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le Hezbollah fête sans retenue la prise de la ville syrienne de Qoussair
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9 juin 2013 00:21
Au Liban, le Hezbollah fête sans retenue la prise de la ville syrienne de Qoussair
LE MONDE | 06.06.2013 à 16h20 • Mis à jour le 06.06.2013 à 16h30


Qoussair, noeud stratégique tenu pendant des mois par la rébellion syrienne, vient d'être repris par l'armée syrienne avec l'aide du Hezbollah libanais.

Beyrouth, correspondance. Des chars de fabrication russe avancent au milieu de champs de ruines. Les bâtiments, habitations ou lieux de culte, sont éventrés. Quelques corps, sans doute ceux de combattants exécutés, gisent au sol. Dans Qoussair, devenue ville fantôme, des soldats plantent mercredi 5 juin le drapeau syrien en haut de l'horloge qui surplombe la place centrale, marquant leur victoire sur les rebelles après plus de deux semaines de combats.

Qoussair, nœud stratégique tenu depuis des mois par les insurgés, a été repris par l'armée syrienne et le Hezbollah libanais dans la nuit de mardi à mercredi, après le retrait des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) et du front djihadiste Al-Nosra. Les insurgés ont expliqué leur défaite, dans cette ville proche à la fois du Liban et de l'axe qui relie Damas au littoral, par le manque d'armes face à l'"énorme arsenal" des forces régulières et par l'"intervention flagrante" du Hezbollah. Malgré ce revers majeur, qui rappelle la chute du quartier rebelle de Baba Amro à Homs en février 2012, l'opposition se dit déterminée à poursuivre le combat "jusqu'à la libération" de la Syrie.

Le Hezbollah, dont la participation a été déterminante dans l'offensive de Qoussair lancée le 19 mai, a exhibé son triomphe sans retenue. Sa télévision Al-Manar a consacré de longues séquences à la prise de la ville, filmant les tunnels creusés par les rebelles - une technique familière au puissant parti chiite. "Nous avons prouvé que le pari de renverser la Syrie est illusoire", a déclaré Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah. Même tonalité du côté du régime syrien : le commandement de l'armée a assuré que "le destin [des insurgés], c'est de se rendre ou de mourir."

"CELUI QUI CONTRÔLE QOUSSAIR CONTRÔLE LE CENTRE DU PAYS, ET TOUTE LA SYRIE"

Pour un haut gradé interrogé par un média libanais, "celui qui contrôle Qoussair contrôle le centre du pays, et celui qui contrôle le centre du pays contrôle toute la Syrie".

Des informations contradictoires entourent le sort des civils et des blessés. Du côté des rebelles comme des militaires, chacun affirme avoir évacué les habitants restés à Qoussair. D'après un militant libanais, de nombreux civils auraient fui vers la région de Qalamoun, située entre le Liban et Damas.

Signe que l'étau s'était resserré sur Qoussair, le transport des blessés les plus graves vers le Liban était interrompu depuis dimanche 2 juin. Selon une source humanitaire, l'évacuation d'une centaine de blessés, surtout des combattants, qui devait avoir lieu jeudi matin vers la plaine de la Bekaa libanaise, a été retardée pour des raisons de sécurité. Ils se trouvaient mercredi à Dabaa et Boueida Al-Charqiya, deux localités au nord de Qoussair, où se seraient retranchés les rebelles. Le Comité international de la Croix-Rouge espérait pouvoir se rendre à Qoussair au plus tôt.

Dans les fiefs du Hezbollah au Liban, la prise de la ville, pour laquelle le parti a perdu de nombreux combattants, a été célébrée. Hassan Zeaiter, élu du Hermel, une région distante d'une dizaine de kilomètres de Qoussair qui avait été visée par des obus rebelles depuis le début de l'offensive, fait état du "soulagement" des habitants de ce bastion du "Parti de Dieu". "Pour nous, c'est un retour à la sécurité. La vie s'était immobilisée", explique M. Zeaiter.

Un "retour à la sécurité" tout relatif pour les régions chiites du Liban, où le Hezbollah recrute ses partisans. Mercredi soir, cinq roquettes se sont abattues sur Baalbeck, dans la plaine de la Bekaa, faisant deux blessés. Dans un entretien à la BBC, le chef rebelle Sélim Idriss a estimé que face à l'"invasion du territoire syrien" par les miliciens du Hezbollah, "nous sommes autorisés à combattre les hommes du Hezbollah au Liban."
[www.lemonde.fr]
 
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