Hewlett-Packard supprimerait 6.000 emplois en Europe
PARIS (Reuters) - Le groupe informatique américain Hewlett-Packard va supprimer 6.000 emplois en Europe, dont 1.250 à 1.300 en France, soit plus du quart de ses effectifs dans le pays, apprend-on de source syndicale.
La moitié des 6.000 emplois supprimés concerneront la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, a précisé Marc-Antoine Marcantoni, coordinateur européen de la Fédération européenne de la métallurgie (FEM) et membre du syndicat français CFTC, à l'issue d'un comité central d'entreprise européen qui s'est tenu jeudi et vendredi à Bruxelles.
Il a indiqué que 145 emplois seraient supprimés en Belgique, sur son site de Bruxelles.
Un porte-parole de HP, joint au siège du groupe à Palo Alto, en Californie, s'est refusé à tout commentaire.
L'annonce officielle des modalités de la restructuration est attendue lundi lors d'un comité de groupe.
Hewlett-Packard avait fait savoir le 19 juillet qu'il prévoyait la suppression de 10% de ses effectifs mondiaux, soit 14.500 emplois sur un total de quelque 151.000.
Le constructeur informatique compte 45.000 salariés en Europe, dont 5.000 en France.
En France, HP emploie 2.500 personnes dans le département de l'Isère, dont 2.100 sur son site de Grenoble-Eybens et 400 à L'Isle-d'Abeau. Il compte aussi quelque 350 salariés à Sophia-Antipolis, près de Nice.
"Il y a une opacité totale sur les effectifs concernés mais on sait qu'on va être durement touchés", a déclaré à Reuters Delphine Chenevier, collaboratrice du maire de Grenoble chargée du dossier HP.
"Les sites de Grenoble-Eybens et L'Isle-d'Abeau ont des activités de support qui seront les plus touchées car les plus facilement délocalisables."
"On se demande si l'objectif n'est pas, à terme, de fermer les sites (français) complètement", a-t-elle ajouté, en rappelant que HP a déjà réduit de 50% ses effectifs en Isère en cinq ans.
"Cette décision est d'autant plus incompréhensible que HP dispose dans notre région d'un environnement technologique particulièrement favorable", a souligné Delphine Chenevier.
Hewlett-Packard a été récemment la seule entreprise du secteur du logiciel dans la région grenobloise à ne pas être signataire de Minalogic, un pôle de compétitivité consacré aux nanotechnologies et aux logiciels.
Cap Gemini a pour sa part recruté 200 salariés en 2005 sur le pôle grenoblois, où sont également implantés Schneider Electric et Teamlog.
Hewlett-Packard avait annoncé le 16 août une forte baisse de son bénéfice net au troisième trimestre 2005 en raison d'impôts payés sur le rapatriement de 14,5 milliards de dollars de bénéfices à l'étranger.
Le deuxième constructeur de PC avait fait état d'un bénéfice net de 73 millions de dollars, soit trois cents par action, contre 586 millions (19 cents) un an auparavant.
chargement...
+ 
