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INTÉGRATION - Ni modèle républicain, ni multiculturalisme
13 novembre 2005 11:24
Les événements de ces derniers jours en France poussent la presse internationale à s'interroger sur les modèles d'intégration. Si le modèle républicain à la française a fait la preuve de son échec, le modèle multiculturaliste à l'anglo-saxonne n'a pas non plus réussi à enrayer la violence…

"Inévitable, l'explosion des banlieues a été préparée par des décennies d'inaction et d'aveuglement de la politique française. Et l'inactivité est avant tout le résultat de ce que l'on pourrait appeler l''illusion républicaine'", considère la Süddeutsche Zeitung. Le quotidien allemand rappelle que, "en France, le principe de l'égalité interdit en effet de prendre en compte les communautés ethniques ou religieuses. Ce tabou, cette cécité autoadministrée empêche jusqu'à la collecte de données statistiques sur la question. Voilà pourquoi il est impossible de décrire avec précision les minorités qui vivent dans le pays. Personne ne peut chiffrer les déficits de l'intégration de ces minorités ou déterminer comment ces déficits pourraient être résorbés par des mesures ciblées. La discrimination positive est considérée comme un gros mot. Ce refus de voir les réalités a créé un cercle vicieux, car la discrimination négative, elle, est bien sûr très courante. Celui qui porte un nom maghrébin ou celui qui a la peau noire ou qui habite dans un quartier réputé difficile aura – même à qualification égale – infiniment plus de mal à trouver un emploi, un logement ou un crédit qu'un monsieur Dupont résidant dans le XVIe arrondissement de Paris. Bref, dans le pays où l'égalité est un principe, la pratique est celle d'une inégalité effrayante."

Pour The Independent, les événements des derniers jours en France et les attentats de Londres en juillet "soulèvent des questions fondamentales sur la relation entre les minorités ethniques et les démocraties pluralistes". Les deux modèles, le multiculturalisme à l'anglaise et la laïcité à la française, ont échoué, constate le quotidien britannique. "Comment deux approches divergentes ont-elles pu produire le même résultat ?" s'interroge un éditorial. Pour le journal, toutes les réponses ont été trop timides. Finalement, "il n'y a pas eu assez de multiculturalisme au Royaume-Uni". Seules des mesures de façade ont été mises en œuvre, comme la traduction de documents officiels en plusieurs langues. "Il faut mettre en place quelque chose qui s'attaque véritablement à la racine du problème. Il s'agit de développer l'identité raciale des enfants en leur donnant des modèles d'intégration réussie, issus de leur communauté, tels que physiciens, médecins ou hommes d'affaires", préconise le quotidien britannique. "Affirmer son identité raciale aide à construire plutôt qu'à mettre en péril le sens de la communauté. Un multiculturalisme qui suppose, par exemple, la formation des imams britanniques peut n'avoir qu'un impact positif."

"Ce sont des temps difficiles pour une Europe désorientée", commente ABC. "La crise conséquente au 'non' français et hollandais au projet de Constitution européenne est le reflet fidèle d'un profond mal-être. L'Etat-providence semble incapable de répondre à ses propres insuffisances et les solutions interventionnistes sont impuissantes devant le phénomène de la globalisation. Dans ce contexte, la seconde génération d'immigrés, en particulier ceux qui sont originaires du monde islamique, est un facteur de complication supplémentaire", constate le quotidien espagnol. "Les faits démontrent l'échec de la politique britannique, qui vise à juxtaposer des cultures diverses, et l'échec de la théorie française de la 'citoyenneté républicaine', résumée dans la loi qui interdit le port du voile dans les écoles publiques. Près de 14 millions de musulmans vivent dans l'Union européenne. Il faut insister sur les politiques d'intégration, renforcer dans le même temps la sécurité, et contrôler les messages que transmettent les extrémistes, profitant des libertés de l'Etat de droit pour prêcher la haine et la violence. Il manque un programme ambitieux pour le développement social et économique des zones marginalisées, parce que les comportements contre le système naissent de la marginalité et du manque d'horizon. Plus qu'un problème d'ordre public, nous sommes devant une épreuve du feu pour tester la force des sociétés démocratiques", conclut ABC.

Hamdam Mostafavi et Marco Schütz

Source : [www.courrierint.com]

Môh Tsu

E
13 novembre 2005 13:10
Salam Môh Tsu,

Merci pour cette contribution dans ce débat. Je reste convaincu que nous devons, nous d'abord, français d'origine maghrébine ou autre, faire notre choix. Qui sommes-nous ? Français, Marocains, Algériens, Tunisisens, Sri Lankais, Japonais, Maliens, Hongrois ...Lui a fait son choix depuis longtemps. Il a choisi la France, pas la Hongrie. Il est aujourd'hui président du 1er parti de France, n°2 du gouvernement etc ...Je rêve ? Pourquoi pas ? Beaucoup de rêves sont aujourd'hui réalité ! Mais commençons par le début : choisissons notre pays. Ne restons pas dans l'indécis, l'hésitation et "le provisoire qui dure".

La France c'est notre pays. C'est en France que nous sommes nés, C'est en France où nous avons étudié, C'est en France où nous vivons et grandissons. Faisons de la France notre patrie sans renier nos origines et celles de nos parents. Mais soyons clairs : cessons de traiter ceux qui choisissent la France comme leur pays de traîtres ! Ils ont trahi quoi: les pays des origines de leurs parents dont ils sont le dernier des soucis ? Par quoi sont-ils liés à ces pays ? Par leur prénom, leur confession, et leurs parents ! Y a-t-il autre chose qui nous lie aux pays des origines de nos parents ? Le débat est ouvert. Par contre qu'est-ce qui nous retiens en France, en Hollande, en Belgique ou dans un autre pays d'Europe ou d'ailleurs ? Tout : la naissance, la culture, l'éducation dans les écoles, les collèges ...la langue. Tiens la langue ! Combien parmi nous s'appellent Mohamed, Nora, Mourad, Khadija, Loubna ...et ne savent même pas écrire ce prénom en arabe !? Même la langue ne nous lie pas aux pays des origines de nos parents.

Ouvrons donc les yeux et soyons clairs ! Cessons de traiter ceux qui ont la clairvoyance de faire un choix logique, la France ( ou la Belgique, la Hollande ...selon le pays où ils sont nés) de traîtres. Ils ont trahi qui ? Leur communauté ? Au contraire : en entrant dans la police, l'armée, la fonction publique, ils rendent service plus à leur communauté que ceux qui brûlent, squatent les halls des immeubles ou font d'autres choix plus dangereux, et salissent ainsi l'image de leur propre communauté. S'identifier à un Azouz Begag, chercheur universitaire, écrivain puis ministre ; s'identifier à un Tahar Benjelloun, à ces jeunes entrepreneurs qui prennent "l'escalier" c'est-à-dire qui se débrouillent proprement en attendant que "l'ascenseur social", soit réparé, à un Zidane, à un Khaled, à dautres modèles qui certes ne sont pas tous parfaits, n'est-il pas mieux que de s'identifier aux dealers, aux squateurs des halls d'immeubles ...qui attendent qu'on vienne les servir ?

Ouvrons les yeux et regardons-nous d'abord tels que nous sommes. Il nous faut du courage pour faire ce geste. Ayons donc ce courage et faisons de la France (la Belgique, la Hollande ...) notre pays, respectons ses valeurs, participons à son avenir car c'est aussi le nôtre. Moi j'ai fais mon choix : la France c'est mon pays, je l'aime, je respecte ses valeurs et je les fais miennes. Je me bats pour faire ma place dans mon pays la France. Je me bats d'abord contre moi : je choisis la France, je me pense d'abord français et j'agis en français : je refuse la violence et je cherche d'autres moyens pour m'imposer. Mes adversaires n'en seront que plus emmerdés et mes amis me tenderont la main. Je résouds ainsi mes contradictions tout en respectant le pays d'origine de mes parents.
 
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