Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Horizon De L'Islam
t
21 juillet 2005 19:33
salam, bonjour, smiling smiley

Les principes sociaux

S'il est un domaine où le respect fondamental des principes précités exige une vigilance de tous les instants, c'est bien celui de la sphère sociale. A tous les niveaux, aussi bien sur le plan strictement cultuel (al 'ibadâte, ce qui a trait aux piliers de l'islam, au culte), que sur celui, plus large, de la vie quotidienne ; l'islam est porteur d'un enseignement entièrement dirigé vers la dimension communautaire et sociale. Au point que l'on peut dire qu'il n'y a pas de pratique réelle de la religion sans investissement personnel dans la communauté : la sérénité de notre solitude devant le Créateur ne peut être que si elle est nourrie par notre relation chaque jour renouvelée avec nos semblables. On comprend donc que s'il est une responsabilité qui pèse sur chaque individu devant Dieu ; il existe, par extension, une exigence déterminante adressée au groupe, à la société proprement dite : elle est le lieu au sein duquel se décide le destin de chacun de ses membres et, de fait, il est nécessaire que soient offertes à chacun les conditions optimales lui permettant de répondre à ses aspirations spirituelles et morales. Ce n'est pas peu dire.

La dimension sociale est fondamentale, sans l'ombre d'un doute, et c'est sur elle que reposent l'ensemble des références religieuses et culturelles : organiser l'espace social, c'est se donner les moyens de vivre son identité pleinement, sereinement. Toute réflexion sur un projet de société qui voudrait relever le défi de la "vie moderne", en Occident ou en Orient, doit, sans médiation, s'articuler autour de cet espace. A l'heure de la crise qui secoue aujourd'hui les Etats-Unis et l'Europe, on sent, à l'ombre des indicateurs du chômage, de l'exclusion, de la violence et de la xénophobie, qu'il devient urgent de repenser "le fait social". Et ce, en amont des préoccupations politiques ou économiques. Les pays asiatiques ne faillent pas non plus à cette règle, pas plus que les sociétés du Sud, toutes traditions confondues, pour qui l'avenir s'annonce bien sombre si rien ne vient "perturber" les dérives actuelles.

Il convient d'apporter des réponses concrètes et il ne suffira pas de présenter un projet de société théorique fondé sur des conceptions générales et, de surcroît, idéales pour inverser l'ordre des choses. S'en référer à l'islam, c'est décrire un horizon de foi, de pensée, de culture et de civilisation... ce n'est pas encore avoir élaboré les solutions. Si la formule "L'islam est la solution" est un slogan unificateur, il n'est qu'un slogan vide de toute stratégie et de toute planification. Oublier cela, c'est s'approcher d'un piège dans lequel plus d'un musulman est tombé en considérant qu'il suffit de citer les sources pour traduire la dimension de leur juste applicabilité en fonction du contexte actuel. L'histoire aurait dû nous apprendre pourtant qu'il est en tout cas deux façons de trahir l'enseignement offert par nos sources : tronquer le texte est la façon la plus courante... mais appliquer un texte hors de son contexte, hors de son orientation (qasd), est une trahison bien plus pernicieuse parce que, en apparence, tout porte à croire que l'on a respecté la lettre. Les aménagements islamiques de vitrine sont dangereux... dans leur superficialité, ils sont mensongers. Ce formalisme est l'un des pires ennemis de celui qui, en toute sincérité, veut respecter les enseignements coraniques et traditionnels : il permet de les appliquer comme l'on cite, sans grand effort de recherche, à peu de frais. Mais avec tant de dégâts.

Nous aurons ici à nous prémunir contre ce penchant. Mais il convient de ne pas tomber dans l'autre extrême qui consisterait à faire peu de cas des références et à attendre des musulmans - à tout le moins de ceux qui désirent rester fidèles aux orientations de la Révélation coranique - qu'ils traduisent un projet hors de toute finalité prédéterminée, hors de toute dimension religieuse et culturelle. Penser la modernité exige, somme toute, que nous présentions de façon claire quels sont les impératifs et les priorités des grandes orientations de l'action sociale. Ce cadre décrit, il nous sera possible de proposer des perpectives de recherche pour les problèmes contemporains.

A suivre ...


tawmat smiling smiley
H
22 juillet 2005 06:17
Bismillah

As-Salamou 'alaikoum

Je lis ce texte et c'est vide! Ca ne dit rien du tout! Je déteste ce genre d'exposé!
Heureux celui qui apprend des erreurs des autres!
t
22 juillet 2005 12:21
salam, bonjour, smiling smiley

1. L'individu

Nous l'avons indiqué plus haut, l'homme est d'abord un être responsable. Devant Dieu, mais également devant les êtres humains et parmi ses semblables. Construire une société suppose que l'on ait, au préalable, déterminé une conception de l'individu qui la constitue. En cela l'Islam, comme d'ailleurs toutes les spiritualités et toutes les religions, a mis l'accent sur trois principes fondamentaux (qui sont autant d'aspirations) : l'exigence de vérité et de transparence ; la dimension morale (éthique) et la priorité des valeurs ; l'impératif du respect des hommes et des normes d'équilibre. Chaque être humain doit chercher à vivre, à nourrir et à donner sens à ce qui fait son humanité : savoir pour s'approcher du plus vrai ; donner force à ses valeurs pour réaliser le bien ; écouter et participer pour mieux respecter. L'appel du Prophète () à chercher la connaissance ("La recherche de la connaissance est une obligation pour tout musulman et musulmane"winking smiley ; l'exigence coranique à s'engager pour le bien vis-à-vis de sa propre personne et de la société ("Vous commandez le bien et vous interdisez le mal"winking smiley ; et enfin l'ensemble des recommandations à la mesure et à la douceur que l'on trouve dans le Coran et la Sunna ("Parlez-leur de la meilleure des façons", "N'oubliez pas d'user de générosité - de bonté, de douceur - les uns envers les autres"winking smiley vont clairement dans ce sens. Impossible donc de penser une société sans commencer par l'individu qui doit faire sien l'effort de réforme de son être. Le verset est répété à l'envie :

"...Dieu ne change pas ce qui est en un peuple avant qu'ils ne changent ce qui est en eux..."

Coran 13/11

Le passage du singulier du peuple au pluriel des individus qui le constituent ne souffre aucune hésitation pour ce qui est de la portée de l'injonction. La dimension sociale prend sens à la source de la conscience de chaque être, seul, fort de l'effort de tous. Pour qui est porteur de la foi, cette compréhension se fait dans un perpétuel souci d'équilibre :

"Recherche, dans ce que Dieu t'a donné comme biens, la demeure dernière. Ne néglige pas ta part de la vie de ce monde. Sois bon comme Dieu est bon avec toi. Ne recherche pas la corruption sur la terre. Dieu n'aime pas ceux qui sèment la corruption."

Coran 28/77
Aussi faudra-t-il que la société permette à chacun de ne pas négliger "(sa) part de la vie de ce monde". Les exigences se font écho : la société doit se penser en fonction de l'individu et elle doit lui offrir la possibilité de vivre pleinement les exigences de son humanité. En d'autres termes, elle doit lui donner la possibilité de choisir, en connaissance de cause : il s'agira donc de ne pas se tromper sur le fond... choisir dans l'ignorance et l'analphabétisme n'est pas choisir, voler dans le dénuement et la misère n'est pas voler, respecter sous la contrainte et la répression n'est pas respecter.


A suivre ...

tawmat smiling smiley
t
24 juillet 2005 09:39
salam, bonjour,

La situation de la femme

Sans doute est-ce dans ce domaine que la lutte contre le formalisme est l'une des plus urgentes. La question de la situation de la femme dans la société islamique est de première importance. Et ce, non pas parce que le sujet fait la une des médias occidentaux, mais bien, d'abord, parce que l'état des sociétés musulmanes aujourd'hui n'a pas grand chose à voir avec ce qu'un musulman peut espérer de la fidélité aux sources coranique et prophétique. Devant Dieu et en conscience, les musulmans ne peuvent se satisfaire de répéter ce que disent les textes en faisant fi des réalités sociales quotidiennes : en parlant d'un idéal tout en s'aveuglant de sa quotidienne trahison.

Le penchant que nous dénoncions plus haut et qui consiste, dès lors que l'on prétend "appliquer la sharî'a", à commencer par les sanctions, les peines et les restrictions de libertés trouve une éloquente illustration en ce qui concerne les femmes, leur statut et leur rôle social. On mettra en avant l'impératif du port du voile islamique, la limitation de la participation sociale des femmes, la réforme législative qui codifiera les domaines du statut personnel, du mariage, de l'héritage, etc. Ici encore, c'est l'apparence de "plus d'islam" qui sera preuve de la qualité islamique de la procédure. Souvent d'ailleurs, c'est en regard de la société occidentale permissive que la spécificité islamique se justifie : si tant de libertés donnent le modèle occidental, les restreindre revient à "prouver" que l'on produit bien l'idéal musulman. La logique apparente nous aveugle sur la portée du sophisme : ce n'est pas le plus ou moins de libertés, et moins encore le rapport à un Occident réel ou imaginé, qui témoigne du caractère islamique d'un projet social et politique ; bien plutôt, c'est le degré de fidélité aux principes de référence qui seul fait foi.

Il faut donc, ici aussi, analyser les choses en profondeur. Nous avons dit plus haut que l'islam offrait à la femme, en plus de l'égalité absolue devant Dieu, des droits inaliénables que toute société doit respecter. On se souviendra d'ailleurs que la Révélation coranique va produire une réforme des mentalités progressive et pousser les nouveaux musulmans à reconsidérer le statut de la femme dans la société. De la même façon, au cours de ces vingt-trois années, il fut possible aux femmes de comprendre de l'intérieur, par la maturation d'un horizon d'intimité et de spiritualité, quels étaient leurs devoirs et leurs droits tant privés que sociaux. Ce paramètre du temps, de l'évolution, de l'accomplissement est incontournable tant sur le plan personnel que sur celui de la stratégie sociale : il s'agit de mettre en place un processus à long terme qui tienne compte des réalités actuelles pour aller de l'avant dans le respect des références musulmanes.

A suivre ...


tawmat
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook