfant sans avoir eu de relations avec un homme ; c'est un miracle", la croirez-vous ou bien vous direz-vous qu'elle n'a pas toute sa tête ? Pourquoi le croit-on au sujet de Jésus ? La réponse est dans le Coran :
"Et mentionne Marie dans le Livre. Quand elle se retira des siens en un lieu vers l'est, puis plaça un voile entre elle et eux. Nous lui envoyâmes Notre Esprit [Gabriel], qui se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait. Elle dit : "Je cherche refuge contre toi auprès du Miséricordieux ! Si tu crains Dieu [ne t'approche pas de moi !"] Il dit : “Je suis en fait un messager de la part de ton Seigneur, devant te faire don d'un fils pur". Elle dit : "Comment aurais-je un fils, alors qu'aucun homme ne m'a touchée [étant marié à moi], et que je ne suis pas une femme de mauvaise vie [ayant des relations hors mariage] ?" Il dit : "Ainsi en sera-t-il. Ton Seigneur a dit : "Cela est facile pour Moi. Et Nous ferons de lui un signe pour les gens et une miséricorde de Notre part."" C'était un événement déjà décidé. Elle devint donc enceinte, et se retira en un lieu éloigné. Les douleurs de l'enfantement l'amenèrent près du tronc d'un palmier ; elle dit : "Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant, et que je fusse totalement oubliée!" [Le bébé] l'appela alors d'en dessous elle, (lui disant) : "Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier : il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois, et que ton œil s'apaise ! Si tu vois quelqu'un d'entre les humains, dis (-lui) : "J'ai fait le vœu d'un jeûne pour le Miséricordieux, je ne parlerai donc à personne aujourd'hui."
Elle vint auprès des siens en le portant. Ils dirent : "Ô Marie, tu as fait une chose monstrueuse ! Sœur de Aaron, ton père n'était pas un homme mauvais, et ta mère n'était pas une femme de mauvaise vie." Elle le désigna alors du doigt. Ils dirent : "Comment parlerions-nous à un bébé au berceau ?" [Le bébé] dit alors : "Je suis le serviteur de Dieu. Il m'a donné le Livre et m'a désigné prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni ; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la charité, ainsi que la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je suis né, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant"" (Coran 19/16-33).

Voici l'explication du Coran : Jésus, nouveau-né de seulement quelques jours, parla pour innocenter sa mère et confirmer la pureté de celle-ci. Et si Marie savait que son nouveau-né parlerait pour l'innocenter et qu'elle le désigna donc à ses proches, c'est parce que, d'une part, l'ange qui lui avait annoncé qu'elle mettrait au monde un bébé lui avait aussi dit que le bébé parlerait alors que nouveau-né (Coran 3/46) et que, d'autre part, le bébé avait déjà parlé à sa mère juste après sa naissance (Coran 19/24-26). Ce fut là le premier miracle accompli par Jésus par la permission de Dieu.

"… Et un messager (de Dieu) auprès des Fils d'Israël" (Coran 3/48 ; voir aussi 3/50). "O Fils d'Israël, je suis le messager de Dieu auprès de vous" (Coran 61/6). "… (Jésus) dit : "(…) Craignez donc Dieu et suivez-moi""(Coran 43/63)

Jésus fut un homme désigné par Dieu pour être son Messager auprès des Fils d'Israël. Semblable aux prophètes du passé – Isaïe, Jérémie – qui avaient averti les Fils d'Israël de l'imminence d'une catastrophe s'ils ne changeaient pas de comportement, Jésus allait et venait, prêchant partout le rappel de Dieu, et la nécessité de changer le cours de sa vie. Mais Jésus fut non seulement un Prophète mais aussi un Messager de Dieu, et, en tant que tel, il apporta aussi quelques changements dans la loi que les Fils d'Israël suivaient (nous allons revenir sur ce point plus bas, quand nous parlerons de l'enseignement de Jésus à propos de la Torah).

"…Le Messie, Jésus fils de Marie…" (Coran 3/45)

Jésus fut aussi le Messie véritable, celui qu'attendaient les Fils d'Israël et qui avait été annoncé par ces prophètes d'avant lui : Isaïe, Daniel… Seulement, la façon dont il exerça son rôle de Messie venu redonner aux Fils d'Israël leur gloire perdue ne fut pas précisément ce que ceux-ci attendaient ; eux voulaient un chef brisant immédiatement le joug du colonisateur ; lui avait commencé par prêcher la nécessité de se réformer spirituellement et socialement, les choses devant évoluer lentement par la suite.

"… et une parole venant de Lui, dont le nom est le Messie Jésus fils de Marie" (Coran 3/45). "…et une âme venant de Lui" (Coran 4/171)

Dieu a créé Jésus miraculeusement, sans l'intermédiaire du père intervenant normalement dans la conception d'un enfant. Il l'a créé par Sa Parole : "Sois", et Jésus fut. "L'exemple de Jésus auprès de Dieu est comme celui de Adam : il l'a créé de terre puis lui a dit "Sois" et il a été" (Coran 3/59). L'absence de l'intermédiaire habituel (sabab 'âdî) dans la naissance de Jésus fait que celui-ci a été créé directement par la Parole de Dieu "Sois" ; c'est ce qui fait qu'il a été appelé : "kalimatun minallâh" : "une parole venant de Dieu" (Coran 3/45), ou "kalimatullâh" : "Parole de Dieu" (4/171). Ce n'est nullement que l'Attribut divin de la Parole ait été Jésus, ni que la Parole de Dieu se soit transformée en Jésus, mais c'est que Jésus a été créé par la Parole de Dieu, sans l'intermédiaire causal habituel (Tafsîr Ibn Kathîr, 1/506).
De même, pour tous les hommes, l'âme est insufflée dans le fœtus qui a quatre mois d'âge et qui provient de la rencontre d'une semence masculine et d'une semence féminine. Or, dans le cas de Jésus, Dieu a envoyé directement l'âme de celui-ci par Gabriel et c'est ainsi que Marie devint enceinte : "Nous lui envoyâmes Notre Esprit [Gabriel] et celui-ci se présenta à elle sous la forme d'un homme parfait" (Coran 19/17) ; "…Nous insufflâmes en elle de Notre esprit et Nous fîmes d'elle et de son fils un signe pour tous les hommes" (Coran 21/91) ; "Elle devint alors enceinte" (Coran 19/22). C'est un processus très voisin que celui concernant Adam, que Dieu a créé lui aussi directement, sans qu'il soit issu de la rencontre des semences masculine et féminine et à propos duquel Il a employé des termes très voisins lorsqu'Il dit aux anges : "Lorsque Je l'aurai façonné et que J'y aurai insufflé de Mon esprit, alors prosternez-vous devant lui" (Coran 38/72). Le fait que Jésus ait été une âme directement, sans avoir été créé à partir de la rencontre de semences masculine et féminine, fait qu'il a été appelé : "rûhun minallâh" : "une âme (ou esprit) venant de Dieu". Les mots "venant de" sont la traduction des termes "minhu", lesquels ne désignent pas ici la communauté de matière mais la cause première (Tafsîr Ibn Kathîr, 1/507).

"… Et afin que je vous explicite certaines des choses au sujet de quoi vous divergez" (Coran 43/63)

Quelles sont exactement les profondes divergences évoquées dans ce verset coranique et que Jésus devait expliciter aux Fils d'Israël, je ne sais pas. Ce qu'il est certain c'est que, comme nous l'avons vu, à l'époque de la venue de Jésus plusieurs factions existaient chez les Fils d'Israël. Et bien que se référant toutes à la Torah, elles différaient profondément dans leur interprétation de celle-ci, chacune prétendant être la seule détentrice de la vérité. A côté des Sadducéens du Temple se trouvaient ainsi les Pharisiens, les Esséniens, les Zélotes… Sans compter les interprétations hellénistiques de la Torah, auxquelles s'adonnaient certains d'entre les Fils d'Israël. Peut-être est-ce là certaines de ces divergences dont le Coran parle ? Je ne peux que poser la question.

"Venant confirmer ce qui est avant moi – la Torah – et venant déclarer licites pour vous certaines des choses qui vous avaient été interdites…" (Coran 3/50). "… (Jésus) dit : "(…) Craignez donc Dieu et suivez-moi""(Coran 43/63). "Et Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-Le donc. Voilà le chemin droit" (Coran 43/64, 19/36). "… Le Messie a dit : "O Fils d'Israël, adorez Dieu, qui est mon Seigneur et le vôtre. Celui qui donne des égaux à Dieu, Dieu lui interdira (l'entrée dans) le paradis…" (Coran 5/72)

En tant non seulement que Prophète mais aussi Messager de Dieu, Jésus apporta quelques changements dans la Loi qu'enseignaient les savants d'Israël. Les textes actuels montrent ainsi qu'il disait que la façon dont ceux-ci avaient développé certains chapitres de la jurisprudence religieuse était contraire à l'esprit de la Loi de Moïse (par exemple l'autorisation qu'ils avaient donnée aux marchands de faire du commerce dans le Temple – Matthieu 21/12/13 –, le serment fait par l'or du Temple – Matthieu 23/16 –, ou encore la formule faisant qu'on n'avait plus à s'occuper de ses parents – Matthieu 15/1-7 –) ; parfois il relativisait aussi certains aspects de la jurisprudence (par exemple le respect littéraliste du sabbat au point qu'on ne puisse même pas soigner quelqu'un ce jour-là : montrant de façon pratique que cela ne contredisait pas le sabbat, Jésus guérit de nombreuses personnes un jour de sabbat : Marc 3, Luc 6/6-11, 13/10-17, 14/1-6, Jean 5/1-16, 9/1-16 ; il dit lui-même :"Le sabbat a été fait pour l'homme et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître du sabbat" – Marc 2/27-28 –). Les textes des Evagiles relatent que Jésus modifia au moins une règle donnée par Moïse lui-même : selon la loi de l'époque mosaïque, il était en soi licite pour le mari de répudier sa femme sans raison ; or Jésus vint dire que la répudiation n'était autorisée qu'en cas d'adultère : "C'est à cause de la dureté de vos cœurs que Moïse vous a permis de répudier vos femmes. Mais il n'en était pas ainsi au commencement" (Matthieu 5/19) : d'après ce propos, la répudiation faite sans raison constitue une faute sur le plan moral (sans qu'apparemment il y ait pour autant invalidité) ; toujours d'après ce propos, si Moïse avait rendu entièrement licite – sans qu'il y ait même une faute morale – ce genre de répudiation, c'était à cause de la dureté de cœur de ses contemporains : de deux maux, le moindre avait été choisi : une répudiation injuste était certes mauvaise, mais moins mauvaise que des coups. La règle que Moïse avait énoncée était donc due à un contexte particulier, et ce contexte ayant disparu, Jésus modifia la règle, en tant que Messager de Dieu ultérieur.

Mais malgré ces changements, Jésus n'enseigna jamais à ses disciples qu'ils devaient cesser complètement de suivre la loi mosaïque. Il enseigna qu'il n'était pas venu abroger les livres de la Torah ou des Nebiim, mais l'accomplir, c'est-à-dire rendre complet leur enseignement : "N'allez pas croire que je sois venu abroger la Loi, ou les Prophètes ! Je ne suis pas venu abroger, mais accomplir !" (Matthieu 5/17). Jésus était venu rappeler que suivre la Loi ne consiste pas, comme une grande partie des gens le faisait, à faire superficiellement quelques rites et à répéter quelques prières, mais que cela consistait à suivre le rituel aussi bien qu'à développer le spirituel. Aussi rappelait-il à ses disciples qu'ils devaient observer les prescriptions rituelles mais également purifier leur cœur des impuretés spirituelles, en y insufflant l'Amour de Dieu et en cessant de s'enorgueillir par rapport à son prochain, quel qu'il soit. Ce qu'il reprochait aux docteurs de la Loi et à la classe sacerdotale, c'était justement leur pratique par trop superficielle de cette Loi, sans jamais en pénétrer le contenu spirituel. Selon lui, les Pharisiens nettoyaient bien l'extérieur comme le demandait la Loi, mais négligeaient de purifier leur cœur des impuretés telles que l'hypocrisie, l'ostentation, la dureté ; or la véritable observance de la Loi consiste à purifier l'extérieur du corps et des ustensiles mais aussi l'intérieur du cœur. "Malheur à vous, scribes et pharisiens, hypocrites ! Parce que vous donnez le dixième de la menthe, de l'aneth odorant et du cumin, mais vous avez négligé les choses les plus importantes de la Loi, à savoir la justice, la miséricorde, et la fidélité. Il fallait faire ces choses-ci, sans négliger les autres choses ! Guides aveugles, qui arrêtez au filtre le moustique, mais qui avalez le chameau ! Malheur à vous, scribes et pharisiens, hypocrites ! Parce que vous purifiez l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur ils sont pleins de pillage et d'excès ! Pharisien aveugle, purifie d'abord l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne pur. Malheur à vous, scribes et pharisiens, hypocrites ! Parce que vous ressemblez à des tombes blanchies, qui au dehors paraissent belles, mais qui au dedans sont pleines d'ossements de morts et de toutes sortes d'impuretés (…)" (Matthieu 23/23-27).

A ses disciples, Jésus disait donc d'une part de suivre dans ses lignes générales la loi qu'enseignaient les docteurs, mais d'autre part de tenir compte des modifications qu'il y apportait et surtout de ne pas tomber dans le ritualisme : "Les scribes et les pharisiens se sont assis sur le siège de Moïse. Faites donc tout ce qu'ils disent, mais ne faites pas ce qu'ils font. Car ils lient de lourdes charges et les posent sur les épaules des hommes, mais eux, ils ne veulent pas bouger du doigt. Toutes leurs œuvres, ils les font pour être vus des hommes. (…) Ils aiment la place la plus en vue dans les repas du soir, et les premiers sièges dans les synagogues, les salutations sur les places de marché, et à se faire appeler Rabbi par les hommes (…)" (Matthieu 23/2-7). "Quand vous priez, ne rabâchez pas comme le font les païens ; ils s'imaginent que c'est à force de paroles qu'ils se feront exaucer" (Matthieu 6/7).

Jésus rappelait aussi qu'il était nécessaire de garder devant ses yeux l'esprit de la loi, qu'un attachement excessif à la lettre de la jurisprudence peut faire perdre de vue au point que l'observance de cette loi n'engendre plus ce que celle-ci entend normalement faire naître dans le cœur et vis-à-vis de son prochain ; Jésus disait donc : "Tu dois aimer Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de tout ton esprit." C'est là le plus grand et le premier commandement. Voici le second, qui lui est semblable : "Tu dois aimer ton prochain comme toi-même". A ces deux commandements toute la Loi [la Torah] est suspendue, et les Prophètes [Nebiim]" (cf. Matthieu 22/35-40). C'est également pourquoi, sans abroger toute possibilité pour la victime de demander réparation, il insista sur la haute valeur spirituelle et morale du pardon ; il montra de façon pratique que l'application des peines très dures prévues par la Torah – comme celle concernant par exemple l'adultère – demandait la réalisation de conditions très pointues, que leur objectif était donc avant tout dissuasif et qu'il fallait chercher des portes de sortie pour éviter autant que possible leur application concrète, tout en favorisant le repentir de celui ou celle qui avait fauté (cf. Jean 8/1-11).

"Nous lui avions donné l'Evangile, dans lequel il y avait guidance et lumière, qui confirmait ce qui avait été révélé auparavant – la Torah –, en tant que guidance et exhortation pour ceux qui veulent être pieux" (Coran 5/46)

Evangile, mot d'origine grecque, signifie "bonne nouvelle". Jésus, qui s'exprimait en araméen, la langue courante alors en Palestine, a assurément employé un autre mot pour dire "Bonne nouvelle", un mot aujourd'hui inconnu, et dont "évangile" n'est que la traduction en grec. S'il s'agit d'un écrit, on n'a – en tout cas à ce jour – pas connaissance d'un livre que le Messie aurait, au sujet de cette Bonne Nouvelle, écrit lui-même ou fait écrire. L'Evangile de Jésus qu'évoque le Coran était l'enseignement de Jésus, un enseignement oral (cf. Al-jawâb us-sahîh 1/310, 2/10), destiné à compléter l'enseignement des écrits révélés aux autres prophètes envoyés avant lui aux Fils d'Israël. La Bonne Nouvelle – l'Evangile – désignait à l'origine cette annonce que Jésus faisait partout lorsqu'il prêchait : la Bonne Nouvelle du Pardon et de la proximité de l'établissement du Royaume de Dieu sur Terre. "Le Royaume de Dieu s'est approché !" attribuent à Jésus les textes actuels des Evangiles, qui lui font dire également qu'à son époque "tous les royaumes gisent au pouvoir de Satan" (Matthieu 4/8-9). Le Royaume de Dieu semble donc être un système social où, non, bien sûr, Dieu ne règne pas par des intermédiaires humains, où, non, certains hommes ne règnent pas non plus au nom de Dieu, mais où les hommes vivent en se référant à une somme de normes ayant une origine divine : ils lisent ces normes, les comprennent, les interprètent et en font une application rationnelle en fonction du lieu et du temps où ils se trouvent.
Ainsi, à l'origine le terme "évangile" n'était rien d'autre qu'une traduction de "la Bonne Nouvelle" qu'annonça Jésus. Il fut ensuite peu à peu utilisé pour nommer les biographies et recueils des propos attribués au Messie. Les documents nommés ainsi "évangiles" aujourd'hui ont toute une histoire. Ceux dont dispose actuellement le public au sujet de la vie et de la mission de Jésus sont les quatre "Evangiles canoniques" :
– Evangile selon Matthieu,
– Evangile selon Marc,
– Evangile selon Luc,
– Evangile selon Jean.
Ce ne sont cependant pas les seuls documents existant au sujet de Jésus ; outre ces Evangiles canoniques, il existe aussi :
– Evangile de Thomas,
– Evangile de l'Enfance,
– Evangile de Barnabé,
– Evangile de Pierre,
– Evangile de Marie,
– Evangile des Hébreux,
– Evangiles des Nazaréens,
– Evangile des Ebonites,
– Evangile des Egyptiens...
Ce fut au IVème siècle que seuls les 4 premiers furent déclarés "canoniques" et tous les autres "apocryphes", c'est-à-dire littéralement : "devant être cachés".

"…Et annonçant la bonne nouvelle d'un Messager qui viendra après moi, dont le nom est Ahmad" (Coran 61/6)

Jésus fut sans doute le dernier des Prophètes d'Israël, mais il ne fut pas le dernier des Prophètes. Ce verset coranique montre qu'il annonça la venue du Prophète Muhammad. Les textes actuels des Evangiles relatent que, lors de son dernier entretien avec ses Apôtres, au moment où il leur donnait les ultimes recommandations, le Messie leur annonça la venue d'un être après lui, qui posséderait les caractéristiques suivantes :
– il enseignera aux hommes ce que ceux-ci ne sont pas capables de comprendre ;
– il ne parlera pas de son chef, mais dira ce qu'il aura entendu de Dieu ;
– il ne pourra venir que si Jésus s'en va ;
– il sera un autre intercesseur, comme Jésus.
Dans les Evangiles disponibles aujourd'hui, ce personnage aussi important qu'énigmatique se trouve mentionné sous le nom de "Paraclet". Or, Jésus, qui parlait l'araméen, a assurément utilisé un autre mot. Si le terme original est aujourd'hui perdu, les quatre caractéristiques annoncées par Jésus demeurent néanmoins, fondamentales pour tenter de cerner la personnalité de celui qu'il voulait annoncer ainsi. Un point qu'il est important de relever est que Jésus a dit : "Il ne pourra venir que si je m'en vais". Or, selon les Evangiles canoniques, le Saint-Esprit était déjà venu plusieurs fois avant le départ de Jésus : sur Marie (voir Luc 1/35) ; sur Siméon, l'homme qui alla voir Jésus dans le temple de Jérusalem (voir Luc 2/25) ; et surtout sur les disciples de Jésus quand ils furent envoyés par leur maître prêcher la proximité du Royaume de Dieu (voir Matthieu 10/20, et aussi Marc 13/11). Les musulmans voient donc dans ce passage des Evangiles canoniques une trace de l'annonce, faite par Jésus, de la venue après lui d'un homme qui sera un messager de Dieu comme lui, qui n'enseignera que "ce qu'il aura entendu de Dieu", qui "enseignera aux hommes des choses qu'ils ne pouvaient encore comprendre" à l'époque de Jésus et qui "leur montrera qu'ils se trompent au sujet du péché". Les musulmans y voient donc la même chose que ce que le verset coranique relate de Jésus : l'annonce de la venue de Ahmad, de son autre nom Muhammad. "Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré, qu'ils trouvent mentionné auprès d'eux dans la Torah et l'Evangile. Il leur ordonne ce qui est convenable, les empêche de ce qui est mal, leur permet les choses excellentes, leur interdit les choses mauvaises... (Coran 7/157).

"Et Nous avons donné à Jésus fils de Marie les preuves évidentes…" (Coran 2/253). "Je vous ai apporté une preuve venant de votre Seigneur : voici que je modèle pour vous à partir de la glaise comme la forme d'un oiseau, puis je souffle dessus, et par la Permission de Dieu cela devient un oiseau ; et je guéris l'aveugle de naissance, le lépreux, et ressuscite des morts par la permission de Dieu. Et je vous annonce ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Il y a bien, dans tout cela, des signes pour vous, si vous voulez croire !" (Coran 3 /49).

En sus de tout ce qui précède, Jésus pouvait, avec la Permission de Dieu, faire des miracles. D'une part ceci devait prouver aux Fils d'Israël qu'il était un authentique messager de Dieu comme l'avait été Moïse, qui avait lui aussi accompli des miracles (l'ouverture des eaux, le bâton qui se transforme en serpent, etc.). D'autre part, les miracles accomplis par Jésus furent également une thérapie à l'intention des Fils d'Israël : les médecines grecque et romaine paraissaient-elles toutes puissantes, pouvant tout expliquer et tout guérir ? Certes, elles étaient performantes ; mais la puissance de Dieu est plus grande encore : Jésus avait pu, avec la permission de Dieu, ressusciter un mort, rendre vivant un être de boue, guérir des maux devant laquelle la médecine avouait alors ses limites, telles que la cécité de naissance, la lèpre...

Mais si une partie des gens alors présents en Palestine reconnut que Jésus était un authentique Messager de Dieu, une autre partie s'y refusa. Elle trouva même, dans les miracles qu'il faisait, un prétexte supplémentaire pour le rejeter. "C'est un magicien", dit-elle.

"Lorsqu'il leur apporta les preuves évidentes, ils dirent : "C'est de la magie manifeste !"" (Coran 61/6). (Voir aussi Coran 61/14 et 3/52.)

S'ils ne le reconnurent pas comme prophète de Dieu, ils ne le reconnurent à fortiori pas non plus comme le Messie attendu. En fait ils voulaient que le Messie attendu soit un leader puissant, secouant immédiatement le joug païen et leur redonnant leur gloire perdue. Or Jésus insistait sur la nécessité pour le peuple d'Israël de se réformer de l'intérieur, sur la purification du cœur, la bonté envers autrui, la considération pour les non israélites. Certes, il n'était pas dit qu'il ne devait pas être nommé roi d'Israël, puisque c'était ce qu'impliquait le terme même de "Messie" dans l'histoire d'Israël ; et le fait qu'il entra à Jérusalem acclamé par la foule, qu'il chassa les marchands du Temple et qu'il se mit à y enseigner lui-même, était peut-être la première étape sur cette voie : n'a-t-il pas parlé de "ses ennemis qui n'ont pas voulu qu'il règne sur eux" (Luc 19/27) ; mais Jésus entendait révéler l'aspect de leader puissant de son caractère messianique plus tard seulement, lorsque les éléments seraient réunis, après la réforme du peuple. Tout ceci fait que Jésus dira plus tard à Pilate : "Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi ; mais maintenant, mon royaume n'est pas d'ici-bas" (Jean 18/33-36). Autrement dit : mon royaume devait être temporel autant que spirituel, mais ceux qui m'acclamaient n'ayant pas combattu pour ma cause, mon royaume temporel n'a pas pu se développer comme il était prévu qu'il le soit.

De la part de la classe sacerdotale, Jésus dut de plus faire face à une opposition farouche. Sa prédication ne fit tout d'abord que l'étonner, puis se mit peu à peu à l'irriter, au fil des critiques qu'il dirigeait contre elle. Pour les hommes de loi et la classe en charge du Temple, Jésus était un anti-conformiste qui ruinait leur autorité dans le peuple. Car, comme nous l'avons vu plus haut, bien qu'il affirmait ne pas être venu abroger la Torah et les Nebiim, le Messie reprochait aux docteurs de loi de trop s'attacher à l'aspect extérieur de la Loi et de négliger la pratique du cœur, vis-à-vis de Dieu et vis-à-vis des hommes ; comme nous l'avons dit, Jésus stigmatisait pareillement certains chapitres du développement du droit religieux tel qu'ils l'avaient réalisé, jugeant que ce développement était contraire à l'esprit de la Loi de Moïse ; parfois encore, il relativisait certains aspects de la jurisprudence. Enfin, il fustigeait leur recherche systématique de la gloire, du pouvoir, et des meilleures places pour être bien en vu du public. Nous l'avons déjà dit, les textes actuels des Evangiles relatent qu'il dit d'eux qu'ils étaient "hypocrites", "aveugles" et semblables à des "tombeaux blanchis".

La coupe déborde quand Jésus, qui vient d'être accueilli par de nombreuses personnes alors qu'il entre à Jérusalem monté sur un ânon, chasse les marchands du Temple. Le magazine Le Point, dans un article consacré à Jésus, écrit : "Pour cette occasion annuelle, la population de Jérusalem, estimée en temps ordinaire à 30 000 habitants, atteint 100 000 âmes en raison de l'affluence des pèlerins qui passe une semaine dans la capitale. D'où la grande nervosité des religieux. Tout ce que Jésus a pu dire jusque-là n'est rien par rapport à cette scène décisive du Temple. Les conséquences directes de l'emportement du Nazaréen sont rapportés par Marc (XI, 18) : "Les grands prêtres et les scribes l'apprirent et ils cherchaient comment ils le feraient périr"" (Le Point n° 1279, p. 81). Jésus a employé les mêmes termes que le prophète Jérémie : "une caverne de bandits" (Jérémie 7/11, Marc 11/17). "... les prêtres et les pharisiens concluent : "Si nous le laissons continuer ainsi, tous croiront en lui, les Romains interviendront et ils détruiront notre saint Lieu et notre nation (Jean XI, 48). Voilà donc le vrai motif de condamnation : Jésus est considéré comme un criminel politique" (Ibid., p. 82). "Au sommet de la hiérarchie sacerdotale, le grand prêtre, Joseph Caïphe, n'a aucun mal à convaincre les principaux clercs du Temple : "C'est votre avantage qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne périsse pas tout entière" (Jean XI, 50). Le sort en est jeté" (Ibid., p. 82).

Dès lors, ils attendent le moment propice, quand il serait éloigné de la foule, pour éviter les troubles dans le peuple (Matthieu 26/5).

Jésus savait que, malgré tous ses efforts, il ne serait pas reconnu comme souverain-sauveur ; il savait qu'il allait être trahi par un de ses proches disciples, qui allait informer ses ennemis du moment et du lieu où la foule ne serait pas présente autour de lui (Jean 13/27) ; quand il fut à Gethsémani, hors de la ville, il posta ses onze disciples en différentes lignes ; il avait demandé à ses disciples de se procurer des épées (Matthieu 26, Luc 22). Mais Jésus avait fait une erreur de calcul : l'ennemi vient beaucoup plus nombreux qu'il l'avait escompté (on lit, dans le texte de Jean, le terme "cohorte"winking smiley : utiliser les épées ne conduirait maintenant qu'à un inutile bain de sang ; à Pierre, qui a frappé de son épée et a blessé à l'oreille un des assaillants, il ordonne de délaisser son épée. Mais n'était-ce pas lui-même qui avait demandé à ses disciples de se procurer des épées ? Alors pourquoi maintenant dire à ceux-ci de ne pas les utiliser ? En fait il n'y a pas de contradiction : le fait est que la situation est différente de celle qu'il avait imaginée, et la conduite doit être adaptée en fonction de celle-ci, pour le bien commun.

"Et ils firent leur plan, et Dieu fit le sien. Dieu est le meilleur en fait de plan. Lorsque Dieu dit : "Ô Jésus, Je vais te prendre, t'élever vers Moi, te purifier (= protéger) contre ceux qui n'ont pas cru" (Coran 3/54-55). "Et ils ne l'ont pas tué ni ne l'ont crucifié, mais ils furent dans une illusion à son sujet. Et ceux qui ont eu des avis différents à ce sujet sont dans le doute à ce propos" (Coran 4/157)

Nous fondant sur ces versets, nous musulmans avons comme croyance que Jésus n'a été ni crucifié ni tué d'une autre manière, et que les gens présents se sont trompés sur ce point. Nous ne tournons nullement en dérision (sabb) ce que disent les chrétiens, nous disons seulement avoir des croyances différentes de la leur sur ce point. Que s'est-il passé exactement, le Coran ne le dit pas. Il dit seulement qu'un plan avait été fait pour tuer Jésus, que ce plan a échoué, que Jésus n'a pas été crucifié ni tué d'une autre manière, et que Dieu l'a élevé. Les commentateurs ont donc émis diverses hypothèses.

D'après les textes actuels des Evangiles, les docteurs de la loi font arrêter Jésus et le conduisent jusqu'à la ville, où il est présenté devant le prêtre Anne. Le prêtre interroge Jésus sur ses disciples, ainsi que sur l'enseignement qu'il donnait au Temple.
Ensuite Jésus est conduit devant le Sanhédrin, le tribunal religieux suprême, que présidait cette année-là Caïphe. Les hommes de ce Conseil le condamnent alors à mort pour blasphème(Luc 22/66-71). Le Point écrit : "... les synoptiques font comparaître Jésus chez Caïphe, où se réunit le sanhédrin au complet, c'est-à-dire le tribunal religieux suprême d'Israël. Composé de soixante-dix membres présidés par le grand prêtre, ce tribula pléthorique aurait donc siégé en pleine nuit de Pâque, à l'encontre de toutes les traditions ! (...) Tout autre est le récit de Jean, qui raconte seulement une entrevue, également nocturne, avec le beau-père et prédécesseur de Caïphe, l'ex-grand prêtre Anne. L'avis général des critiques bibliques actuels va franchement vers cette version-là, qui évoque une grande brièveté et, surtout, ne met à aucun moment le sanhédrin en scène. Le motif de la condamnation n'est plus le blasphème mais la phrase bien plus réaliste et parfaitement cynique de Caïphe : "Il est avantageux qu'un seul homme meure pour tout le peuple" (Jean XVIII, 14). Marie-Emile Boismard, autorité incontestée de l'Ecole biblique de Jérusalem, spécialiste de l'Evangile de Jean, considère que la vérité historique est là. "Je suis persuadé, estime-t-il, en tenant compte de l'Evangile de Jean, qu'il n'y a jamais eu de procès devant le sanhédrin. (...) Les synoptiques et Jean se rejoignent ensuite pour la comparution devant Ponce Pilate, au matin" (p. 83).

En tout état de cause, les accusateurs de Jésus décident de le faire périr. Mais ne disposant pas du jus gladii, ils doivent avoir recours au colonisateur romain. Ils conduisent donc Jésus devant le gouverneur, Ponce Pilate (Jean 18/28). "De quoi accusez-vous cet homme ?" leur demande Pilate.
– C'est un malfaiteur, lui répondent-ils.
Sachant qu'ils devront invoquer auprès de Pilate un argument convainquant, ils disent : "Nous avons trouvé cet homme en train d'égarer notre peuple. Il leur dit de ne pas payer les impôts à l'Empereur, et il prétend qu'il est lui-même le Messie, c'est-à-dire un roi" (Luc 23/2). "Il pousse le peuple à la révolte par son enseignement. Il a commencé en Galilée, est passé par toute la Judée, et maintenant est venu jusqu'ici !" (Luc 23/5). Pilate propose de faire fouetter l'accusé et de le relâcher ensuite. Mais les accusateurs de Jésus ne sont pas d'accord. Ils prononcent alors l'ultime argument, celui qui interdira à Pilate de relâcher Jésus : "Si tu relâches cet homme, tu n'es pas un ami de l'Empereur ! Car tout homme qui se déclare roi est un ennemi de l'Empereur !" (Jean 19/12). Quand il entend ces mots, Pilate n'hésite plus : il décide de faire crucifier Jésus.

Les textes des Evangiles actuels disent que Jésus avait, dès sa sortie du tribunal, eu les mains clouées sur la croix, qu'il devait porter jusqu'au lieu de l'exécution. Or, comme l'écrit Le Point, "aucun homme, de surcroît après avoir été fouetté, ne pourrait porter un tel fardeau". En fait, ce qui se passait c'est que la croix sur laquelle les condamnés devaient mourir était composée d'un poteau déjà érigé sur le lieu d'exécution, auquel s'ajoutait le patibulum, la traverse de bois devant se fixer perpendiculairement à ce poteau (p. 85). Peut-être obligeait-on alors le condamné à mort à porter le patibulum jusqu'au lieu de son supplice, où cette traverse de bois était alors fixée sur le poteau ? En tous cas les commentateurs de la TOB écrivent en note de bas de page que c'est bien du patibulum qu'il s'agit (TOB, p. 1501, p. 1583). Selon trois versions des Evangiles (Matthieu 27/32, voir aussi Marc et Luc), un homme, Simon le Cyrénéen, est réquisitionné pour porter cette barre. Abu-l-Hassan Alî an-Nadwî émet alors l'hypothèse que c'est cet homme portant la barre qui a été crucifié par erreur en place et lieu de Jésus. An-Nadwî écrit en substance : "Le lieu de l'exécution était éloigné du palais et des grands bâtiments. Or le Messie avait été rudement éprouvé par les derniers événements et il était épuisé. Les gardes du tribunal, des romains, ordonnèrent donc à un autre homme de porter la barre, pour que l'on puisse presser le pas. Ces gardes devaient, une fois arrivés près du lieu du supplice, confier le condamné à d'autres gardes romains, ceux du lieu d'exécution, qui devaient s'occuper de la suite de l'affaire. Les gardes du lieu d'exécution virent donc quelques hommes avancer sous l'escorte d'autres gardes, et virent l'un d'entre eux, un israélite, porter la barre. Ils prirent la relève des gardes du tribunal en prenant l'affaire en main. Ils continuèrent leur marche et gravirent la colline où étaient érigés les poteaux. Et là ils furent dans l'illusion : ils saisirent celui qui portait la barre, lui clouèrent les poignets sur la barre et fixèrent celle-ci sur le poteau. Celui qui portait la barre cria, hurla qu'il était innocent et que ce n'était pas lui qu'il fallait exécuter. Mais pourquoi les gardes chargés de l'exécution en tiendraient-ils compte ? Tout condamné à mort crie que ce n'est pas lui le coupable et qu'il est innocent. Les autres gardes, ainsi que ceux qui avaient voulu la condamnation à mort, restés à distance, ne se rendirent pas compte qu'un autre avait été crucifié à la place de Jésus" (d'après Qassas un-nabiyyîn, 4/56-60). Il ne faut pas oublier que tous les proches disciples de Jésus s'étaient enfuis (Marc 14/50) et que ses familiers se tenaient à distance du lieu où avait lieu la crucifixion (Matthieu 27/55-56, Marc 15/40, Luc 23/49 ; ce qu'écrit Jean contredit cependant ce que disent les trois synoptiques : 19/25). C'est là une hypothèse que an-Nadwî a émise pour expliquer le verset coranique que nous avons vu plus haut. D'autres explications existent chez d'autres commentateurs.

"Et ils ne l'ont pas tué assurément, mais Dieu l'a élevé à Lui ; et Dieu est Puissant, Sage" (Coran 5/158)

Les musulmans ont donc comme croyance que Jésus a été élevé au ciel vivant. Cela peut certes paraître très étrange. Mais l'est-ce vraiment beaucoup plus que la naissance d'un bébé sans l'intervention d'un homme, la prise de parole de ce bébé encore nourrisson, la guérison d'aveugles de naissance, la transformation d'oiseaux de glaise en vrais oiseaux ? "Jésus a été élevé et se trouve là où Dieu le veut. Jésus est né par un procédé différent des règles normales, de nombreux événements de sa vie étaient différents des règles de la nature, bref tout ce qui le concerne, du début jusqu'à son départ, différait des règles de la nature, témoignant de la toute-puissance de Dieu" (Qassas an-nabiyyîn, 4/61).

Les musulmans ont aussi comme croyance que Jésus, élevé vivant, reviendra sur Terre avant la Fin du Monde ; il y vivra le délai fixé par Dieu, et ensuite mourra, comme toute âme humaine, et sera enterré.

"Et il [= Jésus] sera un signe de [la proximité de] l'Heure [= la Fin du Monde]…" (Coran 43/61). "Et parmi les Gens du Livre, il ne restera personne qui, avant sa mort [= la mort de Jésus], ne croie en lui [= ne croie qu'il avait été un prophète envoyé par Dieu aux Fils d'Israël, et qu'il n'est pas Dieu incarné]…" (Coran 4/159)

Le retour de Jésus se fera pendant la présence sur terre du Grand Charlatan (l'Antéchrist), qu'il combattra. Et Jésus suivra alors la voie apportée par Muhammad. En sus des deux versets coraniques que nous venons de voir, un nombre impressionnant (ilâ hadd it-tawâtur) de Hadîths – les paroles du Prophète Muhammad – parlent de ce retour. Pour plus de détails à ce sujet, lire notre article "L'apparition de l'Antéchrist et le retour du Christ, Jésus fils de Marie".


Entre les Chrétiens et les Musulmans

Il est des positions doctrinales qu'ont développées des Eglises chrétiennes que l'islam ne partage pas. Il n'y a ni à s'en étonner ni à s'en offusquer : certaines Eglises elles-mêmes n'ont-elles pas des désaccords sur des points de doctrine ? Voici d'ailleurs différentes doctrines à propos de Jésus :
– l'ébionisme, qui était répandu chez les judéo-chrétiens du 1er siècle – et donc chez la majorité de ceux qui croyaient alors en le Messie –, enseigne que Jésus n'était aucunement le fils engendré de Dieu, mais un homme envoyé par Dieu comme Messager ;
– le priscillianisme, qui enseigne que Jésus était un grand prophète, et que Dieu est un Etre pouvant être atteint par la connaissance directe ;
– l'arianisme, qui disait que Jésus est créé, donc subordonné à Dieu, mais a été un intermédiaire entre Dieu et le monde créé ;
– le monophysisme, selon lequel Jésus est une seule personne dotée d'une seule nature : divine ;
– la croyance définie au concile de Chalcédoine (que partagent les croyances catholique, protestante et orthodoxe), selon laquelle Jésus est le fils engendré de Dieu, Dieu fait chair, une seule personne en laquelle existent deux natures, l'une humaine, l'autre divine ;
– le nestorianisme, selon lequel coexistent en Jésus deux personnes : Dieu et l'homme.

L'islam enseigne de Jésus qu'il était un grand prophète, un Messager de Dieu, qu'il est né miraculeusement d'une mère. L'islam ne voit pas en Jésus le fils de Dieu, ni Dieu fait chair, ni une personne de la Trinité, ni un homme doté d'une nature humaine et d'une nature divine. "L'exemple de Jésus, auprès de Dieu, est l'exemple d'Adam : Dieu l'a créé de terre, puis lui a dit "sois", et il fut" (Coran 3/59). Mais bien qu'il évoque (Coran 5/72-77, 5/116-118) certaines des différences doctrinales que l'islam a par rapport à des Eglises chrétiennes (différences que des musulmans attribuent aux enseignements pauliniens et augustiniens, aux résolutions prises lors des conciles de Nicée et de Chalcédoine, et à certains apports hellénistiques et romains), le Coran dit aussi des chrétiens qu'ils sont doux et pleins de miséricorde ; Dieu dit : "Et Nous avons mis, dans les cœurs de ceux qui l'ont suivi une douceur et une pitié. Quant au monachisme, ils l'ont établi d'eux-mêmes, Nous ne le leur avions pas prescrit, (Nous ne leur avions prescrit) que la recherche de ce que Dieu agrée…" (Coran 57/27). Les chrétiens sont aussi "les plus proches en amitié" pour les musulmans, surtout lorsqu'on sait que parallèlement au fait que les musulmans voient en Jésus un grand messager de Dieu, les amis chrétiens sont plus prompts que quiconque à reconnaître la véracité de Muhammad et l'authenticité du message du Coran. Le verset suivant le souligne : "Et tu trouveras ceux qui disent : "Nous sommes Nazaréens" être les plus proches en amitié pour les croyants. Ceci parce qu'il y a parmi eux des prêtres et des moines, et parce qu'ils ne s'enorgueillissent pas. Et lorsqu'ils entendent ce qui a été descendu sur le Messager [Muhammad], tu vois leurs yeux ruisseler de larmes du fait qu'ils ont reconnu ce qui relève de la vérité. Ils disent : "Seigneur, nous apportons foi (en ceci), écris-nous donc parmi ceux qui sont témoins ! Et qu'aurions-nous à ne pas apporter foi en Dieu et en ce qui nous est venu comme vérité ? Nous espérons que notre Seigneur nous fera entrer avec ceux qui sont pieux"" (Coran 5/82-84).

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley
h
14 juin 2005 14:16
grand prophète, nous lui devons tout notre respect.......interessez vous aux autres....pas qu'à nous......la religion nous oblige à le faire
S
14 juin 2005 17:08
Les origines du christianisme
et la recherche du Jésus-Christ historique

Introduction

Dans le monde au cours des siècles passés, on a beaucoup écrit au sujet de la religion, de sa signification, de sa pertinence et de sa contribution à l'humanité. En Europe occidentale en particulier, de nombreux volumes ont été composés qui spéculent sur la nature et l’historicité du personnage principal des religions occidentales, Jésus-Christ. Beaucoup de gens ont essayé de creuser dans les rares indices restants relatifs à l'identité de Jésus et de proposer un croquis biographique qui soit soutient la foi, ou alors révèle le côté plus humain de cet homme-dieu qui nous est si proche. Évidemment, vu le temps et l'énergie dépensés à leur sujet, le christianisme et son fondateur légendaire sont très importants pour l'esprit et la culture occidentaux.

La Polémique

En dépit de toute cette littérature produite sans interruption et de l'importance du sujet, il y a chez le public un sérieux manque d'éducation formelle et étendue concernant la religion et la mythologie, et la plupart des individus sont terriblement mal informés à ce sujet. En ce qui concerne le christianisme, par exemple, on enseigne à la majorité des personnes, dans la plupart des écoles et églises que Jésus-Christ était une figure historique et réelle, et que la seule polémique le concernant est que certains le perçoivent en tant que fils de Dieu et Messie, alors que d'autres non. Cependant, bien que ce soit le débat le plus évident dans ce domaine aujourd'hui, il n'est pas le plus important. Aussi choquant que cela puisse paraître à l’homme de la rue, la polémique la plus profonde et durable à ce sujet est de savoir si un individu appelé Jésus-Christ a réellement existé.

Bien que cette controverse puisse ne pas être évidente au vu des publications habituellement disponibles dans les librairies populaires 1 , quand on examine cette question de manière plus approfondie, on trouve un énorme volume de littérature qui démontre à maintes reprises, logiquement et intelligemment, que Jésus-Christ est un personnage mythologique au même titre que les hommes-dieux grecs, romains, égyptiens, sumériens, phéniciens ou indiens, qui sont tous actuellement perçus comme des mythes plutôt que comme des personnages historiques2. En fouillant plus avant dans cette grande quantité de documents, on peut découvrir les preuves que le personnage de Jésus est basé sur des mythes et des héros beaucoup plus anciens du monde antique. On s’aperçoit alors que cette histoire n'est pas une représentation historique d'un charpentier rebelle juif qui s'incarna physiquement dans le Levant il y a 2.000 ans. Autrement dit, on a démontré continuellement pendant des siècles que le personnage de Jésus-Christ, a été inventé et ne dépeint pas une vraie personne qui soit aurait été le fils de Dieu, ou qui aurait ensuite été transformée en un surhomme par ses disciples enthousiastes3.

Historique et position de la discussion

Cette polémique a existé dès le début, et les écrits des "Pères de l’église" eux-mêmes indiquent qu'ils ont constamment été forcés par l'intelligentsia "païenne" à défendre ce que les non-chrétiens considéraient comme une fable absurde et fabriquée sans aucune preuve d’existence historique. Comme le signale le rév. Taylor : De façon ininterrompue depuis les temps apostoliques, mais jamais de façon si forte et emphatique que lors des tout débuts, l’existence du Christ en temps que personne fut vigoureseument niée. L’empereur Julien, qui succéda au "bon chrétien" Contantin, un fanatique meurtrier, réautorisa les cultes paiens, et affirma : Si quelqu’un veut savoir la vérité en ce qui vous concerne, Chrétiens, il saura que votre impiété est partiellement constituée de l’audace juive, et aussi de l’indifférence et du sens de la confusion des Gentils, et que vous avez mélangé non pas leurs meilleures, mais leurs pires caractéristiques. Selon ces dissidents, le nouveau testament aurait pu correctement s'appeler les "fictions d'Évangile."4

Il y a un siècle, le mythologue Albert Churchward a dit : "On peut montrer que les évangiles canoniques sont une collection d'énonciations du Mythos et de l'Eschatologie égyptiens."5

Dans La contrefaçon dans le christianisme, Joseph Wheless dit : "Les évangiles sont tous des contrefaçons sacerdotales rédigées plus d’un siècle après leurs prétendues dates." 6 Ceux qui ont inventé certains des évangiles et des épîtres "alternatifs" qui furent écrits approximativement pendant les deux premiers siècles C.E.7 ont même admis qu'ils avaient forgé les documents. La contrefaçon pendant les premiers siècles de l'existence de l'église était manifestement effrénée, si commune en fait qu'une nouvelle expression a été inventée pour la décrire: "fraude pieuse."8 Une telle tromperie est fréquemment admise dans L'Encyclopédie Catholique9. Certains des "grands" pères de l’église, tel Eusebius, ont été reconnus par leurs propres pairs comme étant d’incroyables menteurs qui ont régulièrement écrit leurs propres fictions sur ce que "le seigneur" avait dit et fait pendant "son" séjour allégué sur la Terre 10.

La Preuve

L'affirmation que Jésus-Christ est un mythe peut être démontrée non seulement par les travaux des dissidents et des "païens" qui ont su la vérité - et qui ont été perfidemment réfutés ou assassinés dans leur combat contre les prêtres chrétiens et les "pères de l’église," qui dupaient les masses avec leurs fictions - mais également par les énoncés des chrétiens eux-mêmes, qui révèlent sans interruption qu'ils ont su que le Christ était un mythe fondé sur des dieux plus anciens situés dans tout le monde antique connu. De fait, le pape Léon X, qui connaissait la vérité en raison de son rang élevé, fit cette déclaration curieuse, "Quel bénéfice cette fable du Christ ne nous a-t-elle pas apporté !"11 (emphase ajoutée.) Comme le dit Wheless : "les preuves à l’appui de ma thèse sont incroyablement faciles à trouver."

Les Gnostiques

De leur propre aveu, les premiers chrétiens étaient incessamment critiqués par d'autres érudits de grande réputation qui furent diffamés en tant que "païens" par leurs adversaires chrétiens. Ce groupe a inclu beaucoup de Gnostiques, qui se sont énergiquement opposés à l’affirmation d’une manifestation physique de leur dieu. On peut montrer que les chrétiens ont emprunté plusieurs des caractéristiques de leur homme-dieu aux Gnostiques, ce qui signifie "Ceux qui savent," une désignation vague s’appliquant à diverses confréries et écoles ésotériques. Les réfutations des chrétiens contre les gnostiques indiquent que l’homme-dieu chrétien était une insulte aux gnostiques, qui soutenaient que leur dieu ne pouvait prendre forme humaine.

Sources Bibliques

Il est frappant de constater que les documents chrétiens les plus anciens, les Epîtres attribués à "Paul," ne discutent jamais de l’historique de Jésus mais traitent exclusivement d’un être spirituel qui était connu à toutes les sectes gnostiques depuis des centaines et des milliers d'années. On peut montrer que les quelques références "historiques" à une vie réelle de Jésus citées dans l'Epître sont des interpolations et des contrefaçons, comme le sont, si l’on en croit Wheless, les épîtres eux-mêmes, qui n’auraient donc pas été écrits par Paul. Comme Edouard Dujardin le précise habilement, la littérature de Paul "ne se rapporte pas à Pilate, ou aux Romains, ou à Caiphe, ou au Sanhédrin, ou à Hérode, ou à Judas, ou aux femmes saintes, ou à aucune personne dans le récit évangélique de la Passion, et ne leur fait jamais aucune allusion; pour finir, elle ne mentionne absolument aucun des événements de la Passion, directement ou par allusion."12 Dujardin indique encore que d'autres écrits "chrétiens" les plus anciens tels la Révélation ne mentionnent aucun détail ou drame historiques 13. Mangasarien indique que Paul ne cite jamais les prétendus sermonts, prêches, paraboles et prières de Jésus, et qu’il ne fait pas plus mention de sa naissance surnaturelle et de ses prétendus merveilles et miracles, en fait tout ce qui aurait semblé très important pour ses fidèles si de tels exploits et paroles avaient été connu antérieurement à Paul.

Si l’on s’intéresse maintenant aux Evangiles, qui furent écrits vers le milieu du 2° siècle C.E., leurs prétendus auteurs, les apôtres, donnent des récits de Jésus et de sa généalogie qui se contredisent entre elles à plusieurs endroits. Sa naissance et son enfance sont mentionnées chez Marc, et bien que "Matthieu" et "Luc" affirment qu’il est "né d’une vierge," on fait remonter sa lignée de Joseph à la maison de David, de façon à ce qu’il "réponde à la prophétie." Dans les trois Evangiles synoptiques, on indique qu’il a enseigné durant un an avant de mourir, alors que chez "Jean" on parle de trois années. "Matthieu" indique que Jésus a donné le "Sermont de la Montagne" devant "les foules," alors que "Luc" mentionne une conversation privée avec quelques disciples. Les récits de la Passion et de la Résurrection différent totalement les uns des autres, et aucun n’indique à quel âge il est mort. Pour Wheless, "les soit-disant écrits ‘canoniques’ du Nouveau Testament constituent un texte confus et qui se contredit lui-même, l’estimation présente étant d’au moins 150 000 lectures possibles, ce fait étant connu et admis." De plus, sur les douzaines d’évangiles, certains qui à l’origine étaient considérés comme authentiques ou canoniques furent plus tard rejetés comme apocryphes ou faux, et vice-versa. Cela fait beaucoup pour "l’infaillible Parole de Dieu" et l’Eglise "infaillible!" La confusion est partout présente car au cours des siècles, des chrétiens plagiaires ont essayé d’amalgamer et de fusionner pratiquement tous les mythes, contes de fées, légendes, doctrines ou fragments de sagesse qu’ils pouvaient trouver à partir d’innombrables philosophies et religions à mystère qui existaient à l’époque. Ils ont ainsi contrefait, interpolé, mutilé, changé et réécri ces textes pendant des siècles.

Sources non-bibliques

En fait, il n’y a pas de référence non-biblique au personnage historique de Jésus par aucun des historiens connus de l’époque contemporaine et suivant la prétendue venue du messie. Walker indique qu’aucun écrivain de son temps ne l’a mentionné dans un écrit connu. L’éminent historien juif hélléniste et philosophe Philon (20 B.C.E.- 50 C.E.), vivant à l’époque supposée de Jésus, ne le mentionne pas. Les quelques quarante historiens qui se sont succédés dans les deux premiers siècles ne l’ont pas mentionné davantage." Il reste suffisamment d’écrit de [ces] auteurs … pour former une bibliothèque. Et pourtant dans cette masse de littérature juive et paienne, excepté deux passages contrefaits dans les écrits d’un auteur Juif, plus deux passages controversés dans les œuvres d’écrivains romains, on ne trouve aucune mention de Jésus-Christ." Leur silence constitue un témoignage assourdissant envers les historiens .

Dans toute l’œuvre de l’historien Juif Josèphe, formée de nombreux volumes, il y a seulement deux paragraphes qui prétendent se référer à Jésus. Quoique l’on ait beaucoup dit sur ces "références", elles ont été dénoncées par tous les érudits et même par les apologistes chrétiens comme étant des faux, comme l’ont été celles se référant à Jean le Baptiste et Jacques, "frère" de Jésus. L’évêque Warburton qualifia l’interpolation de Josèphe concernant Jésus de "faux avéré, de plus très stupide." Wheless indique que "la première mention de ce passage, avec son texte, se trouve dans l’Histoire de l’Eglise de cet écrivain très malhonnête qu’était Eusèbe, au quatrième siècle... " CE [Catholic Encyclopedia] admet que le passage mentionné ci-dessus "n’était pas connu d’Origène et des premiers écrivains patristiques." Wheless, un juriste, et Taylor, un ministre, s’accordent à dire qu’Eusèbe lui-même fabriqua le passage.

Si l’on considère la lettre à Trojan supposémment écrite par Pline le Jeune, qui est l’une des si rares "références" à Jésus ou à la Chrétienté exhibé par les Chrétiens comme preuve de l’existence de Jésus, on ne peut lui appliquer qu’un seul mot--"Chrétien"--et on a montré qu’il s’agissait d’un faux, comme est suspectée de l’être la lettre entière. En ce qui concerne le passage dans les travaux de l’historien Tacite, qui n’a pas vécu à l’époque supposée de Jésus mais qui est né 20 ans après sa prétendue mort, il est aussi considéré par les érudits compétents comme étant une interpolation et un faux. Les défenseurs des Chrétiens mettent aussi en avant le passage de Suétone se référant à une personne du nom de "Chrestus" ou "Chrestos" comme une référence à leur Sauveur ; quoiqu’il en soit, alors que certains ont spéculé qu’il y avait un Romain qui s’appelait ainsi à cette époque, le nom Chrestus" ou "Chrestos", qui signifie "utile", était fréquemment porté par des esclaves libérés. D’autres affirment que ce passage est aussi une interpolation.

De ces références, Dujardin dit que "même si elles sont authentiques, et dérivent de sources plus anciennes, elles ne nous ramèneraient pas avant la période lors de laquelle la légende évangélique prit forme, et ainsi ne pourraient attester que la légende de Jésus et non son historicité." Dans tous les cas de figure, ces "références" rares et brèves à un homme qui a supposamment bouleversé le monde peuvent difficilement être tenus pour des preuves de son existence, et il est absurde de faire reposer la religion Chrétienne dans son entier sur son authenticité supposée. Comme l’on dit, "les affirmations extraordinaires nécessitent des preuves extraordinaires"; cependant, aucune preuve d’aucune sorte de l’historicité de Jésus n’a jamais existé ou est sur le point de l’être.

Les Personnages

Il est évident qu’il n’y avait pas un personnage unique sur laquelle la religion chrétienne s’est fondée, et que ce "Jésus-Christ" est une compilation de légendes, héros, dieux et hommes-dieux. La place manque ici pour entrer dans le détail au sujet de chaque dieu qui a contribué à la formation du personnage de Jésus; qu'il suffise de dire qu'il y a d'abondance de documents pour prouver que ce sujet n'est pas une question de "foi" ou de "croyance." La vérité est que, à l’époque où ce personnage a censément vécu, il y avait une vaste bibliothèque à Alexandrie et un réseau incroyablement souple de confréries qui s’étendait de l'Europe à la Chine ; ce réseau d’information a eu accès à de nombreux manuscrits qui racontaient le même récit que celui du Nouveau Testament, avec des noms de lieu et d'appartenance ethnique différents. Dans la réalité, le récit de la vie de Jésus constitue un parallèle presque identique avec l'histoire de Krishna, par exemple, y compris dans ses détails, comme signalé entre autres par le mythologue et érudit distingué Gérald Massey il y a plus de cent ans, aussi bien que par le révérend Robert Taylor il y a cent-soixante ans, entre autres 14. Le conte de Krishna que l’on trouve dans les Védas hindous a été daté à au moins 1400 B.C.E.15 On peut dire la même chose du mythe d’Horus, qui est presque identique, dans ses détails, à l’histoire de Jésus, mais qui précède la version chrétienne de milliers d’années.

L’histoire de Jésus a incorporé des éléments de récits d'autres dieux enregistrés dans ce vaste territoire, comme par exemple ceux des sauveurs du monde et "fils de Dieu", dont la plupart précèdent le mythe chrétien, et dont un bon nombre furent crucifiés ou exécutés :

Adad d'Assyrie
Adonis, Apollon, Héraclès ("Hercule"winking smiley, et Zeus en Grèce
Alcides de Thèbes
Attis de Phrygia
Baal de Phénicie
Bali d'Afghanistan
Beddru du Japon
Buddha en Inde
Crite de Chaldée
Deva Tat du Siam
Hésus des druides celtes
Horus, Osiris, et Sérapis d'Egypte, dont l'aspect barbu avec de longs cheveux a été adopté pour le personnage du Christ
Indra au Tibet
Jao au Népal
Krishna en Inde
Mikado des Sintoos
Mithra en Perse
Odin des Scandinaves
Prométhée au Caucase
Quetzalcoatl au Mexique
Salivahana aux Bermudes
Tammuz de Syrie (qui fut, dans un mouvement typique de la fabrication des mythes, plus tard transformé en disciple Thomas16)
Thor en Gaule
Monarque universel des Sibyles
Wittoba des Bilingonèses
Xamolxis de Thrace
Zarathustra/Zoroastre en Perse
Zoar des Bonzes
Les principaux protagonistes

Bouddha

Bien que la plupart des personnes pensent que Bouddha fut une personne qui vécut vers 500 B.C.E., on peut également démontrer que le personnage généralement dépeint comme Bouddha est une compilation des hommes-dieux, des légendes et paroles de divers hommes saints avant et après la période attribuée au Bouddha historique.17

Le personnage de Bouddha a les points suivants en commun avec le Christ:

Bouddha est né de la Vierge Maya, qui était considérée comme la "Reine du Ciel".
Il était de naissance royale.
Il exécutait des miracles et des merveilles, guérissait les malades, nourrit 500 hommes à partir d’un "petit panier de gâteaux", et marcha sur les eaux.
Il a écrasé la tête d'un serpent.
Il a supprimé l’idolâtrie, était un "semeur de mots", et prêchait "l’établissement d’un royaume de justice".
Il enseigna la chasteté, la douceur, la tolérance, la compassion, l’amour et l’égalité de tous.
Il fut transfiguré sur une montagne.
Sakya Buddha fut crucifié pour expier ses fautes, souffrit durant trois jours en enfer, puis fut ressuscité.
Il est monté au Nirvana ou au "ciel."
Il était considéré comme le "bon berger "18 , le "Charpentier", "l’Infini et Eternel".
Il fut appelé "le Sauveur du Monde" et "la lumière du Monde".
Horus d’Egypte

Les histoires de Jésus et d’Horus sont très semblables, Horus ayant de plus contribué à l’attribution du nom de Jésus-Christ. Horus et son père Osiris sont fréquemment interchangeables dans le mythe ("Moi et mon Père sommes un"winking smiley. Les légendes relatives à Horus datent de milliers d'années, et il a avec Jésus les points communs suivants:

Horus est né de la vierge Isis-Meri le 25 décembre dans une grotte/crèche, sa naissance étant annoncée par une étoile à l’est et attendue par trois hommes sages.
Il enseignait à des enfants au Temple et fut baptisé à l’âge de trente ans.
Il a eu 12 disciples.
Il effectua des miracles et éleva un homme, El-Azar-us, d’entre les morts.
Il marcha sur l’eau.
Horus fut transfiguré sur la Montagne.
Il a été enterré dans un tombeau et a été ressuscité.
Il était aussi "la Voie, la Vérité, la Lumière, le Messie, le fils oint de Dieu, le Fils de l’Homme, le Bon Berger, l’Agneau de Dieu, le Mot", etc.
Il était "le Pêcheur" et était associé à l’Agneau, au Lion, au Poisson ("Ichthys"winking smiley
L'épithète personnelle de Horus était "Iusa," "le fils éternel" de "Ptah," le "Père."19.
Horus s'appelait "le KRST," ou "Oint," longtemps avant que les chrétiens en reprennent l'histoire 20.
En fait, dans les catacombes de Rome, on trouve des images d’Horus représenté comme un bébé tenu par Isis, la vierge mère - la "Madonne et l'enfant" initiaux 21 - et le Vatican lui-même est construit sur la papauté de Mithra, qui a de nombreux points communs avec Jésus et qui a existé longtemps avant que le personnage de Jésus ne soit formalisé. La hiérarchie chrétienne est presque identique à la version de Mithra à laquelle elle s’est substitué 22. Pratiquement tous les éléments du rite catholique, de l’obole à l’ostie et de l’eau bénite à l’autel jusqu’à la doxologie sont directement empruntés à d’anciennes religions à mystères paiennes.

Krishna

Les similitudes entre le personnage Chrétien et le messie Indien sont nombreuses. En effet, Massey trouve plus de 100 similarités entre les deux, et Graves, qui inclut les divers évangiles non-canoniques dans son analyse, en liste plus de 300. Il est intéressant de remarquer qu’une ancienne écriture usuelle de Krishna en anglais était "Christna", ce qui fait ressortir son rapport avec "Christ". On peut encore noter que, tout comme le messie Juif, beaucoup de gens pensaient que Krishna avait physiquement existé.

Krishna est né de la Vierge Devaki ("La Divine"winking smiley.
Son père était charpentier.
Sa naissance était attendue par des anges, des hommes sages et des bergers, et il se présenta avec de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Il s'appelle Dieu des bergers.
Il fut persécuté par un tyran qui ordonna le meurtre de milliers d'enfants en bas âge.
Il était de naissance royale.
Il fut baptisé dans le Gange.
Il effectua miracles et merveilles.
Il ressuscitait les morts et guérissait les lépreux, les sourds et les aveugles.
Krishna utilisait des paraboles pour enseigner au peuple la charité et l’amour.
"Il vécut pauvre et il aima les pauvres."
Il fut transfiguré devant ses disciples.
Dans certaines traditions, il mourut sur un arbre ou fut crucifié entre deux voleurs.
Il ressuscita d’entre les morts et monta au ciel.
Krishna est appelé "le Dieu-Berger" et le "Seigneur des Seigneurs", et était considéré comme "le rédempteur, le premier-né, le Libérateur, le Mot Universel".
Il est la seconde personne de la trinité et s’est proclamé lui-même "la résurrection" et "la voie vers le Père".
Il était considéré comme "le Début, le Milieu et la Fin" ("alpha et omega"winking smiley, comme un être omniscient, omniprésent et omnipotent.
Ses disciples lui donnèrent le titre de "Jezeus", ce qui signifie "pure essence".
Krishna doit revenir se battre avec le "Prince du Mal", qui désolera la Terre.
Mithra, le Dieu-Soleil de Perse

L'histoire de Mithra précède la fable chrétienne d’au moins six cent ans. D’après Wheless, le culte de Mithra était, peu avant l’ère chrétienne, le plus populaire et répandu des religions ‘paiennes’ de l’époque. Mithra a les caractéristiques suivantes en commun avec le Christ:

Mithra est né d'une vierge le 25 décembre.
Il était considéré comme un grand professeur et un maître itinérant.
Il était appelé "le Bon Berger."
Il était considéré comme "la Voie, la Vérité et la Lumière."
Il était encore considéré comme "le Rédempteur," "le Sauveur," "le Messie."
Il était identifié à la fois au Lion et à l'Agneau.
Son jour sacré était le dimanche, le "jour du Seigneur", des centaines d'années avant l'émergence du Christ.
Il avait sa fête principale à la date qui allait ensuite devenir Pâques, correspondant à sa résurrection.
Il avait 12 compagnons ou disciples.
Il effectuait des miracles.
Il a été enterré dans un tombeau.
Après trois jours, il s'est relevé.
Sa résurrection était célébrée chaque année.
Sa religion comportait une eucharistie ou "diner du Seigneur".
Prométhée de Grèce

On a affirmé que le Dieu Grec Prométhée venait d’Egypte, mais son drame se situa en fait dans les montagnes du Caucase. Prométhée partage avec le Christ de nombreux points communs.

Prométhée descendit du ciel comme un Dieu pour s’incarner en homme afin de sauver l’humanité.
Il fut crucifié, souffrit et fut ressuscité.
Il fut appelé le Verbe ou le Mot.
La tradition affirme que Prométhée fut crucifié sur un rocher, mais cependant certaines sources indiquent qu’il fut crucifié sur un arbre et que les Chrétiens modelèrent l’histoire et/ou mutilèrent le texte, comme ils le firent avec les œuvres de tant d’auteurs anciens. Quoiqu’il en soit, le Soleil caché par l’obscurité constitue un parallèle avec le récit chrétien de l’obscurité qui tomba quand Jésus fut crucifié. Cet événement remarquable, qui n’est pas enregistré dans l’histoire, n’est explicable qu’à l’intérieur d’un mythe et comme partie d’une pièce récurrente.

La création d'un mythe

Les chrétiens ont effectué une telle censure que cela a mené à l'analphabétisme virtuel du monde antique ; de plus, ils se sont assurés que leur secret serait caché des masses, mais les érudits des autres écoles et sectes n'ont jamais renoncé à leurs arguments contre l’historicisation d’un être mythologique très antique. Nous avons perdu les arguments de ces dissidents érudits parce que les chrétiens ont détruit toutes les traces de leurs travaux. Néanmoins, les chrétiens ont préservé les conflits avec leurs détracteurs par les propres réfutations.

Par exemple, un des premiers pères de l'église, Tertullien (160-220 C.E.) "ex-païen" et évêque de Carthage, admet ironiquement les véritables origines du récit du Christ et de tous les autres hommes-dieux en énonçant une réfutation de ses critiques, "Vous dites que nous adorons le soleil; mais vous aussi." 23 Point notable, initialement croyant et défenseur acharné de la foi, Tertullien renonça ensuite au christianisme 24.

Le "fils" ("Son"winking smiley de Dieu est le "soleil" ("Sun"winking smiley de Dieu

La raison pour laquelle tous ces récits sont si semblables, avec un homme-dieu qui est crucifié et ressuscité, qui fait des miracles et a 12 disciples, est que ces contes sont basés sur les mouvements du soleil dans les cieux, un développement astrothéologique qui peut être retrouvé sur toute la planète parce qu'on peut observer le soleil et les 12 signes de zodiaque tout autour du globe. Autrement dit, Jésus-Christ et tous les autres sur qui son personnage est fondé sont des personnifications du soleil, et l'Évangile est simplement une répétition d'un texte mythologique (le "Mythos", voir plus haut) concernant les mouvements du soleil dans les cieux 25.

Par exemple, la plupart des hommes-dieux crucifiés ont leur anniversaire traditionnel le 25 décembre. C'est parce que les anciens se sont rendu compte que (d'une perspective géocentrique) le soleil effectue une descente annuelle vers le sud jusqu'au 21ème ou 22ème jour de décembre, le solstice d'hiver, qu’il cesse ensuite de se déplacer vers le sud pendant trois jours et puis recommence à se déplacer vers le nord. A ce moment, les anciens disaient que le "soleil de Dieu" "était mort" pour trois jours avant de "ressusciter" le 25 décembre. Les anciens se rendaient compte de façon très claire qu’ils avaient besoin du Soleil chaque jour et qu'ils auraient de gros ennuis si le soleil continuait à se déplacer vers le sud et ne s'arrêtait pas pour inverser sa direction. Ainsi, ces nombreuses cultures célébraient l'anniversaire du "soleil de Dieu" le 25 décembre26. Suivent les caractéristiques du "soleil de Dieu":

Le soleil "meurt" pendant trois jours le 22 décembre, lors du solstice d'hiver, quand il arrête son mouvement vers le sud, avant de renaître le 25 décembre, lorsqu’il reprend son mouvement vers le nord.
Dans certaines cultures, le calendrier commençait initialement dans la constellation de la Vierge, et le soleil était donc " né d'une Vierge."
Le soleil est la "Lumière du Monde."
Le soleil "vient sur des nuages, et chaque oeil le verra".
Le soleil se levant le matin est le "Sauveur de l'humanité".
Le soleil porte une "couronne d’épines" ou halo.
Le soleil "marche sur les eaux. "
Les "disciples" du soleil sont les 12 mois et les 12 signes du zodiaque ou constellations, par lesquels le soleil doit passer.
Le Soleil à 12 heures est dans la maison ou le temple du "Plus Haut" ; par conséquent , "il" commence le "travail de son père" à l’ "âge" de 12 ans.
Le Soleil entre dans chaque signe du Zodiaque à 30° ; en conséquence, le "soleil de Dieu" commence son ministère à l’ "âge" de 30 ans.
Le Soleil est tenu sur une croix ou "crucifié", ce qui représente son passage par les équinoxes, celle de Printemps étant Pâques (Easter), époque à laquelle il est ressuscité.
Contrairement à la croyance populaire, les anciens n'étaient pas ignorants et superstitieux au point de considérer leurs dieux comme de véritables personnes. En fait, cette propagande calomnieuse représente une partie de la conspiration pour faire croire que les anciens étaient effectivement la populace hébétée qui avait grand besoin de la "lumière de Jésus". La vérité est que les anciens n’étaient pas moins avancés dans leurs pratiques spirituelles et morales, et même plus avancés dans de nombreux cas, que les chrétiens avec leur prétendue spiritualité et idéologie qui, avec cette atteinte à l’historicité, ont en fait dégradé l’ancien Mythos. En effet, à la différence des chrétiens "supérieurs", l’élite intellectuelle des anciens se rendait bien compte que leurs dieux étaient de nature astronomique et atmosphérique. Platon, Socrate et Aristote savaient sûrement que Zeus, le père et dieu du ciel qui est arrivé en Grèce originaire d'Inde et/ou d'Egypte, n'était pas une véritable personne, malgré le fait que les Grecs avaient indiqué en Crète à la fois une caverne de naissance et une caverne de la mort de Zeus. De plus, on peut trouver à plusieurs endroits du monde des sites où ce prétendu Dieu est né, mort, a marché, souffert, etc, un procédé commun qui n’est pas monopolisé et n’a pas commencé avec la Chrétienté.

L’étymologie indique l'histoire

Zeus, connu aussi comme "Zeus Pateras," que nous prenons maintenant automatiquement pour un mythe et non pas une figure historique, prend son nom de sa version indienne, "Dyaus Pitar." A son tour Dyaus Pitar est relié au "Ptah" égyptien, et de Pitar et de Ptah vient le mot "pater," ou "père." "Zeus" provient de "Dyaus," qui est devenu "Deos," "Deus" "Dios" et "Dieu." "Zeus Pateras," comme Dyaus Pitar, signifie, "Dieu le père", un concept très ancien qui en aucun cas n’a commencé avec "Jésus" et la chrétienté. Il n’est pas question de considérer Zeus comme un personnage historique. Dyaus Pitar est devenu "Jupiter" dans la mythologie romaine, et de la même façon n'est pas représentatif d'un personnage réel et historique. Dans la mythologie égyptienne, Ptah, le père, est le "dieu-force" invisible, et le soleil était considéré comme le mandataire visible de Ptah qui apporte la vie éternelle sur terre; par conséquent, le "fils de Dieu" est vraiment le "soleil de Dieu." En effet, selon Hotema, le nom même du " Christ " vient du mot "Kris" (comme dans Krishna), qui est un nom pour le soleil27.

En outre, puisque Horus s'est appelé "Iusa/Iao/Iesu" le "KRST" et que Krishna/Christna était appelé "Jezeus" plusieurs siècles avant un quelconque personnage juif portant le même nom, il serait plus sûr de considérer que Jésus-Christ n’est qu’une répétition de Horus et Krishna, entre autres. Selon le révérend Taylor, le titre "Christ" dans son forme hébraïque, signifiant "Oint" ("Masiah"winking smiley a été porté par tous les rois d'Israel, et il était "tellement emprunté par tous les imposteurs, prestidigitateurs, et personnes prétendant à des communications surnaturelles, que la seule référence à ce mot est considérée comme une indication d’imposture dans l’évangile elle-même." 28 Hotema établit que le nom de "Jésus-Christ" n'a été officiellement adopté sous cette forme que lors du premier Conseil de Nicée, en 325 C.E. 29

En réalité, même les noms de lieu et les appellations de beaucoup d'autres personnages du nouveau testament peuvent être considérés comme des traductions hébraïques des textes Egyptiens.

Par exemple, dans le fable de "Lazare," la momie élevée des morts par Jésus, les copistes chrétiens n'ont pas beaucoup changé son nom, puisque "El-Azar-us" étant la momie égyptienne élevée des morts par Horus probablement au moins 1.000 ans avant la version Juive30. Ce récit est une allégorie pour le passage du soleil par la "constellation de la momie," lui apportant la lumière et la vie31. Ce n'est pas une histoire vraie.

L'ennemi principal de Horus - initialement l'autre visage d’Horus ou son aspect "sombre" - était "Set" ou "Sata," d'où vient "Satan." 32 Horus lutte avec Set de la façon exacte dont Jésus lutta avec Satan, 40 jours dans le désert, entre autres similitudes33. C'est parce que ce mythe représente le triomphe de la lumière sur l'obscurité, ou le retour du soleil pour soulager la terreur de la nuit.

"Jérusalem" signifie simplement la "ville de la paix," et il y a des raisons de suspecter que la ville réelle en Israel ait été nommée d’après la ville sainte de la paix des textes sacrés égyptiens qui existaient déjà avant que la ville ait été fondée. De même, "Béthany," célèbre site de la multiplication des pains, et qui signifie la "Maison de Dieu," est une allégorie pour la "multiplication du nombre à partir de l’Unité." 34 N'importe quelle ville portant ce nom était probablement nommée à partir de l’endroit allégorique des textes qui existait avant la formation de la ville. Le prédécesseur et sa contrepartie égyptienne est "Bethanu." 35

Le Livre de la Révélation est égyptien et zoroastrien

On peut trouver certains noms de lieu allégoriques tels "Jérusalem" et "Israel" dans le Livre de la Révélation. Massey a établi que cette Révélation, loin d’avoir été écrite par un apôtre du nom de Jean pendant le 1er siècle C.E., était à cette date un texte très antique qui date des débuts de cette ère de l’histoire, c.-à-d. possiblement écrit depuis une période aussi considérable que 4.000 ans36. Massey affirme que la révélation est liée à la légende mithraïque de Zoroastre/Zarathustra. De ce livre mystérieux, qui a stupéfié l’humanité pendant des siècles, Hotema dit : "Il est exprimé en termes de phénomène créatif ; son héros n’est pas Jésus mais le Soleil de l’Univers, son héroine est la Lune ; et tous ses autres protagonistes sont les planètes, les étoiles et les constellations ; le décor de la pièce comprend le Ciel, la Terre, les Rivières et la Mer. " La forme commune de ce texte a été attribuée par Churchward au scribe d’Horus, Aan, dont le nom nous a été transmis comme "Jean ."37 (Horus a été également baptisé par "Anup le Baptiseur," qui est devenu "Jean le Baptiste." 38)

Le mot Israel lui-même, loin d'être une appellation juive, vient probablement de la combinaison de trois dieux régnants différents: Isis, la Déesse Mère de la Terre révérée dans tout le monde antique; Ra, le dieu-soleil égyptien; et El, le dieu Sémite que nous connaissons sous le nom de Saturne. 39 "El/Saturn" était un des noms les plus anciens pour le dieu des anciens Hébreux (d'où Emmanu-El, Micha-El, Gabri-El, Samu-El, etc.), et son culte se reflète dans le fait que les juifs considèrent toujours samedi ("Saturday"winking smiley comme le "jour de Dieu." 40

En effet, le fait que les chrétiens adorent le dimanche ("Sunday"winking smiley trahit les origines véritables de leur dieu et homme-dieu. Leur "sauveur" est en fait le soleil, qui est la "Lumière du monde que chaque oeil peut voir." Le soleil a été constamment considéré à travers l'histoire comme le sauveur de l'humanité pour d’évidentes raisons. Sans soleil, la planète ne durerait qu’un jour tout au plus. Le Soleil était tellement important pour les anciens qu’ils ont composé un "Livre du Soleil", ou "Helio Biblia", qui est devenu la "Sainte Bible" ("Holy Bible"winking smiley.

Les "patriarches" et "Saints" sont les Dieux d'autres cultures

Quand on étudie la fabrication des mythes, on peut aisément discerner et tracer un schéma qui s’est répété à travers l'histoire. Toutes les fois qu'une culture d’invasion prend le pas sur ses prédécesseurs, elle diffame les dieux précédents ou les transforme en dieux secondaires, "patriarches", ou, dans le cas de la chrétienté, "saints ." Ceci s’est produit à plusieurs reprises dans l'histoire. Un exemple de ce procédé est l’adoption du nom du dieu Hindou Brahma comme celui du patriarche Hébreu Abraham41. Une autre école de pensée propose que le nom du patriarche Joshua ait été basé sur Horus en tant que "Iusa," puisque le culte de Horus avait migré à cette période vers le Levant. Dans cette théorie, le culte de Joshua, situé exactement dans la zone où le drame du Christ a prétendument eu lieu, fut passé dans l'histoire chrétienne, avec Joshua devenant Jésus .42 Comme le dit Robertson, "le livre de Josuah nous conduit à penser qu’il avait plusieurs attributs du dieu-Soleil et que, comme Samson et Moise, il était une ancienne déité réduite à un statut de simple mortel."

En effet, la légende de Moïse, loin d'être celle d’un personnage Hébreu historique, peut être retrouvée dans l’Extrême et le Moyen-Orient antique, le personnage ayant différents noms et appartenances ethniques, selon l’endroit: "Manou" est le législateur Indien ; "Nemo le législateur," qui a descendu les tablettes de la Montagne de Dieu, vient de Babylone; on trouve "Mises" en Syrie et en Egypte, où "Manes le législateur occupe aussi la scène ; Minos est le réformateur Crétois et les Dix Commandements ("Décalogue"winking smiley sont une simple répétition du code Babylonien d’Hammurabi et des Védas Hindous, entre autres. 43 Comme Moïse, Krishna a été placé par sa mère dans un bateau de roseau, et abandonné au fleuve avant d’être découvert par une autre femme. 44 Il y a un siècle, Massey a souligné, et Graham a récemment réitéré, que l'exode lui-même n'est pas un événement historique. Que la réalité de l'exode soit remise en question est renforcé par le manque d‘un quelconque enregistrement archéologique, comme le signale La revue biblique d'archéologie ("BAR"winking smiley, de Septembre/Octobre 1994. 45

Comme la majorité des personnages bibliques principaux, Noé est également un mythe 46, il y a bien longtemps emprunté aux Egyptiens, aux Sumériens et à d'autres, comme n'importe quel érudit expérimenté pourrait le démontrer, et cependant nous trouvons toutes sortes de livres – dont certains transmettant même la "vérité finale" fournie par un être mystique, omniprésent, omniscient et éternel, comme Jésus lui-même – jasant sur un véritable Noé historique, ses aventures extraordinaires, et la "Grande Inondation !" 47

De plus, l’ "Esther" du Livre d'Esther dans le Vieux Testament est une réminescence de la déesse Ishtar, Astarte, Astoreth ou Isis, dont vient "Pâques" ("Easter"winking smiley 48 et au sujet de laquelle peu est dit dans le "Mot infaillible de Dieu" sur son règne si étendu dans l’espace et le temps. 49 Le motif de la Vierge Mère/Déesse/Reine des Cieux se retrouve sur tout le globe, bien avant l’ère Chrétienne, Isis étant par exemple aussi appelée "Mata-Meri" ("Mère Marie"winking smiley. Comme le dit Walker, "Mari" était le "nom de base pour la Déesse connue des Chaldéens comme Marratu, des Juifs comme Marah, des Perses comme Mariham, des Chrétiens comme Marie. Les sémites adoraient une combinaison androgyne de la Déesse et du Dieu, appelé Mari-El (Marie-Dieu), qui correspondait à l’Egyptien Meri-Ra, qui combinait le principe féminin de l’eau au principe masculin du Soleil. "

Même le nom hébraïque de Dieu, "Yahweh," a été pris du mot égyptien, "IAO." 50

Dans l’une des tromperies Chrétiennes les plus connues, et afin de convertir les fidèles du "Seigneur Bouddha", l’Eglise le canonisa comme St Josaphat", ce qui représentait l’interprétation chrétienne du titre bouddhique "Bodhisat".

Les "Disciples" sont les maisons du zodiaque

De plus, ce n'est pas une coincidence s'il y a 12 patriarches et 12 disciples, 12 étant le nombre de maisons astrologiques, ou mois. En effet, comme les 12 tâches herculéennes et les 12 "aides" d’Horus, les 12 disciples de Jésus sont symboliques des maisons du zodiaque et ne correspondent à aucune personne qui a joué un rôle vers 30 C.E. On peut montrer que les disciples sont d’anciennes déités/héros folkorique/constellations. Pierre est facilement identifié à un personnage mythologique 51, et on a dit que Judas représente le Scorpion, "le médisant," la période de l'année où les rayons du soleil s'affaiblissent et où le soleil semble mourant. 52 Jacques, le "frère de Jésus" et "frère du Seigneur", est équivalent à Amset, le frère d’Osiris et frère du Seigneur. Massey dit que "Taht-Matiu était le scribe des dieux, et dans l’art Chrétien Matthieu est dépeint comme le scribe des dieux, avec un ange assis à côté de lui, pour lui dicter l’Evangile." Certains conjecturent que l'apôtre Paul est lui-aussi inventé. 53

Jésus était-il un maître d'Essène?

Pour ce qui est de Jésus assimilé à un Essénien selon les Rouleaux "secrets" de la Mer Morte, on avait spéculé sur ce fait depuis des siècles, donc avant la découverte des rouleaux, mais Massey a habilement argué du fait que plusieurs des enseignements présumés de Jésus étaient en contradiction avec ou étaient inexistants dans la philosophie des Esséniens. Les Esséniens ne croyaient pas à la résurrection corporelle, ni à un messie fait chair. Ils n’acceptaient pas l’historicité de Jésus. Ils n'étaient pas des sectateurs de la Bible des Hébreux, ou de ses prophètes, ou du concept de la chute originelle qui doit produire un sauveur. Massey remarque plus loin que les Esséniens étaient des antialcooliques et mangeaient pour vivre plutôt que l’inverse. Comparé à eux, Jésus, l'Essénien assumé, semble être un glouton et un alcoolique. En outre, tandis que selon Josèphe les Esséniens détestaient prêter des serments, Jésus adorait faire prêter serment à ses disciples. Comme beaucoup de doctrines Esséniennes sont inclues dans le Nouveau Testament, la liste des disparités entre les Esséniens des Rouleaux de la Mer Morte et leur prétendu grand maître Jésus se poursuit. 54

Qumran n'est pas une Communauté d’Esséniens

À cet égard, il convient de noter qu'il y a une autre discussion pour savoir si Qumran, le site traditionnellement associé aux Rouleaux de la Mer Morte, était une communauté d'Esséniens. Dans BAR, précédemment citée, on signale que les trouvailles archéologiques indiquent que Qumran n'était pas une communauté d'Esséniens mais était probablement une halte pour des voyageurs et des négociants traversant la Mer Morte. Dans BAR, on a également présumé que le ton fervent et le style guerrier de certains des rouleaux déterrés près de Qumran dénient une origine Essénienne et indiquent plutôt une attribution possible aux fanatiques Zélotes Juifs. Dans Qui a écrit les Rouleaux de la Mer Morte, Norman Golb plaide avec succès que ces documents n'ont pas été écrits par des scribes d'Essène, mais étaient une collection de livres d'une variété de bibliothèques qui ont été cachés dans des cavernes à l'est d'Israel par des Juifs qui voulaient échapper aux armées de Rome pendant la première révolte 70 A.D. Golb a aussi présumé que Qumran était une forteresse et non un monastère. De toute façon, il est impossible d'identifier l’ "enseignant de justice" trouvé dans les rouleaux à Jésus-Christ.

Le nouveau testament fut-il composé par les Thérapeutes?

En 1829, le Rév. Taylor a habilement plaidé que l'histoire entière de l’Évangile existait déjà longtemps avant le début de l'ère chrétienne et fut probablement composé par les moines égyptiens d’Alexandrie appelés les "Thérapeutes" en Grec et les "Esséniens" en Egyptien, les deux mots signifiant "soigneurs". 55Cette théorie découle en partie de l’affirmation de l’un des premiers pères de l’église, Eusèbe qui, dans ce qui semble un de ses rares moments d’honnêteté, "admit…que les épîtres et évangiles Chrétiennes canoniques étaient les anciens écrits des Esséniens et des Thérapeutes reproduits au nom de Jésus." Taylor affirme lui-aussi que "les Thérapeutes Egyptiens, voyageurs, ramenèrent toute l’histoire d’Inde jusqu’à leurs monastères en Egypte où, quelques temps après les débuts de la monarchie Romaine, il fut transformé en Christianisme." En outre, Wheless démontre qu'on peut trouver une grande partie du récit de "Jésus-Christ" dans le livre d'Enoch, qui prédate l'arrivée supposée du maître juif de centaines d'années. 56 D’après Massey, ce sont les Gnostiques ‘paiens’ – ce qui incluait des membres des Esséniens/Thérapeutes et des confréries Nazaréennes, entre autres – qui amenèrent en fait à Rome les textes ésotériques (gnostiques) contenant le Mythos, sur lesquels les nombreux évangiles, incluant les quatre canoniques, se basèrent. Wheless dit que "les Evangiles et autres brochures du Nouveau Testament, écrites en Grec et citant 300 fois les Septuagint Grecs et plusieurs auteurs paiens Grecs, comme Arathus et Cléanthe, furent écrits non pas par des paysans Juifs illettrés mais par des Pères et des prêtres ex-paiens de langue Grecque loin de la Terre Sainte des Juifs." Mead affirma : " Nous pouvons en conclure que les originaux de nos quatre Evangiles furent probablement écrits en Egypte, sous le règne d’Hadrien."

Conclusion

Comme le dit Walker, "Les efforts des érudits pour éliminer le paganisme des Evangiles, afin de retrouver le personnage historique de Jésus, se sont avérés aussi désespérés que de rechercher le noyau d’un oignon." L'histoire "Évangélique" de Jésus n'est pas une représentation effective d'un "maître" historique qui a marché sur la terre il y a 2.000 ans. C'est un mythe établi à partir d'autres mythes et hommes-dieux, qui étaient à leur tour des personnifications du mythe omniprésent du dieu-soleil.

Le Christ des Evangiles n’est en aucun cas un personnage historique ou un modèle suprême de l’humanité, qui souffrit, essaya et échoua à sauver le monde par sa mort. Il est impossible d’établir l’existence d’un personnage historique même en tant qu’imposteur. Car dans ce cas les deux témoins que sont la mythologie astronomique et le gnosticisme s’avèrent être un alibi. Le Christ est une figure populaire qui n’a jamais existé, une figure d’origine paienne ; une figure qui fut le Bélier et ensuite le Poisson ; une figure qui était sous forme humaine le portrait et l’image d’une douzaine de dieux différents.

Gerald Massey

© 2003 Acharya S

Renvois de bas de page pour Les origines

(1) Dans les années 80, cette polémique a éclaté de nouveau quand G.A. Wells a publié Jésus A-t-il existé? et plus tard la preuve historique de Jésus, où les deux cherchaient à montrer que Jésus est un personnage non historique. Une tentative pour contrer Wells a été faite par Ian Wilson avec Jésus: La preuve, un livre entier écrit pour établir que Jésus a existé. (Il y a un chapitre intitulé, "Jésus A-t-il même existé ?," ce qui en soi place immédiatement un doute possible jusqu'ici inconnu dans l'esprit du lecteur.) Il convient de noter qu'aucun livre de la sorte ne serait nécessaire si l'existence de Jésus-Christ comme personnage historique était un fait prouvé et accepté par tous.

(2) En ce qui concerne le travail d'Erich von Daniken, Zecharia Sitchin et d'autres, il faut bien comprendre que peu d’histoires d’hommes-dieux peuvent être prises littéralement comme indications de "maîtres" surhumains réels ou de présences et influences extraterrestres. La plupart de ces personnages sont, pour les mythologues instruits, clairement mythiques.

(3) "Evémérisme," d’après Evémère, un philosophe grec qui, au 4ème siècle. B.C.E., a développé l'idée que, au lieu d'être des créatures mythologiques, comme le pensaient les intellectuels dominants, les dieux anciens étaient en fait les personnages historiques, rois, empereurs et héros dont les exploits furent alors déifiés. (Voir Dujardin, ci-dessous.)

(4) Avec toute ma reconnaissance pour Randel Helms, auteur de fictions d’Évangile.

(5) L'origine et l'évolution de la religion par Albert Churchward, p. 394, fourni par la Health Research.

(6) Contrefaçon dans le christianisme par Joseph Wheless, p. xviii. (Health Research.)

(7) "C.E." signifie "l'ère commune" et est équivalent à "A.D.," tandis que "B.C.E." signifie "avant l'ère commune" et est équivalent à "B.C."

(8) Wheless, op. cit.

(9) Ibid.

(10) Ibid.

(11) L'encyclopédie des femmes des mythes et des secrets, par Barbara Walker, p. 471. Tour. Le Rév. Taylor, dans le Diegesis, donne une version légèrement différente de l’aveu de Léon X: "Il est bien connu combien profitable nous a été cette fable du Christ. " (renvoi de bas de page, p. 35.) (Health Research)

(12) Histoire antique du Dieu Jésus par Edouard Dujardin, p. 33. (Health Research.)

(13) Ibid., p. 36.

(14) Christianisme gnostique et historique par Massey (voir ci-dessous). Voyez aussi le Diegesis par le Rév. Robert Taylor (Health Research), les 16 sauveurs crucifiés du monde par Kersey Graves, Pagan Christs par J.M. Robertson, tous les travaux de Hilton Hotema (Health Research), fois païennes et chrétiennes par Edward Carpenter (Health Research), et tromperies et mythes de la bible par Lloyd Graham.

(15) Graves, p. 15.

(16) Walker, op. cit.

(17) Pagan Christs par J.M. Robertson.

(18) Isis dévoilée par Helène Blavatsky, vol. II, pp. 209, 537-538.

(19) Churchward, op. cit., p. 365. Voyez aussi le livre que votre église ne veut pas que vous lisiez, pp 15-16.

(20) Churchward, ibid., p. 397. Voyez également le livre égyptien des morts par Massey, pp. 13 et 64.

(21) Churchward, Ibid., p. 366.

(22) Robertson, op. cit.

(23) Wheless, op. cit., p. 147.

(24) Ibid., p. 144.

(25) Jordan Maxwell, le livre que votre église ne veut pas que vous lisiez, les fois païennes et chrétiennes, par Carpenter, le Diegesis par Taylor. Voir également Massey, Churchward, Hotema, Graves, et autres.

(26) Ibid.

(27) Le livre égyptien des morts par Massey, pp 1-2.

(28) Le Diegesis, p. 7.

(29) Introduction au livre égyptien des morts par Massey, p. 9.

(30) Tromperies et mythes de la bible, par Lloyd Graham, p. 338.

(31) Massey, christianisme gnostique et historique, Sure Fire Press.

(32) Voir Walker, Massey, Churchward.

(33) Ibid., p. 398.

(34) Voir Massey, Churchward et Graham.

(35) Ibid.

(36) Jésus historique et le Christ mythique, pp 3-6. (Recherche De Santé.(Health Research))

(37) Churchward, op. cit., p. 399.

(38) Ibid., p. 397.

(39) Walker, op. cit.

(40) Voyez la série télévisée appelé " la vérité nue" de L'IRES, disponible à l’adresse 7536, Newport Beach, CA 92658-7536 ou par Lightworks.

(41) Walker, op. cit., p. 5.

(42) Dujardin, op. cit.

(43) Maxwell, Graham, Taylor.

(44) Le Mahabharata.

(45) L'article dans BAR cherche à montrer que l'exode est historique.

(46) Voir Walker, op. cit., et Jordan Maxwell.

(47) Il y a eu des inondations et histoires d’inondations dans beaucoup de régions différentes du monde, incluant le (mais non limitées à) Moyen-Orient. La prétendue inondation de Noé peut se rapporter aux inondations annuelles du Nil - un événement qui a été incorporé dans la mythologie égyptienne. En outre, le récit de Noé constitue un parallèle à bien des égards avec le mythe grec de Deucalion, qui a construit une arche et après l'inondation a débarqué sur la montagne Parnassos.

(48) Walker et autres, et l'encyclopédie des religions.

(49) En effet, bien qu’affirmant contenir l'histoire de l'univers, le "mot omniscient de Dieu" mentionne à peine les nombreux milliers d'années durant lesquels, sur cette planète, la déesse a été identifiée et adorée et ceci seulement afin de la déprécier et de convertir ses disciples. Dans Lois 19:27, l'auteur admet l'existence et la popularité de la grande déesse Artémis..."elle que toute l'Asie et le monde adorent." En outre, en dépit de tous les efforts pour effacer de l'histoire la mémoire de la déesse dans le vieux testament, la vérité de son existence s’est glissée sous le crayon du rédacteur des 1 Rois 11:5, où Solomon "est allé en suivant Ashtoreth la déesse des Simoniens." Indépendamment de la présence de ces quelques passages et d'aucun autre au sujet de la déesse, les compilateurs de la bible n’ont certainement pas souhaité reconnaître combien puissante et répandue était la croyance et la révérence envers le principe féminin divin.

(50) Taylor, pp. 21-22.

(51) Walker, op. cit., p. 787.

(52) "la vérité nue" par IRES.

(53) Tromperies et mythes de la bible par Graham; Apollonius le Nazaréen par Raymond Bernard, PhD (Health Research).

(54) Massey, christianisme gnostique et historique.

(55) Taylor.

(56) Wheless, op. cit., pp. 85-87.

Sources:

Histoire antique du Dieu Jésus par Edouard Dujardin
Tromperies et mythes de la bible par Lloyd Graham
Jésus A-t-il existé? par G.A. Wells
Contrefaçon dans le christianisme par Joseph Wheless
Christianisme gnostique et historique par Gerald Massey
Isis dévoilée par Helène Blavatsky
Les fois païennes et chrétiennes par Edward Carpenter
Pagan Christs par J.M. Roberts
Le livre que votre église ne veut pas que vous lisiez
Les Rouleaux de la Mer Morte et le mythe chrétien par John Allegro
Le Diegesis par le Rév. Robert Taylor
Le livre égyptien des morts par Gerald Massey
Le Jésus historique et le Christ mythique par Gerald Massey
La preuve historique de Jésus par G.A. Wells
L'origine et l'évolution de la religion par Albert Churchward
L'encyclopédie des femmes, des mythes et des secrets par Barbara Walker
Les 16 sauveurs crucifiés du monde par Kersey Graves
© 2003 Acharya S





Modifié 1 fois. Dernière modification le 14/06/05 17:10 par Sergent Balak.
S
14 juin 2005 17:35
Et en ce qui concerne l'Ancien Testament ou Torah:


La Bible dévoilée, les nouvelles révélations de l'archéologie
Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman
Bayard, 432 p., 2002

Le texte biblique a été conçu en deux ou trois générations, autour de la fin du VII° siècle av. J.C., dans le petit royaume israélite de Juda, autour de la cour de Jérusalem, avec des intentions théologiques et politiques, dans un climat de peurs et d’espoirs face au puissant voisin égyptien. Sur le plan religieux, ces écrits tendent à fixer l’orthodoxie dans le monothéisme judaïque, en centralisant le culte d’un Dieu unique dans un lieu unique, le Temple de Jérusalem, sous l’autorité d’un descendant de la dynastie de David, premier souverain de la monarchie unifiée de l’histoire d’Israël. Sur le plan politique, la constitution d’une histoire nationale, l’origine glorieuse d’Abraham (« Ur en Chaldée »), la lutte victorieuse contre l’esclavage en Égypte et la conquête par Josué de Canaan (Syrie-Palestine) justifient pleinement les prétentions du roi Josias, dans cette période dramatique de la fin du VII° siècle : l’indépendance par rapport au pharaon Neko II, mais aussi la souveraineté sur l’ancien royaume rival d’Israël, au Nord.

Archéologues, les auteurs confrontent dans l’ouvrage la Bible aux données issues des fouilles et des documents égyptiens et mésopotamiens. Il en ressort que bien des épisodes de la Bible – parmi les plus connus – comme l’errance des Patriarches (Abraham, Isaac, Jacob), l’esclavage des Hébreux en Égypte, l’Exode sous la conduite de Moïse, l’errance de 40 ans dans le désert du Sinaï, la conquête victorieuse de Canaan par Josué, la monarchie unifiée sous l’autorité du grand David, la splendeur de Jérusalem dotée de son magnifique Temple par Salomon ne correspondent à aucune donnée archéologique ou historique et n’ont tout bonnement pas eu lieu ! Reprenons ces points successivement…

En quête des patriarches… Rappelant que la majorité des pionniers de l’archéologie biblique étaient des prêtres ou des théologiens, les auteurs montrent que tous les efforts pour retrouver les traces de la grande migration vers l’ouest d’Abraham, d’Ur à Harân, en Mésopotamie, puis vers Canaan (sa tombe se trouvant, selon la Genèse, à Hébron, dans les actuels territoires palestiniens) se sont révélés vains. « L’archéologie prouve de façon indubitable qu’aucun mouvement subit et massif de population ne s’est produit à cette époque », mouvement que les tenants d’une migration historique de tribus conduite par Abraham et sa famille situent d’ailleurs à des dates contradictoires, selon les découvertes (entre la moitié et la fin du III° millénaire, entre le début et la moitié du II° millénaire, au début de l’âge du Fer (1150-900 av. J.C.).
Carte tirée de l'Atlas Hachette, Histoire de l'humanité, 1992
D’entrée de jeu, les auteurs affirment que le texte de la Genèse a été compilé, à partir de sources plus anciennes, au VII° siècle av. JC, sans qu’il soit possible d’en extraire un compte rendu historique exact. Par exemple, l’histoire des patriarches est remplie de chameaux transportant des marchandises, alors que l’archéologie révèle que le dromadaire n’est couramment utilisé comme bête de somme qu’à partir de l’an 1000 av. J.C., bien après l’existence supposée des patriarches. Avec Abraham, Isaac, Jacob – le père des 12 tribus d’Israël, la Genèse met en scène une ascendance commune à tout le peuple israélite, en insistant sur Juda. Sur son lit de mort, Jacob confie ainsi le droit d’aînesse à son fils Juda, qui donnera son nom à l’un des deux royaumes israélites du Levant, celui du Sud, où se trouve le tombeau, près d’Hébron, des trois patriarches.

L’Exode a-t-il eu lieu ? Moïse se dressant face au Pharaon, déchaînant contre lui les 10 plaies d’Égypte, la fuite à travers la Mer Rouge, puis les Dix Commandements révélés au premier des Hébreux sur « le mont de Dieu », ces épisodes bibliques sont parmi les plus évocateurs et les plus significatifs de la Bible. Sont-ils pour autant historiques ? Au risque de décevoir leurs lecteurs, les auteurs affirment : « Nous n’avons pas la moindre trace, pas un seul mot, mentionnant la présence d’Israélites en Égypte : pas une seule inscription monumentale sur les murs des temples, pas une seule inscription funéraire, pas un seul papyrus. L’absence d’Israël est totale – que ce soit comme ennemi potentiel de l’Égypte, comme ami, ou comme peuple asservi. » A l’époque supposée de l’Exode, au XIII° siècle av. J.C., l’Égypte de Ramsès II est une puissance considérable, qui contrôle parfaitement les cités-États de Canaan. Des forteresses égyptiennes balisent la frontière, d’autres sont bâties en Canaan. Pour Finkelstein et Silberman, il est inimaginable qu’une foule d’esclaves hébreux aient pu fuir vers le désert et la Mer Rouge sans rencontrer les troupes égyptiennes, sans qu’il en reste trace dans les archives étatiques. Or, la plus ancienne mention des Hébreux est une stèle commémorant, à la fin du XIII° siècle av. J.C., la victoire du pharaon Merneptah sur le peuple d’Israël, mais en Canaan-même. Même absence de vestiges archéologiques dans le Sinaï, où les compagnons de Moïse ont, selon la Bible, erré pendant 40 ans.
Toutefois, pour n’être pas exacte d’un point de vue historique, la Bible, dans sa description de l’Exode, n’est pas pour autant une fiction littéraire : les toponymes (les noms de lieu) en Égypte, dans le Sinaï ou à Canaan, désignent bien des territoires historiques, mais plus proches là encore du VII° siècle av. J.C. que de l’époque présumée de l’Exode. (Ce dernier fait peut-être allusion à l’expulsion d’Égypte, bien réelle celle-là, des Hyksos, qui étaient eux-mêmes des Cananéens). Dès lors, ce récit d’un affrontement victorieux entre Pharaon et Moïse a pu devenir une saga nationale, une toile de fond mythique et encourageante alors qu’au VII° siècle av. J.C., la renaissance de l’Égypte menace les ambitions du roi de Juda, Josias.

L’origine des Israélites…Selon le texte biblique, Moïse confie la conquête de la Terre promise, Canaan, à son lieutenant Josué. Aidé par Dieu, Josué multiplie les victoires, comme à Jéricho, les murailles s’effondrant sous les trompettes de guerre. Là encore, la réalité archéologique contredit le Livre de Josué. Par exemple, les cités de Canaan n’étaient pas fortifiées ; aucune muraille ne pouvait donc s’écrouler… Surtout, l’idée même d’une invasion de Canaan par les Hébreux venus d’Égypte est contestée par nos auteurs. Pour eux, les Hébreux sont en fait des peuplades indigènes de Canaan, qui ont développé progressivement une identité ethnique israélite. Loin d’être de lointains immigrés, loin d’avoir violemment conquis le pays, les Hébreux sont donc surtout des pasteurs, des éleveurs de Canaan, dont le mode de vie s’est modifié au point de les distinguer des autres peuples autochtones, par exemple par leurs habitudes alimentaires (l’interdiction de consommer du porc). Aux alentours de 1200 av. J.C., lors d’une crise très grave de la société cananéenne du littoral, ils ont colonisé les hautes terres de Judée et les montagnes de Samarie, habitant des villages non fortifiés très rustiques.

Un royaume hébreu sous l’autorité de David et Salomon… A l’époque présumée du premier grand souverain hébreu, David, vers l’an 1000 av. J.C., cette société israélite est encore peu développée, très peu peuplée, et n’a certainement pas la dimension d’une cité-État alphabétisée, capable d’encadrer de grands travaux sous le contrôle d’une bureaucratie de fonctionnaires. « Les fouilles entreprises à Jérusalem n’ont apporté aucune preuve de la grandeur de la cité à l’époque de David et de Salomon », écrivent nos auteurs, qui enfoncent le clou à propos du fameux Temple bâti par Salomon : « Les fouilles entreprises à Jérusalem, autour et sur la colline du Temple, au cours du XIX° siècle et au débit du XX° siècle, n’ont pas permis d’identifier ne serait-ce qu’une trace du Temple de Salomon et de son Palais ». Dans une Jérusalem qui ressemble plus à un village de montagne qu’à une capitale prestigieuse, David et Salomon ont certes existé, mais leur mémoire a surtout servi à construire le mythe d’un seul peuple puissant, d'une monarchie israélite unifiée sous la légitime dynastie davidienne. La réalité, telle qu’elle est rapportée par nos auteurs, est toute différente…

Deux royaumes israélites pendant toute l’histoire juive… En se fondant là encore sur leurs investigations archéologiques, Finkelstein et Silberman introduisent – contre le mythe d’une monarchie unifiée originelle - l’idée neuve de l’existence originelle et durable de deux entités israélites, deux sociétés distinctes, au Sud et au Nord des hautes terres, dont les rivalités et le destin historique ont commandé l’écriture de la Bible. Au Sud, le royaume de Juda, plus pauvre, moins peuplé, gouverné depuis Jérusalem par les héritiers de David. D’ailleurs, le Dieu d’Israël, dans les territoires du Sud, est appelé YHWH (que l’on prononce Yahvé). Au Nord, c’est le royaume d’Israël, beaucoup plus prospère, plus peuplé, plus influent, dont la capitale, Samarie, est un grand centre administratif, doté d’un palais et de son propre temple pour honorer El, ou Elohim.

Un nouveau monothéisme…Tout le propos du Livre des Rois est de montrer que seul le royaume du Sud, dans sa légitimité davidienne, a vocation à gouverner l’ensemble des territoires israélites, à partir d’un culte centralisé dans le Temple de Jérusalem. Bien que plus influent, avec de puissantes cités comme Samarie ou Megiddo, le royaume nordiste d’Israël, selon le texte biblique, était voué à la destruction du fait de l’incroyance de ses souverains et de la composition multiethnique de sa population : en 720 av. J.C., les Assyriens détruisent le royaume de Samarie et annexent la contrée. « Le royaume de Juda se retrouva soudain seul, cerné par un monde non israélite. Le royaume ressentit alors le besoin impérieux de posséder un document écrit qui le définît et le motivât. Ce texte, c’est le noyau historique de la Bible, compilé à Jérusalem au cours du VII° siècle av. J.C. »
La destruction du royaume d’Israël est l’occasion de proférer l’exigence, pour tous les Israélites, d’un monothéisme radical – celui du Deutéronome, le cinquième Livre de la Torah (le Pentateuque), qui prescrit l’observance des fêtes nationales (la Pâque, les Tabernacles), l’interdiction des « mariages mixtes », la protection des faibles et des indigents. Jusqu’à cette époque, bien des cultes, celui de divinités domestiques, du soleil, de la lune et des étoiles, de Baal ou d’Asherah (« épouse » de Dieu…) cohabitaient avec celui de YHWH, au sein même du Temple, mais aussi dans des sanctuaires de campagne ! En même temps, l’héritier de David, le roi Josias, est présenté comme un véritable messie, chargé de restaurer la monarchie unifiée et l’autorité davidienne sur tous les Israélites, alors même que les Assyriens se retiraient des provinces du Nord.

Des rois aux prêtres… En 609 av. J.C., le roi Josias est tué par les troupes du pharaon Neko II. Mais ce sont les Babyloniens de Nabuchodonosor qui ravagent le royaume de Juda, incendient Jérusalem et détruisent le Temple en 586 av. J.C. (les fouilles archéologiques ont restitué pointes de flèches et traces d’incendie). Une partie des Israélites, faible selon nos auteurs, l’élite surtout, est déportée à Babylone. Cet exil, relativement court dans le temps puisque les Perses[1] de Cyrus détruisent l’empire babylonien en 534, est essentiel dans la mise en forme finale du Pentateuque. L’éloignement d’Israël réactive le souvenir de l’Exode. Le destin prestigieux d’Abraham choisi par Dieu pour offrir une Terre prospère à sa nation est un message d’espoir, tout comme le souci de bien marquer la séparation entre le peuple juif et ses voisins. Enfin, la reconstruction du Temple (qui inaugure la période dite du Second Temple) permet la conservation de l’identité israélite autour des prêtres, dont l’importance s’est réaffirmée pendant l’exil. En effet, les territoires israélites ne sont plus gouvernés par les descendants de David, la monarchie est hors-jeu : après les Perses viennent les Grecs d’Alexandre, puis ses généraux, puis les Romains (avec un certain Ponce Pilate), les Byzantins, les Arabes… Mais l’épopée biblique est devenue suffisamment cohérente pour permettre la survie identitaire du peuple juif, et son prolongement dans le christianisme
J
JD
14 juin 2005 19:39
bonjour 'Adel et Sergent Balak

vous faites un concours de longueur ? smiling smiley
il n'est vraiment pas possible de lire tout celà grinning smiley

pour 'Adel :

1) j'ai déjà expliqué pourquoi je considère les Livres Saints comme une relique de la sagesse des anciens mais en aucun cas comme la parole de Dieu. Ce n'est pas parce que c'est écrit que c'est vrai.


2) Jesus fils de Marie, fils de Dieu ou bien fils de Joseph, qu'est ce que celà change au fond ?



pour Sergent Balak :

1) il est clair qu'il n'y a aucune preuve matérielle de l'existence de Moîse, Bouddha, Jesus, Mohammed et les autres.

mais la vrai question n'est t elle pas :
comment se fait t il qu'un mythe puisse survivre pendant 2000 ans et plus ?

2) perso je pense qu'ils ont existé mais que leur histoire et fortement teintée de légende. ( comme Charlemagne ou Jeanne d'Arc )


cordialement









 
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