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a écrit:
Dans le personnage de Driss, incarné par Omar Sy, le journal Variety n'a vu qu'un singe savant payé par un riche Blanc qui utilise les domestiques comme des Kleenex. Dans tout le film, il n'a vu que lourdeur et relents racistes. Une charge très américaine contre un succès français.
26.12.2011 | Jay Weissberg | Variety
Même s'ils ne sont pas connus pour leur subtilité, les réalisateurs et scénaristes français Eric Toledano et Olivier Nakache n'ont jamais produit un film aussi insultant qu'Intouchables. Celui-ci affiche un racisme à la manière de l'Oncle Tom dont on espère qu'il a définitivement quitté les écrans américains. La société Weinstein, qui a racheté les droits, devra faire un gros travail de réécriture pour rendre acceptable cette comédie à faire frémir sur un riche Blanc tétraplégique qui engage un Noir des cités pour faire office d'auxiliaire de vie et le met en contact avec la "culture" tout en se décoinçant. Malheureusement, ces salades font un tabac en Europe.
Intouchables affirme fièrement reposer sur une histoire vraie même si, chose révélatrice, l'aide à domicile est arabe et non noir dans la vraie vie. Philippe (Françoise Cluzet), un homme fabuleusement riche, a eu il y a quelques années un accident de parapente qui l'a laissé paralysé. Sa femme est morte, sa fille adoptive Elsa (Alba Gaïa Bellugi) est une adolescente morveuse et son personnel l'enveloppe dans du coton.
Philippe consomme les auxiliaires de vie comme des mouchoirs en papier. Le dernier à se présenter au poste est Driss (Omar Sy), qui sort de taule après avoir fait six mois pour vol ; tout ce qu'il veut, c'est une signature sur le formulaire de refus pour pouvoir toucher l'allocation de chômage. A la surprise de Magalie (Audrey Fleurot), sa secrétaire personnelle, Philippe engage ce grand type flegmatique en sachant qu'au moins il sera divertissant.
Avec sa bonhomie contagieuse, Driss se rend indispensable à Philippe : il l'encourage à penser à l'amour ; avec ses manières grossières mais chaleureuses, il fait souffler un air frais dans cette maison figée. Les réalisateurs (Nos jours heureux ; Tellement proches, etc.) accumulent les gags et tirent au hasard sur l'art moderne, l'opéra et la "grande" culture (songez à Un fauteuil pour deux [John Landis, 1983], mais en moins subtil) en jouant sur l'idée éculée qu'un Noir issu du mauvais côté de la ville ne peut que tourner en ridicule ce genre de chose.
De fait, Driss est tout simplement traité comme un singe savant (avec toutes les associations racistes qui vont avec ce terme). Il enseigne au Blanc coincé à se défoncer sur de la musique en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland et en frimant sur la piste de danse. Ca fait mal de voir l'acteur charismatique qu'est Driss dans un rôle à peine éloigné de celui du joyeux esclave domestique d'antan, qui divertit le maître tout en incarnant tous les stéréotypes raciaux et sociaux habituels.
On atteint le nadir quand Driss enfile un costume et que Magalie lui dit qu'il ressemble au président Obama, comme si le seul Noir en costume pouvait être le président ; ce qui est consternant, c'est que les auteurs se veulent à ce moment tendres et drôles (soit dit en passant, Sy et Obama ne se ressemblent pas du tout).
Tout ça est censé faire rire et comme Sy est un acteur engageant et que les gags se succèdent sans interruption, Intouchables séduira un public irréfléchi avec sa vivacité contagieuse. La musique additionnelle joue sans vergogne sur les émotions et les chansons font l'ambiance. Nina Simone, qui était célèbre pour sa susceptibilité, et dont la chanson Feeling Good apparaît dans la bande originale, n'aurait pas apprécié.
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Intouchables affirme fièrement reposer sur une histoire vraie même si, chose révélatrice, l'aide à domicile est arabe et non noir dans la vraie vie.
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a écrit:
Dans le personnage de Driss, incarné par Omar Sy, le journal Variety n'a vu qu'un singe savant payé par un riche Blanc qui utilise les domestiques comme des Kleenex.
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LeVraiPersonne a écrit:
Salam,
Je suis totalement d accord. Rien qu en voyant la bande annonce, ce film m a degoute.
Je comprend l acteur, des millions d euros pour faire le con une heure et demi, ca ne se refuse pas facilement.
J apprecie le fait que, appele par Sarkozy pour partager un repas ensemble, il a refuse en pretextant un agenda trop charge.
Mais sinon, je trouve le film parfaitement detestable. Qu un film a ce point raciste puisse connaitre le succes en france est revelateur des mentalites francaises.
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Orientalementvotre a écrit:Citation
a écrit:
Intouchables affirme fièrement reposer sur une histoire vraie même si, chose révélatrice, l'aide à domicile est arabe et non noir dans la vraie vie.
Euh...révélateur de quoi au juste ?!
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a écrit:
Dans le personnage de Driss, incarné par Omar Sy, le journal Variety n'a vu qu'un singe savant payé par un riche Blanc qui utilise les domestiques comme des Kleenex.
Un singe savant? Je me demande franchement si le choix de cette comparaison est innocente...
Je parie que si le personnage avait été incarné par un François, ptit fermier aux yeux bleus, on aurait parlé "d'échange", "de partage", "de découverte de culture de l'autre"...
Mais là ce qui pause problème au fond c'est tout simplement que c'est un noir des cités avec une "sous culture" qui va apporter plein de sagesse à un riche enfermé dans sa vie de bourgeois...
Un descendant des esclaves qui apporte des valeurs à Visage Pâle, sensé être supérieur en tout?
Ca gène forcément aux States où les mentalités ségrégationnistes tentent de se nier en attaquant le racisme ailleurs, là où il n'y en a même pas...
Qu'est ce qu'ils me fatiguent ces américains...
Encore un magazine qui a tout compris...Écrire une critique à deux balles qui va à contre-courant du succès pour faire parler de lui...Good job!
Mais je ne vais pas les féliciter parce qu'ils s'attaquent aux problèmes des autres.
Je le ferai seulement si un jou ils arrivent à régler les leurs....
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a écrit:
Une fois ces déséquilibres avec le spectateur ajustés, nous pouvons nous identifier à Philippe et penser, à partir de son point de vue, aux échanges qu’il va instaurer avec Driss. Lors de son rendez-vous d’embauche, celui-ci lui vole un œuf de Fabergé. Philippe y tenait car c’était un cadeau que sa défunte épouse lui avait fait en vingt-cinq exemplaires, un pour chaque année de leur heureux mariage. Philippe lui fait comprendre à quel point il était indispensable qu’il le lui rende. Mais le mauvais garçon l’a perdu en le livrant aux ignominies de sa famille de trafiquants, de voleurs, d’assistés et d’ignorants et il lui sera fort pénible de le récupérer.
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LeVraiPersonne a écrit:
Salam,
Je suis totalement d accord. Rien qu en voyant la bande annonce, ce film m a degoute.
Je comprend l acteur, des millions d euros pour faire le con une heure et demi, ca ne se refuse pas facilement.
J apprecie le fait que, appele par Sarkozy pour partager un repas ensemble, il a refuse en pretextant un agenda trop charge.
Mais sinon, je trouve le film parfaitement detestable. Qu un film a ce point raciste puisse connaitre le succes en france est revelateur des mentalites francaises.
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Rastapopûlos II a écrit:
Il ne rendent pas du tout service aux populations déclassées, ces populations que les gens ne connaissent justement qu'à travers le cinéma, les médias et les clichés.