C’était le jour des noces de Djeha. Comme le mariage avait été arrangé, il n’avait pas encore vu le visage de la jeune épousée. Après la cérémonie, quand elle a enlevé son voile, Djeha s’est rendu compte qu’elle était terriblement laide. Il était abasourdi.
Alors qu’il ne pouvait dire un seul mot, la jeune mariée a parlé timidement pour dire : Je suis à votre service, mon cher époux. Dites-moi maintenant, devant qui je dois rester voilée et à qui me permettrez-vous de montrer mon visage ?
Montrez votre visage à toute personne que vous aimez, tant que vous ne me le montrez pas !
------------------------------------------------------------- Faire de la place au lit
Une nuit, alors qu’ils étaient au lit, la femme de Djeha lui demanda de s’éloigner pour lui laisser plus de place.
Djeha se leva, mit ses chaussures et alla dehors, marchant pendant deux heures.
A la place du marché, il rencontra un ami à qui il dit :
Quand tu arriveras dans ma rue, tu iras chez moi et tu demanderas à ma femme si elle veut que je m’éloigne encore plus.
----------------------------------------------------------------------- Laisse le pleurer !
Une nuit, Djeha fut réveillé par sa femme alors que leur bébé pleurait dans son berceau..
Djeha, berce le bébé ! Car s’il est mien à moitié, l’autre moitié est tienne. Djeha, à demi somnolent, lui répondit :
D’accord, berce-le pour la moitié qui t’appartient, laisse pleurer la moitié qui me revient !
---------------------------------------------------------------------- l’Ange De la Mort
Djeha fut sérieusement malade et allait de plus en plus mal.
Il appela sa femme et lui dit : Va et maquille-toi, mets ta plus belle robe et tes bijoux. Reviens et assieds-toi près de moi.
Sa femme fut bouleversée et elle répondit : Djeha, je ne me vois pas en grande toilette alors que tu es très malade. Penses-tu que je sois sans scrupule !
Oh non ! Rétorqua Djeha. Je suis sur le point de mourir. Quand l’ange de la mort viendra, s’il te voit parée et belle, il te préférera à moi et te prendra à ma place, je pense.
Depuis quelques temps, djeha rapportait chaque jour du marché un plein couffin d'aubergines. Et il demandait à sa femme de les accommoder de diverses manières. Un jour il les voulait farcies, un jour parfumées au cumin, un jour gratinées etc... Bref, midi et soir, à chaque repas, il voulait manger des aubergines.
Sa femme finit par en avoir assez des aubergines. Un beau jour, en se mettant à table, elle dit
Enfin, on n'a pas idée de manger autant d'aubergines !
Et pourquoi dis-tu cela si je les aime ?
Tu sais bien que tous les médecins et les gens sages le disent : celui qui mange des aubergines pendant quarante jours de suite, devient fou et il faut l'enfermer dans un asile !
djeha haussa les épaules sans rien répondre. Il mangea les aubergines et le lendemain, il revint encore du marché avec son couffin plein d'aubergines.
Mais, malgré tout, ce que lui avait dit sa femme commençait à lui trotter dans la tête. Et s'il continuait à acheter des aubergines, il devenait un peu nerveux.
Un jour, djeha alla au hamam. Pendant que le masseur s'occupait de lui, il réfléchit car il était préoccupé des paroles de sa femme. Il se mit à compter sur ses doigts. Il calcula depuis combien de temps il achetait des aubergines.
Tout à coup, il s'écria
Quarante jours, quarante jours, ça fait quarante jours que je mange des aubergines et je ne suis pas du tout fou ! Ah je savais bien que ma femme me mentait !
Il s'échappa des mains du masseur éberlué, et en bousculant tout le monde dans le hamam, il sortit en courant, sans prendre le temps de se rhabiller.
Il courut jusque chez lui, tout nu, suivi par une foule de gamins qui se moquaient de lui.
I1 arriva chez lui tout essouflé poursuivi par une meute hurlante. Attirée par les cris, sa femme sortit pour voir ce qui se passait.
Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi es-tu tout nu ? Où sont tes habits ? Pourquoi ces gens te poursuiventils ?
Ah, je savais bien que tu me mentais, il y a quarante jours que je mange des aubergines et tu vois que je ne suis pas devenu fou !
Pourquoi payer une marchandise que je n'achète pas ?
Un jour, Djéha acheta dans une boutique de vêtements un chalvar [pantalon bouffant]. Au moment de régler, il se dit : « Celui que je porte n'est pas tellement usé, il peut durer encore un certain temps. Ne devrais-je pas prendre, à sa place, un djubbé [robe flottante] ? »
Il l'échangea ainsi contre ce vêtement dont il fit l'essai et qui lui alla à ravir. Il était sur le point de partir quand le vendeur lui rappela qu'il n'avait pas payé. Le Hodja prit un air étonné : Comment ! Ne l'ai-je pas échangé contre le pantalon ?
Le marchand, ahuri, bégaya : C'est vrai, mais tu n'as pas non plus réglé le pantalon !
Djéha le raisonna : Quel drôle de boutiquier tu fais ! Tu voudrais me faire payer une marchandise que je n'achète pas ?
La femme de Djéha s'est rendue à la rivière pour y laver son linge. Djéha, qui l'accompagnée, se charge de tendre entre les arbres le fil où ils le feront sécher. Soudain, un oiseau noir surgit du ciel et, emporte le morceau de savon dans son bec. Maudit voleur ! s'écrie-t-elle. Djéha, tu as vu ce corbeau ? Il m'a pris mon savon. Laisse donc, fait Djéha, c'était une colombe. Une colombe ? Toute noire ? Justement ! Elle a encore beaucoup plus besoin que nous de se laver.
Djéha rend viste à l'homme le plus riche du village : Salut, Ghani ! Grâce à Dieu, tu vis dans l'abondance et tu as fait plusieurs fois le pèlerinage. Quant à moi, je suis pauvre, tu le sais, mais j'aimerais moi aussi me rendre à la Mecque avant de mourrir. Je comprends, Djéha, mais tu sais comme moi que la religion n'impose pas le pèlerinage aux pauvres. Ah, écoute ! s'impatiente aussitôt Djéha, à chacun son rôle dans ce village. Pour l'interprétation de la religion, nous avons l'imam ; toi, tu donnes l'argent, c'est tout !
En plein nuit, on frappe violemment à la porte du Djéha. Il se lève et va ouvrir. C'est sa voisine, effrayée : Djéha, viens vite, je t'en supplie ! Deux hommes sont entrés chez nous et ils sont en train de battre mon mari ... Écoute, chère voisine, je crois que deux hommes suffisent largement à tabasser ton mari. Je ne suis pas sûr qu'ils aient besoin de mon aide.
--------------------------------------------------------------------------- Je me le demande aussi !
Djéha, prenant un grand sac sur le dos, entra un beau matin dans le verger d'un voisin. Aussitôt, il se mit en devoir de remplir le sac de tout ce qui lui tombait sous la main : melons, pastèques, carottes et bettraves. Mais voilà qu'il fut aperçu par le propriétaire. Que cherches-tu ici ? cria-t-il. Le Hodja, embarassé, tenta de se justifier. N'est-ce pas qu'hier soir, il s'est élevé une bourrasque qui a ravagé le verger ? Eh bien, la violence du vent m'a poussé jusqu'ici. Le propriétaire, sceptique, ajouta : Mais, dis-moi un peu, qui donc a ramassé tout cela ? Voilà... Comme j'étais entraîné de côté et d'autre, afin de ne pas me laisser choir, je m'accrochais tout naturellement à tout ce que je rencontrais. C'est ainsi que ces cucurbitacées sont restées entre mes mains. Cependant, je voudrais bien savoir qui les a mises dans ce sac, continua le propriétaire. Ne parvenant pas à trouver à cette question une réponse de nature à sauver les apparences, Djéha, déconcerté, secoua la tête. Il finit par murmurer : Ma foi, je me le demande aussi...
Djéha a perdu son âne, mais au lieu d'aller le chercher, il se promène dans les rues de la ville en criant : Merci mon Dieu ! Merci mon Dieu ! Les voisins s'étonnent, connaissant l'attachement de Djéha pour son âne : Pourquoi remercies-tu Dieu ? Tu ne devrais pas plutôt demander Son aide ? Vous n'avez rien compris, déclare Djéha. Je remercie Dieu de ne pas m'être trouvé sur son dos quand il s'est perdu.
Un jour, Djeha achète une paire de chaussure ; mais, même si il est pieds nus, il décide de ne pas les mettre, et d'attendre le retour à la maison. En marchant sur le chemin du retour, il heurte avec son pied une pierre qui lui casse l'ongle du gros orteil. Il remercie Dieu ! Il se dit : heureusement, que je n'ai pas mis mes chaussures, après un coup pareil, elle n'aurait pas résisté.
Un jour, Djeha est poussé par les enfants de son village qui veulent s'amuser de lui. Il lui demande de grimper à un arbre en lui disant qu'il n'en est pas capable. Djeha, faisant le fier, retrousse ses manches et se dechausse pour être plus à l'aise, puis, il grimpe. Une fois là haut, les enfants lui volent ses chaussures. En redescendant, il constate les faits et s'écris en parcourant tout le village que l'on me rendent mes chaussures sinon je vais faire ce qu'a fait mon père autrefois. En enttandant cela les vieux du village prennent peur et s'empressent de lui acheter une paire. Puis, il lui demande mais qu'a donc fait ton père. Il leur répond : "autrefois on lui a volé ses chaussures et ce qu'il a fait, il est parti en rachetée une paire au souk".
merci rifia non,jouha n'est pas que fou,il peut etre aussi sage....
un pauvre homme qui avait faim et qui n'avait en tout et pour tout qu'un petit bout de pain...il passait devant un vendeur de brochettes delicieuses mais comme il n'avait pas de quoi s'en payer il plaça le bout du pain au dessus de la fumée des brochettes pour l'impregner de leur gout...il s'appreta à manger son pain quand le marchand de brochettes lui demanda de le payer. le pauvre homme protesta en disant qu'il n'avait empreinté qu'un peu de fumée de brochettes,en vain. jouha qui passait par là,se proposa pour regler la situation...
il metta sa main dans sa poche,remua les dirhams qui étaient dedans de sorte à ce qu'on puisse entendre le bruit de la monnaie...il s'adressa au marchand et lui demanda: tu as entendu? le marchand repondit,oui ce sont des dirhams! et jouha lui dit:te voilà payé!