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internet interdit à cuba
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3 septembre 2006 12:04
LA HAVANE, 9 fév 2006 (AFP) - - Guillermo Farinas, le journaliste dissident

ubain hospitalisé mercredi dans un état "critique" à la suite d'une grève de la faim, a accepté d'être réalimenté à l'hôpital par injections intraveineuses, a-t-on appris jeudi auprès de sa famille.
Le journaliste, qui avait jeûné huit jours pour réclamer la liberté d'accès à internet à Cuba, "est en salle de soins intensifs à l'hôpital Arnaldo Milian (Villa Clara, centre), et son état de santé reste précaire", a indiqué un proche qui a demandé l'anonymat.
"Les médecins disent qu'il faut attendre que le traitement suivi fasse son effet", a ajouté cette source jointe au téléphone depuis La Havane.
Guillermo Farina, âgé de 42 ans, avait été hôspitalisé mercredi "dans un état critique", avaient indiqué des proches et des dissidents.
"Totalement deshydraté et inconscient", le journaliste "quand il a repris conscience, a enlevé tous ses appareillages", a ajouté le parent interrogé.
"Il a dit qu'il ne voulait aucun traitement et voulait poursuivre sa grève" de la faim, mais "le personnel de l'hôpital et ses proches ont insisté et il a fini par accepter", a-t-il ajouté.
"Nous autres, ses proches, nous n'étions pas d'accord avec son jeûne, parce qu'il met sa vie en jeu, mais nous respectons sa position", a poursuivi cette source.
Guillermo Farinas, un psychologue de formation, dirige l'agence de presse illégale Cubanacan dans la ville de Santa Clara. Il a été détenu à plusieurs reprises et a déjà observé 20 grèves de la faim.
Son dernier jeûne a été motivé par la suspension de son accès à internet depuis un cybercafé de la ville d'où il transmettait ses informations.
La détention d'ordinateur par des particuliers et l'accès à internet sont interdits à Cuba en l'absence d'une autorisation expresse des autorités.
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3 septembre 2006 12:10
article du journal l'humanité

Cuba. La Havane remplit ses prisons

Au terme d’une vaste opération de répression, de lourdes peines de prison frappent des dizaines d’opposants cubains.

On est loin du temps où La Havane, en signe d’ouverture politique, vidait ses prisons. Désormais, comme si la nature avait horreur du vide, elle les remplit de nouveau. Des sentences indignes viennent en effet d’être prononcées dans toute l’île contre des opposants cubains. Les peines très lourdes, jusqu’à 27 ans de prison, sont venues ponctuer l’une des plus vastes opérations de répression de ces dernières années à Cuba, lancée depuis le 18 mars et visant soixante-dix-huit dissidents. La série est en cours : quarante condamnations ont commencé à tomber pour la seule journée de lundi.

Parmi les condamnés : Marta Beatriz Roque, économiste (20 ans de prison) et Hector Palacios, l’un des animateurs du projet Varela, une initiative réclamant un référendum en vue d’une réforme du monopartisme (25 ans de prison). Les autorités judiciaires cubaines avaient requis contre eux la prison à perpétuité, comme elles l’avaient fait contre Oscar Alfonso Valdés et Ricardo Gonzalez Alfonso (respectivement à 18 et 20 ans). L’écrivain et poète cubain Raul Rivero, directeur de l’agence indépendante Cuba Press, a écopé lui de vingt ans. Parmi les autres jugements annoncés figurent notamment ceux de l’économiste Oscar Espinosa Chepe (20 ans), comme Héctor Maseda Gutiérrez. Deux autres membres d’un groupe de défense des droits de l’homme, Marcelo Lopez et Marcelo Cano, ont écopé de 15 et 18 ans de prison.

Les condamnés, dont un bon nombre était partie prenante du " projet Varela ", avaient 72 heures pour faire appel, mais leurs familles ont d’ores et déjà qualifié leur procès de " farce ". Parodie de justice à huis clos où les droits de la défense ont été niés, les accusations relevant du délit d’opinion. Les dissidents eux-mêmes ont fait état de témoignages d’agents infiltrés dans leur rang. L’épouse de Raul Rivero, Blanca Reyes s’est insurgée, à la sortie du tribunal provincial de La Havane, contre la condamnation de son mari. " On lui a donné 20 ans de prison, c’est comme si on l’avait condamné à perpétuité, Raul a cinquante-sept ans et beaucoup de problèmes de santé. "

Pour sa part, le président de la Commission cubaine des droits de l’homme et de la réconciliation nationale (CCDHRN), Elizardo Sanchez, a estimé que le gouvernement cubain " est très pressé d’en finir " pour que les procès des opposants restent " du début à la fin dans le cadre de la guerre en Irak ", l’impact international d’une telle répression étant ainsi amoindri. Point de vue partagé par l’écrivain Zoé Valdès exilée en Europe.

Les opposants sont accusés de tentatives de complot (" collaboration avec une puissance étrangère en vue de déstabiliser le gouvernement "winking smiley menées par le représentant des intérêts américains à La Havane, James Cason, qui a aussitôt parlé de " mensonges ". Ils sont poursuivis notamment en vertu de la " loi 88 " sur " la protection de l’indépendance nationale et de l’économie de Cuba " datant de 1999 qui, jusqu’à présent, n’avait pas été invoquée. Fidel Castro a d’emblée exclu toute possibilité de clémence, en affirmant lors d’une émission télévisée le week-end dernier, que les opposants étaient des " mercenaires qui ont trahi leur patrie " à la solde des États-Unis. " Cette révolution est capable d’être aussi dure qu’il soit nécessaire pour se défendre " a-t-il dit.

Quelle que soit la nature du message adressé à Washington, comme l’affirmation claire de la défense de la souveraineté nationale, c’est une justice cousue de fil blanc étrangère à toute pratique démocratique qui a cours aujourd’hui à Cuba. " Sommaire " a jugé Amnesty International. L’organisation Reporter sans frontières (RSF) voit en elle une résurgence des " procès staliniens " et son secrétaire général Robert Ménard a exigé hier que l’Union européenne gèle l’examen de la demande d’adhésion cubaine aux accords de Cotonou, permettant à 77 pays d’Afrique, des Caraïbes et d’Afrique (Groupe ACP) de bénéficier d’une aide économique et d’un régime commercial préférentiel de la part de l’UE. Réponse probable à la requête cubaine en juin, a indiqué hier Bruxelles, en appelant à la " libération immédiate " des opposants. Une évidence s’impose, le peuple cubain affamé par l’embargo imposé unilatéralement par les États-Unis - embargo que contournent régulièrement certains pays européens - n’avait décidément pas besoin de çà.

Bernard Duraud
M
3 septembre 2006 15:50
Une chose très simple que chacun peut réaliser...se connecter sur le site de rencontre meetic et faire connaissance avec des cubain(e)s...

Je discute librement à bon nombre de cubains et cubaines de tout...y compris de politique sans aucun problème...

www.meetic.fr aller chercher votre info vous même....
M
3 septembre 2006 16:07
Enfin ton article du journal l'humanité date de 2003...(voir également l'article qui suit du monde diplomatique)...depuis l'huma a pas tempéré et a pris ru recul par rapport à sa position de 2003 faite le "le nez dans le guidon"

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Cuba, le syndrome de l’île assiégée

A La Havane, du 3 au 7 avril 2003, à l’issue de procès expéditifs, plusieurs dizaines d’opposants ont été condamnés « pour avoir violé la loi de protection de l’indépendance nationale et de l’économie de Cuba ». Le 11 avril, trois hommes qui avaient détourné un ferry, en menaçant d’exécuter les passagers, étaient hâtivement jugés et exécutés. Ce durcissement du régime s’inscrit dans une escalade de la tension entre Cuba et les Etats-Unis, marquée par l’agressivité redoublée des faucons de l’administration américaine.

Par Gianni Minà

Journaliste et écrivain italien, directeur de la revue Latinoamerica, Rome, et auteur de Un mondo migliore è possibile, Sperling et Kupfer, Milan, 2002.


Dans un article publié dans le Los Angeles Times, le 16 juin 2002, M. Wayne Smith, ancien responsable de la section des intérêts des Etats-Unis à Cuba (1), a dénoncé la décision de Washington de classer l’île caraïbe parmi « les pays soutenant le terrorisme ». Professeur d’université, M. Smith avait été, en 1962, diplomate à La Havane quand John F. Kennedy décréta l’embargo, jamais levé depuis. Il avait conduit, à la fin des années 1970, pour le compte du président James Carter, la seule vraie tentative de rapprochement entre Washington et La Havane : « Nous étions proches d’un accord historique, a-t-il confié, lorsque M. Ronald Reagan, avec l’aide de M. George Bush père, a battu M. Carter aux élections. Tout est tombé à l’eau. Dommage, on aurait pu éviter vingt-cinq ans de nouvelles tensions. »

M. Smith ne mâche pas ses mots lorsqu’il dénonce la politique mise en oeuvre par M. George W. Bush pour préparer l’opinion à une invasion de l’île : « L’un des piliers de la politique de l’administration Bush à l’égard de Cuba, explique-t-il, c’est l’affirmation que le pays de M. Fidel Castro est un "Etat terroriste" aux intentions hostiles à notre égard. Mais, pourquoi ne pas entretenir avec Cuba des relations similaires à celles que nous avons avec la Chine, le Vietnam ou d’autres Etats non démocratiques ? (...) M. Bush n’entend pas dialoguer avec Cuba, pays ayant pourtant toujours lutté, indiscutablement, contre le terrorisme. Ce dialogue pourrait offusquer les exilés de Floride qui soutiennent une ligne dure contre La Havane, et pourrait faire perdre des voix au frère du président lors des élections pour le renouvellement de son poste de gouverneur de l’Etat. (...) Affirmer que Cuba est un "Etat terroriste" sape notre crédibilité, là où nous en avons le plus besoin, en l’occurrence dans la lutte contre les vrais terroristes. »

En matière de terrorisme, en ces temps de nouvelle guerre froide contre Cuba, une affaire peine à trouver place dans les médias d’Europe. Au début du mois d’avril 2003, alors que le monde apprenait les peines inacceptables prononcées à La Havane contre des opposants non violents, dans l’indifférence générale étaient confirmées aux Etats-Unis des condamnations bien plus lourdes infligées à cinq Cubains accusés de « conspiration ». L’un d’eux, M. Gerardo Hernandez, dessinateur de presse, a été condamné à effectuer dans la prison de Lompok, en Californie, une peine cumulant deux perpétuités, plus quinze années... Après trente-trois mois d’attente de jugement, dont dix-sept en isolement complet et un mois au hueco (mitard), les cinq Cubains ont pu retrouver une cellule ordinaire grâce à une campagne menée par des libéraux américains, plusieurs députés travaillistes anglais, ainsi que, entre autres personnalités, Nadine Gordimer, Prix Nobel de littérature.

Provocations à répétition
Le hueco est un cachot aux murs entièrement aveugles, de deux mètres sur deux, où le détenu est sans chaussures, en slip et maillot de corps. Une lumière aveuglante l’éblouit vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Tout contact humain est interdit, même avec les geôliers. Dans ce trou, il doit supporter les cris perpétuels des autres emmurés, rendus fous par l’enfermement.

Quel crime ont donc commis M. Gerardo Hernandez et ses compagnons pour mériter un si cruel châtiment ? Lors de leur procès, à Miami à la fin 2001, ils avaient simplement refusé de « collaborer » avec la Cour. Tous avaient admis, la veille du procès, être des agents de renseignement cubains, installés depuis des années en Floride pour découvrir les auteurs de centaines d’actes terroristes contre leur pays. Mais le FBI voulait les contraindre à faire des déclarations contre Cuba. Ils devaient affirmer que leur pays représentait un « danger pour les Etats-Unis » et qu’ils s’étaient infiltrés pour « obtenir des informations sur la sécurité nationale américaine ».

MM. Gerardo Hernandez, Antonio Guerrero, René Gonzales, Fernando Gonzales et Joaquin Méndez ont infiltré, dans les années 1990, des organisations paramilitaires anticastristes de Miami. Celles-ci mettent sur pied, à partir de la Floride, des attentats contre Cuba pour faire fuir le tourisme, moteur de la reprise économique de l’île. Toujours prêts à justifier n’importe quelle action au nom de la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis tolèrent en revanche, sur leur propre territoire, des criminels qui planifient des attentats contre Cuba - traité par les faucons de Washington d’« Etat voyou » voire de « complice du terrorisme » ! L’un de ces attentats (2) a causé la mort, le 4 septembre 1997, à l’Hôtel Copacabana de La Havane, d’un jeune Italien, Fabio Di Celmo. La charge explosive avait été posée par un Salvadorien engagé par M. Luis Posada Carriles (3), vieux routier de la « guerre sale » contre Cuba, au service, tout comme son ami Orlando Bosch, de la Fondation cubano-américaine de Miami.

Les deux compères avaient déjà participé à la préparation de l’explosion en vol d’un avion de ligne cubain, au large de la Barbade en 1976 (73 morts), et à l’attentat contre le ministre des affaires étrangères chilien Orlando Letelier, à Washington, sans qu’aucun juge américain ne les ait jamais inquiétés. Qu’on imagine l’ampleur de la protestation si, à Cuba, ce type d’actions avait été organisé contre les Etats-Unis ? Depuis quarante ans, l’île est harcelée, non seulement par l’embargo économique (4), mais aussi par ces constantes agressions occultées par les médias internationaux.

L’un des cinq Cubains condamnés, M. René Gonzales, a un passeport américain. Fils d’un ouvrier de la métallurgie émigré à Chicago et d’une mère cubaine dont la famille vivait en Virginie du Nord, il est né aux Etats-Unis. Revenu à Cuba avec ses parents en 1961, René devint pilote, tandis que son frère Roberto faisait des études de droit. Un jour, à la surprise de tous, René abandonne sa femme et sa fille, détourne un avion et s’enfuit aux Etats-Unis, où il est accueilli en héros...

A Miami, comme pour les quatre autres Cubains arrivés en Floride par des chemins différents, une nouvelle vie commence. Ils infiltrent des organisations anticastristes, notamment Hermanos al rescate (Frères du sauvetage), organisation officiellement engagée dans le sauvetage des balseros (5). Le chef de cette organisation, M. José Basurto, se vante en public de se livrer à des provocations, comme celle de violer régulièrement l’espace aérien cubain avec de petits avions de tourisme d’où sont lancés, à basse altitude, des tracts incitant à la dissidence. Alertées par les informations de M. Gonzales et de son groupe, les autorités cubaines envoient vingt-trois notes diplomatiques au gouvernement des Etats-Unis, en mettant l’accent sur le caractère dangereux de ces vols de provocation. Washington ne bouge pas. Jusqu’à ce que, le 24 février 1996, deux avions d’Hermanos al rescate soient abattus par la DCA cubaine.

Les appareils d’Hermanos al rescate ne violaient pas seulement l’espace aérien : ils avaient commencé à brouiller les fréquences radio des tours de contrôle des aéroports de La Havane et de Varadero, mettant en danger la sécurité des avions de ligne lors des manoeuvres de décollage et d’atterrissage. Au procès des « Cinq de Miami », des militaires américains, tel le colonel Eugene Carol, et des fonctionnaires de l’administration Clinton, entre autres M. Richard Nunzio, sollicités par la défense, témoignèrent avoir mis en garde M. Basurto : « Les Cubains [ont] fini par perdre patience. »

Après six années passées à Miami, M. Gonzales avait réussi à faire venir sa famille. A cette époque, MM. Castro et Clinton avaient engagé un dialogue diplomatique pour livrer une lutte commune contre le terrorisme. Et, en juin 1998, La Havane avait même transmis au FBI les renseignements reçus du groupe infiltré en Floride. Ce sont précisément ces documents qui ont servi à arrêter les cinq agents antiterroristes cubains !

Le premier procès a eu lieu à la fin 2001, à Miami. Dix-sept avocats choisis par la cour se sont désistés par crainte des représailles dans un Etat, la Floride, où la communauté anticastriste est la plus nombreuse et la plus agressive. « Rien que pour cette raison, souligna M. Paul McKenna, avocat commis d’office de M. Gerardo Hernandez - le jugement, selon nos lois, n’aurait pas dû avoir lieu à Miami. »

Au cours des débats, le procureur a reconnu que les cinq Cubains n’avaient eu accès à aucune information concernant la sécurité nationale américaine. Il ne les a d’ailleurs pas accusés d’espionnage, mais de « conspiration dans le but de se livrer à de l’espionnage » - inculpés « pour avoir eu l’intention de commettre un crime » ! Malgré cette curiosité juridique, le jury les a condamnés à des peines très lourdes, en tant que « commanditaires » du tir contre les deux avions d’Hermanos al rescate, action décidée par le gouvernement cubain en réponse à des provocations... Prestigieux défenseur des droits civiques, M. Leonard Weinglass, qui assure la défense d’un des cinq, a affirmé : « Le gouvernement des Etats-Unis les a inculpés car ils étaient en train de s’approcher de trop près de ses propres réseaux terroristes. »

C’est cette politique, et le syndrome de l’« île assiégée », qui a fait réagir brutalement, de façon plus que contestable, le gouvernement cubain en mars 2003 et a conduit aux procès d’avril d’opposants non violents, aux peines excessives qui les ont frappés ainsi qu’aux exécutions - mettant fin à trois ans de moratoire sur la peine de mort - de trois preneurs d’otages. Des mesures aussi détestables que la stratégie de la tension poursuivie par M. Bush.

Cette stratégie s’est matérialisée récemment par l’envoi à La Havane, comme chef de la section des intérêts américains, de M. James Cason, un « faucon » lié au groupe d’extrême droite qui, au sein de l’administration, pilote les relations de Washington avec l’Amérique latine, et où l’on trouve également MM. Otto Reich (6), Elliott Abrams, John Negroponte, etc. M. Cason est arrivé à Cuba avec un budget d’environ 2 millions de dollars et l’intention déclarée (au cours de conférences de presse) de « renverser le régime » et de créer une situation de confrontation. Selon M. Wayne Smith, le diplomate américain cité plus haut : « L’attitude de M. James Cason et ses réunions avec les opposants répondent à un dessein de l’administration Bush de provoquer le gouvernement cubain. » Et il a ajouté : « Cuba ne peut tolérer de telles réunions dans le contexte actuel de la politique des Etats-Unis. C’est un piège tendu à son gouvernement (7). »

Le poids de la communauté cubaine de Floride


Depuis son bureau et sa résidence, M. Cason avait entrepris de se faire des amis à bas prix : un ordinateur, quelques dollars en liquide, des émetteurs... Une opération qui a jeté dans le désarroi les opposants sincères (MM. Oswaldo Payá, Elisardo Sanchez) qui n’ont pas été inquiétés par les autorités et n’ont pas besoin de dollars pour faire leur choix. La démocratie ne s’affirme pas en achetant les consciences.

Elu dans des circonstances très controversées et grâce aux voix des électeurs de Floride (après avoir fait invalider le vote de dizaines de milliers d’Afro-Américains), M. George W. Bush doit sa présidence au vote massif en sa faveur de la communauté américano-cubaine, férocement anticastriste, de Floride, Etat gouverné par son frère. En guise de reconnaissance, M. Bush a promis de harceler Cuba, de saboter le tourisme, de renforcer l’embargo et de renverser le régime.

Une certaine gauche européenne ne cesse de stigmatiser les comportements du régime cubain, mais elle se tait sur les agressions constantes subies par La Havane. C’est trop souvent faire silence sur les harcèlements de l’administration Bush contre Cuba, comme l’ont récemment souligné, entre autres, Howard Zinn, Edward Said et Noam Chomsky (8).

Quiconque demande à La Havane davantage de démocratie ne devrait pas oublier que les droits humains comprennent aussi les droits économiques, sociaux et culturels, mieux défendus à Cuba que dans maints pays. Par ailleurs, en matière de libertés, il ne faudrait pas que le cas de Cuba occulte d’autres cruelles réalités : le scandale du bagne américain de Guantanamo, et les violations systématiques des droits humains qui entraînent des centaines de morts chaque année en Colombie, au Guatemala, au Pérou, en Bolivie, au Mexique (9) et dans d’autres pays où certains feignent de croire que la démocratie est revenue simplement parce que l’on y vote tous les quatre ou cinq ans...

(1) Représentation officielle des Etats-Unis, qui fait office d’ambassade.

(2) Cf. www.cadenagramonte.cubaweb.cu/heroe..., et aussi : www.granma.cubaweb.cu/temas9/index.html

(3) M. Posada Carriles est actuellement détenu au Panama, accusé de tentative d’assassinat contre M. Fidel Castro lors du sommet ibéro-américain dans la ville de Panamá en novembre 2000. Sur l’activité terroriste de M. Posada Carriles, consulter : www.derechos.org/nizkor/salvador/do...

(4) Condamné le 13 novembre 2002 pour la onzième année consécutive par l’Assemblée générale des Nations unies par 173 voix contre 3 (Etats-Unis, Israël et îles Marshall).

(5) Cubains tentant de gagner la Floride par mer, dans des conditions précaires et souvent très dangereuses.

(6) Né à Cuba, M. Otto Reich a été mêlé à l’affaire Iran-Contra et à la guerre sale contre le Nicaragua. Il est considéré comme le plus dur des anticastristes de l’administration Bush. Tellement dur que le Congrès a refusé de confirmer sa nomination au poste de sous-secrétaire d’Etat pour l’Amérique latine... Cf. The Boston Globe, 18 décembre 2002.

(7) El Nuevo Herald, Miami, 20 mars 2003.

(8) El Pais, Madrid, 2 mai 2003.

(9) Lire « L’Amérique latine en effervescence », Manière de voir, n° 69, juin-juillet 2003, Paris.


[www.monde-diplomatique.fr]
M
3 septembre 2006 16:26
Danielle Mitterrand : "La démocratie n’existe ni aux USA, ni en France"


par Hernando Calvo Ospina

Le 31 mars 2006
Rebelion (original en espagnol)

Ce qui suit est un extrait tiré à part de l’entrevue, parue dans « Rebelion », de Danielle Mitterrand, veuve de l’ex-président français François Mitterrand, et présidente de l’association « France-Libertés », réalisée par le journaliste et écrivain Hernando Calvo Ospina.

À sa lecture il est facile de comprendre pourquoi, et ce depuis plusieurs années, les médias politiques et d’informations dans leur grande majorité ont essayé de l’ignorer.


Mme. Mitterrand, qu’a signifié pour vous l’arrivée au gouvernement de votre époux François ? Est-ce que les idéaux sociaux et politiques qu’il portait dès sa jeunesse ont été reconnus en ces moments-là ?

Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en moi, pour que ces rêves d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, deviennent réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je lui demandais à François : Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais offert ? Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir. J’appris ainsi que d’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant 14 ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement.

Vous n’avez pas assumé le rôle de « première dame » comme l’« exige » la tradition protocolaire. Était-ce un simple caprice ? Ou à cause de convictions politiques ?

Je n’ai pas voulu être une « première dame » comme toutes les autres, et en conséquence j’ai refusé le protocole qu’on a voulu m’imposer. J’étais l’épouse du chef de l’État, d’un homme que j’aimais, mais j’étais aussi libre d’avoir mes propres convictions. Je n’allais pas accepter d’être la simple image de la femme française typique, représentative d’un secteur social ; de sourire devant les caméras et les personnalités ; ou de servir d’ornement aux oeuvres de bénéfices. Avant tout, mon rôle devait consister en mon apport pour la construction d’une société juste. J’ai eu mes critères et mes réflexions politiques, qui ont parfois fait choc avec celles de François. Si le gouvernement n’allait pas sur une bonne voie, je me devais de le dire, de le critiquer. Je sais que ce n’est pas le rôle d’une « première dame », car normalement elles ne sont qu’un instrument du pouvoir. Chaque fois que les autres ont voulu s’opposer à mes tâches militantes pour des « raisons d’État », pour n’être pas « diplomatiquement correctes », François m’a soutenue car il voyait qu’elles étaient justes. Il ne pouvait essayer de m’empêcher de faire ce qu’il disait défendre.

Mme. Mitterrand, vous avez fondé « France-Libertés », qui s’est distinguée par son engagement politique, social et humanitaire...

Je l’ai fondée non pas dans l’intention d’en faire un contre-pouvoir, ni pour qu’elle serve au pouvoir. Je voulais prendre mes propres initiatives de solidarité politique, indépendantes des desseins du pouvoir, même si je m’attendais qu’avec le gouvernement socialiste nous aurions des objectifs proches. Mais je me suis vite rendu compte que ce ne serait pas facile. Est arrivé le moment où « France-Libertés » voulait aider des populations opprimées, mais le gouvernement socialiste français soutenait d’une manière ou d’une autre leurs bourreaux. Rapidement j’ai dû me poser la question : Jusqu’où peut-on aller sans provoquer d’ « incidents diplomatiques » ? Dans l’Association s’est présenté pour nous un questionnement qui ne m’a pas du tout plu : sa présidente, épouse du président de la République, devait-elle respecter la sacro-sainte loi de non-ingérence dans les affaires de l’État, et se priver ainsi de son droit à la solidarité politique et humanitaire, pour ne pas aller à contre-courant ? J’ai continué avec mon projet car je le croyais juste. Alors, même de vieux amis personnels et de lutte ont commencé à m’isoler. Tout le pouvoir et le poids de la diplomatie française ont tenté de m’écraser, usant de tout pour « réparer » mes actions et mes expressions politiques publiques. J’ai constaté que je ne pouvais pas exercer ma fonction de manière exemplaire si je ne servais pas le marché, le capitalisme. Que mon devoir n’était pas de me préoccuper des torturés ni des affamés. Que si ceux qui étaient écrasés réclamaient l’éducation, la santé ou du travail, je devais tourner la tête de l’autre côté. J’étais la « première dame » et je devais aider, avec mes sourires dans les cocktails, à ce que les intérêts commerciaux de la France progressent. Quand j’écoutais au cours de mes visites aux ambassades les discours du « commercialement correct », où le tout-puissant marché était ce qu’il y avait de fondamental avant la solidarité entre les peuples, cela me donnait l’envie de partir en courant. Je ne pouvais croire que les « bulldozers » du marché pourraient arriver à recouvrir jusqu’aux fondements mêmes de notre culture. Et ils l’ont fait.

Pourquoi un gouvernement qui se disait de gauche ne pouvait-il pas répondre aux attentes qu’il avait créées durant tant d’années dans l’opposition, tant au niveau national qu’international ? Devait-on accepter les impératifs d’un système mercantile jusqu’à la soumission ?

Ce système du marché sauvage, du capitalisme, du néolibéralisme, a à sa tête les États-Unis. Est-ce que la France se soumettait aux desseins de ce pays ?

Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme - juillet 1989 - j’ai pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux État-Unis. L’État français n’invita pas plusieurs dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard c’était ces pays-là que Washington voulait annuler, détruire. Et je ne vais pas citer de noms, mais c’est facile à vérifier. Je me rappelle avoir dit à François : « Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des États-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos festivités... ? » Ce fut une honte.

Mme. Mitterrand, si cela arrive en France, vous devez bien savoir ce qu’il en est sous d’autres latitudes...

Je ne suis pas anti-États-Unis, mais je suis avec le peuple de ce pays et non pas avec l’Administration qui le gouverne. Celle qui se sert de ce peuple pour tirer des bénéfices qui servent à quelques uns. Durant toutes ces années de ma vie, spécialement après la Seconde Guerre mondiale, j’ai pu voir comment les États-Unis foulaient aux pieds la liberté et la démocratie des autres pays, particulièrement les pauvres. Ronald Reagan désigna comme terroriste le gouvernement sandiniste du Nicaragua, quand les terroristes, c’était son Administration et cette « contra » qu’il finançait. J’étais au Nicaragua peu de temps avant qu’ils détruisent la révolution. Fonctionnait encore ce qui avait été atteint au niveau de l’éducation et de la santé, des choses qu’avait le peuple nicaraguayen pour la première fois de son histoire. Je me rappelle que Daniel Ortega me disait : « Daniella, dis à François qu’il ne peut pas nous laisser tomber ; que l’Europe démocratique ne peut pas nous abandonner... ». Je le lui ai dit en effet. Et il n’a pu rien faire : les États-Unis avaient décidé que les sandinistes devaient s’en aller avec leurs plans de développement social, pour faire place au néolibéralisme et au retour de la misère pour le peuple. Tandis que nous, nous étions en train de fêter le Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme !

Au cours de ces mêmes années Washington resserrait le blocus contre Cuba, essayant d’en finir avec la Révolution.

Le Nicaragua ne pouvait compter que sur Cuba. Et Cuba aussi était en train d’être étranglée par l’embargo des États-Unis, qui continue jusqu’à présent et qui n’a eu d’autre but que celui d’en finir avec tout ce qu’il y a de merveilleux que cette Révolution a réalisé au niveau social : quelque chose d’unique en Amérique latine ; presque unique dans un pays du Tiers-Monde. Quand en 1989 Cuba se trouvait déjà seule face à Washington, car elle n’avait plus l’appui de l’Union soviétique, je m’y suis rendue. À mon retour j’ai dit à François : « Tu ne peux pas laisser tomber Cuba. Cette Révolution a beaucoup fait pour le peuple. La France ne peut être soumise aux États-Unis. » Il me disait que la France toute seule ne pouvait pas, et qu’en Europe personne ne la suivrait. Que les États-Unis détenaient tout le pouvoir économique, politique et de la propagande, en plus des contre-révolutionnaires de Miami. Je continue aujourd’hui à dire que cette révolution a mérité de se maintenir, car elle l’a fait et c’est le peuple qui la maintient. Par conséquent les États-Unis n’ont pas pu la faire plier. Je connais Fidel depuis très longtemps. J’ai passé beaucoup d’heures à discuter avec lui, à nous dire ce que nous pensons. Je lui ai fait part de toutes les critiques que j’ai au niveau politique. Une fois je lui ai demandé pourquoi il me supportait. Et il m’a répondu : « Parce que tu es une amie sincère. Et les critiques des amis on les écoute parce qu’elles sont honnêtes, même si nous ne sommes pas d’accord sur certaines choses. » La dernière fois qu’avec François nous avons reçu officiellement Fidel à Paris, en le saluant je l’ai embrassé publiquement sur la joue. Ce qu’ « interdit » le protocole et les « politiquement corrects ». Mais c’est que non seulement Fidel était notre ami, mais aussi qu’il est latin, et les Latins sont tendres. Ce fut un scandale que la presse me rappelle encore.

Que pense Mme Mitterrand du président vénézuélien Hugo Chávez et des projets nationaux qu’il essaie de lancer ?

Je n’ai jamais aimé les militaires. Mais Chávez, avant d’être un militaire est un homme, un être humain, et il est arrivé au pouvoir par la voie démocratique, et au point de gagner plusieurs élections. Chávez, au milieu de tous les obstacles que mettent sur son chemin les États-Unis et l’opposition dirigée par les riches, tente de faire avancer les programmes sociaux qu’il a offerts au peuple. Évidemment, le monde capitaliste lui est tombé dessus car il ne veut pas qu’un président du Tiers-Monde démontre que le peuple peut effectivement participer aux décisions de l’État et à son développement. Que ce peuple, avec son leader, marche de l’avant pour ne plus être exploité, ni être analphabète et avoir droit à la santé. C’est ce qui se passe au Venezuela malgré tout. À cause de cela ils veulent éliminer, effacer Chávez. Peu leur importe si c’est le peuple qui l’a élu, et qui doit décider s’il doit le soutenir ou l’enlever de là. Il existe une espèce de rage de la grande majorité de la presse mondiale contre Cuba et le Venezuela. Et c’est parce que ces gouvernements veulent être indépendants, souverains, dignes. Cela dérange. N’oubliez pas que les médias sont dirigés par de puissants capitalistes

Mme Mitterrand, est-ce que la France est un modèle de démocratie ? Est-ce une puissance mondiale ?

En France on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. Est-ce la démocratie quand après avoir voté nous n’ayons pas la possibilité d’avoir de l’influence sur les élus ? Je ne crois pas que dans aucun des pays qui se disent démocratiques, ceux-là qui croient avoir le droit d’imposer « leur » démocratie aux pays pauvres, il existe la démocratie, à commencer par les États-Unis et la France. La France est une démocratie ? Une puissance mondiale ? Je le dis en tant que Française : Cela ne veut rien dire. Si on le dit pour les niveaux d’éducation, de la recherche ou la santé, c’est nul. Pour être capables d’aider la paix mondiale, les peuples opprimés ? Nul.


[www.mondialisation.ca]
l
3 septembre 2006 18:46
tu peux effectivement converser avec des cubains par internet. des cubains qui y sont autorisés.
tout comme tu peux aller à cuba voir et discuter avec des syndicalistes cubains qui t'expliqueront à quel point ils sont libres et combien le socialisme les couvrent de ses bienfaits.
certains staliniens de la cgt française y vont reguliérement pour rencontrer des "camarades cubains" pour s'extasier sur les realisations, la bonne santé du syndicalisme cubain et, accessoirement, bouffer royalement, rapporter une boite de bons cigares et se payer de belles prostituées socialistes.
je hais ces gens là. j'ai méme faillit en esquinter un lors d'un congrés fédéral de la cgt du temps ou j'y étais encore.
si j'ai mis sur le post cette article de l'huma, c'est que meme au parti communiste français, louer "cuba la socialiste" devient difficile.
je vois quel type de militant de gauche tu es, moreau. c'est pas la mienne.
une chose est sure, aux etats unis, je pourrais distribuer des tracts, faire des reunions publiques méme avec quelques tracas. à cuba, je serais en taule.
jamais je n'irai me fourvoyer aux cotés des rouge bruns qui soutiennent castro comme cet hiver à paris ou soutenaient milosevic, regrettaient la chute du mur de berlin.
M
3 septembre 2006 20:06
Et voilà encore des clichés....les personnes avec qui j'ai discuté n'étaient pas tous du même avis....ce n'était pas un discours appris par coeur....tu avais effectivement des "adeptes" de Castro...d'autres pour une évolution de la révolution...de tout en fait....Ensuite c'est vrai que chaque cubain n'a pas chez lui un PC...comme bon nombre de pays "non occidentaux"....Mais il y a un libre accès pour tous dans les universités...les bibliothèques...etc...Tu vois je leur même envoyé le genre d'articles..cuba dictature etc...Et là plupart m'ont dit que ces journalistes n'avaient rien compris à la société cubaine....et au rapport que la majorité des cubains entretiennent avec Fidel Castro...
B
3 septembre 2006 20:44
Pour faire plus simple pour ceux qui ne veulent pas lire, elle dit que son mari n'a pas été à la hauteur. Il est quand même resté au pouvoir 14 ans.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 03/09/06 20:45 par Belle.
Ben quoi 0-°
L
4 septembre 2006 01:53
Certaine sources disent qu'il faut une autorisation pour qu'un cubain ait accès aux cerbercafés
Quelle type d'autorisation faut ils ? moody smiley
L
4 septembre 2006 23:19
Citation
La Boetie a écrit:
Certaine sources disent qu'il faut une autorisation pour qu'un cubain ait accès aux cerbercafés
Quelle type d'autorisation faut ils ? moody smiley

comme M Moreau est absent actuellement, je me répond grinning smiley
parait il qu'il faut appartenir à une association reconnue Angel pour accéder à internet dans les cibercafés
 
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