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le harcelement sexuel au maroc
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25 février 2012 13:57
[envoye-special.france2.fr].

qu en pensez vous?Est ce qu on ressemble à l Égypte, comme le montre le reportage sur le lien ci dessus?,ou plutôt on est un pays plus avancé en matière de la condition des femmes?
2
25 février 2012 14:35
attention âmes sensibles vous allez pleurez si vous regardez la vidéo ci dessous

[youtu.be]
r
25 février 2012 19:00
Citation
2002nidal a écrit:
attention âmes sensibles vous allez pleurez si vous regardez la vidéo ci dessous

[youtu.be][/quote

l'injustice dans toute sa splendeur
a
25 février 2012 19:31
Vous devriez prendre exemple sur votre ancien sultan marocain qui lui demandeait a ses gardes de couper les testicules a tous les hommes qui avaient déshonnorer les femmes....et d'en faire des hommes humiliés...
25 février 2012 20:01
Bof...

Les femmes vont toujours être des objets de convoitise pour les animaux en nous (les hommes).

C'est la condition humaine.

On peut arranger cela en faisant l'effort d'être civilisé etc etc... Mais c'est une course. Ces hommes qui abusent de ces femmes sont relativement "sophistiqués" si on les comparait à des versions encore plus primitives.

Quand je dis à un Québécois que parfois, tu dois être froid voir même égoiste avec les femmes pour t'en sortir avec elles... Tu passe pour un homme des cavernes. Mais il se trouve que c'est une réalité là où on vit. Car il y a des filles mal polies qui abusent de ta galanterie.

C'est relatif tout ca...

Maintenant, on a des bourgeois Occidentaux qui te disent "ah, une femme peut porter une mini jupe si elle veut. Elle peut bronzer top less sur la plage. Elle peut faire ce qu'elle veut." ce qui est vrai... Mais seulement quand tu es une bourgeoise.

Tu vas bronzer toute nue dans la cours de récré d'une prison, et tu te fais violer à coup sûr... Par les gardes même.

Tu ne dis pas à une Egyptienne qu'elle a le droit de sortir toute seule sans protection en Egypte... Pourquoi? BAh... pourquoi? parce que c'est un pays où il y a 10 hommes frustrés sexuellement, sans travail, sans éducation etc etc... au cm²... Voilà pourquoi...

Alors, oui. L'egypte est une prison à ciel ouvert pour beaucoup de jeunes hommes.

Ils ont pas le droit d'approcher les femmes car ils n'ont pas d'avenir à leur offrir. Ils ont rien à part la misére...

Combien de riches bourgeois épanouis sexuellement font ce genre de choses? Pourquoi te frotter à une jeune femme dans la rue si tu as une jolie femme dans ton lit qui demande qu'à se frotter sur toi?

C'est pas logique.

La question à se poser, c'est pourquoi ces jeunes ne sont pas mariés alors qu'ils sont clairement assez âgés pour pouvoir se marier?

C'est ca les questions à se poser.

Mais on préfére montrer du doigt l'Islam... La culture Arabe (qui n'aide pas) ou des trucs du genre...

Une belle bande de cons les journalistes...
26 février 2012 00:25
c'est ta condition de débiter des bêtises sur des gens qui souffrent?
2
26 février 2012 01:57
oups excuse,j ai oublié d inclure le harcèlement sexuel en Algérie et Tunisie,allez tous le Maghreb va dénoncé ses bêtises
a
26 février 2012 08:06
Citation
2002nidal a écrit:
oups excuse,j ai oublié d inclure le harcèlement sexuel en Algérie et Tunisie,allez tous le Maghreb va dénoncé ses bêtises

Contrairement aux marocains , les algériens et les tunisiens n'aiment pas médire sur leurs pays.......par contre pour critiquer le vôtre ils s'en donnent à coeur joie!!!

Oui le harcélement sexuel est trés répandu dans les pays arabes .D'ailleurs, sur les chaines télèvisées arabes , notamment celles du moyen orient , montrer que les femmes arabes du moyen orient qui ont pu accéder à de bons postes sont celles qui ont eu des relations sexuelles avec de hauts placés ...

certaines ont essayé de se regrouper pour obtenir justice mais en vain .........

D'aprés une autre chaine télèvisée, les femmes marocaines sont les plus maltraitées du monde arabe , le seul pays où la femme a peu d'importance malgré le leurre du Code de la famille , une situation dégradante qui sévit également en Algérie.......
2
26 février 2012 13:57
algertunis, quand je soulève un problème dans mon pays ,c est pour trouver des solutions.

Citation
les algériens et les tunisiens n'aiment pas médire sur leurs pays.......par contre pour critiquer le vôtre ils s'en donnent à coeur joie!!! a écrit:

c est sur que plus on cache,les problèmes,plus on aura pas de solution pour y remédier,on est pas en guerre pour profiter d un problème social pour se venter,que les algériens ou les tunisiens sont plus ou moins bien.

Citation
D'aprés une autre chaine télèvisée, les femmes marocaines sont les plus maltraitées du monde arabe , le seul pays où la femme a peu d'importance malgré le leurre du Code de la famille , une situation dégradante qui sévit également en Algérie....... a écrit:

d après une chaine télévisé..........."quelle source?
Quand on veut donner une information véridique,on cite la source.

pour la suite du sujet,une sœur marocaine pense que les femmes harcèle aussi les hommes,regarder la vidéo sur ce lien.

[youtu.be]
o
26 février 2012 14:20
Citation
2002nidal a écrit:
qu en pensez vous?Est ce qu on ressemble à l Égypte, comme le montre le reportage sur le lien ci dessus?,ou plutôt on est un pays plus avancé en matière de la condition des femmes?

Non, le maroc n'a rien à avoir avec l'Egypte. En tout cas à Rabat, je viens d'en revenir hier, j'y ai vu des spectacles tellement cocasses qu'on ne se croirait pas au maroc.
p
26 février 2012 15:59
la sexualité est un bon indicateur pour savoir l'etat d'esprit d'un peuple.

le reportage sur l'egypte que Envoyé special a diffuser est un peu orienté . meme si effectivement des journalistes occidentales ont été violées place tahrir ( c'est la verité , meme si ca fait mal à certains) .

la maroc la tunisie et l'algerie , ne sont pas dans la meme situation que ces pays d'orient et tans mieux .

je laisse la place aux femmes du maghreb pour nous dire si elles sont harcelées ou pas par leurs collegues .
a
27 février 2012 10:12
Le femmes arabes dans l' enfer du harcèlement sexuel .

Le Caire - Dans le monde arabe, le harcèlement sexuel des femmes dans les rues, les écoles et au travail les conduit à se couvrir et à rester chez elles, disent les militants participant à la toute première conférence régionale consacrée à ce sujet autrefois tabou.

Des militants de 17 pays de la région se sont réunis au Caire dans le cadre d’une conférence de deux jours. Selon leurs conclusions, le harcèlement se développe de manière incontrôlée dans la région car il n’est pas puni par la loi, les femmes ne le signalent pas à la police, et les autorités n’y prêtent pas attention.

Ce harcèlement, qui va de la violence verbale aux attouchements, est subi journellement par les femmes de la région. Cela les fait hésiter à sortir dans l’espace public, que ce soit pour se promener dans la rue ou pour travailler. Ce harcèlement se produit indépendamment de la façon dont ces femmes sont habillées.

Si les rôles ont changé avec l’augmentation du nombre de femmes dans les écoles, sur le marché du travail ou en politique, les comportements traditionnels sont restés les mêmes. Selon les experts, dans certains pays comme l’Egypte, le harcèlement semble parfois être motivé par un désir de vengeance de la part d’hommes reprochant aux femmes de les avoir privés d’opportunités professionnelles.

Amal Madbouli, qui porte le voile intégral appelé niqab, a dit à l’Associated Press se faire harceler malgré son voile intégral, et décrit la façon dont un homme l’a poursuivie dans les rues de son quartier :

« Il me sifflait et n’arrêtait pas de me demander si je voulais aller avec lui dans un coin tranquille et lui donner mon numéro de téléphone », explique Madbouli, mère de deux enfants. « C’est une question nationale de sécurité. Je suis une maman et je veux me sentir rassurée lorsque mes filles sortent dans la rue. »

Les statistiques sur le harcèlement dans la région étaient jusqu’à très récemment inexistantes. Mais un certain nombre d’études présentées au cours de la conférence ont montré l’étendue du problème.

Jusqu’à 90% des femmes yéménites ont dit s’être fait harceler. En Égypte, selon une statistique issue d’un échantillon de 1 000 femmes, 83% ont déclaré avoir subi des violences verbales ou physiques.

Jusqu’à 90% des femmes yéménites ont dit s’être fait harceler. En Égypte, selon une statistique issue d’un échantillon de 1 000 femmes, 83% ont déclaré avoir subi des violences verbales ou physiques.

Une étude portant sur le Liban a dévoilé que plus de 30% des femmes y ont dit s’être fait harceler.

« Nous sommes face à un phénomène qui limite le droit des femmes à se déplacer, et qui constitue une menace pour la participation des femmes dans tous les milieux sociaux. » explique Nehad Abul Komsan, militante égyptienne qui a organisé la conférence avec le soutien financier de l’ONU et de l’agence suédoise pour le développement.

Le harcèlement est depuis longtemps un problème au Moyen-Orient. Mais jusqu’à il y a trois ans, on n’en parlait à peine. C’est alors que des blogs ont publié des vidéos amateur montrant une foule d’hommes agresser des femmes dans le centre du Caire au cours d’une des principales fêtes religieuses musulmanes.

Le tollé général eut pour conséquence la toute première reconnaissance publique du problème en Egypte et dans la région, et conduisit le gouvernement égyptien à envisager deux projets de loi sur le harcèlement sexuel.

Le harcèlement sexuel, tant verbal que physique, a été déclaré illégal dans seulement une demi-douzaine d’états arabes au cours des 5 dernières années. La plupart des pays arabes interdisent les actes manifestes de violence tels que le viol ou les actes obscènes dans les lieux publics, selon une étude d’ Abul Komsan.

Selon les participants à la conférence, les hommes se sentent menacés par l’augmentation de la main d’oeuvre féminine, les conservateurs rejetant la faute du harcèlement sur le comportement et la façon de s’habiller des femmes.

En Syrie, dans les ménages traditionnels, les hommes vont faire les courses à la place des femmes afin d’éviter qu’elles ne se fassent harceler, explique Sherifa Zuhur, universitaire libano-américaine présente à la conférence.

Abul Komsan explique comment l’une des victimes du harcèlement lui a dit avoir revêtu le voile intégral pour éviter le harcèlement.

Certaines sont même allées jusqu’à se poser la question de continuer à travailler ou d’aller à l’école en raison du harcèlement continuel dans les rues et les transports publics.

« Elle m’a dit : Je me suis mise à porter le niqab. Mon dieu, qu’est-ce que je peux faire de plus pour qu’ils me laissent tranquille ? ». Certaines sont même allées jusqu’à se poser la question de continuer à travailler ou d’aller à l’école en raison du harcèlement continuel dans les rues et les transports publics.

Dans les régions où la ségrégation entre les sexes est la norme et où les femmes sont mises à l’écart par les coutumes tribales ou religieuses, les cas de harcèlement sexuel sont fréquents à la maison et lorsque les femmes s’aventurent à l’extérieur, que ce soit sur les marchés, dans les hôpitaux, ou les services gouvernementaux.

Au Yemen, où pratiquement toutes les femmes sont voilées de la tête aux pieds, 90% des femmes ont dit s’être fait harceler, selon un rapport cité par Amal Basha.

« Les chefs religieux accusent toujours les femmes »

« Les chefs religieux accusent toujours les femmes, et leur font vivre un état constant de peur, car là-bas, il y a toujours quelqu’un pour les suivre. », ajoute-t-elle.

Si au Yémen une femme signale avoir été harcelée, les chefs traditionnels interviennent pour enterrer l’affaire, effacer les preuves ou terroriser la victime.

En Arabie Saoudite, autre pays où les femmes sont entièrement couvertes et presque entièrement séparées des hommes dans la sphère publique, les femmes disent se faire harceler aussi, selon le militant saoudien Majid al-Eissa.

Son organisation, le Programme national pour la sécurité familiale, a contribué à l’élaboration d’un projet de loi pénalisant la violence exercée contre les femmes dans ce royaume conservateur où le flirt peut souvent dégénérer en agression caractérisée. Les débats autour de ce projet de loi commencent ce mardi.

« Nous surmontons les changements de la vie moderne, sauf dans nos mentalités. »

« Il faudra du temps, surtout dans cette partie du monde, pour accepter la mixité des sexes et le rôle que chaque sexe peut jouer dans la société. » explique-t-il. « Nous surmontons les changements de la vie moderne, sauf dans nos mentalités. »
Source : Associated Press
a
27 février 2012 10:14
La Toile arabe s’attaque au tabou du harcèlement sexuel

Journée du bloguing et du tweet contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes en Egypte
"C'était la fête de l'Eid et [l'homme à tout faire du bureau] est venu me saluer. Je lui ai tendu la main, mais j'ai senti qu'il n'aimait pas cela ou que ce n'était pas assez au regard de tout ce qu'il avait fait pour mon labo (c'était sa tâche). Il m'a dit : tu penses que je ne peux pas avoir une bise ? Il m'a semblé mal à propos de l'embrasser ou plutôt, je ne voulais pas l'embrasser ! Il a pris ma main, l'a attirée à lui et moi avec. Il a essayé de m'embrasser et en même temps a touché ma poitrine avec son autre main"

"Je suis allée au conseil disciplinaire des fonctionnaires où j'ai rencontré une femme [...]. Elle a dit : 'Voulez-vous que votre réputation soit ternie et faire l'objet d'une enquête ? Vous êtes encore une jeune fille !' Oui, c'est ainsi que l'on gère le harcèlement au Liban ! [...] Plus tard, j'ai rencontré le directeur général [...] qui a dit : 'je ne pense pas qu'un homme ne fasse cela sans y avoir été invité'"

Le témoignage de MEIBM, déposé sur le site Internet Resist Harassment Lebanon, est l'un des nombreux récits publiés lundi 20 juin à l'occasion de la journée du bloguing et du tweet contre le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes en Egypte, au Liban, en Syrie et au Soudan. Pendant une journée, la Toile s'est mobilisée sur Twitter (#endSH), Facebook et sur les blogs, dans l'espoir de briser enfin les tabous.

A l'initiative de cette mobilisation se trouvaient des militantes égyptiennes, parmi lesquelles les fondatrices du site Internet HarassMap. Créé en novembre 2010, HarassMap Egypt recueille les témoignages de femmes victimes de harcèlement sexuel et de violences. Des apostrophes salaces, aux cas d'exhibitionnismes et d'attouchements, jusqu'aux violences sexuelles les plus graves, tous les cas sont signalés sur une carte. Une initiative similaire a été lancée au Liban par Alex Shams, avec le site Internet Resist Harassment Lebanon.


Un film sur le harcèlement sexuel à Beyrouth élaboré par Resist Harassment Lebanon.

DES CENTAINES DE TÉMOIGNAGES


"Etant photographe, je passe la plupart de mon temps à photographier dans les rues et je suis victime de harcèlement sexuel tous les jours, au moins verbalement si ce n'est physiquement. Je veux toujours prendre les transports publics parce que je déteste conduire dans les embouteillages du Caire, malheureusement je ne le fais pas pour ne pas m'exposer au harcèlement sexuel. Le pire est que, même quand je conduis ma propre voiture, je dois fermer toutes les portes et toutes les fenêtres pour éviter d'être harcelée !

Je blâme les personnes qui accusent les femmes d'être entièrement responsables du harcèlement sexuel parce qu'elles, de part leur tenue vestimentaire, encouragent les hommes à les harceler. Si cela était vrai, alors pourquoi les femmes portant le niqab, le hijab et des tenues couvrantes ne sont pas à l'abri du harcèlement ? Même les enfants, surtout les pauvres, qui passent tout leur temps dans la rue, sont victimes de harcèlement sexuel ! Dans les années 60 et 70, les femmes portaient des jupes et des hauts talons, prenaient les transports publics et étonnament, le pourcentage de cas de harcèlement était très bas". (Maggie Osama, sur son blog The world through Egyptian eyes)
a
27 février 2012 10:15
@amrmousa : Une nation où les femmes en sont pas en sécurité lorsqu'elles marchent dans la rue est une nation dont le chemin vers l'avenir n'est pas sûr

Je veux marcher au Caire sans avoir à penser en permanence à chaque partie de mon corps qui bouge à chacun de mes pas et à la façon dont le vent fait se mouvoir mes vêtements
L'événement a été l'occasion pour des centaines de cybermilitantes de partager le récit tristement ordinaire d'expériences souvent vécues au quotidien dans les rues du Caire, de Beyrouth ou de Damas. Autant de témoignages, en arabe ou en anglais, qui ont été réunis sur une page du site Internet Harassmap Egypt et de Resist Harassment Lebanon.

La mobilisation a été particulièrement forte en Egypte, car comme l'affirme l'auteure du blog Blacklisted, "le harcèlement sexuel [y] est endémique. Il est à la fois toléré et perpétré par les autorités, ainsi que par les petits salopards de tous âges que vous croisez aux quatre coins du pays. Si vous avez des seins et que vous marchez dans la rue en Egypte, vous devez être prête à les protèger de garçons de cinq ans comme de 85 ans. Or, tout le monde en Egypte se tait sur la question, agit comme si elle ne se posait pas ou blâme la femme de se vêtir de façon trop provocatrice, au point de susciter le harcèlement [...] Ca ne sert à rien d'être couverte de la tête aux pieds, aucune femme n'est à l'abri du harcèlement sexuel".


"Je veux vivre dans un pays où je n'ai pas à m'inquiéter pour ma petite amie, ma femme, ma soeur, ma fille, ma mère ou de ce qu'elles portent"

"Je vois des femmes portant le niqab se faire harceler. Rejeter la faute sur les attraits de la femme est faible, peu sincère et perpétue le problème"
BRISER LE TABOU DU HARCÈLEMENT

En témoignant, ces cybermilitantes caressent l'espoir d'être non seulement entendues mais surtout prises enfin au sérieux. Sur sa page Facebook, l'Egyptienne Yasmin Shehab s'insurge ainsi que "la plupart des hommes que je connais semblent croire que le harcèlement sexuel est un problème mineur que les femmes tendent à exagérer".

Or, si les femmes n'osent pas affronter et dénoncer les hommes qui les harcèlent, c'est, dit-elle, par "peur que l'altercation verbale tourne à l'altercation physique, surtout dans une culture qui loue la virginité des femmes à un degré effrayant et où la viol est une chose qui déshonore toute la famille. Une culture où la police prend part à ces attaques et où le système judiciaire ne la soutient pas. Une culture où prospère la mentalité du 'les garçons sont ce qu'ils sont' qui l'a conditionnée à se sentir inférieure vis-à-vis de ses pairs, lui ôtant toute volonté de répliquer".


Le harcèlement sexuel prendra fin en Egypte quand la responsabilité du harcèlement passera de la victime à son instigateur
Dans l'ensemble de la société comme chez les victimes, l'opinion semble en effet largement répandue que la faute incombe aux femmes. Samuel Tfikry écrit ainsi sur son blog : "on dit que les femmes sont inférieures à l'homme en dignité et qu'elles sont une créature du Diable destinées à pousser au péché". En mai 2010, l'auteure du blog Finding Hawwa avait noté, avec écœurement, qu'à la question posée sur Facebook de savoir "quelle est la meilleure façon de lutter contre le harcèlement sexuel ?", la réponse "les hommes devraient se contrôler" ne remportait qu'une courte majorité face à la seconde : "les femmes devraient porter des vêtements plus larges".


Mettre un terme à la ségrégation sexuelle dans les écoles mettra radicalement fin au harcèlement sexuel
Qu'est ce qui a changé dans la société égyptienne au cours des 50 dernières années qui puisse expliquer cette dérive morale ?, s'interroge l'Egyptien auteur du blog Rantings of a man from another century. Selon lui, "le problème commence à la maison où les parents appliquent un double standard dans l'éducation des filles et des garçons".
"Ensuite vient le manque de moralité de la société elle-même, estime-t-il. A l'âge où j'ai grandi, [...] si un homme apostrophait de façon salace une fille, tout ce qu'elle avait à faire était d'appeler les hommes du quartier et ils se précipitaient pour défendre son honneur. De tels actes de noblesse existent toujours mais sont devenus l'exception". Il blâme ensuite les médias qui "dépeignent la femme comme un objet" et la crise économique qui empêche des millions d'hommes sans emploi à fonder une famille.

Pour beaucoup, les autorités ont un rôle primordial à jouer pour combattre ces phénomènes de harcèlement sexuel et de violences faites aux femmes :


Les officiers de la police et de l'armée égyptiens sont ceux qui doivent me protéger des personnes qui harcèlent dans la rue, pas ceux qui devraient me harceler !

Bien que les phénomènes de violence contre les femmes soient nombreux, le pire affront qu'ait eu à subir la femme égyptienne à ma connaissance sont les tests de virginité réalisés par l'armée
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a
27 février 2012 10:16
Aucune allusion aux élections régionales françaises dans ce billet, qui se rattache malgré tout à l’actualité française à travers les récents propos du secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, plaidant pour un “espace dans les trains de banlieues” réservé aux femmes. En effet, dans le monde arabe également on débat de la question du transport des femmes, tout comme on se préoccupe de la sûreté de leurs déplacements dans l’espace public.

Depuis sa mise en service à la fin des années 1980, le métro du Caire propose des voitures exclusivement féminines. Malgré cela, la toute récente décision du gouverneur du Caire d’autoriser une société privée à faire rouler des taxis réservés aux femmes fait couler beaucoup d’encre.

Comme pour le métro – même si ce n’est que depuis quelques années que le phénomène du harcèlement sexuel a pris de telles proportions dans le pays –, cette initiative est justifiée par la volonté de protéger les femmes et de faciliter leurs déplacements dans la ville. Les milieux conservateurs s’en félicitent et une autorité d’Al-Azhar (article en arabe) s’est même fendue d’une fatwa pour dire combien la religion louait une telle initiative. En revanche, du côté des associations féministes telles que l’Egypt Center for Women Rights (une association fondée en 1996 par 6 femmes d’un même quartier du Caire), une telle décision, qui pourrait être juridiquement anticonstitutionnelle, est un pas de plus vers la discrimination sexuelle et l’absence d’une véritable reconnaissance de l’égalité entre les sexes. Plus prosaïquement, certains soulignent que les milliers de malheureuses Cairotes qui n’ont pas les moyens de s’offrir un taxi en seront réduites à continuer de se faire peloter dans les autobus et autres minibus (une scène de la vie quotidienne devenue un grand classique de la littérature égyptienne, avec Sonallah Ibrahim notamment).

Curieusement, au regard de certaines idées reçues tout au moins, ce sont les pays les plus « modernes » qui ont ouvert la voie du taxi exclusivement féminin. Sur le modèle des pink ladies cabs londoniens, une flotte de taxis exclusivement féminins a été créée à Dubaï dès 2007 (photo du haut), puis au Liban il y a un an de cela (à droite). Malgré l’hostilité parfois affichée (article en arabe dans Elaph) de leurs collègues beyrouthins, ces taxi Banat sont un vrai succès commercial.

Depuis, la formule essaime partout dans le monde arabe. Au Koweït, les Eve taxis, réservés aux femmes, entre 8 heures du matin et 8 heures du soir, viennent ainsi d’être créés par Bedoor Al-Mutairi, une femme d’affaires très avisée ! Et même dans les Territoires palestiniens, à Hébron précisément, des voitures roses devraient être désormais accessibles aux seules femmes.

Malheureusement pour elles, les Saoudiennes ne vont pas pouvoir profiter de cette innovation. En effet, il va de soi que les taxis roses réservés aux femmes ne sauraient être conduits par un homme ! Et comme ceux-ci sont les seuls à avoir le droit de conduire dans le Royaume…

Heureusement, les autorités locales se sont penchées sur une question qui devient un vrai problème de société. En effet, de plus en plus de Saoudiennes vivant seules, par choix ou à cause de la forte augmentation du nombre des divorces (ce que l’on peut interpréter comme le signe de la « modernisation » d’une société où les droits de l’individu l’emportent davantage sur ceux du groupe), elles sont de plus en plus amenées à travailler, et donc à se déplacer. Si ce n’est que, faute de transports publics adaptés à la règle de la séparation des sexes, elles dépensent de véritables fortunes en taxis (35 % de leurs revenus selon une étude (article en arabe dans Elaph). Du coup, on pense à la création de bus réservés aux femmes, un peu comme pour les banlieusardes parisiennes dont se soucie M. Bertrand.

Avec la mondialisation, et les modifications qu’elle entraîne dans les façons de vivre, Riyadh et Paris sont donc plus proches qu’il n’y paraît !
a
27 février 2012 10:20
Le harcèlement sexuel s’est aggravé en Algérie en 2004 avec près de 400 cas officiellement enregistrés.
mardi 11 janvier 2005.
Les premières ciblées sont les femmes divorcées, puis les célibataires et enfin les femmes mariées, appartenant à la tranche d’âge 21-55 ans -Dans un rapport remis hier à l’ONU, Amnesty International dénonce “la passivité du gouvernement face aux viols et à la discrimination économique et juridique à l’encontre des Algériennes”. L’Algérie devrait remettre aujourd’hui son rapport à l’ONU.

Le harcèlement sexuel en milieu de travail n’épargne pas les Algériennes. L’ouverture d’un Centre d’écoute et d’aide (CEA) aux victimes de ces agressions, en décembre 2003, à l’initiative de la commission nationale des femmes travailleuses de l’UGTA présidée par Soumia Salhi, a permis de mesurer, un tant soit peu, l’ampleur de ce phénomène dans notre pays. Sur les 942 appels de femmes recensés durant la période d’une année (de janvier à décembre 2004) au centre d’écoute animé par deux psychologues consultantes, Hassani Wahiba et Achouri Wahiba, travaillant sous la houlette de Soumia Salhi, 388 sont des appels pour cause de harcèlement avec témoignages directs émis par les victimes elles-mêmes. “Il faudra ajouter à ce chiffre l’ensemble des témoignages indirects” fait remarquer Achouri Wahiba, rencontrée au centre d’écoute, à la Centrale syndicale UGTA.

Autrement dit, “l’ensemble des femmes qui refusent de s’exprimer au téléphone et qui préfèrent carrément se déplacer au centre d’écoute, les femmes qui envoient leurs témoignages soit par e-mail soit par fax, celles qui chargent un collègue ou un proche de témoigner à leur place ainsi que les femmes qui appellent en groupe pour exprimer ensemble leurs souffrances”. Ces données, consignées dans un rapport annuel élaboré par les animatrices du centre d’écoute, relèvent en outre que la tranche d’âge des femmes victimes d’agression sexuelle se situe entre 21 ans et 55 ans. “Ça pourrait sembler bizarre, mais nous avons eu des femmes de 55 ans qui se sont plaintes de harcèlement”, souligne Achouri. Parmi les 388 cas recensés, les femmes divorcées sont les plus touchées par le harcèlement sexuel, soit 144 cas. Elles sont tout de suite suivies par les femmes célibataires, 94 des cas. Les femmes mariées, n’échappent pas pour leur part à cette agression. Elles sont touchées dans une proportion de 87 des cas. “C’est un phénomène qui montre la déliquescence des valeurs culturelles traditionnelles où la femme mariée est respectée, en raison du fait qu’elle porte le nom d’un homme et donc lui appartient”, lit-on dans le rapport du CEA.

Les femmes en instance de divorce ainsi que les veuves font également partie du lot des harcelées, dans une proportion de 51 cas et 12 cas respectivement. Du point de vue des catégories professionnelles, ce sont les femmes travailleuses en tant que secrétaires (118 cas) et les employées (110) qui sont les plus ciblées par le harcèlement. Quant aux femmes cadres, elles sont touchées à hauteur de 93 cas contre 67 cas pour les ouvrières. Le bilan annuel du centre d’écoute met par ailleurs en évidence la prééminence du secteur public par rapport au secteur privé dans le harcèlement. C’est ainsi que le secteur public se taille une part importante des appels pour victimes de harcèlement sexuel avec 248 cas recensés contre 140 dans le secteur privé. Ce décalage s’explique par “la précarité de l’emploi chez les privés, la facilité de la rupture du contrat de travail en plus de la faiblesse de la représentation syndicale qui font que la femme travaillant dans le privé dénonce moins les abus sexuels”, précise encore Achouri.

Dans le privé, ce sont plutôt les gérants et les patrons d’entreprise. Aussi et s’agissant de la répartition géographique du harcèlement, l’étude du centre d’écoute fait ressortir la généralisation de ce phénomène à l’ensemble du territoire national. C’est ainsi qu’Alger-Centre est affecté à hauteur de 134 cas contre 57 cas dans les wilayas du Centre, 81 dans les wilayas de l’Est, 64 dans l’Ouest et 52 dans le Sud. “Alger pourrait paraître être la wilaya la plus touchée, mais c’est uniquement en raison de la proximité du centre d’écoute et le prix de la communication qui est moins onéreuse qu’à l’intérieur du pays”, précise à ce propos Wahiba Achouri.

Par Nadia Mellal, Liberté
a
27 février 2012 10:22
Le Tunisien et le harcèlement sexuel/ Qui harcèle qui?




L’émancipation de la femme qui s’est trouvée en contact direct avec le sexe opposé dans les lieux publics est-elle vraiment la seule cause à l’origine du harcèlement sexuel? Ce phénomène trouve-t-il son origine dans des explications pathologiques qui interpellent les deux sexes? Tunis - Le Quotidien A vos gardes ! Tout acte pouvant être interprété comme comportement visant à harceler sexuellement une personne, mâle ou femelle, est systématiquement considéré comme un délit qui peut être pénalisé, selon la gravité des faits, d’une amende pouvant aller jusqu’à 3 mille dinars … et d’une année de prison. Ces mesures qui figurent dans le nouveau projet de loi visant la répression des atteintes aux bonnes mœurs devraient être discutées très prochainement à la Chambre des députés. Pour le législateur, ledit projet ne doit aucunement être interprété comme une réaction à un phénomène qui a pris de l’ampleur. Il s’agirait plutôt d’une mesure qui répond aux exigences qui émergent de l’évolution naturelle de la société et en fonction desquelles de nouvelles normes législatives deviennent nécessaires. Au-delà de l’approche juridique, le harcèlement sexuel semble susciter des avis encore plus divergeants de la part des citoyens… les vrais protagonistes ou à tout le moins les témoins d’un tel comportement. D’emblée, M. Jalel Oueslati, cadre au ministère de l’Education et de la Formation, affirme qu’il s’agit bien d'un «phénomène» qui se manifeste dans tous les espaces publics et les endroits où les deux sexes sont en contact direct. «Je pense que tout le monde harcèle tout le monde d’une façon ou d’une autre», affirme M. Oueslati. Et notre interlocuteur d’insister que «Les femmes qui se considèrent souvent comme les seules victimes assument une grande partie de la responsabilité». Il précise que «Plusieurs femmes et filles ont mal interprété la liberté et se sont mal servies de leur émancipation qu’elles se limitent à exprimer à travers des tenues et des looks provocants». Hosni Makni, étudiant en sciences juridiques, négocie le problème selon une vision critique de la société et les comportements des individus qui la composent. Il estime que «L’acte du harcèlement n’est qu’une expression d’un désir de faire fi des règles morales qui ne collent plus à l’évolution des rapports sociaux. C’est la résultante de la frustration due à une contradiction entre les appartenances morales plus ou moins conservatrices et les tendances libéralistes de la société», dit-il. Les nouveaux rapports sociaux qui ont mis face-à-face l’homme et la femme dans le milieu du travail et dans les moyens de transport public ont donné à la femme davantage d’occasions pour qu’elle exprime sa féminité. «C’est une caractéristique spécifique à la gent féminin, mais certaines femme semblent prendre la mauvaise voie pour exprimer leur charme », note par ailleurs M. Slim Nefzi qui estime qu’une «overdose de charme et une séduction exagérée ne font que générer une situation donnant lieu à une sorte de harcèlement partagé». * Un mauvais dosage de séduction S’agit-il donc d’un mauvais dosage de séduction ou bien une aptitude de la part du sexe fort à gérer convenablement une situation dans laquelle il se trouve exposé à un charme qui ne lu est pas permis ! L’explication psychologique trace bien les limites qui séparent la séduction de l’harcèlement. D’après Dr. Imed Regaïeg, psychiatre, «Le fait de prendre la séduction comme la cause du harcèlement n’est qu’un alibi avancé par les personnes qui ont du mal à garder leurs limites qui leur ont été tracées par la société. Le harceleur possède généralement une personnalité pathologique qui tend à exprimer une autorité sexuelle dépassant toutes les normes». Et le psychiatre de noter que «Ce type de personne ne renonce pas à ce genre de comportement même après le mariage, car le harcèlement n’est pas une manière de satisfaire un besoin sexuel physique mais pour assouvir un désir de dominance pathologique». Hassen GHEDIRI
a
27 février 2012 10:29
Liban La loi libanaise ne protège pas les victimes de harcèlement sexuel, notamment au travail.


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Elle venait tout juste d’être embauchée comme secrétaire lorsque Siham, femme mariée de 33 ans, a subi les avances de son employeur, un avocat d’un certain âge. « Des avances qui se sont traduites par des gestes et des propos déplacés », note cette mère de famille. Non seulement l’homme ne ratait pas une occasion de la toucher ou de poser sa main sur son épaule, mais il abusait de sous-entendus personnels, de compliments et de propositions déplacées, comme celle de la ramener chez elle ou de l’emmener faire des courses, qui dérangeaient fortement la jeune femme. Il lui a même promis une augmentation, si elle faisait « bien » son travail, alors qu’elle n’avait « pas grand-chose à faire », selon ses propos. Et ce, malgré l’attitude distante et purement professionnelle de l’employée. À tel point que Siham s’est dépêchée de démissionner, au bout de quelques jours de travail. C’était la première fois de sa vie que Siham était victime de harcèlement sexuel en milieu professionnel. Désormais, elle travaille à son compte. « Cela m’évite d’avoir à affronter ce genre de situation et me permet de m’occuper de mes enfants », dit-elle.

Supérieur, collègue ou client
Elles sont légion, au Liban, les histoires de harcèlement sexuel de la part de supérieurs hiérarchiques, qui n’hésitent pas à abuser, de la sorte, de leur pouvoir. Elles font souvent l’objet de blagues salaces entre cadres qui se vantent d’avoir obtenu les faveurs de telle ou telle employée. Elles sont aussi source de rumeurs propagées au sein d’entreprises. Notamment lorsqu’une femme obtient un avancement. Il est alors fréquent d’entendre la question « Avec qui a-t-elle couché » ? Mais ces histoires sont rarement étalées au grand jour. Les victimes, principalement des femmes, faisant généralement preuve d’extrême discrétion, de culpabilité souvent.
Le harcèlement sexuel en milieu professionnel ne vient pas nécessairement d’un supérieur, mais il peut être pratiqué par un client ou même par un collègue. Joumana en a vécu la « choquante » expérience. Mais elle a réussi à mettre un terme aux avances incessantes de son collègue. Cette employée de banque de 27 ans a subi, durant plusieurs mois, les regards insistants, les compliments déplacés et les propositions à caractère sexuel d’un collègue. « Dès qu’on se croisait, il essayait de me frôler. Il me demandait sans cesse de lui donner un baiser. » Joumana a bien tenté de mettre le holà à cette situation qui l’indisposait fortement. « Je le faisais taire. Je lui disais d’arrêter. Mais il ne comprenait pas », raconte-t-elle. Joumana appréhendait de se rendre au travail. Car son collègue la suivait même jusqu’aux toilettes. « Il m’attendait à la porte. Je le sentais constamment prêt à passer à l’action. Jusqu’au jour où il m’a embrassée. »
Ce jour-là, la jeune femme a vu rouge. « Je ne l’ai pas dénoncé, parce que je ne voulais pas faire d’esclandre. Mais je l’ai repoussé et lui ai intimé de ne plus recommencer son geste », se souvient-elle. La jeune femme a aussitôt dressé un véritable barrage entre elle et son collègue. Elle affiche désormais un visage fermé lorsqu’elle se trouve en sa présence et limite les échanges verbaux avec lui au strict minimum. « Il ne me harcèle plus, mais je suis mal à l’aise lorsqu’il est là », avoue-t-elle. Car malgré ses tenues vestimentaires très sobres, conformément au code de l’entreprise, elle se sent constamment déshabillée du regard par l’importun. « Il est impensable que je démissionne », soutient-elle pourtant.

Le silence des femmes
L’étendue du problème en milieu professionnel est encore mal connue au Liban, en l’absence de statistiques. « On n’en parle pas en public, tout juste entre proches », estime Simel Esim, spécialiste et responsable régionale des affaires liées à l’égalité des sexes au sein du bureau régional de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Beyrouth. Selon l’experte, le harcèlement sexuel au travail serait « loin d’être une exception. Il pourrait même être très répandu », principalement à l’encontre des femmes, dont la représentativité est encore très faible dans les postes de décision, et notamment dans la vie politique.
Mme Esim regrette que les femmes victimes de harcèlement sexuel au travail « rechignent à parler de leur expérience » ou même à reconnaître les faits. « Le problème devrait pourtant faire partie des priorités du pays pour la promotion de l’emploi des femmes au Liban, et ce dans l’objectif de parvenir à l’égalité des sexes au travail », note-t-elle. Elle souligne à ce propos que le Liban a ratifié en 1977 les deux conventions de l’OIT sur l’égalité des salaires et la non-discrimination au niveau de l’emploi. Et pourtant, la législation locale ne sanctionne toujours pas le harcèlement sexuel. « N’est-il pas grand temps que ce problème devienne d’ordre public ? » demande-t-elle, indiquant que « les gens doivent savoir ce qu’est le harcèlement sexuel, comment l’empêcher et quel est leur recours possible ». Elle déplore aussi « la normalisation, en milieu professionnel, des blagues à caractère sexuel, flirts et avances, qui pourraient paraître inoffensifs ». « Il faut casser le silence et dénoncer le caractère discriminatoire du harcèlement sexuel », martèle-t-elle.
Quand peut-on parler de harcèlement sexuel ? « Tout comportement de nature sexuelle au travail, non accepté par la personne à laquelle il s’adresse, qui entraîne une décision qui affecte l’emploi de cette personne, ou est susceptible de lui créer un environnement de travail intimidant, hostile et humiliant », peut être qualifié de harcèlement sexuel, explique Mme Esim. L’experte ne peut toutefois s’empêcher de constater la réalité du pays, à savoir que la société libanaise colle, de manière exagérée, aux symboles de féminité et de masculinité. Mais elle juge important « d’éviter les stéréotypes ». Elle déplore toutefois « la concentration féminine dans certains corps de métier ». « Résultat, leur travail s’en trouve dévalorisé, sous-évalué même, sans relation avec l’effort qu’il nécessite », regrette-t-elle aussi.

Un environnement qui s’y prête ?
Selon une enquête internationale réalisée par l’OIT en 2003 sur la violence dans les secteurs hôtelier, de la restauration et du tourisme, c’est dans les institutions liées au tourisme que le harcèlement sexuel est le plus courant. Pourtant, au Liban, rares sont les professionnels qui reconnaissent cette réalité comme un problème. « Cela peut arriver. L’environnement s’y prête, vu l’accessibilité des chambres, des restaurants et de l’alcool, souligne le président du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar. Mais les accidents de parcours ne sont pas courants. » Il reconnaît pourtant le renvoi d’un client qui a tenté de violer une femme de chambre. « Certaines choses sont parfois inévitables. Des clients dérapent après avoir abusé d’alcool. Évidemment, nous leur rappelons que leur comportement est inadmissible », dit-il.
Le président du syndicat évoque un autre cas de harcèlement sexuel, cette fois de la part d’un employé à l’égard de sa collègue. « Employé qui a également été renvoyé », assure-t-il. Pierre Achkar admet qu’au Liban, comme partout au monde, il arrive que des clients fassent des avances aux employées qui les accompagnent dans leur chambre. Il évoque, de plus, les cas de « patrons qui offrent des promotions à leurs employées, après avoir obtenu leurs faveurs sexuelles ». Il tient aussi à mentionner l’existence d’une « nouvelle catégorie d’employées qui pratiquent le harcèlement sexuel vis-à-vis de leurs patrons, histoire d’obtenir quelque avancement ».
Mais il insiste sur la prévalence d’un code de conduite dans l’hôtellerie. « La nouvelle génération d’employés bénéficie de formations pour apprendre à faire la différence entre la mode et le code vestimentaire recommandé », précise l’hôtelier. Et ce vu « la tenue vestimentaire déplacée de nombre d’employées qui se présentent en jupes très courtes, décolletés profonds et les cheveux à la Hollywood ». « L’hôtellerie est pourtant une tradition où simplicité fait beauté », note-t-il.

La restauration en manque de femmes
Dans le secteur de la restauration, on est moins loquace, parce qu’on connaît mal le dossier. « Nous n’avons jamais été confrontés au sujet », observe la secrétaire générale du syndicat des restaurateurs, Cosette Zogheib. « Mais je pense que le harcèlement sexuel n’est pas très répandu dans le secteur de la restauration, où il y a constamment beaucoup de monde », estime-t-elle. Même constatation de la part d’un restaurateur, Ziad Kamel, patron d’une soixantaine d’employés, dont un certain nombre de femmes. « Aucune de mes employées ne s’est jamais plainte d’avoir été harcelée », affirme-t-il. « Dans le pire des cas, un client ivre fait une proposition à une barmaid, à une hôtesse d’accueil ou à une serveuse. Mais rien ne s’est jamais passé de répréhensible qui a nécessité une intervention », assure-t-il.
Et de déplorer la rareté des femmes dans le secteur de la restauration, dont le pourcentage atteint 2 % à grand peine, vu les tabous culturels et familiaux. « Personnellement, je préfère employer des serveuses femmes, qui sont des valeurs sûres et d’excellentes vendeuses. Je les paie d’ailleurs mieux que les hommes », conclut-il.
Leila fait partie de ces perles rares employées dans le secteur de la restauration. Elle travaille l’été dans un restaurant « in » pour financer ses études. Cette jolie serveuse de 18 ans n’a pas froid aux yeux. « Ici, tout le monde sait que je ne supporte pas les remarques déplacées, avoue-t-elle. Et puis je travaille dans une institution qui se respecte. » Leila n’a pas hésité à remettre à sa place un client du Golfe qui lui a demandé un jour quel était son tarif. « Je lui ai rappelé qu’il se trouvait dans un lieu respectable. Au moment de s’en aller, il a laissé sa carte de visite bien en valeur sur la table, avec son numéro de téléphone. Je l’ai interpellé en lui disant qu’il avait oublié sa carte », raconte-t-elle avec humour.
L’expérience n’a pas, pour autant, déstabilisé la jeune femme. Si elle a choisi de ne pas la rapporter à ses supérieurs, elle avoue qu’elle a vécu pire, dans un taxi service, lorsque le chauffeur a ouvert la fermeture éclair de son pantalon et bloqué les portes. « Heureusement, je me trouvais avec une amie qui a réussi à se jeter de la voiture et à rameuter un groupe de jeunes qui ont accouru à notre rescousse », dit-elle.
Un simple exemple qui prouve qu’au pays du Cèdre, le harcèlement sexuel ne se limite pas au monde professionnel.



Pour aller plus loin, le site de Nasawiya, collectif féministe, le site des "Aventures de Salwa".
a
27 février 2012 10:36
Dossier 9-10: Les femmes et les enfants - Lecture féministe de la crise du Golfe Persique
in Dossier ArticlesMoyen OrientDiversMilitarisationCrimes de guerre et impunité/responsabilité
Publication Author: Cynthia Enloe
Date: décembre 1991
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number of pages: 232
«Les femmes et les enfants» sont facilement cités par les réseaux médiatiques parce que dans leur esprit, les femmes sont perçues comme des éléments de la famille et non comme des acteurs indépendants, elles sont censées être presque comme des enfants dans leur innocence quant à la real politik des affaires internationales. Il est rare que l’on imagine que les femmes soient à l’origine de la structure de base d’une confrontation.

S’il y a une image qui illustre la crise du Golfe telle que rapportée par la télévision, c’est celle d’une femme blanche au crâne rasé descendant d’un 747, un bébé exténué sur l’épaule. Cette histoire médiatique implique que les Etats existent pour protéger les femmes et les enfants. L’intervention américaine au Golfe serait plus difficile à justifier s’il n’y avait pas de victimes féminines. Les vraies épouses de diplomates, les femmes britanniques et américaines qui, au cours de la dernière décennie, ont créé de formidables groupes de pression pour appuyer leurs intérêts, ne cadrent pas avec ce scénario.

Il s’ensuit que l’histoire de la crise du Golfe doit aussi ignorer l’attaché féminin de l’ambassade américaine au Koweit qui négocie avec les Irakiens pour la libération de ces mêmes femmes et enfants. En présentant les femmes du Département d’Etat qui s’organisent, qui ouvrent un service étranger précédemment masculin, les médias les traitent simplement comme un homme à titre honorifique : compétent, capable de se prendre en charge, ainsi que d’autres. Il n’est pas permis que leur existence perturbe le scénario des femmes et des enfants protégés par les hommes.

Pour rendre la crise du Golfe Persique intelligible, il faut écouter les différents groupes de femmes dont dépendent les divers gouvernements pour les aider à réaliser leur politique étrangère. Nous vivons dans un monde qui est plus compréhensible si nous l’imaginons comme un artifice construit sur des relations inégales, fragiles entre différents groupes de femmes et d’hommes. Dans le Golfe Persique, ceci signifie non seulement les otages européens et américains, mais également les domestiques, les féministes arabes, les femmes travailleuses et consommatrices, les épouses de diplomates, de militaires et les femmes soldats américaines. Il faut des efforts considérables de la part des officiels masculins pour faire jouer à chaque groupe de femmes leurs rôles conventionnels.

Quoique vous ne les voyiez point dans les nouvelles du soir, il existe environ 17 000 femmes des Philippines qui travaillent comme domestiques en Arabie Saoudite. Des milliers d’autres ont nettoyé, lavé et veillé sur les enfants au Koweit et dans les Emirats Arabes Unis. Au total, il existe plus de 29 000 domestiques philippins au Moyen-Orient. Dans beaucoup de pays du Tiers-Monde, les officiels du gouvernement comptent sur les chèques représentant le salaire que les domestiques envoient au pays pour diminuer le déséquilibre des paiements de leurs nations et maintenir le couvercle sur le chômage politiquement explosif.

Les femmes asiatiques, à présent piégées dans le Koweit occupé ou entassées dans les camps de réfugiés jordaniens, ont joué un rôle crucial dans la réduction des tensions mondiales engendrées par la dette internationale dans les années 80.

Après le boom pétrolier des années 70, les Koweitiennes et Saoudiennes devinrent des employeurs dans leurs demeures. Mais leurs relations avec leurs bonnes sri-lankaises ou philippines devaient être conçues de manière à rencontrer l’approbation de leurs gouvernements et de leurs maris et à assurer un minimum de satisfaction à ces travailleuses étrangères. A mesure que des histoires filtraient sur les abus dont certaines - pas toutes - domestiques asiatiques étaient victimes, les gouvernements sri-lankais et philippin firent l’objet de pression par les défenseurs des femmes au niveau national, afin qu’ils protègent leurs ressortissants travaillant à l’étranger. Les régimes ont agi de manière inefficace, en partie du fait qu’ils craignaient d’offenser les Etats du Golfe dont ils dépendent pour le pétrole, en partie parce qu’ils sont parvenus à la conclusion qu’ils ont besoin de donner satisfaction aux hommes du FMI obsédés par les balances de paiements plus qu’ils n’ont besoin d’obtenir le soutien de leurs propres mouvements de femmes.

Caryle Murphy, la journaliste du Washington Post qui envoya des reportages clandestins à partir du Koweit dans les jours qui suivirent l’invasion irakienne, a décrit comment certaines bonnes philippines furent emmenées à l’ambassade des philippines par leurs employeurs koweitiens pour leur sécurité. D’autres Koweitiens, rapporte-t-elle, ont fui devant les troupes d’invasion, laissant leurs bonnes se débrouiller toutes seules. Les Philippines à Koweit-City ont dit à Murphy qu’elles avaient entendu des histoires de soldats irakiens qui violaient d’autres domestiques. Le viol dans la guerre n’est jamais une violence aléatoire gratuite. Il est structuré par la conception que les soldats hommes ont de leurs privilèges masculins, par la force des lignes de commandement des militaires et par la classe et les inégalités ethniques parmi les femmes. Si vous êtes une Koweitienne riche, vous avez moins de chances d’être violée que si vous êtes une domestique asiatique.

Par conséquent, afin de rendre intelligible l’occupation irakienne du Koweit, nous devons parler des idées des soldats sur la masculinité, les présomptions des femmes des classes moyennes sur le travail ménager et les stratégies du FMI pour gérer la dette internationale, le tout d’un même souffle. La dette, la lessive, le viol et la conquête ne sont compréhensibles qu’en relation l’un avec l’autre.

Quoiqu’il ait été difficile de le comprendre, pour les Jordaniens, les Palestiniens et d’autres Arabes, Saddam Hussein est un puissant symbole des aspirations nationalistes, qui sont alimentées par un ressentiment envers les tentatives des Européens et des Américains d’imposer leurs valeurs et leurs priorités à des sociétés du Moyen-Orient. Pour beaucoup de nationalistes arabes mâles, les femmes sont les gens les plus vulnérables à la corruption et à l’exploitation occidentales. Cette conviction a insufflé aux débats sur l’habillement et l’éducation des femmes une passion politique.

Mais les femmes du Moyen-Orient n’ont pas été de simples symboles. D’abord, elles sont diverses, et sont distinguées selon l’ethnie, l’idéologie, la classe et la nationalité. Deuxièmement, depuis le début du siècle, beaucoup d’entre elles ont activement participé aux mouvements de libération dans leurs pays. Les féministes arabes ont critiqué beaucoup de leurs compatriotes mâles parce qu’ils essaient de modeler un nationalisme qui camoufle les privilèges masculins légitimés sous l’habit de la «tradition arabe». Etre une féministe de nationalité arabe est une entreprise risquée (l’on pourrait dire qu’être une nationaliste féministe dans n’importe quel communauté est un projet intimidant). Une avocate des droits de la femme est toujours sujette aux charges à double canon d’hommes nerveux selon lesquelles elle succombe aux valeurs étrangères bourgeoises occidentales, en faisant simultanément une scission dans la Nation à un moment où elle a besoin d’unité par-dessus tout.

Le crise actuelle du Golfe, largement définie par la gesticulation massive de l’armée américaine, a radicalement compliqué la tâche des féministes locales. Les femmes activistes arabes qui marchent sur une corde raide entre le patriarcat des nationalistes mâles et l’impérialisme culturel des décideurs occidentaux, ont tout à perdre lorsqu’une crise internationale polarise le débat interne. Les officiels occidentaux mâles qui déclarent que leurs politiques soutiennent la politique «civilisée» dépeignent, en fait, les femmes arabes sous un jour oppressif.

Néanmoins, beaucoup d’observateurs décrivent la mobilisation en temps de guerre comme étant une bonne chose pour les femmes. Saddam Hussein, un laïque, pas un nationaliste religieux, a fait un usage extensif des femmes dans sa préparation de temps de guerre. Au cours de la guerre Irak-Iran, il utilisa la Fédération Générale des Femmes Irakiennes pour canaliser ces dernières vers des emplois non traditionnels afin de libérer les hommes pour se battre.

Une féministe saoudienne en poste aux Nations-Unies à Bagdad au moment de cette guerre s’est même demandée à haute voix si cela n’élargissait pas l’émancipation des femmes irakiennes. Plus le conflit devenait dévastateur, rappelait-elle, plus le Conseil Révolutionnaire de Saddam, composé exclusivement d’hommes, appelait les femmes à prêter leurs efforts à la Nation (tout en n’abandonnant jamais leur première responsabilité de produire plus d’enfants). Son étonnement semblerait familier à beaucoup de féministes américaines. Le gouvernement des Etats-Unis a suivi la même voie au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Evidemment, comme l’ont également découvert les cousines irakiennes de «Rosie, la Riveteuse», une fois la guerre terminée, les officiels mâles du gouvernement - et leurs pères et maris - attendaient des femmes qu’elles retournent à leurs rôles domestiques féminins qui renforçaient l’ego des hommes et faisaient de la place aux soldats démobilisés sur la chaîne de production.

Aujourd’hui, la Fédération des Femmes Irakiennes est appelée à nouveau pour mobiliser les femmes, cette fois-ci pour mettre en place les programmes de rationnement des consommateurs qui seront des éléments-clés dans la capacité du régime de Saddam à soutenir l’embargo des Nations-Unies. Il ne serait pas surprenant que beaucoup d’activistes irakiennes voient dans la crise une autre occasion d’utiliser la mobilisation de guerre pour démontrer leurs capacités publiques. A présent, toutefois, dans sa recherche d’alliés musulmans, Saddam commence à faire référence à sa campagne comme à une cause sainte. Plus il étale sa marque de nationalisme arabe en termes religieux, moins il est probable que même les exigences de temps de guerre produiront des gains à court terme pour les femmes irakiennes.

Il existe des reportages en provenance d’Arabie Saoudite selon lesquels le roi Fahd a donné instruction à ses ministres d’encourager les femmes saoudiennes à se porter volontaires pour des emplois liés à la guerre qui leur étaient fermés jusqu’à présent. Les infirmières saoudiennes qui étaient réduites à ne s’occuper que des patientes, sont à présent autorisées à le faire avec les patients mâles. Quoique les médias occidentaux claironnent cette information comme une preuve que la mobilisation peut être bénéfique aux femmes saoudiennes vivant dans «l’obscurantisme», il n’y eut aucune curiosité pour savoir l’histoire ou l’avis actuel de ces femmes.

En fait, la couverture américaine de la crise du Golfe s’est faite dans le cadre d’un contraste entre la femme soldat américaine libérée et la femme arabe voilée. Il est frappant de voir à quel point cette préoccupation actuelle des médias est cohérente avec la tradition occidentale séculaire de «l’orientalisme», cet ensemble d’idées souvent ambivalentes sur la présumée arriération, quoique séduisante, de la culture arabe. Le harem a toujours été au centre des préoccupations des écrivains occidentaux. Dans le passé, c’était le contraste entre l’audacieuse voyageuse victorienne et la femme arabe exclue qui était présenté. La présence de la première renforçait la conviction auto-satisfaisante de l’Occidental selon laquelle sa société est la plus «civilisée» des deux et que donc, il était dans ses droits naturels de coloniser le Moyen-Orient. La voyageuse européenne tentait également plusieurs de ses soeurs rivées au foyer d’imaginer qu’elles étaient beaucoup plus émancipées qu’elles ne l’étaient réellement ; même si elles étaient privées du droit de vote, ou ne pouvaient divorcer d’avec un mari violent, au moins, elles n’étaient pas confinées dans un harem. L’entreprise impérialiste reposait à la fois sur le sentiment de supériorité des femmes et des hommes d’Occident sur les Arabes patriarcaux.

Aujourd’hui, les journalistes de la télévision et de la presse écrite substituent la femme soldat américaine à la voyageuse victorienne, mais l’intention politique demeure la même. En mettant en contraste l’Américaine mécanicienne de chars de combat et la Saoudienne privée de permis de conduire, les reporters américains impliquent que les Etats-Unis sont le pays civilisé avancé dont le devoir est de prendre la tête dans la solution de la crise du Golfe. Les femmes des deux pays sont transformées en monnaie avec laquelle les hommes tentent de maintenir des relations inégales entre leurs sociétés.

Cependant, les femmes arabes, même dans les sociétés conservatrices du Golfe, sont plus que des victimes passives de l’exclusion. Il existe des Saoudiennes qui ont une instruction universitaire, ont fondé des banques exclusivement pour les femmes, pratiquent la médecine dans des hôpitaux réservés aux femmes, gagnent des salaires dans des usines de confection nouvellement installées. Il n’est point besoin d’insister sur la liberté politique et économique de ces femmes pour en tirer l’argument que les Saoudiennes sont diverses et ont leurs propres analyses authentiques.

Il existe des Koweitiennes qui ont organisé des protestations au niveau des quartiers contre l’armée d’invasion irakienne. Susan Shuaib, une féministe koweito-britannique a, dans son article paru dans le dernier numéro du New Statesman and Society, placé cette surprenante nouvelle dans le contexte plus large des changements des relations politiques au Koweit entre hommes et femmes. Tout récemment en juillet, selon Shuaib, les femmes étaient devenues plus visibles en tant qu’activistes faisant pression pour un gouvernement parlementaire. Elles ont organisé des séries de pétitions et participé à des rassemblements publics.

Le second problème relatif à l’interprétation néo-orientaliste adoptée par tant de reporters américains est qu’elle mesure les «avancées» des femmes soldats américaines en dehors de toute considération du militarisme. Environ 11% de toutes les forces des Etats-Unis en Arabie Saoudite sont des femmes, ce qui correspond à leur proportion dans l’armée toute entière. Dans les médias américains, la femme qui pilote un avion de transport C-141 est décrite comme la descendante naturelle de Susan B. Anthony.

Il est vrai que beaucoup d’Américaines dans l’armée se voient effectivement comme des féministes, brisant de formidables barrières sexistes. Pour elles, l’opération du Golfe Persique ne fait pas partie de l’évolution politique du Moyen-Orient ; elle participe de la lutte politique qui a commencé avec les femmes américaines au Vietnam et qui s’est poursuivie au cours des invasions du Panama et de la Grenade par les Etats-Unis. Chaque intervention militaire américaine a fourni aux femmes une occasion d’affûter leurs compétences bureaucratiques, de contourner les commandants machistes sur le champ des opérations, et de faire pression sur les officiels du Pentagone qui traînent encore les pieds pour ouvrir des opportunités de carrières militaires aux femmes soldats.

Si toutefois, obtenir la «citoyenneté de première classe» dépend d’une intégration effective des femmes dans l’armée, alors quelle signification cela pourrait avoir par rapport à la notion de citoyenneté ? Dans toute la couverture des avancées des femmes soldats américaines, il y a l’implication que le statut militaire définit la citoyenneté.

Les catégories toujours artificielles de «combat», «quasi-combat» et «non-combat» peuvent effectivement s’effondrer dans le désert. Mais peu de femmes parlent encore des types de harcèlement sexuel qu’elles sont susceptibles de connaître à mesure que les semaines passent et que nos soldats n’ont aucun de leurs accès habituels outre-mer aux femmes étrangères. (Quel pays accueillera les «R & R» de milliers de soldats américains ? Pas l’Arabie Saoudite. Quel que soit le gouvernement qui convient de servir de site de repos et de récréation, il devra passer des accords avec le Pentagone pour s’assurer que les soldats américains puissent avoir accès aux femmes locales sans mettre en danger la santé des hommes. Enterrées sous le fin libellé des accords de gouvernement à gouvernement pour le R & R, il y a des dispositions de santé publique et des autorités de police qui affectent directement les relations des femmes locales avec les soldats de l’infanterie). Selon la propre étude du Pentagone récemment publiée, 64% des femmes dans l’armée disent qu’elles font l’objet de harcèlement sexuel. Une femme soldat qui ne s’intéresse pas à ses collègues hommes est toujours susceptible d’être taxée de lesbienne. Mais ceci est devenu doublement intimidant lorsque le Pentagone persiste dans sa politique consistant à forcer les femmes soupçonnées d’être des lesbiennes à abandonner le service.

La crise du Golfe Persique n’est pas construite sur des relations asexuées entre présidents, ministres des affaires étrangères, directeurs de sociétés pétrolières et soldats. Si nous portons notre attention sur les expériences et les idées des différentes femmes impliquées, deux réalités sont mises en relief. D’abord, que cette confrontation internationale, comme d’autres avant elle, se joue en partie par des gouvernements qui tentent de confiner les femmes dans des rôles qui, même lorsqu’ils secouent brièvement les normes sociales conventionnelles, servent néanmoins les intérêts de ces gouvernements. Deuxièmement, la conception que les hommes ont de leur virilité, souvent étroite, est autant un facteur de la politique internationale que les flux de pétrole, de câbles ou de matériel militaire.

Paru dans: Village Voice,
New-York, le 25 septembre 1990.
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a
27 février 2012 10:38
Vous vouliez des sources et bien voilà je n'ai pas mis les vidéos parce que je trouve injuste d'exhiber des femmes violées par des sois disants musulmans rigoristes .......

La question est donc de savoir comment protéger ses femmes et ses fils et ses enfants face à ces gens qui trouvent légitimes d'humilier des femmes non consentantes et pourtant L'ISLAM nous recommande de bien traiter nos femmes ......
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