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Les jardins du Méchouar amputés : Une atteinte au patrimoine environnemental...
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26 mai 2007 02:49
C'est effectivement au mépris de la Convention Mondiale du Patrimoine de l'UNESCO ratifiée par le Maroc en 1975, que ceux qui président aux destinées la ville d'Essaouira ont pris - dans un silence assourdissant -l'ahurissante et innommable initiative de raser un pan entier des jardins du Méchouar, (celui situé à proximité de Bab El Menzeh);jardins plus que centenaires et qui constituent l
es seuls espaces verts intra muros de la Médina d'Essaouira, pourtant inscrite par l'UNESCO sur la liste du Patrimoine Culturel Mondial ! (voir photos ci-après) Cet acte, que l'on peut aisément qualifier de crime culturel, a suscité colère et consternation non seulement chez tous les habitants et les amoureux de la ville, mais également chez tous les étrangers qui ont décidé d'y élire domicile.
Quelle mouche a piqué ceux qui ont pris cette décision indigne et indécente, qui va à l'encontre des règles minimales de la gestion urbaine moderne qui préconisent au contraire, la multiplication et le développement des espaces verts pour une meilleure qualité de vie au profit des citoyens.
Comment a-t-on pu en arriver là, dans un ville classée « patrimoine mondial » par l'UNESCO, et qui a le devoir et l'impératif de respecter cette distinction universelle en protégeant les valeurs et biens pour lesquels elle a été inscrite sur cette liste . La ville est également tenue aux termes de la Convention Mondiale du Patrimoine à présenter à l'UNESCO "des rapports sur l'état de conservation de ces biens"
Comment cela a-t-il pu se faire dans une ville qui a été, il y a seulement quelques années, une cité pilote, en Afrique, du programme "Localising Agenda 21" des Nations Unies, dont l'un des objectifs est justement d'aider à une meilleure gouvernance des villes pour une meilleure qualité de vie au profit de ceux qui y vivent.
Comment enfin cela a-t-il pu avoir lieu, dans une ville qui, à la fin des années 90, a donné l'exemple et montré la voie au reste du Maroc, lorsqu'une association locale, le GERPE, a organisé, par voie de souscriptions volontaires, une opération de plantation massive d'Araucarias dans toute la ville (« Un arbre pour ma ville »), y compris dans ces jardins aujourd'hui mutilés...
Comment, en autorisant cet acte insensé, peut-on à la fois faire fi des instruments internationaux ratifiés par notre pays et faire preuve d'une ignorance aussi flagrante de l'histoire de la ville ?
Devant cette situation honteuse et inacceptable, Il est du devoir de tout un chacun de protester et de s'interroger sur le rôle du Conseil municipal dans cette décision ? Où étaient, Madame "le Maire" et ses honorables élus quand celle-ci a été exécutée, dans l'indignation générale ?
De quelle "utilité publique", peut encore se prévaloir l'Association Essaouira-Mogador, dont l'un des objectifs statutaires, est justement d'assurer la "sauvegarde et le développement d'Essaouira" ? Bel exemple de sauvegarde que de raser un poumon vert de la ville pour le remplacer par de sinistres pavés, pour y accueillir des manifestations telles que le "Printemps des Alizés", festival élitiste et à l'audience confidentielle, que les Souiris suivent de très loin, tout occupés qu'ils sont, pour la majorité d'entre eux, à assurer laborieusement leur quotidien...
Autant d'interrogations et de questions donc, que tout le monde se pose à Essaouira, avec tristesse, colère et indignation.Il y a lieu de rappeler ici, pour l'anecdote, qu'une décision similaire avait malheureusement déjà été prise et exécutée au début des années 80 par les autorités provinciales de l'époque, concernant une autre partie de ces mêmes jardins, celle jouxtant l'Hôtel de Police, qui avait été rasée et entièrement goudronnée, pour en faire... un parking de voitures !Pour une médina dont on fait le tour à pied, en une demi heure, et où la circulation automobile à l'époque, était quasi nulle, il fallait le faire...Et ils l'ont fait ! L'imagination était déjà au pouvoir...Fort heureusement, il se trouva un responsable provincial, qui eut non seulement l'intelligence et la disponibilité d'écouter les doléances des citoyens, mais surtout l'humilité et le courage de réparer cet acte insensé, en restaurant les espaces verts meurtris.Puisse ce rappel servir d'exemple à ceux qui ont commis cet acte d'amputation du patrimoine souiri, et les inciter à faire preuve d'autant d'humilité et d'intelligence, pour le réparer le plus vite possible, afin de tourner cette triste page de l'histoire de notre cité, et redonner aux Jardins du Mechouar - site d'une valeur esthétique exceptionnelle - leur lustre d'antan...Puissent également ces lignes, être prises pour ce qu'elles sont réellement : un cri du cœur pour le respect des murs et des valeurs culturelles qui sont à la base de l'âme et de la dimension universelle d'Essaouira ; et un modeste plaidoyer pour que la raison et l'entendement l'emportent sur l'inconscience, l'irresponsabilité et le mépris de la beauté et des richesses de la richesses de la nat
 
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