Irak: le nombre de tués dans les violences en hausse de 33% en février
Il y a 4 heures
BAGDAD (AFP) — L'Irak a connu en février une forte augmentation du nombre des victimes dans les violences qui renverse une tendance à la baisse et représente un revers pour l'armée américaine, à huit mois de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.
Par ailleurs, les forces de sécurité irakiennes ont lancé samedi des opérations de recherche pour retrouver l'archevêque chaldéen de Mossoul enlevé la veille par des hommes armés dans cette ville du nord de l'Irak.
Cet enlèvement a été fermement condamné par le Vatican qui l'a qualifié d'"exécrable".
Les chiffres des ministères de l'Intérieur, de la Défense et de la Santé, compilés par l'AFP, indiquent qu'au moins 636 civils ont été tués en février dans les violences, de même que 20 militaires et 65 policiers, soit un total de 721 victimes. Le nombre des blessés a été de 847.
Cette augmentation représente une hausse de 33% par rapport au mois de janvier, lors duquel 541 Irakiens avaient été tués. Il s'agissait du bilan le plus bas depuis février 2006.
La hausse du nombre des victimes au mois de février met ainsi fin à une baisse graduelle des violences observée pendant six mois en Irak: 1.856 morts en août 2007, 917 en septembre, 887 en octobre, 606 en novembre, 568 en décembre et enfin 541 en janvier.
Cette hausse brutale représente un revers pour l'armée américaine, qui s'était félicitée de la baisse des violences en Irak grâce à d'importantes mesures de sécurité et de grandes opérations irakiennes et américaines contre les affiliés d'Al-Qaïda lancées depuis un an.
Il s'agit aussi d'un revers pour l'administration américaine qui espérait une poursuite de l'accalmie en Irak jusqu'à l'élection présidentielle de novembre 2008, pour placer en bonne position le favori à l'investiture républicaine, John McCain.
L'Irak est un sujet central dans la campagne américaine et constitue une pomme de discorde majeure entre républicains et démocrates.
M. McCain a constamment soutenu la stratégie de l'admnistration Bush d'envoyer des renforts massifs et a progressivement gagné du terrain au fur et à mesure que les conditions de sécurité en Irak marquaient des progrès.
Le candidat démocrate ayant la faveur des sondages, Barack Obama, a de son côté fait de son rejet de la guerre en Irak dès 2002 l'argument central de sa candidature.
Sur le terrain, les forces de sécurité irakiennes ont lancé des opérations de recherche pour retrouver l'archevêque chaldéen de Mossoul enlevé la veille par des hommes armés dans cette ville du nord de l'Irak.
Les hommes armés, qui ont enlevé Faraj Rahou après une célébration religieuse dans une église de la ville, ont également tué trois de ses gardes du corps.
"La police a mis en place une équipe de recherche pour retrouver l'archevêque. Ils ont commencé les opérations de recherche ce matin", a affirmé un officier de police à l'AFP sous couvert de l'anonymat.
"Les recherches sont intensives dans tout Mossoul, particulièrement dans le quartier Nour", où l'archevêque a été kidnappé alors qu'il se rendait à son domicile, a-t-il précisé.
Le chef chiite Moqtada Sadr a "rejeté" cet enlèvement et demandé "aux ravisseurs de libérer l'archevêque".
Majoritairement arabe sunnite, Mossoul est la capitale de la province de Ninive, aujourd'hui l'une des plus dangereuses du pays où se sont concentrés récemment les partisans d'Al-Qaïda, selon l'armée américaine.
Le pape Benoît XVI a dénoncé vendredi l'enlèvement "exécrable" de l'archevêque et a fait état de son "amertume" à la suite de cette affaire qui "touche profondément l'Eglise".
Les chaldéens, des catholiques de rite oriental, constituent la principale communauté chrétienne d'Irak, et l'une des plus anciennes églises chrétiennes.
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