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Une inquiétude grandissante
11 juin 2013 12:49
Assâlamu `alaykum Yabis et Yabies

Ma lecture vous dérobera un certain temps, je tiens d'emblée à vous remercier.

Issue d'une fratrie de six enfants, mes parents m'ont toujours incitée mes frères et moi à faire de longues études et pour cela, tout était à notre disposition. Ils se sont sacrifiés pour nous offrir la scolarité et le confort qu'ils n'ont pas eu le privilège d'avoir. Afin que l'on puisse manquer de rien, ma mère faisait le ménage chez une juive marocaine, Josiane s'appelait t-elle. Je l'y accompagnais parfois et mon cœur se fissurait à la vue de ma mère agenouillée dans la cuisine frottant le sol carrelé. Mon père, cet agent de la SNCF amené en France en 1970 afin que la masse capitaliste s'enrichisse sur son dos et sur celui de ses pairs immigrés, s'est donné corps et âme à son travail. Il ne s'absentait jamais et était prêt à faire de lointains déplacements pour assurer des primes supplémentaires. Des parents prêts à tout, des parents aimants et dévoués.

Nous avions de beaux cartables à chaque rentrée scolaire - de l'école française et arabe - ainsi que de nouvelles chaussures. Ma mère prenait le soin de me tresser les cheveux et elle me vêtait des plus jolies robes. Elle était fière de nous tenir la main le matin sur le chemin de l'école, elle nous brandissait comme des drapeaux. En quittant la maison, nous étions embrassés par mon père qui s'en allait retrouver ses fidèles trains dont technologie et la force ne cessaient d'amplifier au détriment de sa santé.

Les mercredis après-midi étaient rythmés par des sorties au parc s'il le temps se prêtait ou à la bibliothèque. Les murs de nos chambres disparaissaient sous les montagnes de livres que l'on nous achetait (romans, qu`ran etc...). Nous avions des centaines de jeux de société qui escortaient chaleureusement nos soirées familiales. Mon père tenait à ce que l'on y joue, on apprenait à développer notre intelligence, vivacité et stratégie.

Nous ne connaissions pas de repos dominical, les dimanches nous allions prendre des cours d'arabe à la mosquée. Bien sûr, on avait de belles fournitures et des livres d'exercices flambant neufs.

En somme, je ne leur serai jamais assez reconnaissante mais pour eux, pour qu'ils soient fiers de nous et d'eux même surtout, j'ai étudié. Chaque trimestre j'étais envahie d'une vague de bonheur lorsque je voyais les yeux de mon père pétiller à la lecture de mon bulletin. Il esquissait un sourire et me disait : " Allahy hafdek ya benti ". Je remercie le Créateur.

Malheureusement, ce n'est pas ce qu'il dit en lisant ceux de mon petit frère, dernier de la fratrie. Au fond des yeux épuisés de mon père, flottent des nuages de tristesse et d'incompréhension. Ces bulletins ne sont plus rangés comme le sont les nôtres, ils sont vulgairement accrochés sur la porte du réfrigérateur puis finissent par disparaître. Le propriétaire de ces brillants bulletins est un fainéant. La nonchalance et l'immaturité prennent contrôle de son corps. Il est pourtant intelligent mais il a décidé que l'école n'était pas faite pour lui.

Il s'habille de marques et a un téléphone dernier cri. Il sort régulièrement et quand il est à la maison, il joue à la console ou discute sur les réseaux sociaux. Il ne lit pas ou très peu. Il ignore que ce qu'il a est un luxe, que certains enfants tueraient pour pouvoir aller à l'école et s'instruire. Non, il ne sait pas. Il ne sait pas que les jambes de ma mère déformés par les saillantes et terrifiantes varices bleues sont les marques témoignant de son dévouement. Il ignore que ses séries abrutissantes ne lui seront d'aucun profit, il ignore que les temps sont durs et que la réalité de ce monde est affligeante.

J'ai pourtant essayé en vain. Je passais des heures à l'encourager et à lui expliquer ce qu'il saisissait difficilement. Je délaissais mes devoirs pour l'université et le faisait apprendre. Quant à mes parents, ils n'ont plus aucune énergie. Les professeurs à domicile se sont succédés sans aucun succès, les punitions et les menaces aussi.

Nous sommes tous fatigués. Ces résultats catastrophiques ont été le sujet de violentes disputes entre mes parents. Il en est conscient mais n'agit pas pour autant.

Ce matin, il nous a fait signer les documents de passage en classe de troisième. Une profonde tristesse s'est logée dans ma poitrine. Que pensent ses professeurs? N'ont-ils alors aucune morale? Faire passer un enfant sans base dans le seul but de libérer une chaise qui en accueillera un autre. Pourquoi n'ont-ils pas proposer de redoublement? Autant d'interrogations qui me laissent perplexe et inquiète quant à la réelle efficacité du système éducatif. Quant à l'école d'arabe il n'y consacre plus de temps. Les dernières notes reflètent son manque de motivation. Il n'éprouve aucun intérêt.

Comment expliquer l'attitude de mon petit-frère et que faire? Est-il possible de le faire changer?

L'école ne représente pas tout mais force est de constater qu'elle constitue de bonnes bases, je sais qu'il est capable de s'en sortir en faisant une formation de boulanger ou autre. Ma hantise est qu'il devienne comme un de ces jeunes Atlas (figure de la mythologie grecque qui porte la terre sur son dos) tenant les murs des bâtiments, comme s'ils étaient des piliers et que sans eux ils s'effondreraient.

Je n'ai pas envie de le voir essuyer des échecs ni se faire jeter du monde du travail parce qu'il ne sait pas rédiger une lettre de motivation sans faire d'horribles fautes. Je souhaite le voir s'instruire, non pas pour qu'il occupe un poste gratifiant mais parce que je veux qu'il comprenne le monde qui l'entoure. Je souhaite qu'il montre de l’intérêt pour notre belle religion et qu'il lise des livres s'y référant. Qu'il découvre la réalité affligeante de ce monte et qu'il se forge une carapace protectrice et imperméable aux dangers extérieurs. Je ne veux pas qu'il soit un mouton de panurge mais qu'il soit fort et intelligent. Peut-être que j'en demande trop pour un enfant de quatorze ans. Que sais-je...

J'attends vos conseils mes frères et sœurs. Bârak Allahu fikum.

Rabbana hab lana min azwajina wa dhurriyyatina qurrata a`yunin wa j`alna li l-muttaqina imama



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/06/13 13:18 par MissNôrah.
c
12 juin 2013 12:57
Salam oualikoum
C est bien ecrit. Sinon je vis plus ou moins la meme chose. Nous n avons pas autant gate que vous. Mais l incomprehension , l'impuissance et la frustration sont bien là. A force d essayer de l aider jai fini par etre a ses yeux un ennemi.... J ai arrete de me battre pour lui.
l
12 juin 2013 17:54
Assâlamu `alaykum

Je comprends ton inquiétude, il est difficile de comprendre pourquoi cette répulsion de l'école alors qu'il a grandi dans une famille pour qui l'éducation a l'air d 'être primordiale.

Juste une question, tu parles de passage en Troisième: normalement l'établissement demande au parents de choisir entre passage en Troisième ou doublement, ensuite lors du conseil de classe, l’équipe éducative décide s'il est d'accord avec le souhait des parents. Si désaccord il y a, alors un rendez-vous de conciliation est organisé.
il faut savoir que le doublement n'est proposé que si l'équipe éducative pense que cela lui sera bénéfique, et s'il se montre motivé. Si l'élève ne ne fait aucun effort, s'il se montre désintéressé, il risque au contraire de faire pire et de saborder son année.

Ne vous a-t-on pas demandé votre avis sur les choix d'orientation?

Il existe des dispositifs en Troisième qui permettent aux élèves de se remobiliser grâce à des projets autour du monde professionnel: la Prepapro ou alors juste l'option de DP3.


Il sera essentiel que ta famille le soutienne en cette année décisive et le guide dans ses choix d'orientation.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 12/06/13 18:33 par luckysarah.
c
12 juin 2013 23:29
je serai pour l écarter de ses amis et connaissances de lui prendre son téléphone portable et de le mettre dans une école privee.

voir meme dans un internat.

je pense qu il es necessaire de le couper de ce monde et des choses malsaines qui s y trouve.
de nombreux enfants s en sortent mieux dans une ecole privée.

sinon tu peux essayer de filmer discrètement ton frere afin qu il se voye et qu il analyse son attitude par moment ca peut etre positif quand on se voit et qu on remarque que notre attitude n est pas normal
12 juin 2013 23:53
Assâlamu `alaykunna mes soeurs.

Je suis honorée par l'attention que vous me portez. Je pensais que mon message finirait aux oubliettes.

Chaymama : Shukran. Je me suis battue mais je ne baisse pas les bras. J'y crois encore. Je sais qu'il a un potentiel énorme, il faut juste qu'il le cultive. L'école n'est pas faite pour lui soit, mais je veux qu'il s'en sorte malgré tout. J'étais devenue un ennemi mais j'ai vite compris que ce n'était pas fructueux, qu'au contraire son attitude se détériorait. Je prie Allah pour qu'il garde les pieds sur le bon chemin et j'en demande autant pour tous nos frères et sœurs smiling smiley

Luckysarah : Il n'a jamais eu de bons résultats depuis son entrée au collège. Mes parents pensaient bien faire en le faisant passer de classe en classe, convaincus qu'il ferait de son mieux l'an qui allait suivre. Ses professeurs ne se sont jamais opposés. Ils auraient dû insister peut-être... Je l'ignore.
J'admets tout de même qu'ils fournissent beaucoup d'efforts et que certains d'entre eux étaient réellement préoccupés par l'avenir de mon petit-frère.

Wanatou : Nous avons pensé à le placer dans une école privée. Cependant, j'ai épluché par mal de témoignages et il s'avère que parfois cela ne paie pas. Est-ce que se sont ses fréquentations qui jouent en sa défaveur? Je ne pense pas... Il est plutôt bien entouré. Il est souvent avec sa nièce du même âge ou avec ses cousins.
Le placer dans un établissement privé ne serait-ce pas une marque d'abandon? Il pourrait l’interpréter comme cela non? Se dire qu'il doit nous quitter parce que l'on on a échoué? Ou alors cela peut avoir l'effet contraire?

Je ne sais plus...

Bârak Allâhu fikunna
c
13 juin 2013 12:15
Je pense qu'il serait necessaire d'en discuter calement avec lui. Lui demandé s il ne se sentirait pas mieux dans une ecole privée.
pacre qu 'il a un avenir Inch'Allah et que cette avenir se construit. ou alors peut etre est il plus manuel? en as tu discuter avec lui pour savoir ce qu'il veut vraiment et ce qui lui plait vraiment?

Je pense qu'il serait necessaire de faire un point un vrai avec lui et meme en l'accompagnant dans les CIO (Centre Intercommunal d'orientation) et de feuilletté des livres des fiches docs quio pourront l'aider à choisir.

D ou lui vient de demotivatione depuis quand cumule t il les mauvais resultat? peut etre aussi qu a force de se sentir humilier par ton pere il ne cherche meme plus à faire d effort car il se dit qu il ne se sentira jamais reconnu par celui ci?
l
13 juin 2013 12:46
IL à 14 ans c'est un ado qui n'écoute pas ces parents .
ètre boulanger n'est pas un crime .

il n'y à que le dine qui puisse le faire changer au lieu de lui matraquer les oreilles avec les cours parler lui d'allah le reste suivra. inchallah .
13 juin 2013 16:53
Linaaaaaa :Bârak Allahu fiki A aucun moment je n'ai dit qu'être boulanger était un crime. Au contraire c'est un métier qui pourra lui donner des responsabilités et le faire mûrir. Je ne conçois pas ce métier comme humiliant, relis moi, j'ai seulement dit que je craignais qu'il ne fasse rien, et là oui c'est un crime. Par ailleurs, on ne le secoue pas constamment néanmoins on s'inquiète et c'est justifié. J'ai justement écrit plus haut qu'il ne porte aucun pas beaucoup d'intérêt pour la religion, il fait ses prières mais parfois il les loupe. On lui achète des livres, nous lui parlons de religion et puis nous avons tous et lui y compris reçus une éducation religieuse.

Wanatou : Shukran. Il ne parle pas beaucoup de ce qu'il apprécie vraiment. Il pratique le football, il est très sportif. Il est capable de travailler mais ne lève pas le petit doigt. Il arrive tout de même à décrocher des notes correctes, c'est surprenant mais la majeure partie de ses résultats reste faible. Il ne démotive pas mais j'ai senti qu'il voulait qu'on lui fasse confiance. Il veut nous montrer qu'il est capable. Faut dire que mes frères sont un tantinet moqueurs et se permettent de lui dire qu'il est stupide ou autre, chose contre laquelle j'essaie de lutter même si c'est de la plaisanterie. A cet âge, ils absorbent tout et cela peut créer un mal-être.
C'est une très bonne idée, je l'accompagnerai dans les CIO in shâ Allah.
M
13 juin 2013 17:27
Citation
MissNôrah a écrit:

il ignore que les temps sont durs et que la réalité de ce monde est affligeante.

Comment expliquer l'attitude de mon petit-frère et que faire? Est-il possible de le faire changer?

L'école ne représente pas tout mais force est de constater qu'elle constitue de bonnes bases, je sais qu'il est capable de s'en sortir en faisant une formation de boulanger ou autre. Ma hantise est qu'il devienne comme un de ces jeunes Atlas (figure de la mythologie grecque qui porte la terre sur son dos) tenant les murs des bâtiments, comme s'ils étaient des piliers et que sans eux ils s'effondreraient.

Je n'ai pas envie de le voir essuyer des échecs ni se faire jeter du monde du travail parce qu'il ne sait pas rédiger une lettre de motivation sans faire d'horribles fautes. Je souhaite le voir s'instruire, non pas pour qu'il occupe un poste gratifiant mais parce que je veux qu'il comprenne le monde qui l'entoure. Je souhaite qu'il montre de l’intérêt pour notre belle religion et qu'il lise des livres s'y référant. Qu'il découvre la réalité affligeante de ce monte et qu'il se forge une carapace protectrice et imperméable aux dangers extérieurs. Je ne veux pas qu'il soit un mouton de panurge mais qu'il soit fort et intelligent. Peut-être que j'en demande trop pour un enfant de quatorze ans. Que sais-je...

Salam,

Et si tu explicites encore plus tes peurs...Tu mets trop accent sur ta conception du monde (répétition je remarque = le marqué en rouge)….

Cherches-tu à ce qu’il voit le monde comme tu le vois ou le voyais lorsque t’avais son âge ? Cherches tu a ce qu’il chemine dans ce monde comme tu le fais ou le faisais ?
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
13 juin 2013 17:49
Wa `alaykî assâlam

Shukran Matrix Gamma.

Je me suis relue rapidement, la répétition aurait pu être évitée en effet :-) Néanmoins tu as mis le doigt sur quelque chose de vrai.

Je cherche à ce qu'il soit en sécurité. Le monde extérieur m'effraie.
M
13 juin 2013 21:56
Citation
MissNôrah a écrit:

Je cherche à ce qu'il soit en sécurité. Le monde extérieur m'effraie.

- Et comment tu définis la sécurité ? Réfléchis bien…

- Penses tu le rendre secure en lui montrant combien le monde t’effraie ?

Saches que tes peurs ne font pas de toi une personne en sécurité…Dans l’effroi, on ne trouve ni abris, ni refuge.

La peur psychologique enlaidit l’esprit. L’esprit reste prisonnier des pensées négativistes, il ne vit pas le présent puisque propulsé dans la quête d'une sécurité future.

Relis toi encore mais pas rapidement comme tout à l'heure. Essayes de soulever dans tes propos la contradiction entre ce que vous voulez et ce que vous faites (vous = toi et tes parents). La contradiction entre le dire et le faire ne peut mener à la prise de conscience, à la conscience morale.

Demain je serai absente du site car occupée toute la journée.
Je te donne rdv le dimanche si free ou lundi inchaa Allah pour plus de profondeur.

Je vous souhaite joumou3a moubaraka, à toi et à ton p’tit frère, un bon WE also.

Salam
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
M
13 juin 2013 22:01
Entre temps, médites sur mes p'tits mots...J'ai peut être mis le doigt sur autre chose de vrai (je te prends l'expression d'en haut).
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
M
17 juin 2013 16:13
Salam,

Tu sais très bien que les frères et soeurs ne peuvent se ressembler. Je parle ici de la resemblance en principes, en visions, en convictions, en comportements, en caractères….

Même si issus des mêmes parents, même si developpés dans le même cadre (mêmes traditions, même culture), on ne peut parler de la même nature humaine.

Et tu sais très bien que l’Homme en général tient à sa liberté au fur et à mesure.
Parfois, il s’y attache depuis son enfance déjà.
Des éducateurs associent ce fait à une désobéissance, à de l’irresponsabilité, à de la méchanceté, à un manque de discipline.

Interprètations qui peuvent pousser l’enfant "insoumis" à plus de rebellion, à de l’écart, à de la tristesse, à l’extrême si grande incompréhension à son égard.

Depuis p’tits, on nous inculque des tas de choses à apprendre. Pour les éducateurs (parents, profs et autres), c’est de la morale bénéfique.

Cependant on oublie que la discipline est nécessaire à une étape qui précède ce qu’on appelle l’autonomie., le stade d'après où l’Homme commence à prendre soin de lui même, à écouter plus ses désirs, à se faire lui même ses propres règles.

Il arrive à ce que l’adolescent, qui ne se veut plus enfant sous l’emprise de son tuteur, s’oppose à toute autorité. Cette autorité qu’il conçoit comme une sorte d’enfantillisation à ce qu’il est comme corps et esprit.

L’adolescent pense mûrir en se traçant lui même son chemin, même si chemin mal vu et mal accepté par ses siens.

Il se veut évoluer dans ses propres expériences, réussies soient elles ou contraire.

Ton frère a 14 ans. Un ado.

J’ai noté qu’il ne te ressemble pas :

1 - Il n’est pas un « peureux » comme tu l’es. Tu fuis le monde. Il va vers le monde (au moins virtuellement étant donné que tu relèves les réseaux sociaux). Réellement, il est plus avec des familiers d’après tes propos.

Lui faut il vraiment une carapace impermèable pour le sentir secure (tes propos)?

2 - Tu es brillante, toujours devant tes livres. Lui par contre est passable en école, n’aime pas la lecture.

Faut il qu’il partage ton hobby pour l'apercevoir d’un jeune homme de bonne volonté ? L’éducation élitiste est elle toujours avantageuse ?

Autres questions:

- Ton p’tit frère, le sais tu heureux durant sa croissance ? joyeux durant ses jeux ? enthousiaste dans son école ?

Laisses moi te dire: Avant de juger un esprit pas encore mûr, il faut tout d’abord le comprendre, prendre en loupe les failles qui dérangent.

Autres interros qui peuvent te pousser loin dans les reflexions:

Que dit il de vos mérites ? = Voit il votre bravoure de la même façon que vous tous (toi et tes frères qui le dénigrent et le supposent mal accroître ?

Une question encore :

- C’est quoi la véritable éducation ?

Laisses moi te dire: Le monde restera toujours obscur et étranger pour chacun de nous tous, peu importe ce que l’éducation nous fournisse comme clés de compréhension et d'orientations, peu importe le nombre d'expériences faites, peu importe la prise de l'âge. Médites bien sur ce passage.

Laisses moi te dire : Il faut savoir accepter la différence, celle des niveaux, des goûts, des orientations, des idées et et etc…

Un poste dans cette rubrique a attiré mon attention. C'est celui de la brave et sage Cyprèsdesienne. Presque le même sujet...la même direction, plus exactement. Tâches d'y jeter un coup d'oeil.

C’est le lundi. Je ne me sens pas encore prête pour un débat profond. Lasse moralement...ce qui fait que pas si satisfaite de comment je traite le thème.

Peut être que demain serai plus fine dans le choix des expressions et explications.

Salam



Modifié 2 fois. Dernière modification le 17/06/13 16:24 par Matrix Gamma.
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
17 juin 2013 21:23
Assâlamu `alaykî ma chère Matrix Gamma.

Tu as été brillante. Tu as décelé et expliqué des choses qui étaient floues même pour moi. J'ai longuement médité et al hamduli Allâh cela m'a été bénéfique, je t'en remercie puisque c'est toi qui m'y a incitée.
De cette méditation, je tire plusieurs conclusions.

Comme tu le dis, nous nous ressemblons pas. Nous avons certes eu une éducation commune - fondée sur les mêmes principes et valeurs - mais chacun d'entre nous à sa propre vision du monde, à sa propre manière de vivre sa vie. Cette similarité vers laquelle je tendais... Pourquoi? C'est rassurant sûrement.

Ce qui m'effrayait au fond c'était pas le monde extérieur, bien qu'il soit très inquiétant mais plutôt comment mon petit frère allait grandir, mûrir et se forger puisqu'il avait choisi un chemin différent. Mais tu as entièrement raison, j'ai une vision étriquée. Mes frères et sœurs et moi-même sommes différents et pourtant chacun à notre manière nous avons pu construire quelque chose, frêle et précaire peut-être mais grâce à Allah nous avons des objectifs, des ambitions... Je pensais que faire des études était le seul moyen de s'en sortir, peut-être pas finalement. L'essentiel c'est qu'il soit bien dans sa peau, bien avec autrui en adéquation avec sa religion et ses rêves et ses desseins.

Les différences ne doivent pas être effrayantes, elles sont au contraire une richesse. Tu sais Matrix Gamma, mon petit frère c'est comme mon fils. La comparaison est forte mais je me sentirais clivée sans lui. J'ai fondé beaucoup d'espoir sur lui, je lui ai beaucoup donné et il m'a beaucoup offert en retour. Je l'aime d'un amour ineffable. J'aurais été moins inquiète s'il avait suivi mes pas - non pas qu'ils soient meilleurs que les autres - mais parce que ce sont les miens et que j'aurais pu l'aiguiller, lui éviter les erreurs que j'ai faites et le pousser encore plus haut. Je ne suis pas brillante ma tendre Matrix, je suis loin de l'être. Seulement je m'accroche et travaille, du moins je m'accrochais... Mais là c'est encore un autre sujet (voir post précédent).

Tes conseils sont précieux et avisés. Je devrais apprendre à le connaitre davantage, le comprendre et si mal être il y a, chercher à détecter son origine. En le connaissant mieux, je l'escorterais de la meilleure manière qu'il soit. Qu'importe son projet, ses ambitions je l'y encouragerais.

Tu auras constaté que j'ai écrit au passé car tu m'as apportée une autre manière de penser, imprégnée de sagesse et de maturité, qui a profondément et durablement marqué la mienne.

Bârak Allâhu fiki Matrix,

Sincèrement.
M
18 juin 2013 11:29
Salam,
Tu m’as corrigée. Je te cite :

Citation
MissNôrah a écrit:
Je ne suis pas brillante ma tendre Matrix, je suis loin de l'être.

Ok. J’ai mal interprété le suivant passage:

Citation
MissNôrah a écrit:
J'ai étudié. Chaque trimestre j'étais envahie d'une vague de bonheur lorsque je voyais les yeux de mon père pétiller à la lecture de mon bulletin. Il esquissait un sourire et me disait : " Allahy hafdek ya benti ".

J’ai lu ta dernière intervention. Peut être tu clos la discu avec vu que t'u as un nouvel objectif à atteindre = celui de saisir encore plus ton frère + d'accepter votre différence.

Cependant, j’ai à dire ce que j’avais à dire avant de prendre congé de ton salon.

Pas la peine de venir détailler ou converser si tu n’en trouves pas le besoin.

Tâches juste de me lire jusqu’au point final car je pense t’apporter autres pistes pour des reflexions encore plus profondes.
Aujourd'hui mon humeur est au top. Je saurai m'exprimer mieux qu'hier, plus longuement qu'hier aussi.

...à tt à lh…
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
18 juin 2013 11:58
Assâlamu `alaykî Matrix

Ma chère Matrix, oui j'avais des bons bulletins mais ça ne fait pas de moi une personne brillante... Du moins si je l'ai été aujourd'hui je ne le suis plus.

Je vais te relire et méditer. In shâ Allah je reviendrai :-)

Sincèrement.
M
18 juin 2013 13:02
Rires sur ta courtoisie...Je suis tout ton contraire...mais bon, continuons, chacune à sa façon (sourire). Je rentre dans le sujet:

Remarques comment tu « parles » dans ce passage. Je te cite :

Citation
MissNôrah a écrit:
Tu sais Matrix Gamma, mon petit frère c'est comme mon fils. La comparaison est forte mais je me sentirais clivée sans lui. J'ai fondé beaucoup d'espoir sur lui, je lui ai beaucoup donné et il m'a beaucoup offert en retour. Je l'aime d'un amour ineffable.

Je comprends que tu l’aimes fort mais Nôrah, ne sais tu pas que l’excès en amour peut causer des ravages ? Attention…Attention…N’ai je pas noté les mots « peur, inquiètude, sécurité » que t’avais répétitivement sur les "lèvres » ?

Je pense t’es au courant des ravages psychiques et physiques que peuvent causer les mères possessives et très dominantes.

Ces mères qui pensent pourtant faire du bien grâce à leur amour envers les leurs…

La mère, de nature, a peur pour son enfant. Son rôle primordial est de le mettre en abri des « loups », de lui sécuriser son présent et son futur.

Mais qu’en est il si ses peurs non justifiées ? si son rôle mal exercé ?

L’enfant le vit mal.
L’enfant vit mal tout court.

Parfois à force d'avoir peur de perdre quelqu'un, on finit par le perdre. Et je suppose tu le sais.

L’amour doit être sain. Et sain veut dire raisonnable, sensé, blanc.
L’amour qui jaillit d’un magma d’instabilité, de pensées négatives, ne peut être que brûlant et qui dit brûlures dit souffrances, maux, douleurs.

Remarques cette expression que tu « articules " :

J’ai fondé beaucoup d’espoir sur lui

Mais te rends tu compte de ce que tu dis ?
C’est trop Nôrah…C’est une grande pression que tu te fais subir là…Et puis un grand fardeau pour ton p’tit frère maskine. Ce p’tit frère qui, normalement, doit se développer séreinement, pour le bien de son propre bien et non pas pour le bien de l’autre (ici toi).

Remarques avec moi :

Qu’en serait il de sa croissance mentale si tes espoirs idéalistes par exemple ?

N’est ce pas toi qui dit « avoir une vision étriquée du monde » ? Penses tu être le bon passeur de sens pour ton p’tit frère ?

Nôrah, ne tombes pas dans une autre erreur (toi qui parles dejà de plusieurs que tu veux éviter au p’tit).

De quelle erreur je parle là?

Celle de lui imposer tes désirs, tes rêves, tes desseins....sachant que tu aimerais bien qu'il suive tes pas.

Réveilles toi.

Il n’est pas toi et tu n’es pas lui.

Ton p’tit frère tique certainement autrement que toi.
A cet âge (14 ans), il commence à sentir ses propres désirs, à avoir ses propres rêves, à se projeter ses propres desseins quoi qu’encore incapable de se tracer l’itinéraire à entreprendre pour les réaliser.

Si le monde t’effraie, je peux le comprendre mais saches que la sagesse ne consiste pas à s’isoler entièrement du monde ou à se construire une bulle de tranquilité tout en évitant le flux des relations extérieures.

NON. La sagesse consiste à vivre dans la vérité. Et la vérité est que ton p’tit frère voit le monde autrement, veut vivre autrement.

OUI...Tu dois apprendre à ne plus recommencer tes erreurs passées mais faut il vraiment les faire éviter à l’autre.

Ce serait une Erreur oukhti.

Ton p’tit frère, quoi que tu penses le protèger du mal, de la descente, va commettre les siennes et c’est à partir des échecs, des fautes, des expériences qu’on apprend, qu’on progresse, qu’on discerne mieux…ça, si force et grande volonté de vivre mieux.

Et ce sont les termes clés de la réussite individuelle : La force morale et la grande volonté d’aboutir au terminus, celui qu’on se trace personnellement pour toucher le bonheur tant désiré.

Saches que tes p’tits bonheurs ne sont certainement pas les siens.

Tu es d’une génération. Il est d’une autre…Peut être que l’écart d’années n’est pas si grand entre vous deux. Cependant t’as à saisir que le monde est en évolution. Le Temps en évolution.

Ce qui explique parfois la faille entre les générations, la divergence ou incohérence dans les visions.

Cette introduction, ct pour te pousser à piger ce qui suit :

Ton p’tit frère ne peut pas développer en lui l’élement humain si tu ne lui laisses pas une marge de liberté dans l’expression, dans le comportement, dans l’orientation….

Il n’y a pas qu’un seul modèle à suivre et tu le sais.

Tu n’es peut être pas son modèle, non plus ses parents, non plus ses autres sœurs, non plus ses frères. Oui vous êtes à un stade « exhaltant » et pourtant est ce une référence sans discussion pour le p’tit ?

Peut être non.

Les « peut être » sont là pour te pousser à creuser encore plus en lui. Des hypothèses et suppostions, on n’en veut pas non ?

Normalement on éduque l’enfant jusqu’à l’âge de 10 ans…Les grandes bases sont à inculquer avant cet âge.

La peur du parent est souvent présente + accablante lorsqu’on n’assume pas l’éducation transmise avant cet âge… Lorsqu’on doute de soi même, de ses propres compétences à passer les messages, on flippe, on poursuit l'enfant car supposé de fragile.

Logiquement, tu ne penses pas ?

Je vais m’arrêter ici.
Je serai de retour pour continuer.

…à tt à lh…
Modos typiquement maghrébins...Ils ne peuvent faire un job de pro...La démocratie leur est inconnue mais la dictature, ils y sont forts. Pffff. Bannie
19 juin 2013 12:04
Citation
MissNôrah a écrit:


J'attends vos conseils mes frères et sœurs. Bârak Allahu fikum.

Rabbana hab lana min azwajina wa dhurriyyatina qurrata a`yunin wa j`alna li l-muttaqina imama

Ton histoire est celle de toute une génération de milliers de maghrébins.
Pour aller droit au but , je te dirais simplement que si la réaction de tes parents est logique, légitime, prévisible, puisqu'ils ont vécu pauvres et n'ont pas d'études, il n'en est pas de même de la tienne.
Au vu de la qualité de ton texte, tu as du faire de brillante études. Tu es donc une fille intelligente , éduquée , qui n'a manqué de rien, voire meme grandi dans l'aisance , une aisance durement payée par des parents aimants et dévoués.
Brillante donc, intelligente , éduquée, tu n'es pas sans savoir , qu'on a beau donner la même education a ses enfants, les fruits ou le résultat peuvent être tres différents
Tu as étudié pour faire plaisir a tes parents, pour les rendre "fiers d'eux", par loyauté , reconnaissance et empathie. J'espère que tu as fait malgré des etudes que tu aimes et qui t'intressent dont le seul but n'est pas de décrocher un diplome a arbhorerr tel un trophée. Et quand bien même , tu as vécu par procuration , un rêve qui n'était pas le tien, une vie qui n'était pas la tienne. Tu y a trouvé ton compte . tant mieux pour toi. Mais peux tu comprendre que c'est trop demander a un enfant de vivre la vie que les parents auraient voulu eux meme mener ?
Ton petit frère est jeune, en pleine adolescence. Des enfants intelligents et fainéants , il y en a par millions , meme dans les familles riches et intellectuelles.
Quand on aime un enfant , on l'aide à s^épanouir, se réaliser lui meme, en étant au plus prés de ses propres reves , aspirations tenant compte de ses capacités et ses circonstances.
Ton frere n'est pas un mauvais garçon, ingrat. Il n'a pas obligation de faire de brillantes etudes parce que ses parents ont trimé pour cela. Combien d'étudiant se sont sacrifié pour leur parents et ont fait pour leur plaire des etudes qu'ils n'aimaient pas et qui finalement ont gaché leur vie, n'ont meme pas travaillé avec ce diplome s'ils n'ont pas arrêter en cours de route.
Vous devez aider votre frère, fils, a trouver sa voie, a suivre une formation qui lui plait , de son choix, afin qu'il soit autonome et indépendant. Souvent , la volonté de faire des etudes est tardive. Mais elle est bien là, surtout quand toute la fratrie a fait des études. Il ne suivar peut etre pas le plus court chemin, mais cela ne veut pas dire qu'il est perdu pour les études. Il y a de nombreuses passerelles et de nombreuses ecoles tres intéressante.
Pour finir, quand on aime son enfant , on lui donne le droit a l'échec d'une part et en tout etat de cause, faire avec l'enfant qu'on a , pas l'enfant qu'on veut encore.
On ne put reussir tous es enfants. Meme un couple de profs a l'université peut avoir un enfant comme ton frère.

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Un jeune con est assurément plus redoutable qu'un vieux, il a tout l'avenir devant lui. - Pierre Perret
 
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