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Impuissances arabes
s
23 janvier 2008 20:52
lundi 14 janvier 2008, Béchir Ben Yahmed


Le long voyage du président des États-Unis dans plusieurs pays du Moyen-Orient, le prix élevé du pétrole, dont cette partie du monde détient plus de la moitié des réserves planétaires, et les conflits qui s’y entremêlent, se nourrissant les uns les autres, placent la région, une fois de plus, sous les feux de l’actualité.
C’est l’occasion pour moi d’attirer votre attention sur l’une des grandes évolutions qui l’affectent.

Vous pensez probablement, comme la plupart des gens, que ce Moyen-Orient est dominé par les Arabes, dont c’est le Machrek, c’est-à-dire l’Orient, (et par l’islam, dont c’est le berceau). Tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, des hommes politiques comme Nasser et Sadate (en Égypte), Fayçal (en Arabie), Hafez al-Assad (en Syrie), Saddam Hussein (en Irak) ont défrayé la chronique, fait du bruit et la une des journaux ; ils ont ainsi accentué cette impression de « présence » arabe et l’on a même parlé, à l’époque, de « renaissance ».

Les gens informés savaient que c’était factice, au moins en partie, que la force apparente cachait des faiblesses réelles et qu’il n’était pas nécessaire de chercher bien loin pour trouver les contradictions. Mais jusqu’au « cavalier seul » de Sadate en 1977-1978 et aux agressions de Saddam contre l’Iran en 1980 et contre le Koweït en 1990, même défaits en 1967 et contenus en 1973 par Israël, les Arabes étaient la force principale du Moyen-Orient.
Ils ont, en 1973 et 1974, montré à l’Europe, aux États-Unis et au reste du monde qu’ils étaient capables d’utiliser ce qu’on a appelé alors « l’arme du pétrole » - et clairement indiqué qu’il fallait compter avec eux.

Cette ère n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le voyage de George W. Bush dans la région, en ce début de 2008, la manière dont il s’est comporté en ?Israël et dans les pays arabes visités, la façon dont les uns et les autres l’ont reçu, ce qu’il leur a dit et ce qu’ils ont dit de lui1 ont mis à nu quelques vérités que « le monde arabe » a intérêt à regarder en face s’il veut se sortir de la nasse où il s’est laissé enfermer.

La première de ces vérités, qui illustre et résume toutes les autres, est celle-ci : parmi les puissances qui comptent le plus aujourd’hui au Moyen-Orient et en façonnent le destin, aucune n’est arabe.
Aussi étonnant que cela paraisse, c’est vrai : ces puissances sont, à mon avis, au nombre de quatre, dont, au premier rang, les États-Unis. Il faut cependant les mettre à part, car ils dominent la région de l’extérieur, si je puis dire : ils viennent d’ailleurs, en effet, et assurent leur présence sur place par des bases militaires, une armée d’occupation, une flotte, des agents aussi nombreux que divers - et des « chefs d’État » dociles.
Les trois autres puissances ? Une juive, Israël, et deux musulmanes, non arabes, la Turquie et l’Iran, en regard desquelles des pays comme l’Égypte, l’Arabie saoudite ou la Syrie, qui ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils ont été, font pâle figure, tandis que l’Irak, qui fut puissant, a perdu jusqu’à son unité et sa souveraineté.

Ces Arabes d’aujourd’hui sont les lointains héritiers de ceux qui, à partir de l’an 650, ont conquis et rallié à leur nouvelle religion, l’islam, en moins de deux siècles, une grande partie du monde connu à cette époque ; ils ont alors fait de leur langue celle de la transmission de la connaissance et ils ont propagé leur foi, qui est devenue peu à peu celle du quart de l’humanité.
En très petit nombre au début de l’islam, les Arabes sont aujourd’hui, grâce à une démographie soutenue, environ 335 millions, soit 5 % de la population mondiale.
Ils ont pour particularité unique d’habiter des pays dans les sous-sols desquels on a découvert, en très grande quantité, un produit qui allait devenir, au XXe siècle, la principale source d’énergie mondiale, sans laquelle tout s’arrête : le pétrole. De ce produit de plus en plus recherché - et cher -, les pays arabes détiennent 55 % des réserves mondiales ; chaque jour, de leur sous-sol sont extraits 26 millions de barils, soit près du tiers du pétrole échangé dans le monde.

De cet extraordinaire atout, les Arabes - à vrai dire une toute petite minorité d’entre eux - ont tiré des ressources financières gigantesques… dont ils n’ont pas su faire un bon usage.
On leur a fait acheter des armes (américaines, britanniques, françaises, russes ou chinoises) à gogo et, bien qu’ils aient consacré à de tels achats un pourcentage élevé de leur revenu national - 4 % en moyenne, deux fois plus que la France -, ils se sentent désarmés et obligés de se réfugier sous la protection américaine.
L’argent qu’ils n’ont pas gaspillé en achats désordonnés d’armes ne pouvait être injecté dans leurs économies, car elles sont restées primitives ; ils l’ont donc utilisé pour effectuer des investissements « dormants » dans des sociétés américaines ou européennes, qui ne leur donnent aucun pouvoir de décision,


A suivre...
s
23 janvier 2008 20:53
...Suite de l'article précédent.


aucune vraie influence : près de 100 milliards de dollars pour la seule année 2007 et 1 500 milliards depuis la fin du XXe siècle.
Les Arabes comptent une quarantaine de milliardaires en pétrodollars ; un quarteron d’entre eux, rois ou émirs, nés pauvres ou de parents démunis, ont accumulé, sans jamais travailler, une fortune évaluée par le magazine américain Forbes à 76 milliards de dollars, mais aucun d’eux n’a une activité philanthropique digne de ce nom.
Cela pour les oligarques du pétrole, gâtés et gâchés par cette manne. En comptant large, en tenant compte de leur nombreuse progéniture, je les évalue à 3 ou 4 millions d’Arabes : 1 % !

La situation globale de la majorité des 335 millions d’Arabes en ce début de XXIe siècle est consternante. Quelques chiffres permettent de mesurer la carence des dirigeants de cette communauté humaine, la condition de leurs administrés étant le résultat direct de leur très mauvaise gouvernance :
- les Arabes, 5 % de la population mondiale, ne produisent que 2,5 % du PIB mondial ! Soit, à eux tous, autant que l’Espagne, qui, elle, ne compte que 45 millions d’habitants : un Espagnol produit ainsi, en moyenne, sept fois plus qu’un Arabe.
La proportion des citoyens arabes qui survivent avec moins de 2 dollars par jour ? Un sur cinq.
- À eux seuls, les chiffres de l’éducation expliquent la performance économique des pays arabes : 10 % de non-scolarisés dans le primaire ; le tiers des enfants n’accède pas à l’enseignement secondaire et les trois quarts ne parviennent pas au supérieur.
Le taux de l’analphabétisme était, en 2007, de 30 %, contre 10 % en Amérique latine et 9 % en Asie de l’Est.

Dès lors, comment s’étonner qu’aucun Arabe n’ait jamais obtenu un prix Nobel de science ou de médecine ou d’économie ?
Ayant cessé depuis des siècles de s’intéresser de près à la recherche scientifique et à l’innovation intellectuelle, la communauté des pays arabes continue de vivre sous la férule de mauvais gouvernants. Résultat : en 2008, trois pays arabes sont militairement occupés, soit par Israël (depuis quarante ans), soit par les États-Unis (depuis bientôt cinq ans), et l’ensemble des 22 pays de ce qu’on appelle la Ligue arabe consomme sans participer vraiment à la production industrielle mondiale.
Et sans même que leurs dirigeants se posent sérieusement les questions qui taraudent le reste du monde : pourquoi les Arabes ont-ils produit Oussama Ben Laden et Aymen al-Zawahiri ? Pourquoi Ben Laden et Zawahiri ont-ils créé Al-Qaïda et lui ont-ils donné la mission qu’on connaît ? Pourquoi tant de jeunes arabes en sont-ils réduits à se faire exploser pour tuer de manière indiscriminée des hommes, des femmes et des enfants ?
Et pourquoi est-ce dans le monde arabe qu’Al-Qaïda trouve son terreau le plus fertile ?


1. En particulier, cette appréciation significative d’Ehoud Olmert, Premier ministre d’Israël : « George W. Bush est un très, très grand ami. Jamais il ne ferait une chose avec laquelle je serais en désaccord. Jamais il n’apporterait son soutien à quelque chose que je n’approuverais pas. Jamais il ne dirait quoi que ce soit de nature à nuire à Israël. »


Jeune Afrique.com



Modifié 1 fois. Dernière modification le 23/01/08 20:54 par salmone.
K
24 janvier 2008 15:04
... saches déjà qu'il y a un grand écrivain du Egypte, Naguib Mahfouz, qui a gagné le Prix Nobel de la littérature.

Il était aussi l'intellectuel le plus connu d’Egypte.

Va savoir...

Ton texte reste long pour suivre car j'ai pas mal arguments comme par exemple, de te dire qu'il y a bien sûr de la puissance arabe.

Si les Ben Laden prennaient leurs affaires aux USA, que c'est equivalent a 1.500 milliards, on ne va pas rigoler là. C'est même pas 1% de la fortune des 40 riches arabes.

Sinon je suis d'accord comme ton texte le dit pour la très mauvaise gourvernance de certains pays arabes.

Bon vent.


Kimboy
k
24 janvier 2008 20:44
On fait quoi....

...La Révolution ?



Modifié 1 fois. Dernière modification le 24/01/08 20:54 par biggie.
k
24 janvier 2008 20:45
tiens passe moi le viagra ^_- grinning smiley
c
24 janvier 2008 20:47
Citation
biggie a écrit:
On fais quoi....

...La Révolution ?

A première vue on dirait que oui.......
k
24 janvier 2008 20:58
Citation
chamaliya a écrit:
A première vue on dirait que oui.......

Et de plus près tu vois quoi.... grinning smiley?
i
24 janvier 2008 22:22
Citation
biggie a écrit:
On fait quoi....

...La Révolution ?
pourquoi pas ! ca te paraît impossible ?
k
25 janvier 2008 09:39
Citation
intrus a écrit:
pourquoi pas ! ca te paraît impossible ?

Tu parles de quoi ? grinning smiley
c
25 janvier 2008 17:42
smiling smiley
Citation
biggie a écrit:
Citation
chamaliya a écrit:
A première vue on dirait que oui.......

Et de plus près tu vois quoi.... grinning smiley?

De plus près, je ne vois pas de viagra en tout cas !
t
26 janvier 2008 16:08
les arabes ne sont pas impuissant mais ils sont très très faible
p
27 janvier 2008 03:32
il faudrait surtout se demander comment se fait t'ils que les pays arabes representant plus de 300 millions d'habitants, et possedant la majorité des ressources petroliere et l'importance que represente cette resources pour l'economie mondiale peuvent avoir un impact diplomatique aussi faibles.
 
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