Iran: Ahmadinejad défie les puissances nucléaires de l'Onu et attaque Bush
TEHERAN (AFP) - Le président iranien ultraconservateur, Mahmoud Ahmadinejad, a défié les puissances nucléaires de l'Onu mercredi, les qualifiant de "puissances de paille" devant lesquelles l'Iran "ne s'inclinera pas" sur son dossier nucléaire.
Le chef iranien pour les négociations sur le dossier nucléaire Ali Larijani, a été plus loin, en avertissant: "ne jouez pas avec la fierté nationale des Iraniens, la situation changera et vos intérêts dans la région seront en danger".
Ces déclarations sont intervenues à la veille d'une réunion cruciale de l'exécutif de l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui devrait informer le Conseil de sécurité des Nations unies de sa décision sur le dossier nucléaire iranien.
"Ceux qui possèdent des stocks d'armes nucléaires se réunissent à plusieurs, prennent des décisions et croient que le peuple iranien va se soumettre à leurs décisions", a dit le président dans un discours retransmis par la télévision.
Mais, a-t-il ajouté depuis la ville de Bouchehr (sud), "je dis aux puissances de paille que le peuple iranien est indépendant depuis 27 ans et, en s'appuyant sur sa détermination, il prend ses décisions selon sa propre volonté".
Accompagnant le président, le ministre iranien de la Défense, Mostapha Mohammad Najar, a averti que "toute action contre les installations nucléaires iraniennes sera suivie d'une riposte immédiate et destructrice des forces armées du pays".
Le programme nucléaire civil iranien est sur la sellette, car les Occidentaux soupçonnent qu'il dissimule un volet militaire pour développer la bombe atomique.
La décision de l'Iran, annoncée le 10 janvier, de reprendre des activités sensibles liées à l'enrichissement d'uranium a provoqué une nouvelle crise: "Nous ne voyons aucune raison rationnelle d'arrêter la recherche nucléaire même pour un jour", a dit le responsable.
L'exécutif de l'AIEA doit se réunir jeudi et vendredi, et ses principaux membres sont convenus de rapporter au Conseil ses décisions sur le dossier iranien.
Or, comme l'a rappelé M. Larijani, "si le cas de l'Iran est renvoyé ou adressé pour information au Conseil de sécurité de l'Onu alors le gouvernement est obligé de suspendre toutes les mesures volontaires, ce qui inclut l'enrichissement industriel, et ce sera fait".
"Plus de 20 centres nucléaires ont été contrôlés en deux ans et cela ne se fera plus car nous limiterons notre coopération au seul cadre du TNP (Traité de non-prolifération)", si le cas de l'Iran est renvoyé devant le Conseil, a dit M. Larijani.
"Evidemment certaines caméras n'auront plus leur place" dans ce cas, a-t-il ajouté.
Selon lui, l'usine industrielle d'enrichissement de Natanz "est prête, il suffit qu'on informe l'AIEA pour commencer notre travail".
L'Iran a adhéré volontairement au protocole additionnel de l'agence onusienne, qui permet un régime de contrôle renforcé de ses installations. Une loi votée par le Parlement prévoit de revenir sur cette adhésion en cas de renvoi du dossier iranien à l'Onu.
Mahmoud Ahmadinejad a aussi attaqué M. Bush, au lendemain de son discours de l'Union, dans lequel le président américain a critiqué "une petite élite cléricale qui isole et opprime son peuple" en Iran.
En retour, le président iranien a fustigé "ceux qui ont les mains dans le sang des peuples jusqu'au coude, qui sont impliqués partout où il y a des guerres et l'oppression, qui déclenchent des guerres en Asie et en Afrique, tuent des gens par millions".
"Dans un avenir proche, nous allons vous juger devant le tribunal des peuples", a dit M. Ahmadinejad à l'adresse de M. Bush.
Le président américain a lancé un vibrant plaidoyer en faveur des réformes démocratiques aux Proche et Moyen-Orient.
Son homologue iranien lui a rétorqué: "Vous qui soutenez les crimes du régime fantoche sioniste, vous qui soutenez la destruction des maisons des Palestiniens (...) vous n'êtes pas qualifiés pour parler des droits de l'Homme et des libertés".
Nucléaire: le Venezuela va apporter son soutien à l'Iran
Le Venezuela va apporter son soutien à l'Iran dans la dispute qui oppose Téhéran à l'Occident sur son dossier nucléaire, a déclaré lundi le ministre vénézuélien de l'Energie Rafael Ramirez.
"Nous allons exprimer le soutien du Venezuela à l'Iran dans la dispute (sur le dossier) nucléaire. Tous les pays sont souverains (...). Nous allons dire cela clairement à l'Iran", a-t-il dit à Vienne.
M. Ramirez a fait cette déclaration alors qu'il s'apprêtait à rencontrer son homologue iranien, Kazem Vaziri-Hamaneh, en préparation d'une réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) prévue mardi dans la capitale autrichienne.
Au cours de cette réunion extraordinaire, l'Iran doit militer en faveur d'une réduction d'un million de barils par jour (mbj) de la production du brut de l'Opep pour faire pression sur les Occidentaux qui, deux jours après la session, doivent se prononcer sur l'éventuel transfert au Conseil de sécurité de l'Onu du dossier nucléaire de Téhéran.
Or, l'Opep ne dispose pas des capacités de production excédentaires pouvant couvrir, le cas échéant, un défaut de livraison iranien, estiment les analystes.
Deuxième producteur de l'Opep avec 4,2 mb/j, l'Iran exporte 2,7 mb/j, principalement en Chine, au Japon et en Europe. Le pays dispose en outre de réserves prouvées estimées à 125,8 milliards de barils, soit environ 10% du total mondial, et 15% des réserves mondiales de gaz naturel.
En arrivant dimanche et lundi dans la capitale autrichienne, tous les autres pays membres du cartel se sont prononcés contre une réduction de leur production, notamment au vu du niveau des cours qui flirtent avec leur record historique d'août 2005 (70,85 dollars US le baril, le 30 août).
M. Ramirez, qui avait d'abord appelé le cartel à se "tenir prêt" à réduire sa production, a par la suite précisé qu'il ne proposerait pas à l'Opep de réduire sa production de brut mardi, mais peut-être en mars.
L'anticipation d'un maintien des quotas de production à 28 mbj (29 mbj en comptant l'Irak, exclus du système) ayant provisoirement et légèrement détendu un marché toujours préoccupé, les cours du brut ont légèrement reculé lundi.
Vers 18H10 (17H10 GMT), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars reculait de 1 cent à 67,75 USD à New York tandis qu'à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord cédait 29 cents, à 66,07 USD sur l'échéance de mars.
Fin septembre, le Venezuela avait été le seul des quatre pays de l'Opep siégeant au conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), à voter contre le transfert du dossier iranien au Conseil de sécurité des Nations unies.
L'Indonésie, l'Algérie et la Libye, trois autres pays du cartel, siègent également au conseil des gouverneurs de l'AIEA, l'organe exécutif de l'agence de sûreté nucléaire des Nations unies. Des clients importants de l'Iran --Chine, Japon, France et Allemagne-- y sont également représentés.
Une réunion cruciale du conseil des gouverneurs doit avoir lieu jeudi et vendredi à Vienne sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. Les Etats-Unis accusent l'Iran de mettre au point l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que dément Téhéran.
Siryne: Est-ce que tu sais si la Lybie, l'algerie et l'indonesie ont voté pour, conte ou se sonty abstenus ? Personnellement je pense que les occidentaux vont votés au conceils de sécurité tot ou tard un embargo économique contre l'Iran. Un veto chinois est envisageable puisque la chine est un gros client du petrole iranien.
chargement...
+ 
