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HIER ENCORE*
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25 juillet 2006 22:35
HIER ENCORE*

Hier encore, les voitures arboraient fièrement les drapeaux des pays
participant au Mondial. Le Liban n’ayant aucune équipe en coupe du
monde, chacun encourageait le pays de son choix avec une nette
préférence pour le Brésil et l’Allemagne. Aujourd’hui les voitures se
parent de drapeaux blancs, illusoire protection contre des missiles
qui ne reconnaissent aucune couleur.
Hier encore, nos plages superbes étaient couvertes de filles
sublimes en bikini, de jeunes hommes bronzés et musclés, d’enfants
qui construisaient des châteaux de sable. On se plaignait que la mer
était infestée de méduses, ce qui nous empêchait de nous baigner.
Alors on dansait sur le sable chaud aux sons des derniers tubes.
Aujourd’hui, les plages sont désertes, couvertes de la suie des
incendies, infestée d’éclats d’obus et de morceaux de chair humaine.
Hier encore, le ciel était constamment traversé par les longs
courriers qui amenaient les touristes goûter à ce pays de miel et
d’encens, pour profiter de son climat, de la richesse de ses sites
touristiques, de le générosité de son peuple et de la diversité de sa
culture. Aujourd’hui seuls les avions de guerre israéliens traversent
le ciel pour aller semer la mort dans tous les coins du Liban.
Quelque soit la cible.
Hier encore, Beyrouth était la ville la plus gaie du monde, la
ville qui ne dort jamais avec ses boites de nuits, ses cafés, ses
restaurants, ses pubs, ses théâtres et ses salles de concerts.
Aujourd’hui Beyrouth, cette ville cent fois reconstruite, est
fantôme, couverte d’un lourd nuage de fumées d’incendie, les
immeubles rénovés noirs de suie, l’atmosphère irrespirable. Elle ne
dort toujours pas Beyrouth, ses nuits ne sont plus rythmées par les
tambours de la fête mais par ceux de la guerre.
Hier encore le Sud du Liban était gorgé de fruits et d’agrumes, de
plaines verdoyantes et de montagnes fières. Après des années de
souffrance sous l’occupation israélienne, les enfants réapprenaient à
vivre, les mères avaient retrouvé le sourire, et les pères
travaillaient fièrement leur terre pour assurer un avenir tranquille
pour leur descendance. Aujourd’hui le Sud est volatilisé, massacré,
détruit, brûlé. Il n’y a plus rien. Au nom de quoi ? Pourquoi ?

Hier encore nous étions fiers de notre infrastructure, des ponts, des
ports, et de l’aéroport. Du pont de Hamana, le plus haut du Moyen-
Orient, qui a coûté 80 millions de dollars et qu’Israël s’acharne à
détruire. Un pont ne vaut pas une vie humaine
mais quelle réaction aurait eu l’opinion mondiale si le Golden Gate
de San Francisco avait été bombardé ?

Hier encore, nous attendions Sylvie Guilem, Gad El Maleh, Fayrouz,
Deep Purple et bien d’autres invités aux Festivals de Beiteddine, de
Baalbeck, de Byblos. Aujourd’hui, on ne sait plus ce qui nous attend.
Et on attend
un cessez-le-feu, un échange d’otages, une solution globale pour la
région
un miracle ?
Hier encore
Hier encore
Hier encore sera demain.

Josyane Boulos
 
Emission spécial MRE
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