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IKEA : Derrière l’image d’une compagnie « éthique »
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22 août 2007 11:38
Derrière l’image d’une compagnie « éthique »

Ikea en Inde, un emploi démontable

Après avoir implanté des magasins en Russie et en Chine – des marchés prometteurs –, le géant suédois Ikea a fait savoir, en octobre, qu’il n’envisageait pas actuellement d’en ouvrir en Inde « en raison de la réglementation très contraignante pour les entreprises étrangères ». Le groupe se contente d’y faire fabriquer des produits, sans contraintes – et surtout pas celle de syndicats –, chaque salarié étant payé 1,60 euro par jour…

Par Olivier Bailly, Jean-Marc Caudron et Denis Lambert

Quatre cent dix millions de clients à travers le monde, cent soixante millions de catalogues distribués (devançant ainsi la diffusion de... la Bible) : Ikea, la multinationale du prêt-à-habiter, se porte bien. Et son chiffre d’affaires se maintient dans une impressionnante spirale positive : 3,3 milliards d’euros en 1994, 14,8 milliards d’euros en 2005. Soit une progression de plus de 400 %. Difficile de faire mieux. Aujourd’hui, la société entend conquérir deux territoires qui lui ont jusqu’ici résisté : la Russie et la Chine. Comme il est écrit dans son magazine interne Read Me : « L’objectif est d’améliorer le quotidien du plus grand nombre. Pour y parvenir, les magasins doivent sans cesse vendre plus à davantage de clients (1) »... Pour Ikea, le bonheur du peuple passe par l’achat.

Phénomène exceptionnel pour une multinationale symbolisant à ce point l’uniformisation planétaire et le mercantilisme, Ikea parvient à esquiver les attaques des associations de consommateurs, d’altermondialistes et d’environnementalistes. L’exploit n’est pas mince. Il est vrai que la marque a réussi à nouer des liens particuliers avec ses clients grâce à des prix imbattables, l’aménagement de coins-enfants dans ses magasins, un concept total pour trouver tout de suite de tout (et de préférence ce dont on n’a pas besoin).

Pour illustrer l’union sacrée entre clients et entreprise, les anecdotes ne manquent pas. N’a-t-on pas entendu en 2004 un conseiller municipal de Stockport (Grande-Bretagne) s’exclamer : « Un Ikea sur le territoire de la commune, c’est la gloire (2) ! » En écho à cet enthousiasme, une pétition a été lancée par des habitants de Mougins, une bourgade française : « Si vous aussi vous en avez plus qu’assez de passer deux heures en voiture, rouler plus de deux cents kilomètres (aller-retour), tout ça pour pouvoir faire vos courses dans un magasin Ikea, alors saisissez la chance (peut-être la dernière) qui vous est offerte de voir enfin s’ouvrir un magasin Ikea dans les Alpes-Maritimes (3) ! » Cela ne force-t-il pas l’admiration ? Des personnes qui lancent une pétition (plus de deux mille signatures en août 2006 !), qui affirment leurs valeurs, qui se mobilisent... parce qu’il n’y a pas une succursale de la multinationale du meuble à cent kilomètres à la ronde.

Un tel succès peut avoir des conséquences plus dramatiques. Lors de l’ouverture, le 1er septembre 2004, d’un magasin en Arabie saoudite, la société ayant offert un chèque de 150 dollars aux cinquante premières personnes arrivées, ce fut la ruée : deux morts, seize blessés, vingt évanouissements...

Comment expliquer l’engouement mondial pour Ikea ? Outre les bas prix pratiqués, l’une des clés de la réussite tient à l’image environnementale et sociale que s’est créée la multinationale.

Depuis son premier fournisseur étranger (la Pologne, en 1961), Ikea délocalise une partie de ses productions, à la recherche d’une main-d’œuvre bon marché et corvéable. Ainsi, la fraction de la production réalisée en Asie n’a cessé d’augmenter. Actuellement, la Chine (connue pour son respect des droits des travailleurs...) dépasse la Pologne, au point de devenir le plus gros fournisseur de l’entreprise, avec 18 % des produits du groupe. Au total, 30 % du « made in quality of Sweden » proviennent du continent asiatique (4). Selon The Observer, la part des pays en développement dans la production aurait grimpé de 32 % à 48 % entre 1997 et 2001 (5).

Dès ses origines, les objectifs du groupe suédois furent de proposer des produits à « des prix extrêmement bas ». En 1976, dans son « Testament d’un négociant en meubles », le fondateur Ingvar Kamprad le déclarait : « Aucune peine ne devra être épargnée afin de maintenir ces tarifs au niveau le plus bas (...), ces bas prix toujours justifiés imposent donc d’énormes exigences à tous nos collaborateurs (...). Sans une limitation stricte de nos frais, jamais nous ne pourrons remplir notre mission (6). »

Mais, contrairement à ce qu’affirme Ikea, les bas prix ont eu – et ont toujours – un coût social considérable. Entre 1994 et 1997, trois reportages des télévisions allemande et suédoise (7) ont accusé l’entreprise d’employer dans des conditions dégradantes des enfants au Pakistan, en Inde, au Vietnam et aux Philippines.
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22 août 2007 11:39
SUITE :

L’Asie n’a pas le monopole de l’exploitation « ikéenne » : en 1998, après la découverte de conditions de travail déplorables en Roumanie, le syndicat des travailleurs du bois et de la construction, l’International Federation of Building and Wood Workers (IFBWW), a menacé la multinationale d’un boycottage, qui déboucha in fine sur un accord entre le syndicat et le groupe (lire « Entre silence et mythe »).

L’IWAY – nom du code de conduite d’Ikea dans les domaines de l’environnement et des conditions de travail – exige ainsi comme fondement à toute collaboration l’absence du travail forcé et du travail des enfants. Son point 7 (« santé et sécurité des ouvriers ») détaille les conditions de travail des salariés, qui devront porter les protections nécessaires pour la production. Il entend également protéger la capacité des employés à s’associer en syndicat ou toute autre union, le sous-traitant ne devant en aucune manière les en empêcher. Autre point : aucune discrimination n’est tolérée, que ce soit pour le sexe, les origines, le statut, etc. Au niveau salarial enfin, nul ne doit être payé au-dessous du minimum légal du pays. Le travail hebdomadaire ne peut pas dépasser la limite d’heures légales.

Rédiger un code de conduite pour signifier simplement qu’on va suivre la loi peut sembler bizarre... Un peu comme si un individu déclarait solennellement être prêt à conduire à gauche au Royaume-Uni. L’IWAY a-t-il cependant eu un impact positif sur les conditions de travail des salariés d’entreprises sous-traitantes ?

Des syndicats ? Impensable !

En ce qui concerne le travail des enfants (sujet très sensible pour les consciences occidentales), Ikea a assurément éradiqué cette pratique dans « ses » usines, même si l’IWAY préfère se baser sur les législations locales et précise que « des législations nationales peuvent permettre le travail de personnes de 13 à 15 ans ou de 12 à 14 ans pour des travaux légers (8) ».

Pour l’organisation des ouvriers en collectifs ou syndicats, ou le paiement des heures supplémentaires, c’est une autre affaire. Ainsi au cours d’un voyage, en mai 2006, dans un village proche de Karur, une ville textile indienne du Tamil Nadu, dans le sud-est du pays, nous avons cherché à rencontrer des salariés d’une usine sous-traitante. Shiva (9), la trentaine, voudrait répondre aux quelques questions du visiteur occidental, mais sa mère, vieille Indienne aux cheveux blancs, est inquiète. Et si Shiva perdait son gagne-pain ? Son salaire représente la seule ressource de la famille, composée outre les deux femmes du fils de l’ouvrière, un adolescent de 15 ans.

Il n’y a pourtant pas de quoi avoir peur. La jeune femme ne critique pas vraiment son employeur. Elle parle des pauses-thé, des protections pour les yeux et les mains. Elle évoque un environnement sain. Et tout cela est vrai. « Ikea offre de meilleures conditions, il n’y a pas de doute », assène Maniemegalai Vijayabaskar, professeur assistant au Madras Institute of Development Studies. Cet universitaire, qui a cosigné une étude (10) commandée par Oxfam-Magasins du monde sur les fournisseurs de la multinationale du meuble, enchaîne néanmoins : « Ils s’offrent un visage humain pour éviter les critiques et les controverses. Mais ils ne font pas beaucoup d’efforts pour améliorer les conditions de travail. »

Les conditions de travail ? A première vue, elles sont bonnes. Les locaux sont propres et aérés. Il y a les pauses-thé et un matériel de qualité. Enfin l’IWAY est affiché sur les murs de l’entreprise. Mais... En 2003, le syndicat hollandais FNV a commandé à l’organisation non gouvernementale (ONG) hollandaise Somo, spécialisée en audit social de multinationales, une enquête sur les fournisseurs d’Ikea dans trois pays : l’Inde, la Bulgarie et le Vietnam. Les chercheurs y ont chaque fois rencontré les ouvriers de trois ou quatre entreprises et ont réalisé des entretiens en dehors du lieu de travail. Ils ont visité les usines et discuté avec les cadres.

Les conclusions portaient sur dix fournisseurs représentant environ deux mille employés. Somo constatait alors : « Il y a encore à l’évidence de nombreuses violations du code de conduite Ikea dans les trois pays et dans toutes les entreprises étudiées. » Les transgressions les plus fréquentes concernaient la liberté d’association, le droit de négocier collectivement, les salaires et les heures supplémentaires. Dans la pire des situations : pas de syndicat, travail sept jours sur sept, salaire minimum non versé. Et bien sûr, personne ne connaissait ses droits ni les engagements de la multinationale du meuble.
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22 août 2007 11:41
SUITE :

De l’histoire ancienne ? De ce que nous avons pu constater en Inde en 2006, aucun syndicat n’existe chez les sous-traitants d’Ikea. Officiellement, leur présence est pourtant tolérée, mais, à en croire Shiva, ils ne seraient pas vraiment nécessaires : « Quand il y a un problème, nous nous réunissons et nous discutons. Habituellement pour recevoir des instructions sur la propreté des toilettes, par exemple. Et si j’ai une exigence, je peux la dire au responsable. » Est-ce la jeunesse de Xana et l’absence d’enfant à nourrir ? Toujours est-il que la réponse de cette ouvrière claque autrement : « Un syndicat ? Non, ils n’accepteraient pas. Et si des contrôleurs viennent dans l’usine, les patrons nous répètent les mensonges à sortir... »

La situation n’est pas exceptionnelle dans cette région. Chaque initiative syndicale est étouffée dans l’œuf. Comme toute multinationale s’installant en Inde, c’est bien ce type de situation qu’entendait trouver Ikea. Elle garantit des salaires particulièrement bas. Shiva nous dit gagner 2 300 roupies par mois (40,30 euros). Elle paie 500 roupies (8,70 euros) par mois pour se rendre en bus à son travail. Au final, ce revenu est-il suffisant pour vivre ? Shiva sourit pudiquement. Quand sa mère cuisine en face de la maison, la recette est toujours la même : « On mange simplement, de la soupe ou surtout de la sauce avec du riz. » Et la viande ? « Oui. Une fois par semaine, le dimanche. Mais pas ce dimanche parce que c’est la fin du mois. » La rencontre se déroulait le 20 mai 2006.

Le code de conduite d’Ikea ne nourrit pas son employé. Il ne le meuble pas non plus. Pas d’étagère Billy ou de lit Malm en vue... L’habitation de Shiva est rudimentaire : deux pièces, quelques calendriers au mur, des photos en noir et blanc, deux paillasses, deux petits coffres en guise de garde-robe. Une horloge, des représentations de divinités.

Quand on lui a demandé ce qu’elle ferait avec 1 000 roupies par mois en plus, Shiva nous a décrit son modeste rêve de confort : « Nous prendrions une cuisinière au gaz avec une bonbonne. Cuisiner au feu est pénible avec toute cette fumée dans les yeux. Lors de la saison des pluies, c’est difficile de trouver du bois sec. Et ramasser ce bois est un gros travail. » La pauvreté de Shiva n’est pas une exception dans l’univers des fournisseurs d’Ikea. C’est plutôt la règle.

Autre ouvrière, Manjula, jeune mariée, nous dit ainsi gagner 2 360 roupies (41,40 euros). Mais lorsqu’elle nous montre ses fiches de paie d’octobre 2005, à titre d’exemple, cette somme représente un montant brut (dans les deux sens du terme d’ailleurs), dont il faut diminuer deux assurances sociales et une assurance-vie. Quelques calculs plus tard, les 2 360 roupies initiales ont fondu. Ainsi, Manjula a travaillé vingt-quatre jours en octobre et a touché 1 818 roupies (31,80 euros). Tout en étant employée six jours par semaine, elle frôle le seuil d’extrême pauvreté. Et le tout dans le respect du code de conduite « ikéen »...

Pour gagner de quoi vivre, les ouvriers multiplient les heures supplémentaires. « Ils travaillent douze heures par jour. Sans compter le temps de trajet, précise Vijayabaskar. Pendant les pics de production, ils peuvent travailler jusqu’à quinze heures quotidiennement. »

Ikea essaie bien de réduire ces heures supplémentaires chez ses sous-traitants, mais la pression imposée tant par les délais de commande que par le besoin d’argent rend inévitable ce surplus de travail. Les huit heures par jour s’étalent de 9 h 30 à 13 h 30 et de 14 h 30 à 18 h 30. Mais, au cœur d’un quartier populaire de Karur, Kalaya doit préciser : « Si vous faites des heures supplémentaires de 19 heures à 20 ou 21 heures, ils ne vous paient pas. Si on travaille jusqu’à 22 h 30, ils donnent 50 roupies en extra (0,87 euro). Le travail supplémentaire se déroule généralement deux fois par semaine. »

Travaillant au même endroit, Assam nous assure qu’il n’y a pas d’heures supplémentaires dans son entreprise. Le soir même, les machines tourneront la nuit et, postés à l’entrée, nous verrons des équipes entrant dans l’usine jusqu’à 20 heures. Preuve que les discours peuvent être lissés par les consignes et par la peur de perdre son emploi. Deenosha, elle, dit avoir un revenu supplémentaire. A peine nous a-t-elle parlé au sortir de l’usine, qu’elle s’excuse déjà. Elle a un autre travail de 20 heures à 1 heure du matin. Elle touche alors 80 roupies (1,40 euro), plus la nourriture.

En fait, pour Ikea, Shiva, Kalaya, Deenosha sont des « coûts à strictement limiter ». D’autant que, pour remettre les commandes à temps, les sous-traitants sous-traitent à leur tour. Déjà inappliqué chez les fournisseurs directs d’Ikea, l’IWAY devient alors une abstraction complète. Aucun contrôle, aucune exigence, aucune limite, si ce n’est le délai de livraison.
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22 août 2007 11:43
SUITE ET FIN:

Mais même chez les fournisseurs officiels, le contrôle du respect du code de conduite demeure extrêmement lacunaire. Qui mène ces audits ? Avant tout les quarante-six bureaux d’achats d’Ikea disséminés dans trente-deux pays, qui en réalisent l’essentiel (93 %). La formation de ces bureaux est assurée par le Compliance and Monitoring Group (groupe de contrôle et de conformité), une structure de la multinationale suédoise dédiée à la vérification de l’application du code. Composé de cinq personnes (trois en 2004), le Compliance and Monitoring Group, qui assiste les contrôleurs des bureaux d’achats Ikea, réalise également des audits. Cinquante-trois en 2005 (11). Quant aux auditeurs externes, tels KPMG, PricewaterhouseCoopers et Intertek Testing Services, ils n’ont réalisé que sept audits en 2004. La multinationale du meuble reconnaissait que ce nombre était faible mais assurait que « 2005 contrastera, avec un nombre élevé d’audits réalisés par des tiers (12) ». Le nombre « élevé » est désormais connu : il culmine à vingt-six audits sur les mille douze réalisés...

La ligne rouge du travail des enfants

De plus, ces quelques audits tiers relèvent en partie du système de contrôle interne mis sur pied par Ikea. Les auditeurs ne peuvent publier leurs études, dont ils rendent compte directement et uniquement à la direction du groupe. Chaque contrôle, qui se déroule tous les deux ans (tous les six mois ou chaque année pour l’Asie), prend entre un et deux jours. Les quatre-vingt-dix critères de l’IWAY sont alors passés au crible. A raison de huit heures par jour, cela représente un point toutes les dix minutes et quarante secondes. Comment vérifie-t-on qu’il n’y a pas de pression contre la formation d’un syndicat en dix minutes ? Et pour les heures supplémentaires ? Et le paiement à temps des salaires ? Et le respect des pauses ? Et le travail forcé ? Le travail des enfants ? Simple. On demande au patron. On consulte les registres de l’entreprise. Ou pis, on demande à l’ouvrier dans son usine.

Les personnes qui réalisent ces audits sont peut-être sincères et volontaires, mais les conditions dans lesquelles elles sont placées ne permettent pas un contrôle sérieux. La méthode est donc pour le moins « légère » et peu propice aux épanchements des ouvriers sur leurs conditions de travail, d’autant plus que ce « contrôle » s’opère en même temps que le contrôle de la qualité des produits. Ainsi, Toneesh, contrôleur qualité, a vu deux fois l’an passé les auditeurs d’Ikea : « Ils posent quelques questions, surtout sur la qualité des produits, pour vérifier la production. Ce sont des Indiens de Delhi ou de Madras. Mais aussi des Européens. Ceux-là ne s’adressent qu’au plus haut niveau. A cause de la langue, les travailleurs ne peuvent pas directement parler avec eux. »

L’ouvrière Kalaya confirme : « Hier, un homme d’Ikea est venu. Ils nous a montré une vidéo à propos de la préparation du produit de qualité. Et il a posé des questions, mais seulement à propos du produit. » Ce n’est probablement pas ce type d’interrogations qui évitera à Kalaya des heures supplémentaires non payées...

Du coup, la politique d’Ikea se cantonne à introduire quelques adoucissements dans l’exploitation chez ses sous-traitants. Certes les salariés ont de l’eau filtrée à disposition, des gants, des toilettes séparées, et parfois même des pauses-thé. Mais boire le thé n’aide pas le travailleur à boucler ses fins de mois, et dès qu’apparaissent les vrais sujets sociaux – comme les salaires, la présence des syndicats, les heures supplémentaires – le ton, on l’a vu, est vite différent.

De cette responsabilité sociale incarnée par le code de conduite, le grand vainqueur ne serait-il finalement pas... l’entreprise elle-même ? D’un côté et comme le mentionne Vijayabaskar, « Ikea a fait supporter les coûts de sa politique sociale à ses fournisseurs ». De l’autre, elle peut valoriser son image par cet engagement sans frais, se maintenant avec une précision de métronome au-dessus du seuil de tolérance pour l’Occident : le travail des enfants.

Ces progrès sont d’autant plus facilement acquis à bon marché que les engagements de l’IWAY n’apparaissent guère contraignants. La prétendue responsabilité sociale d’Ikea ne parvient pas même à extirper d’une misère totale certains de ses employés. Pour réellement s’autoproclamer « éthique », la multinationale devrait permettre une vie décente aux salariés. Et nous ne parlons pas de luxe, de télévision ou de téléphone portable. Mais de manger plus souvent de la viande, de ne pas devoir faute d’argent retirer son enfant de l’école, en constatant qu’il rate une année scolaire, de ne pas devoir cumuler deux emplois, de s’offrir enfin un vrai jour de repos, sans rattrapage de toutes les tâches ménagères de la semaine. Sans même parler de permettre à Shiva de s’offrir un petit luxe dans les rayons Ikea...

Olivier Bailly, Jean-Marc Caudron et Denis Lambert.
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22 août 2007 12:59
Citation
a écrit:
Des personnes qui lancent une pétition (plus de deux mille signatures en août 2006 !), qui affirment leurs valeurs, qui se mobilisent... parce qu’il n’y a pas une succursale de la multinationale du meuble à cent kilomètres à la ronde.

ce sont des choses comme cela qui me font dire que la misère de chez nous n'est pas financière .... mais c'est bien au niveau intellectuelle que ça coince Oh


Quelle misère !
 
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