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Mon histoire en style chronique
T
4 août 2015 09:53
Voilà je sais que c'est super cliché mais j'ai super envie d'écrire et de me raconter, je suis la première a rigoler et à me moquer de certaines "chroniques" vraiment exagérée ; j'admire aussi pas mal celles avec une jolie plume. Je sais pas dans quelle catégorie je serais mais n'ayant pas vraiment d'amies à qui parler, surtout envie de mettre tout au clair dans ma tête sur ce qui m'est arrivée ces derniers mois, à mon tour d'écrire... Pas besoin de préciser que c'est une histoire vraie, mon histoire.

Tout d'abord les présentations, je m'appelle Taqwa, j'ai maintenant 23 ans et je vais vous raconter mon histoire, depuis le jour ou j'ai quitté la France...

D'origine tunisienne avec une maman française, je dois avouer que je n'étais jamais sortie du territoire français quand, après une licence d'anglais obtenue haut la main, j'émis le souhait de m'envoler, d'aller découvrir autre chose. Ma première idée était de me diriger vers un pays anglophone. L'Amérique? Le royaume uni? Jeune voilée en France, les perspectives d'avenir n'étaient pas top premièrement mais aussi, je sais pas, l'atmosphère ne m'allait plus. J'aime rigoler, parler à tout le monde, sans exception, découvrir... Dans la petite ville du nord de la France ou je résidais tout avait beaucoup changé. Musulmane super pratiquante je voudrais pas tomber dans le cliché et dire que les extrémistes se sont emparés de la ville, Dieu est grand, que vive l'Islam, je me réjouis de cette recrudescence mais je me sentais de plus en plus seule dans mon délire enfaite. Beaucoup de jugements, de libertinage, ou au contraire de mœurs très fermées... Ne me retrouvant plus dans le comportement des musulmans autour de moi, je me mis a questionner ma façon d'être et de mener ma vie jusqu'ici. Le coup de massue furent les réactions quand jannoncais a mon entourage (copines etc) que j'avais l'intention de partir a l'étranger. J'étais folle, j'allais me perdre, j'allais dériver... Étais je si faible que ça? Trop ouverte? Trop fermée? Trop libérée? Pas assez?
Au fur et a mesure de mes réflexions mon choix s'orienta vers autre chose. Je voulais partir en terre d'Islam. Avec mon audace mon dynamisme mon sourire et mon bavardage. Avec mes pantalons larges et mes voiles colorés. Avec mon petit confort et mes préjugés... Comment c'était vraiment, là bas? Étais je vraiment capable de me confronter à toutes mes interrogations? Pourrais je vivre seule?!

Dieu merci mes parents sont extrêmement compréhensifs et intelligents. Par contre je ne peux pas nier que la sévérité a toujours été partie intégrante de ma vie, je n'ai eu le droit de sortir le soir que rarement et c'est grace à l'insistance de mes frères que mes parents ont cédé... Mes trois grands frères, Adam Sabir et Salih avaient tous bien réussi dans leur vie et vivaient tous, avec leurs familles respectives, près du domicile parental ou jhabitais toujours. Jai donc un soir convoqué une réunion de famille en leur annonçant à tous, ma grande décision... J'ai prétexté une soirée pizza "faites maison" et tous ont répondu présents a l'appel...

Mes frères, c'est ma fierté, on a toujours été très proche et le fait d'être identifiée en tant que "la petite sœur de" dans le quartier, ça ma tjs énormément plu. Adam était assez âgé maintenant, il approchait de la quarantaine, c'était le genre a se promener tjs en chemise même pour les repas de famille, il avait adopté un look de vieux chic depuis quelques années ce qui lui valait les moqueries de mes deux autres frères et de moi même. C'est celui dont je redoutais le plus la réaction, il est très protecteur avec moi et depuis qu'il est papa célibataire (il a un fils de 7 ans, Mahiedine, que sa maman a abandonné quand il était petit pour repartir au bled auprès de ses parents...) je vis pratiquement chez lui la moitié de la semaine. Mes deux autres frères sont jumeaux, ils sont tous deux jeunes mariés, Sabir depuis environ 3 ans et Salih s'est marié le mois avant que je décide de partir.
Ils sont tous les deux les hommes les plus faciles et sympathiques que je connaisse. Ils rient tout le temps, sont toujours là pour donner un coup de main et aiment passionnément les gens autour d'eux. Ils se relaient pas mal auprès du petit Mahiedine eux aussi, le trésor de la famille...

Ce jour là donc, un samedi en fin d'après midi, je pars de chez mon frère Adam avec Mahiedine, pour aller préparer le repas du soir, ce petit c'est une crème il adore manger et donc regarder la préparation de ce qui finira dans son ventre lui est tjs agréable.
Je me souviens avoir pas mal stressé pendant que je garnissais mes pizza homemade, comment leur dire, qu'allaient ils me dire quand aucun de nous n'avaient quitté la France, la région?

À table, alors que Mahz (c'est comme ça qu'on le surnommait, nous tous ses tontons et tatas) nous racontait ses exploits au foot au basket mais pas en mathématiques, Salih remarque que j'ai la tête ailleurs
"Taq, t'es où la?

"À la Mecque . Répondis-je sans trop y penser

Tout le monde sourit et se remit a écouter Mahiedine.

"Sérieux, ça va? Tu parle pas rien?
S'ensuit mon frère chéri.

"Bah enfaite je voulais vous parler...

L'ambiance s'alourdit et tout le monde me regardait maintenant d'un air interrogateur. Mon frère Adam et mon père avaient l'air plutôt réprobateur avant que j'ai dit quoi que ce soit, ma mère semblait très intriguée, les jumeaux amusés.

"J'ai fini ma licence comme vous le savez, j'ai pas mal d'économies et voilà.... j'aimerais aller vivre a l'étranger.

Je me sentais tellement soulagée de l'avoir dit. Dans ma famille fusionnelle, protectrice et assez sévère, j'avais limite peur qu'ils prennent ce souhait comme une trahison. J'avais sorti la nouvelle, je leur avais dit, tout était sur la table, j'étais sortie d'affaire le moment gênant était passé. Enfin c'est ce que je pensais.

"Je pensais que t'allais te marier!!! Pouffe Salih entraînant avec lui sa femme mais personne d'autre, la tension étant encore palpable
"Ah ouais, où? Mais pour faire quoi? Avec qui? Combien de temps?
Me demanda Sabir spontanément

...

Dans mes préoccupations, mon souci de "PARTIR" je n'avais même pas considéré ou j'allais pouvoir atterrir, je voulais juste leur accord avant de construire mon projet, je ne savais rien de tout ça a vrai dire, je n'avais pas encore vraiment de réponse...

"C'est pour çaaaa que t'as dit à la Mecque!!
S'exclama Adam, un air choqué sur le visage

"Tu vas pas aller t'installer la bas, une femme seule, t'es complètement folle, tu veux porter le niqab?
M'interroge mon père, avant de partir s'enfermer dans sa chambre, sans attendre ma réponse. Ma mère m'interroga de ses mains, articula "qu'est ce que c'est que ça?" Et je sentais le regard de mes grands frères, pesant. En me penchant au dessus de la table et chuchotant je décide de jouer cartes sur table avec eux...

"Mais non pas de rapport je veux pas spécialement aller là bas, je sais pas trop ou je veux aller, faire quoi, je veux aller dans un pays musulman, je veux vivre un peu en terre d'islam, pour voir, je sais pas, je vais voir..."

Ils me regardèrent, un peu abasourdis par tant de non prévoyance.

Une partie de la journée passa ainsi au jardin, alors qu'Adam me sermonnait, en disant que j'étais la dernière à la maison, que mes parents m'aimaient trop que tout le monde avait besoin de moi, etc, et ma mère me répétait que Paris c'était super et c'était pas loin, j'avais qu'à aller là bas, et Mahiedine et mes frères jouaient au foot. Mon père n'était tjs pas sorti de sa chambre. Je sais que c'est un grand sensible et que sous ses airs, il aime sa seule fille plus que tout. Je commençait à me résigner et allait presque toquer a sa porte pour lui dire que j'abandonnais mon projet, quand il sortit et nous rejoint au jardin. Il s'assit, demanda a mon frère d'aller lui faire un café, et prit Mahiedine sur ses genoux.

"Bon toi Brigitte Bardot tu veux ton indépendance, MAZAL! On en parle plus. J'ai un très bon ami au Caire, si tu veux partir, je t'envoie chez lui et tu étudieras à l'université, tiens, ça te va comme ça?!"

Mon père s'attendait PAS DU TOUTà ce que sa proposition m'attire, dans sa tête ça sonnait plus comme une punition qu'autre chose, m'envoyer chez un vieil ami à lui, comme au bagne, il s'attendait pas à ce que je lui tende ma paume ouverte et ce que je lui réponde

"Okay tape la.

Un peu abasourdi, il regarda Adam, qui pinçait ses joues pour ne pas rire, il regarda ma mère, qui avait l'air super horrifié, puis il tapa dans ma main sans un mot.

C'est comme ça que j'ai atterri, fin août 2013, au Caire, par une belle soirée d'été... Je vous épargne l'épisode des aurevoir qui ont été déchirants.

L'ami de papa, Chérif, je ne le connaissais pas et c'était à vrai dire ma plus grande appréhension. Être seule dans un pays inconnu ne m'aurait pas vraiment dérangé mais être chez un inconnu ça me stressait vraiment. Mon père ne m'aurait jamais envoyé ne serait ce qu'un après-midi chez quelqu'un en qui il n'avait pas confiance, là j'étais partie pour un an d'études (renouvelables si affinité), cela devait donc être un homme bien.

À l'aéroport, je l'ai assez vite repéré, il portait une pancarte marqué mon prénom dessus en arabe et en caractères occidentaux (enfin il avait essayé... mon prénom sortographie normalement Taqwa, pas Takoe!). Il était petit, chauve et avait une barbe super fournie. Le courant est passé tout de suite. Il ne parlait qu'arabe, mais étant tunisien comme moi, je comprenais ce qu'il me disait. En revanche, il me prévînt que le dialecte égyptien n'avait rien a voir et que je n'allais rien comprendre (il avait raison grave!)

Il ma emmené chez lui, dans une super belle maison dans le centre de Caire. Il y avait 5 chambres, dont deux seulement étaient occupés, une par lui tout seul (il était veuf depuis plusieurs années, et sans enfants) et l'autre par sa grande sœur, très âgée et malade. J'allais occuper la troisième chambre. Alors qu'on visitait la maison, il m'expliqua qu'il s'occupait de toutes les tâches ménagères seul, qu'il travaillait pas mal et que généralement la cuisine était faite par l'infirmière qui venait s'occuper de sa sœur matin et soir. Il ma dit d'un air d'excuse que le frigo était rarement plein et qu'il essayerait de faire un effort. J'ai vite compris qu'ici je me sentirais comme chez moi.

Après une petite sieste, une bonne douche, Chérif m'emmena manger, dans le restaurant qu'un ami à lui venait d'ouvrir, dans la périphérie du Caire. Pour être honnête je ne pouvais plus attendre je voulais juste visiter voir le Nil les mosquées le centre ville... Mais hospitalité tunisienne oblige, je ne serais pas libérée tant que mon hôte n'aura pas rempli mon ventre au maximum.

Petit restaurant sympa, pas de serveurs ni de serveuses, ni de clients, a 16h30 je pouvais comprendre. Quand on entra, Chérif hurla "yaaaa Abo alkhair!" Et un tout aussi petit et tout aussi chauve chef sortit de la cuisine. Les deux se câlinèrent etc, chérif me présenta (comme sa nièce) et le chef m'emmena dans sa cuisine et me demanda ce que je voulais manger (dans un arabe dont je ne comprenais pas un mot.) A observer des bouts de viandes crues et des épices, la comme ça sur le moment, j'avais juste envie d'un paquet d'oreos et qu'il me laisse tranquille. Je réussis a balbutier "ce que tu veux" en dialecte égyptien, et il me compris (victoire!!!) . En moins d'une minute le chef sortir pour aller acheter une chose qui lui manquait, en embarquant Chérif avec lui. Laissée seule dans cette cuisine, en Égypte, je me disais que vraiment, la vie c'est fou. Alors que je sortais pour aller m'asseoir à une table, un truc auquel je ne m'attendais pas arriva. Quelqu'un entra dans le petit restau. Et la je me dis

"Que faire??"

Je ne parlait pas sa langue, j'étais seule ici, je ne savais pas quand le propriétaire allait revenir, ça devait être un client, il devait s'attendre a être servi, j'étais dans un pays inconnu, j'étais seule, tout ça défila dans ma tête quand je remarquai que l'individu ne bougeait pas et me fixait.
Pour casser la tension je lancai "as salam aleykom"

Il sembla se réveiller secoua la tête et baissa les yeux. Il répondit a mon salam sans me regarder et sembla vouloir avancer vers la cuisine, d'où je sortais.
Je paniquais et en arabe tunisien je lui dis que le chef était parti, je lui demandai de bien vouloir l'attendre, de s'asseoir a une table. L'homme ne sembla pas me comprendre et remarqua mon accent occidental

"I speak english you know..."

Cette phrase me soulagea intensément et j'expliquais dans un anglais parfait a cet homme qu'il devait aller s'asseoir a une table en attendant le chef, merci bien. L'homme semblait toujours interloqué et il hésita.

"Are you sûre you speak english?"

Je lui demandais. Il rougit et me répondit "yeah yeah but..."

"Please, just choose one table and sit down, the chef will come back soon"

Obéissant, assez timide et l'air amusé le jeune homme prit place a une table et je m'assis a une autre, le plus éloignée possible de la sienne. Il fixait le sol d'un air doux, avec un petit sourire en coin. Cet expression m'intriguait mais je ne m'étais JAMAIS intéressée aux garçons, c'est pas aujourd'hui que ça allait commencer. Pour moi c'était tous des frères des cousins ou des oncles, le "romanticisme" j'avais pas encore découvert. Pourtant je devais l'avouer, cet homme avait de particulièrement beaux traits, il avait une petite barbe et de très grand yeux. Sa bouche était bien dessinée et rouge, et une cicatrice traversait sa joue gauche. Il avait une chemise et un gilet, ce qui lui donnait une allure plutôt classe. Alors, super gênée de la situation, j'observais le premier homme égyptien que j'avais rencontré lors de mon voyage, client d'un restaurant dont j'avais momentanément la garde. Je le regardais et imaginais sa vie. Avec rien de plus que de la curiosité.

Quand soudain, après 10mn de silence gênant, assise dans cette salle avec cet homme timide (je me rendrai plus tard compte que c'était plus de la bonne éducation que de la timidité) je vis enfin Chérif et son ami chef arriver.

Alors que je m'apprêtais à mieux expliquer d'un client attendait d'être servi, je vis, surprise, le chef saluer le jeune homme avec enthousiasme, lui montrer ce qu'il avait acheté, puis il présenta le jeune homme à mon oncle...
Avec le peu d'arabe que je comprenais, je compris que son nom était Mahmoud et a l'évocation des mots "chef, big boss, master" je compris que cet homme que j'avais pris pour un client était... Le chef cuisinier de ce restaurant !
Horrifiée, je me rendis compte de l'erreur que j'avais fait. Le jeune homme, donc dénommé Mahmoud, se diriga lentement vers la cuisine, en souriant et secouant la tête, comme quelqu'un à qui on vient de raconter une bonne blague.
Il jetta un regard vers moi alors qu'il s'apprêtait à entrer dans la cuisine, m'adressa un signe de la tête et un grand sourire genre "t'inquiète c'est pas grave". Ça me rappela mes frères, souriants en toutes circonstances. Par contre ils se seraient pas laissé faire comme le jeune homme dans cette situation. Pourquoi il m'avait pas juste dit qu'il travaillait là?

"Pour ne pas te mettre mal à l'aise... Et pour avoir une raison de rester assis avec toi aussi!

M'avait il avoué plus tard...

Ce premier jour se termina si vite qu'il avait commencé, de même pour cette première semaine, ce premier mois. Je n'étais jamais retournée dans ce restaurant et n'avait plus trop repensé à Mahmoud, à qui j'avais intimé à plusieurs reprises d'aller s'asseoir dans le restaurant ou il était chef cuisinier, la honte!

Je pris mes marques et mon quotidien fut paisible, jusqu'à la rentrée a l'université à laquelle je m'étais inscrite...
T
4 août 2015 12:39
Je m'étais inscrite en science islamiques, et avais toute la liberté que je souhaitais chez Chérif. Mon père et ma mère pensaient sûrement que je serais plus encadrée que ça mais ils ne pouvaient plus faire marche arrière... Tous les soirs, on se skypait et je leur racontais ma vie, ma fac, les deux filles de ma classe avec qui j'avais sympathisé, Souheila et Mariam, deux américaines d'origine égyptienne étant venues étudier ici un an après leur bac. Je m'occupais aussi pas mal de la grande sœur de Chérif, on s'entendait super bien et j'aimais bcp être la pour elle. Un soir durant ma deuxième semaine de cours si je me souviens bien , après avoir quitté souheila et mariam, je marchais seule pour rentrer, flânant dans une rue parallèle a celle ou la maison de Aami Chérif se trouvait. Une bande d'environ 7-8 petits (sûrement de l'âge a mon neveu Mahiedine, ou un peu plus vieux mais pas plus de 12 ans) se mirent a me suivre, me lancer des petits cailloux, mencercler, rire chanter et crier... Super chiant comme moment. Tu peux même pas te dire que t'es en train de subir une agression, parce que c'est des petits quoi, mais t'es qd même dans l'incapacité d'avancer, bloquée au milieu de la route et pour ne pas mentir je commençais à avoir les nerfs. Ils touchaient mon sac à main s'amusaient à retirer les lacets de mes chaussures... Alors que je leur criais dessus en un arabe approximatif ils riaient aux éclats et continuaient a m'embêter de plus belle. Les raaaares passants riaient un peu ou ignoraient carrément. Après 5 bonnes minutes de cette situation (c'est long 5minutes) je commençais a me sentir vraiment inutile agacée et désespérée de les voir dégager, quand soudain, j'entendis une voiture ralentir puis s'arrêter derrière moi. La vitre se baissa et j'entendis un "EH!!!" Menaçant. Un homme mît un pied hors de sa voiture et d'un ton ferme, s'adressa au groupe qui se dispersa en courant aussitôt. honteuse et tendue, je me retournais pour remercier mon sauveur. Qd il vit mon visage, le sien seclaira et un grand sourire illumina la rue alors qu'il me saluai d'un très enjoué salaam aleikom.

"ah il ma aidé pour me draguer..." Ai je pensé. Son visage me disait quelque chose, sûrement un voisin.

"Wa aleikom salam, shokrane, m3a salama" dis je aussi vite que je pus, comme un texte de rap. Puis jaccelerai en direction de la maison.

"Attends..." L'inconnu m'interpelle en anglais

Un peu étonnée, je ne me défis pas de ma farouche attitude, que j'avais développé dans les rues du Caire...

"Bouge wesh!!!"

Mexclamai je en français alors que je continuai a marcher

"Boujwesh?" Répéta l'inconnu, éberlué, avec un accent trop mignon

Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire, devant cet égyptien me parlant anglais et répétant cette phrase un peu vulgaire française. C'était pas spécialement marrant mais j'étais hilare. Je pensais a mes frères à cet instant comment ils aurait rigolé!!!
À ma grande surprise l'individu aussi rigolait de bon cœur avec moi. Il avait un rire tellement profond que toute ma méfiance a son égard s'envola, il avait l'air trop drôle en tout cas il connaissait l'auto dérision. Je continuais a marcher un sourire aux lèvres en me disant qu'il lâcherait bientôt l'affaire et que ça serait une anecdote a raconter a mes copines de France.

"Ya Taqwa..."

Mon prénom??? Je me retournai aussi sec pour regarder a deux fois mon sauveur, avec un peu plus d'attention je compris que ce n'était pas un voisin mais le chef cuisiner que j'avais vu, mon premier jour au Caire!

"Chef Mahmood...! Je suis désolée salaam je t'avais pas reconnu, merci encore je savais plus comment faire..."
Lui dis-je, confuse

Il m'adressa un laaaarge sourire et à ma plus grande surprise, il me vanna!

"Pas de problème, t'avais l'air tellement affolée je pouvais pas rester sans rien faire! Tiens toi a l'écart des crèches et des écoles maternelles à l'avenir, je serais pas toujours là et je voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose...

Après ces mots il éclata d'un rire chaleureux, tjs en me regardant dans les yeux.

On aurait dit mes frères!! Dans un pays étranger dans une autre langue que la mienne, un inconnu me taillait. Il me troublait un peu avec son rire franc et ses yeux directs.

"Bah atteeeeends c'est normal je pouvais faire quoi? Ils étaient petits!

"Justement! S'écria t il toujours en riant de son rire bruyant et amical.

Il me parlait des enfants en Égypte, de la mentalité des gens etc, on passa un moment a discuter en anglais, au milieu de cette rue peu fréquentée, lui adossé a sa voiture et moi en face. Avant que je parte, je l'invitait a venir boire le thé avec Chérif plus par politesse qu'autre chose, à ma grande surprise il accepta et m'invita a monter sur le siège passager. Je refusai et lui demandai qu'il se rende à telle adresse, juste une rue plus loin. Il n'insista pas, baissa les yeux et me dit plein de duaa en arabe que je ne compris qu'à moitié, je partis donc plutôt contente de m'être fait un nouvel ami qui rigolait à gorge déployée avec moi et me faisait même des invocations ! En arrivant a la maison, je trouvais Mahmood déjà attablé avec la grande sœur de Chérif pendant que ce dernier préparait du café. Je saluai tout le monde et montai dans ma chambre. Je troquai ma robe de ville contre une plus confortable et priai, quel soulagement! Une fois ma prière finie, je redescendis en robe de maison et m'installais autour de la table, essayant de comprendre ce qui se disait en arabe. J'avais fait des progrès je comprenais la moitié des discussions maintenant ! Mahmood riait aux éclats très souvent entraînant chérif avec lui et même sa grande sœur pourtant fatiguée et se limitant souvent juste au sourire. Cet homme avait vraiment quelque chose. Nous passames un agréable moment ce jour là, et je ne remarquai même pas les regards de Mahmood sur moi, trop occupée que j'étais à me croire en famille, détendue.
D
4 août 2015 18:38
Plutôt cool, en plus c'est une histoire vraie apparemment donc intéressant !

Moi qui songe peut être à m'expatrier un peu bientôt ... Je suis ton histoire smiling smiley
T
7 août 2015 10:57
Environ un mois passa sans aucune nouvelles, sans qu'aucun événement ne vint perturber ma nouvelle routine. Le mois suivant donc, tombait mon anniversaire. C'était pas vraiment une date importante pour moi. Dans ma famille on a pas l'habitude des cadeaux, juste on mange tous ensemble a chaque fois qu'il y a un anniversaire mais c'est juste pour se retrouver.
Cet année la je me souviendrais de mon anniversaire toute ma vie!

Je rentrais de la fac ce jour là, sérieux ne sachant même pas que Chérif et sa sœur étaient au courant que c'était mon anniversaire. En ouvrant la porte, je les trouve debout tous deux dans la cuisine. C'était d'ailleurs étrange car chérif n'était jamais la a cette heure ci.
"On à 3 surprises pour toi!!!" Me dirent ils
Franchement ça ma mis les larmes aux yeux juste le fait qu'ils soient la tous les deux et qu'ils aient pensé à moi, j'étais très heureuse vraiment. Ils me dirent la première est dans la chambre la deuxième dans le salon et la troisième dehors.
Ne sachant plus ou donner de la tête, j'ai choisi de monter d'abord dans ma chambre. Alors que j'approchais, j'étais dans le couloir, j'allais poser la main sur la poignée, j'entendis un rire d'enfant qui m'était familier... Je me figeai, regardai le visage ravi de chérif, regardai la porte, chérif, la porte, chérif, la porte

"IFTAH!!!
S'exclama t il

J'ouvri donc la porte les yeux plein d'étoiles pour y trouver comme je y attendais mon neveu Mahiedine assis sur le lit, hilare
Je le pris dans mes bras et le dévorais de bisous, avant de courir au salon pour découvrir mon frère Adam caché dans la pièce. Alors là, j'ai énormément pleuré et ri en même temps, je m'attendais à tout sauf a ça ! Après être restés à la maison le temps d'un thé, je demandai à voir ma troisième surprise qui était a l'extérieur. Mon frère me donna l'ordre d'aller me préparer correctement (en tenue de soirée il avait dit exactement) et d'enlever cet "espèce de truc chelou" (désignant la abaya papillon bleue que je portais ce jour là) .

Je revêtis donc une tenue un peu plus "occidentale" pour avoir l'air habillée. En jupe, chemisier et légèrement maquillée je ressortis et nous partimes, laissant la sœur chérif a la maison, trop malade pour sortir... Je lui promis ds l'oreille de lui ramener un petit qque chose de dehors.
Dans la voiture, chérif et Adam parlaient ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps, moi je câlinais mon neveu. Je me rendis compte une fois arrivée qu'on était garés devant le restaurant d'Abu al khair, l'ami de chérif. Je n'avais pas revu ce restaurant depuis mon premier jour au Caire! Ce restaurant dont Mahmood était le chef cuisinier. Ça me parut étrange que mon frère fonce dans la cuisine a peine arrivés alors que je m'asseyais avec chérif et Mahiedine, impressionné par la déco des lieux.
Après s'être installés, mon frère revint tout sourire et m'annonca que le dîner arrivait.
Je me souviendrais toute ma vie de ce dîner. Je vis donc immédiatement après arriver Mahmood avec dans les mains un grand plat qui n'était autre qu'un couscous tunisien. Enfaite Chérif avait déposé Adam dans ce restaurant pendant que j'étais encore a la FAC et mon frère avait cuisiné ça, apparemment avec l'aide de Mahmood avec qui ils avaient l'air plus que complice. Pour pas mentir ça m'avait manqué, on passa ce soir là une très bonne soirée, à manger en famille puis boire le thé avec le personnel du restaurant. Juste après être rentrés à la maison, alors que j'allais me coucher (avec Mahiedine qui ne voulait plus me lâcher) mon frère vint dans ma chambre et s'assit sur mon lit.

"Tu l'as rencontré sur internet c'est ça?
Demanda-t-il calmement

"Hein???

"Tu peux m'le dire y'en a beaucoup des gens comme ça maintenant...

Alors là inutile de préciser que je comprenais plus rien

"Adam qui? Quoi? J'ai rencontré personne sur internet wAllah!!!

"Alors comment? Insista-t-il

"Mais qui???

"Bah Mahmood ! S'exclama t il

Silencieuse, je le regardai perplexe et écartait mes mains d'un air de dire "qu'est ce qui t'arrives!"

"J'le connais ap frère
Lui dis je d'un ton un peu marrant pour essayer de détendre l'atmosphère, gênée et confuse

"Bah lui il te connaît parce qu'il m'a demandé ta main ce soir

Lâcha t il, avec un visage impassible ne laissant transparaître aucune pensée ni émotion
9 août 2015 02:04
Asalamu Alaykum Takwa

Trop belle histoire, captivante, et en plus tu nous fait voyager, je prend plaisir a lire ton histoire, j'attend la suite avec impatience smiling smiley
T
9 août 2015 21:41
W aleikom salaam !!!

Merci a vous ça fait plaisir smiling smiley hésitez pas à réagir c'est tjs cool de lire des avis
T
9 août 2015 21:42
Cette nouvelle ma abasourdie franchement je me serais jamais attendue à ça.

"Ah bon bah alors tu savais pas

Constata mon grand frère devant ma bouche ouverte. J'ai vécu entre chez mes parents et chez lui pendant des années, il est parmi les personnes qui me connaissent le mieux au monde et là il vit bien que bah j'avais aucune idée de ce plan !!! Première fois qu'on me demandait en mariage enfin du moins première fois qu'on demandait ma main a mon frère. À la fois je me disais que c'était vraiment trop bien comme façon de procéder et à la fois je trouvais ça inconcevable tellement on se connaissait peu.
Je ne savais pas trop quoi penser enfaite, cet homme vraiment j'en avais eu une très bonne impression, son rire franc et sincère, sa façon de faire des duaa a la fin de chaque phrase, de baisser les yeux quand il me parlait... Mais je le connaissais pas vraiment et surtout, j'étais pas là pour ça.


Mon frère ressentit mon malaise enfin il se rendit compte que j'étais super interloquée et que je ne souhaitais pas en parler. Il me dit donc d'un ton protecteur et un peu sévère

"Penses y. Mais rappelles toi que t'es jeune.

"Et jolie?
Demandai je pour détendre l'atmosphère. Mon frère pouffa et en secouant la tête sortit de ma chambre.

Le lendemain, je séchai l'université pour aller avec mon frère et mon neveu visiter le site des pyramides de Gizeh. Je n'y avais jamais été et franchement, à la vue de la première pyramide mon cœur s'emballa.
C'était pas la Mecque non plus certes mais pour moi qui avait jamais rien vu d'aussi sensationnel, être là, avec ma famille, devant une des merveilles du monde, je ne peux pas nier que ça me fit vraiment quelque chose.
Je pensais à la France, à mon départ précipité et finalement pas si difficile que j'avais imaginé, à ma vie ici et à la facilité avec laquelle je m'étais habituée. Malgré tout ce qu'on pouvait lire, entendre, je me sentais vraiment extrêmement en sécurité ici, et intégrée aussi. Limite presque autant qu'en France, ou j'étais entourée de mes parents, de mes grands frères, mes belles sœurs. Ici je m'étais fait quelque copines mais surtout, Je savais que si j'avais le moindre problème ici je pouvais compter sur des personnes formidables que j'avais rencontré et que je savais fiables et serviables. C'est a cette pensée que assise sur un espèce de muret, alors que j'observais Mahiedine faire du chameau et mon frère Adam papa poule le mitrailler avec son appareil photo, Mahmood me revint a l'esprit. Je le connaissais pas tant que ça mais pourtant je savais qu'il était fiable, il m'inspirait confiance. En observant mon frère je me surpris à penser "serait il un bon père?"
Je souris a cette idée et me perdit dans mes pensées. Jusqu'à ce que mon neveu revienne en courant

"Tata tu m'as vu???? Le chameau il a trébuché quand il a voulu se baisser mais jsuis pas tombée j'ai tenu ses oreilles!!! J'ai eu trop peur!!!

Alors que j'essayais de lui expliquer que c'était normal, qu'il n'y avait pas à avoir peur, que c'était la façon dont tous les chameaux se baissaient, mon frère parlait en arabe avec le maître du chameau. En moins de deux je les vis s'approcher de moi, mon frère très souriant limite d'un air sadique et l'homme préparant son chameau et me tendant son bras pour que je monte dessus.
Oh mon Dieu.
J'avais pas fait ça depuis que j'étais enfant en Tunisie et franchement ça m'effrayait pas mal.

"Adam s'il te plait non Adam laisse moi tranquille Allah y khalik fais en toi même s'il te plait lâche moi je veux pas Adam je veux pas

Mon frère hilare finir par céder pour en faire avec moi
Et chacun sur son chameau, alors que Mahiedine nous précédait main ds la main avec le gardien des chameaux, nous nous promenâmes près des pyramides. J'avoue que c'était un trop bon moment même si j'hurlais pas mal et qu'au moment de la descente j'ai vraiment cru que j'allais tomber.
Les journées se succédèrent, entre la fac et les visites avec mon frère et mon neveu, parfois chérif.
C'était une des meilleures semaines de ma vie franchement, c'était comme des vacances en encore mieux. Arpenter les rues de la ville sans but avec mon grand frère, parler de tout et de rien c'était vraiment le top. Enfin pour moi. Parce que mon grand frère s'agaçait du fait qu'on parlait plutôt du rien que du tout, si vous voyez ce que je veux dire.
En effet j'avais vraiment pas envie de mentionner cette demande en mariage, j'evitais carrément d'y penser, j'avais pas envie d'accepter mais je pouvais pas me résoudre à refuser et plus entendre parler de Mahmood, sans vraiment que je sache pourquoi. Alors j'evitais le sujet avec mon frère.
Je réussi dans cette entreprise jusqu'à la fin de leur semaine de vacances. Environ trois jours avant leur départ, mon frère me dit, un matin au petit déjeuner

" au fait, ce soir on va au restaurant...

Sans qu'il précise de quel restaurant il parlait, avec qui on y allait, dans quel but, a quelle heure, pourquoi comment mais où est donc or ni car, je compris.

"Adam pourquoi...
Gémis je

"Faut bien qu'on le connaisse mieux ce mec nan?? À moins que taie une réponse définitive à me donner?

"De quiiiii?
Mahiedine demanda en prenant sa voix la plus agaçante

Je pinçais ses joues, le faisant crier et se tortiller partout pendant que mon frère en l'ignorant, insistait

"Alors c'est okay pour ce soir?

Je hochai la tête d'un air contrit, et partit pour la fac une boule au ventre. On est censés faire quoi pour "mieux connaître" quelqu'un en une soirée devant son grand frère? J'me rapelle que cette journée la, lors de mon seul cours en arabe (lequel j'arrivais plutôt bien à comprendre vu que ça parlait des pilliers de la foi musulmane, le vocabulaire employé ne m'était pas du tout étranger) je rêvais tellement que mon professeur, après avoir posé une question, dit un truc du genre "peut être que Takwa va pouvoir nous donner la réponse..."
Mais vu qu'il parlait arabe et que je rêvais j'avais même pas relevé l'emploi de mon prénom, je pensais qu'il parlait de Takwa en tant que concept quoi. Du coup j'avais pas relevé et je m'étais rendue compte que tout le monde me regardait trop tard pour qu'on ne s'aperçoive pas de mon inattention.
A la pause, mes copines de classe me rejoignent et souheila, la plus extravertie de nous me demande dans un anglais parfait
"Alors tu rêvais à quoi?? Tu nous à tous fait rire!

Je lui souris sans répondre, gênée

"C'est parce que ta famille est là c'est ça?

Je hochais la tête en baissant les yeux

"Nooooon c'est pas ça! Raconte!
S'exclama ma copine, perspicace

Alors que je la prends à part et lui conte le récit de Mahmood et de sa demande, elle écarquille les yeux et met sa main sur sa bouche.

Je finis par lui raconter l'épreuve qui m'attendait le soir même et me tus ensuite, attendant sa réaction.

"JE TENVIE TELLEMENT!!!
Cria t elle, enthousiaste.

Moi je ne voyais pas trop ce qu'il y avait à envier dans cette super gênante situation.

"Un homme, musulman, timide, qui passe directement par ton frère, tu veux quoi de plus et, et, et en plus tu pourrais habiter ici pour toujours !!! Et en plus ton frère a pas l'air contre ! Mais fonce !!!
S'emballa t elle alors que mes joues devenaient de plus en plus rouge et que ma boule au ventre se faisait de plus en plus grosse.

Je passai le reste de l'après midi à essayer de me concentrer mais sans pouvoir m'empêcher de penser à ces paroles.

Le soir arriva, l'heure de sortir aussi...
T
11 août 2015 23:23
Je détestait d'habitude m'habiller de la sorte mais pour ce soir, c'est décidé, ça sera grande abaya noire sans forme. Ça m'arrive de porter des abaya (robes longues à manches longues quoi) mais je mets toujours un point d'honneur à ce qu'elles aient l'air un minimum élégante. Cintrées, ajustées, à col ou manches décorées... Ce soir là je choisis la plus grande et plus large et plus classique. Je ne me maquille habituellement pas mis à part un peu de poudre pour donner bonne mine. Avant de sortir, je me lavais le visage pour tout enlever.

"Arrête de t'apprêter tu fais quoi la!!!!!

Mappela Adam d'en bas alors qu'il m'attendait. Sans prendre la peine de répondre je descendis et quand il me vit, mon frère fronça les sourcils dans une expression d'incompréhension

"Qu'est ce que tu nous fais

"Bah rien, je m'apprête ça va pas, je me désapprete ça va pas...
Je râlais

"Complètement tordue

Souffla mon frère en faisant un signe avec son doigts sur ses tempes. Mon neveu Mahiedine limita et je lui courus après jusqu'à la voiture, ou nous partimes tous trois en direction du restaurant de Mahmood.
C'était la première fois qu'on se rendait la bas sans chérif, d'habitude on était accueillis comme des amis ou des habitués mais cette fois je me demandais comment serait l'accueil.

Alors que nous entrions dans le restaurant, un petit assis devant la porte nous fixa, nous examina, réfléchit deux secondes, et courut dans la cuisine. De là sortit un Mahmood tout stressé, s'essuyant les mains sur son tablier. C'était tellement cramé qu'il avait missioné le petit de devant pour le prévenir quand nous arriverions que je ris seule. Il se dépêcha de venir nous saluer et nous installa à une table du restaurant. Il s'assit ensuite près de nous avec l'autre chef du restaurant, l'ami de chérif. Lui et mon frère parlaient en arabe. De la part de Mahmood je m'attendais à une attitude discrète, à ce qu'il me regarde à peine ou qu'il baisse la tête puisque mon grand frère était là, mais cette fois là non. Il me fixait plus que d'habitude, croisait mon regard dès que possible puisque personne ne nous regardait. Il me regardait tellement intensément qu'il avait l'air d'essayer de me raconter une histoire avec ses yeux. J'aimais pas ça du tout, j'étais super mal à l'aise, c'était la première fois que quelqu'un me regardait avec ce genre de regard, c'était la première fois que quelqu'un me faisait réellement comprendre quelque chose de ce type. Le rouge me montai aux joues, je détournais mon regard mais ne pouvais pas m'empêcher de le regarder toutes les 5 secondes pour voir si il me regardait encore. À chaque fois, oui, il me regardait encore, le regard profond, un demi sourire aux lèvres. Ce manège dura quelques minutes, sans que personne ne s'en aperçoive, jusqu'à ce que l'ami de chérif retourne en cuisine après nous avoir demandé ce que nous désirions manger.

Une fois qu'il fut parti, Mahmood détacha ses yeux de moi et demanda à mon frère, mon neveu et moi, en anglais

"Alors qu'est ce que vous avez fait de votre semaine??! Vous avez bien visité? Vous avez été ou?

Il avait l'air tellement jovial et sincèrement intéressé que mon frère, et mon neveu (il parlait en français et super vite, bien sur Mahmood ne comprenait rien mais il l'écoutait attentivement et s'exclamait des "Oh ! Ah ! WAllah?" à peu près aux bons moments) n'ont pas hésité a lui raconter avec enthousiasme tout ce qu'on avait fait. Je gardai le silence jusqu'au moment ou en racontant la balade en chameau à Gizeh, mon frère m'imita et raconta que j'hurlais et que j'avais peur. Je pris la parole en m'exclamant que ce n'était pas vrai, j'essayais de me défendre quand mon neveu se souvint qu'on avait acheté des photos polaroïd souvenirs. Mon frère en avait une de moi et j'en avais aussi une de moi drôle, ou j'étais en train de rire aux éclats sur le chameau. Mon neveu mavait vu la mettre dans mon portefeuille, il le sortit donc de mon sac sans que je m'en aperçoive, puis en extrait la photo et la montra a Mahmood en disant

"Chouf ma tata chouf ma tata

Mahmood, à la vue de la photo, éclata d'un rire bruyant, tellement franc et sincère que mon frère me regarda, souriant et un peu perplexe et rit a son tour. J'étais morte de honte. La conversation se poursuivit, principalement entre mon frère et Mahmood. Je n'intervenais que peu d'autant plus que quelque chose me dérangeait vraiment vraiment vraiment. En effet, après le fou rire à la vue de la photo de moi sur le chameau, Mahmood sans que personne s'en rende compte, prit la photo, la serra contre son cœur puis la mit dans la poche intérieure de sa veste. Je sursautai et quand je vis ça je n'avais qu'une envie, lui dire de me la rendre, quel culot, la honte!!! De faire quelque chose comme ça alors qu'il était assis à côté de mon grand frère. Je le fixait ss interruption, essayant de, par mon regard, faire passer un message du type " RENDS MOI ÇA AUSSI DISCRÈTEMENT QUE TU L'AS PRIS "
Il soutenait mon regard des micro secondes puis se reconcentrait sur la conversation avec mon frère.
Alors que mon frère parlait de la France et de notre vie à la maison, Mahmood me regarda et essayant de me faire parler, me dit

"Je savais pas que tu vivais avec ton grand frère Takwa!
"Bin je sais que tu savais pas, comment tu l'aurais su?
Répondis-je, glaciale
Il contra ma réplique par un rire sincère et éclatant comme il en avait le secret
"C'est vrai wAllah
Répondit il en enchaînant avec quelques duaa faites à mon intention avec le sourire
Il continua
"C'est bien que tu sois là pour lui et le petit ma cha Allah il doit beaucoup t'aimer...
Ces paroles m'attendrirent

"Je sais pas, Mahiedine tu m'aimes?
Demandai je
Mon neveu sourit et hocha la tête, s'agrippant à moi en faisant un peu le bébé.
Mahmood rit et enchaîna avec encore des duaa incluant mon neveu mon frère moi ... Dans ces moments là j'aimerais trop comprendre parfaitement l'arabe parce que je n'avais qu'une idée pas très précise de ce qu'il disait.
Bref le reste de la soirée se déroula plutôt bien et normalement, on discutait tranquille avec mon frère j'avais presque oublié pourquoi on était la. Alors que Mahmood s'était levé pour aller nous faire du thé, Adam se pencha vers moi et me demanda

"Qu'est ce que tu penses??
T
12 août 2015 00:54
Franchement j'ai bloqué au moment de répondre à mon grand frère. Je le trouvais sincère joyeux craquant et attachant. (Craquant comme je pourrais dire ça aussi d'une fille particulièrement charismatique d'un enfant espiègle ou d'un animal mignon, pas craquant genre oulala)
Mais en même temps c'est quoi ce mec???? Me dis je
A me regarder & me sourire comme ça sans hechma, a prendre ma photo et la garder dans la poche intérieure de sa veste? Sans gêne!!! Me dis je. Pourtant il était respectueux ça je pouvais pas le nier et il avait l'air plutôt bien dans la religion.

"Je sais pas

Répondis je après un bon moment de réflexion à mon frère, qui leva les yeux au ciel.

"Dois je lui faire savoir que tu es favorable à l'acceptation de sa proposition?
Me demanda t il en articulant bien pour se donner un air de vieille noblesse française

"Noon!!
Mexclamai je, limite apeurée

"Ok je lui dis nan alors?
Répliqua t il, vachement plus fidèle a lui même.

"Bah je sais pas j'le connais pas... Dis je lentement, n'aimant pas trop cette solution non plus

"Bon c'est bon tu saoules
Murmura mon frère alors que Mahmood revenait avec le thé tout sourires

Il s'assit et mon frère prit la parole
On avait parlé anglais toute la soirée mais là c'est en arabe qu'il lui dit un speech du genre
"Écoute ma sœur elle est jeune elle est venue ici juste pour les études pas pour y rester indéfiniment on sait pas ou la vie va la mener, elle pense pas trop au mariage en ce moment, peut être plus tard... Etc."

Je me sentais à la fois horrifiée par ce que mon frère disait, et immensément soulagée. En plus mon neveu me tapait sur l'épaule sans arrêt pour que je l'emmène aux toilettes, le pauvre je l'ignorais pour écouter ce qui se disait à table. Mahmood gardait la même attitude et acquiesçait d'un air compréhensif en faisant des duaa. Ils restèrent ensuite un bon 10 minutes à discuter en arabe rigoler etc, comme si rien ne s'était passée. J'étais tellement soulagée que ça soit passé et en même temps tellement dégoûtée que ça y est, cette "histoire" qui n'avait pas commencée soit finie. Mahmood finit par s'excuser et nous saluer, car il devait retourner en cuisine. Mon frère reçut un appel du travail en France et je finis par emmener mon neveu aux toilettes avant que nous ne partions. Les toilettes du restaurant étaient occupées, et Mahiedine chouinait tellement que nous avons fini par sortir et faire le tour du restaurant. A l'arrière, on tomba sur une espèce de cour mal éclairée, avec au milieu un escalier qui donnait je ne sais ou. Je dis a Mahiedine d'aller faire pipi contre le mur et le surveillai d'un tout petit peu plus loin, quand j'entendis un toussotement provenant d'en haut de l'escalier.
Mahmood était assis là, la tête entre les mains.
"Hey
Lança t il
Je souris poliment et baissai la tête. Mon neveu qui faisait pipi en face et l'homme à qui je venais juste de refuser la proposition en haut. Super inconfortable situation.
J'entendis les marches de l'escalier rouillé craquer, il descendait
"Look,
Commença t il alors qu'il était presque à ma hauteur
"Je sais que tu es pas venue ici pour te marier mais tu peux pas rejeter ce que le destin t'envoie parfois, tu ne me connais même pas, tu sais même pas quels sont mes plans, ce que je te propose comme futur, tu sais même pas si nous deux ça pourrait coller...
Me dit il yeux baissés, sans me regarder
"Tu peux me rendre la photo de moi que tu as pris s'il te plait
Lui repondis je, exprès pour le gêner. Et aussi parce que je trouvai ce comportement inadmissible et qu'il m'avait énervée.
Il la sortit doucement de sa poche et me dit "Je comptais la garder pour la regarder quand j'avais pas le moral...
Dit il
Alors là, le romantisme a trois francs c'est vraiment pas ma tasse de thé.
Je formais un violon avec mes bras et fis mine d'en jouer, plus pour mon propre amusement que pour le sien enfaite. A ma grande surprise il éclata de rire, un loong rire qui vient du cœur
Je ris aussi et mon neveu me rejoint en criant "j'ai finiiiiiii!"
"J'ai finiiiiiiii
Mima Mahmood, qui ne savait bien sur pas ce que ça voulait dire
Mon neveu et moi nous primes a rire de plus belle.
"Salam aleikom
Dis je alors que jattrapais mon neveu par la main et tournai les talons pour aller rejoindre mon frère a l'intérieur
"Attends, attends! Je suis pas un violoniste je te jure je mens pas je sais pas comment ça se fait j'ai jamais couru après quelqu'un comme ça mais cette fois c'est différent, je veux rien de mal je te promets je veux juste faire les choses bien je sens que avec toi c'est écrit...
J'avais l'impression d'être dans un film, ces paroles sonnaient sincère certes mais bon, après tout je le connaissais pas...
"J'y penserais
Répondis je pour être polie, avant de le saluer une seconde fois et de tourner les talons
"Kheir in sha Allah...
L'entendis je dire alors que je meloignais avec Mahiedine pour rejoindre mon frère a l'intérieur. Il était prêt a partir, nous primes donc la direction de la maison, en parlant de tout et de rien mais pas de ça.
Adam et Mahiedine repartirent en France deux jours après.
J'appréhendais leur départ parce que déjà que quitter tout le monde une première fois avait été super dur, alors maintenant qu'ils s'étaient immiscés pour quelque jours dans mon quotidien j'en avais encore plus peur. De plus, même si je me disais que de toute façon ce n'était pas le moment pour moi de me marier etc la sincérité de Mahmood m'avait fait bizarre et un peu chamboulée. J'avais peur de trop y penser, une fois seule...
Finalement ça a été, je me suis mise à fond a l'université pour rattraper les quelques jours de retard que j'avais à cause des visites touristiques de la semaine précédente. Mes copines de classe m'aidaient à me remettre à la page, et on sortait pas mal aussi, maintenant que j'étais lancée dans les visites j'étais insatiable. Le Caire était tellement belle comme ville et riche en histoire... C'est clair que pour des filles seules c'était pas le top de se promener le soir mais avec Souheila ma copine au caractère bien trempé, et Mariam la silencieuse un peu garçon manqué, c'est pas ce qui nous arrêtait.
C'était une trop bonne période, durant peut être un mois on a visité presque tous les points d'intérêts de la ville, et je découchais souvent, pour rester avec l'une ou l'autre de mes copines, qui vivaient chez leur famille. À la fac aussi tout allait nickel, j'appréciais grave les cours et je m'étais même inscrite pour des cours de cuisine donnée par des étudiantes volontaires. C'était énormément de fous rires et de rencontres. Bref al hamdoulillah ma vie se passait tranquillement, j'essayais de profiter au maximum de mon expérience. Parfois je pensais a cette occasion manquée, à cet homme bien que j'avais, a cause de mon indécision, repoussé, a sa sincérité, à ses manières qui me plaisaient et me gênaient à la fois...

Le jour de la fête nationale égyptienne, enfin d'une des fêtes nationales égyptienne, j'avais été invitée dans la famille de Souheila pour voir à quoi cela ressemblait dans une vraie famille traditionnelle.
A la maison c'était plutôt calme, Chérif était au travail et sa grande sœur chez des amis a elle. Elle m'avait proposé de m'y emmener mais j'avais décliné l'offre pour pouvoir me rendre chez ma copine. Elle venait de partir, et j'étais encore en train de préparer quand la sonnerie retentit. J'enfilais la robe que j'avais prévu de mettre et posai un grand voile noir sur mes cheveux impeccablement coiffés.
"Minnnn?
(Qui veut dire "qui c'est?"winking smiley
Demandais je a travers la porte
Une voix de femme répondit
"As salam aleikom!
Elle avait l'air jeune, j'ouvris la porte et un grand sourire aux lèvres, la jeune femme, l'air un peu timide, me salua et me tendit une grosse boîte de chocolats

Je souris et ne comprenant rien, prit la boîte

J'essayais en arabe de lui dire que chérif et sa sœur n'étaient pas là que j'étais désolée qu'ils seraient de retour ce soir, quand elle me dit

"C'est bon habibti je parle français très bien tu sais

"Aaah ah d'accord, bon bah oui désolée ils sont pas là ils sont sortis...

"C'est toi que je venir voir Takwa
Me répondit elle

Alors cette fois j'étais vraiment perdue
18 août 2015 02:11
Salam,
La suite ma soeur....smiling smiley
L
20 août 2015 00:04
Salzm! La suite!!!!!!! Please! J'm bien ta façon de raconter!
T
20 août 2015 00:48
Je laissai donc entrer la femme en appliquant mes nouvelles compétences sociales égyptiennes. Je lui demandai 37 fois comment elle allait, quoi de neuf, sa famille ça raconte quoi, etc.
Elle répondait, se prêtant au rituel. Alors que j'envoyais discrètement un MSG a Souheila pour lui dire que je serais en retard, la jeune femme commença

"Enfaite, c'est pour mon frère que je viens aujourd'hui
J'ouvris des grands yeux. Mince mince mince. Peut être quelqu'un de la FAC? Un voisin?
"Je suis désolée
Lui repondis je en français puisqu'elle avait l'air de comprendre
"Mais franchement je ne suis vraiment pas intéressée par ça en ce moment...
Je continuais
"Je sais je sais
Elle me coupa en souriant
"Il m'a déjà dit que tu avais refusé mais il parle de toi beaucoup alors ma mère m'a dit de venir ici

Oh non....... A l'instant je compris et, observant cette fille je m'aperçus qu'elle avait les mêmes grands yeux et les même pommettes hautes que Mahmood. Je DÉTESTE qu'on me force la main et j'étais vraiment super gênée que même sa famille soit impliquée

"Écoute je suis désolée je changerais pas d'avis
Lui dis je d'un ton ferme et un peu moins sympathique que j'aurais voulu
"J'espère qu'il trouvera une femme bien meilleure que moi, dis a ta mère bonne fête et que Dieu la bénisse, jsuis désolée que tu te sois déplacée jusqu'ici... J'allais partir toute façon. Si tu veux on partage le taxi, ou tu habites?
Sans se départir de son sourire calme et posé, elle me répondit
"Oh pas vraiment ici, j'habite dans Alexandrie, je vais aller dans restaurant de mon frère pour attendre le soir

Bon. Elle n'avait nulle part ou aller. J'appelais Souheila et lui demandait si je pouvais venir avec une invitée supplémentaire.
Bien sur elle accepta et on sauta dans un taxi. Le prénom de la sœur était Asmaa...
Et elle était plutôt super sympa. Genre au point que j'oubliais presque pourquoi elle était venue alors qu'on papotait dans la voiture. Arrivées devant chez Souheila, nous vimes celle ci dans sa plus belle robe (avec la sœur Asmaa on a échangé un regard et pouffé, elle était en jean basket foulard noir et moi vraiment en abaya toute simple, super décalées par rapport à notre hôte), entourée de ses cousines. Après avoir salué tout le monde, au lieu de rentrer dans la maison plutôt imposante et grande derrière nous, on part en voiture: promenade entre filles! Sur les bords du Nil, puis manger une glace. C'était une trop bonne après-midi, j'me suis bien amusée mais j'étais pas la seule... Asmaa avait l'air d'être contente aussi. Elle parlait grave avec ma copine, ses cousines etc. Mais ce que j'appréciais trop chez elle c'est que parfois quand la conversation allait trop vite et que mon arabe cassé me permettait plus de comprendre, elle se tournait toujours vers moi pour traduire ou répéter plus lentement avec des mots plus simples. Elle le faisait encore plus que ma propre copine qui m'avait invitée, qui parfois oubliait que je n'étais pas aussi fluente qu'elle. On a même vu un homme en tenue traditionnelle avec un faucon. J'étais tellement fascinée par l'animal que ma copine Souheila l'a abordé et lui a donné un petit billet pour que je fasse une photo avec l'oiseau sur mon bras. Je m'en rappellerais toute ma vie !!! J'étais pétrifiée mais trop contente, alors que l'animal était sur mon bras, je mexclamai pour rigoler : C'est le plus beau jour de ma vie !!!!
Mais j'avais mis un peu trop d'enthousiasme dans ma voix, j'ai effrayé l'oiseau qui à battu des ailes (dans ma tête) et s'est envolé. Le monsieur avait galeré à le rattraper et m'avait un petit peu insulté poliment enfin je m'étais faite enguirlandé quoi. On avait tellement ri! Au moment de rentrer dans la voiture on s'amusait toutes tellement bien qu'on décida avec Asmaa de rester chez mon amie pour dîner. Elle utilisa mon téléphone pour prévenir son frère, et j'osais enfin demander, en français pour que personne ne comprenne...
"Mais enfaite, c'est ton grand frère ou ton petit frère?
Elle sourit d'un large sourire franc et l'espace d'une seconde j'eu presque l'impression que j'allais entendre le grand rire retentissant de son frère. Elle avait l'air de dire "ah bah enfin, un peu d'intérêt!!!"
Mais elle eu la décence de ne faire aucune remarque et elle me dit juste
"Jumeaux..
Pour faire la conversation, je commençais a lui parler de la gémellité de mes frères etc.
"Tu parles français aussi!
Nous fumes interrompues par ma copine Souheila, parlant depuis le siège avant sans même se retourner.
"C'est comme ça que vous vous êtes rencontrées, en France?
Continua-t-elle, en arabe
On échange un regard complice et je repondis en anglais pour pas qu'Asmaa comprenne
"Laisse tomber je t'expliquerais ça plus tard...
Mon amie se retourna sec sur son siège et me lança un regard interrogatif, ce qui fit rire Asmaa
"Une longue histoire...
Dit cette dernière d'un air mystérieux

Une fois arrivées a la maison on passa une si bonne soirée que la journée, avec les tantes de Souheila et d'autres invitées enfin des dames âgées principalement. J'aime trop ces ambiances là, je n'ai pas connu mes grand mères jsuis toujours contente d'être entourée de personnes âgées. À un moment ou je débarrassais un plat Souheila me coinça dans la cuisine et me demanda
"Alors?? Explique moi?? Comment tu la connais, c'est qui?
Gênée, je lui expliquais en parlant doucement même si la plupart des présentes ne comprenaient pas l'anglais.
Elle ouvrir de grands yeux et gloussa en mettant sa main devant sa bouche.
" Même sa mère te veut wooow mais attends elle est trop cool sa sœur il doit être un homme bien aussi
Mais vois le encore vois sa mère rappelle ta mère fais quelque chose accepte attends tu peux pas snober comme ça

Alors que je sortais de la cuisine elle me suivit en continuant ses "conseils", en chuchotant-criant en même temps c'était trop bizarre, elle chuchotait mais en criant enfin chuchotait en criant plutôt.
En rejoignant le salon principal, je trouvais Asmaa en train de se lever. Elle prit mon bras et me dit que son frère arrivait et qu'ils me ramenaient
"Noon c'est bon t'inquiète pas merci Souheila va me ramener...
Repondis je en me tournant vers mon amie
"Non!
S'exclama t elle
"Non désolée je suis fatiguée et j'ai les voisines de ma cousine à ramener déjà donc vas y maintenant habibti
Poursuivit elle
Je lui jetai un regard noir, et sourit a Asmaa. Une fois le tour des aurevoir terminé, on sortit toutes les deux bras dessus bras dessous.
T
20 août 2015 00:49
Merci les filles ça fait plaisiir smiling smiley
21 août 2015 23:17
Salem

Toujours autant de plaisir a la lecture de ton histoire parfaitement écrite et d'écrite, j'attend la suite avec impatiente eye rolling smiley
23 août 2015 20:03
Salam d'habitude je n'aime pas les chroniques mais la tienne est top thumbs up
j'espère que ça se finit bien!
T
24 août 2015 11:01
La voiture de Mahmood était déjà là et il sortit pour nous ouvrir la porte. Asmaa s'assit derrière et me regarda en souriant, désignant la place avant d'un air entendu.
J'étais fâchée contre Mahmood, enfin à la fois fâchée qu'il ait parlé de moi à sa mère, qu'il ait cautionné qu'elle m'envoie sa fille pour essayer de me convaincre... Mais aussi touchée que ça prenne cette ampleur, pour moi si ça touche à la maman c'est que c'est vraiment sérieux et je pensais pas qu'il était aussi déterminée, surtout avec le temps passé depuis la dernière fois.
Pour la première fois, il n'avait pas l'air de faire le fier. Si il était aussi souriant et jovial que toutes les autres fois, une fois qu'on s'assit dans la voiture, après les convenances de base échangées, il garda les yeux fixés sur la route et nous laissa debriefer sur notre journée entre filles. On parlait en français, qu'il ne comprenait pas.
Mon portable sonna, c'était le fixe de la maison. Je décrochais et entendit la voix de la grande sœur de chérif qui venait de rentrer.
"Oui khalti ça va?
Je commençais en oubliant qu'elle ne parlait pas le français. Elle éclata de rire a l'autre bout du fil et je fis de même. Asmaa et son frère sourirent de toutes leurs dents, décidément c'était de famille d'avoir toujours l'air joyeux comme ça.
"Oups pardon parce que avec ma copine on parle en français alors...
Je m'excusais puis nous réprimes la conversation en arabe tunisien, je la rassurai sur mon heure d'arrivée, elle tenu absolument a me raconter sa journée même si on allait se voir très bientôt.
Après 5-6 minutes je raccrochai et me tournai vers Asmaa sur le siège arrière pour reprendre la conversation. Je la vis endormie, et ne pus m'empêcher de regarder Mahmood

"She is sleeping...
Lui dis je en souriant

"Oh je sais ça! Me répondit il
Depuis qu'on est petit dès qu'on est dans une voiture elle s'endort quand on avait 10 ans elle s'est même endormie debout dans un bus je te jure que c'est vrai... Ah habibti Asmaa

Jeclatai de rire et il en fit de même.
Je me retournai encore, pensant que ça aurait réveillée ma nouvelle copine, mais noon.

"En plus elle a le sommeil lourd! Fis je remarquer

Il éclata de rire à nouveau et me raconta anecdotes sur anecdotes, soirées ou il était resté à la porte parce qu'elle dormait trop profondément pour venir lui ouvrir, la fois ou il lui avait jeté des verres d'eaux pour la réveiller pour son mariage...

"Elle est mariée Asmaa?
Dis je, surprise

"Mmh mmh...
Répondit il, songeur, en reportant son regard sur la route.

Au lieu de me taire voyant que j'avais soulevé un sujet tabou, je continuai

"Mais elle a pas d'alliance...

"Elle la enlevé.
Répondit il, d'un air réprobateur
"Elle est chez ma mère depuis 3 mois maintenant. Son mari a envoyé plein de gens pour la chercher mais elle refuse d'y retourner...
Enfaite si ma mère la envoyée ici au Caire pour quelques jours c'était un peu pour qu'elle vienne te voir mais surtout beaucoup pour que je lui parle, que je l'incite à faire la paix...

Aaaaah je comprenais mieux le pourquoi du comment! J'étais tellement contente d'entendre ça. Donc elle était pas là QUE pour moi même si c'est ce qu'elle pensait.

Mahmood semblait pensif et je répondis, un peu gênée

"In sha Allah... Good luck

Il enchaînant en me faisant plein de duaa

"En tout cas... De ce que j'ai vu aujourd'hui... Bon je sais pas mais... Ta sœur ça se voit qu'elle est réfléchie, sérieuse, elle prendrait pas de décisions a la légère.

"Tu penses? Vraiment?
Me demanda t il sincèrement, le visage inquiet

Je lui assurai que oui. Asmaa dormait toujours, n'entendant pas le reste de notre discussion sur le divorce, la patience, les femmes, les hommes, l'Islam...
Alors que nous arrivions au centre ville après une bonne demi heure de voiture, il se mît a rire en secouant la tête

"Ma première vraie conversation avec la femme que je veux épouser, c'était pas sur le mariage, mais sur le divorce!
Dit il en me regardant avec des yeux rieurs, le même genre de regard que mon neveu Mahiedine me jette au cinéma pour voir si je rigole.
Contrairement au cinéma avec Mahiedine, je n'eus pas besoin de me forcer pour rire avec Mahmood cette fois là. J'étais gênée mais amusée.
Il profite de l'allusion pour continuer
" Excuse moi pour ma mère. Et pour ma sœur. Elles désespèrent un peu de me voir marié, et c'est la première fois qu'elles m'entendent parler de quelqu'un a la maison, je veux dire, une fille, donc c'est pour ça... Tu sais je veux vraiment que tu considères ma proposition je te jure que je sérieux ça ne sort pas de ma tête depuis quand même plusieurs mois maintenant...

C'est ce moment que choisit Asmaa pour se réveiller brusquement. Elle se mît a rire et me dit "je suis désolée si je vous ai interrompu, si tu veux je peux dormir encore"
Morte de rire et super embarrassée je lui répondis
"Non t'inquiète...
Voyant ma gêne, Mahmood lui dit en arabe, pensant sûrement que je ne comprendrais pas
"Eh laisse ma femme tranquille je sais pas ce que tu lui as dit mais elle est toute rouge!

A ces mots je me figeai et rougit encore plus. D'habitude j'aime bien quand les gens pensent que je comprends pas du tout l'arabe du coup ils parlent sans gêne devant moi, mais là ça n'avait pas joué a mon avantage!
Arrivée devant chez Chérif, nous échangeons nos numéros avec Asmaa et nous promettons d'aller boire un café avant qu'elle quitte le Caire. On s'était vraiment bien entendues, et même si le fait qu'elle soit la sœur de Mahmood m'avait carrément gênée au début maintenant ça ne m'embêtait plus tant que ça....
C'est en pensant à tout ça que j'ouvris la porte d'entrée, et trouvai khalti Aicha la grande sœur de Chérif, assise sur un fauteuil de la cuisine. Ça me fit un vrai choc parce que d'habitude elle est couchée, je ne l'ai que raaaarement vue en dehors de son lit. C'est vrai que ces derniers temps elle progressait, elle allait visiter des gens mais elle se déplaçait tjs en fauteuil roulant, c'est le fait qu'elle reste assise alors qu'elle avait la possibilité d'être couchée qui me fit tout drôle.

"Je vais beaucoup mieux smiling smiley
Me dit elle a peine me vit elle. Un grand sourire se dessina sur mes lèvres, elle était trop mignonne!!!!!
"C'est vrai?? Mexclamai je en sautillant jusqu'à elle, sans même prendre la peine de fermer la porte derrière moi
"Oui benti c'est vrai
Me répondit elle avec un air radieux. Les vieilles personnes avec l'air content ça me rend heureuse à tous les coups.
"Yaaaaouuuuu
Je m'écriai et l'embrassa sur la joue. Je me mis ensuite a faire une petite danse ridicule pour qu'elle continue a sourire
"Khalti va mieux, khalti va mieux, vive khalti! Khalti va mieux, khalti va mieux, vive khalti!
Je chantonnai en dansait comme une mongole. Elle riait de toutes ses dents et me désignait un point derrière moi. Au début je pensais qu'elle me désignait moi en signe d'approbations mais non. Elle désignait vraiment quelque chose derrière moi. Je me tournai après avoir chantonné et dansé qques instants, et vit dans l'encadrement de la porte Chérif qui était arrivé entre temps, Mahmood et Asmaa.
Ils s'étaient croisés devant la maison et Chérif les avait invité à entrer prendre un thé.
Ils avaient donc assisté a ma prestation. Ils étaient tous les trois morts de rire mais Chérif était aussi un peu fâché, je le connaissais je savais qu'il me considérait un peu comme sa fille et que dans sa mentalité une fille devait pas se donner en spectacle en faisant ce genre de trucs.
Grand moment de solitude pour moi je savais pas trop comment réagir du coup je m'assis a côté de khalti Aicha qui rigolait toujours et essayait de faire comme si de rien n'était. Tout le monde maida et on prit tous un thé tranquillement. J'aimais bien cette ambiance famille qu'il y avait, ça me rappelait chez moi. On convint avec Asmaa de se retrouver qques jours plus tard à mon université pour boire quelque chose ensemble..
L
28 août 2015 15:50
la suite please!!! j'm bien ton histoire!
29 août 2015 06:30
La suite stp
B
30 août 2015 13:44
La suite jm trop
c
1 janvier 2016 19:15
La suiiiiiiiiteeeeeee
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