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La guerre n’a rien d’amusant, pourtant il se trouve que je m’amusais.
A
22 février 2013 10:07
Cette raclure s'est fait liquidé par un des siens. Bon débarras.

[www.parismatch.com]

Il a tué 255 personnes dans l’exercice de sa mission. Sniper dans les Navy Seals, les commandos d’élite de la marine américaine, il fut surnommé « le diable de Ramadi » par les insurgés irakiens qui le craignaient comme la peste. De retour à la vie civile dans son ranch au Texas, ce soldat d’exception s'était livré à Paris Match en mai 2012. Samedi 2 février, Chris Kyle a été abattu sur un stand de tir avec un autre homme samedi au Texas, selon le co-auteur de la biographie de Kyle. Les deux corps ont été retrouvés sur le stand de Rough Creek Lodge, près de Fort Worth, rapporte le Fort Worth Star-Telegram citant le shérif local. Un suspect a été arrêté.

Nassiriya, Irak, fin mars 2003. Chris Kyle est posté, immobile sur le toit d’un bâtiment des faubourgs de la ville. Depuis plus d’une heure, il observe l’avenue en contrebas à travers la lunette de son fusil de précision 300 Win Mag. S’il s’est placé à cet endroit, c’est parce qu’un régiment de marines ne va pas tarder à passer et qu’en tant que sniper de la Navy, il a pour mission de protéger leur progression. Soudain, une femme sort de chez elle et remonte la rue en direction d’un groupe d’éclaireurs des marines. Un enfant la suit.
« Elle a donné un truc jaune à l’enfant, dit Chris à son chef qui se tient à ses côtés.
– Merde ! C’est une grenade chinoise. Tire ! lui répond celui-ci.
– Mais…
– Tu dois tuer le gosse ! Tire ! »
Chris Kyle n’a encore jamais tué personne. Son chef a essayé d’entrer en contact avec les marines pour les prévenir. En vain. Chris finit par appuyer sur la détente. La balle part. Elle atteint l’enfant qui s’écroule en lâchant la grenade. Il recharge puis abat la mère. La grenade explose.
«C’était la première et la dernière fois que je tuais quelqu’un d’autre qu’un homme armé en Irak, dit-il aujourd’hui. Je n’avais pas le choix. L’enfant et sa mère allaient mourir avec la grenade. Alors, autant éviter qu’ils emportent nos marines avec eux. »
Chris Kyle habite à Dallas, mais c’est sur la prairie du ranch Barefoot, à deux heures au sud de la capitale, qu’il nous a donné rendez-vous. Ce Texan d’âme et de cœur, grand adepte de la chasse, commença sa vie comme professionnel du rodéo. Il aime venir se ressourcer dans cet endroit qui accueille souvent des vétérans et blessés de guerre. Robert Duvall était l’hôte du ranch, la nuit précédente. L’acteur qui incarna le fameux colonel d’« Apocalypse Now », adepte du surf et des opérations héliportées rythmées par Wagner, se sent à l’aise dans ce lieu où les armes circulent en toute liberté. En effet, partout sur la propriété, on trouve des fusils en tout genre et des cibles criblées d’impacts. Il y en a une où figure un personnage avec une barbe qui ressemble à Ben Laden. Au milieu des quads, rangé dans un garage, il y a même un véhicule Humvee complet, avec sa mitrailleuse calibre 50 à l’arrière. Des bois de cerf et des animaux empaillés tapissent les murs des granges devant lesquelles sont garés des pick-up aux roues énormes et au bas de caisse maculé de la poussière rouge des pistes qui sillonnent l’immense domaine. Depuis qu’il a quitté le service actif chez les Navy Seals, les commandos d’élite de la marine américaine, c’est là que Chris se rend quand il a besoin de s’aérer la tête.

AU FRONTON DE SA SOCIÉTÉ DE SÉCURITÉ :
« LA VIOLENCE RÉSOUT LES PROBLÈMES »

Il est 10 heures. Avant d’arriver en compagnie de sa femme, Kaya, ils ont déposé leur fils et leur fille à l’école. Nous ne connaîtrons pas leurs prénoms, sécurité oblige. Pour nous rendre sur le pas de tir, Chris nous invite à monter à bord de son Ford F350 noir orné à l’arrière d’une tête de mort, symbole de la Craft International, société de sécurité qu’il a fondée et qui a pour devise « La violence résout les problèmes ». Sur la banquette arrière, entre les sièges pour enfants, le bleu pour le garçon, le rose pour la fille, traînent pêle-mêle ses deux fusils, son casque et son gilet pare-balles ainsi qu’une quantité de boîtes de cartouches. Lorsqu’il coupe le moteur et extrait armes et équipement du véhicule, il manie tout ça avec un grand calme. Il s’allonge dans l’herbe, jambes écartées et main gauche en appui sous le bras droit.
« Il m’est arrivé de rester comme ça jusqu’à deux semaines pour tuer quelqu’un », dit-il. Il exagère… « Deux semaines allongé ? »
« Pas tout le temps allongé. Nous étions quatre à nous relayer », avoue-t-il en chargeant son fusil.
Dès qu’il est sur le sol, on sent que le temps n’a plus d’importance pour lui. Il en a laissé des heures glisser comme ça, l’œil dans le viseur, l’index en alerte et le canon pointé à travers une vitre. Lorsqu’il était en Irak, il vivait dans les appartements dévastés de Falloujah, Ramadi ou Sadr City, partageant la compagnie des araignées, des mouches et des scorpions. « J’ai développé une immunité totale aux piqûres de scorpion », souligne-t-il.

Dans son viseur, il a vu défiler des centaines d’insurgés. Avec 255 morts confirmées, Chris Kyle est le détenteur du record du nombre d’ennemis abattus dans l’histoire de l’armée américaine. « Mais je ne suis pas le meilleur sniper pour autant, tient-il à préciser. Simo Häyhä non plus. » Surnommé la « mort blanche », Simo Häyhä est un sniper finlandais qui, avec 505 soldats russes tués entre 1939 et 1940, détient le record du monde. « Simo et moi avons juste eu la chance d’avoir plus de cibles que les autres. Le meilleur d’entre nous, c’est Carlos Hathcock. » Cet Américain n’a tué « que » 93 ennemis au Vietnam, mais pour Chris, la façon dont il a exécuté ses cibles et sa capacité à s’introduire derrière les lignes ennemies forcent le respect. La chance est un impératif pour un sniper. Chris en a eu beaucoup en Irak, tellement qu’il lui suffisait parfois de planter sa pupille marron clair perçante dans sa lunette pour qu’il repère un ennemi. Le sniper qu’il venait relayer avait passé quatre heures à scruter l’horizon sans voir personne. Les insurgés irakiens l’ont surnommé « Al-Shaitan », « le diable ». A Ramadi, sa tête fut mise à prix 60 000 dollars. «J’en suis fier, dit-il. Quand je vois les massacres, les tortures et toutes les horreurs que nos ennemis ont commis, je n’ai aucun regret. J’ai fait ça pour mon peuple, pour défendre mes camarades et empêcher ces ordures de commettre davantage d’atrocités. Si j’avais pu en tuer davantage, je l’aurais fait. »



(De sa grange remplie d'animaux empaillés à sa voiture, il vit entouré d'armes. Photo Sébastien Micke)

Pour Chris, ceux qu’il avait dans son viseur n’étaient pas des êtres humains. Ils étaient, par principe, des monstres. Dans le chaos de l’Irak, la vie était une course contre la montre. Tuer ou se faire tuer, cela se jouait à une fraction de seconde. Il reconnaît à l’occasion avoir eu de l’estime pour quelques combattants du camp d’en face. Il se souvient notamment d’un certain Mustapha. « Un sacré sniper ce Mustapha. A Falloujah, il nous a donné du fil à retordre avant qu’on découvre qu’avant la guerre, il faisait partie de l’équipe olympique irakienne de tir. On a fini par l’avoir. » En général, Chris ne quitte jamais le confortable cloisonnement mental qui lui permet d’éviter de vivre hanté par la mort qu’il provoque. Une coupure absolue entre le bien et le mal est nécessaire quand on fait ce métier. Lorsqu’il parle de ses exploits, il en éprouve encore une forme de jubilation. « La guerre n’a rien d’amusant, pourtant il se trouve que je m’amusais », avoue-t-il. Ainsi il est très fier d’avoir abattu un type à la distance prodigieuse de 1,9 kilomètre. Fier aussi de cette balle tirée un jour à Ramadi et qui a tué deux insurgés d’un coup. « Ils étaient sur une motocyclette avec un lance-roquettes. J’ai visé. La balle a traversé le premier, puis elle a percuté le second. » Je lui trouve un sourire d’enfant lorsque, à l’issue de la séance de tir, il attrape la visière de sa casquette pour la replacer, avant d’avaler une gorgée de Coca-Cola. Malgré son profil de tueur, Chris Kyle est quelqu’un de sympathique, de gentil. Il croit en Dieu. Il va à la messe. Je lui demande : « Ça ne vous dérange pas ? La Bible n’enseigne-t- elle pas : “Tu ne tueras point ?”
– Elle dit : “Tu n’assassineras pas ton prochain”. Nuance. Et Dieu a déclenché des guerres, notamment contre les Egyptiens qu’il a anéantis dans les flots de la mer Rouge. »
J’arrête là. Impossible de faire vaciller la foi d’un Texan qui porte la croix des croisés tatouée sur le bras. Il avoue de façon surprenante avoir beaucoup de péchés sur la conscience. Un jour, il devra rendre des comptes devant Dieu, mais « pas pour les ennemis tués. Ça, non, ce n’est pas ce qui viendra en premier »…

RETRAITÉ À 37 ANS IL VA VOIR
SA VIE SCÉNARISÉE PAR HOLLYWOOD

Ce n’est d’ailleurs pas le nombre de ses meurtres qui l’a fait renoncer à son métier. Kaya, sa femme, est maintenant assise auprès de lui sur le canapé du living-room du ranch. Elle le regarde avec admiration. Mais lorsqu’on lui demande si ça n’est pas trop difficile de vivre avec un Seal, elle n’hésite pas à dire que les Seals ont failli anéantir leur couple. « Le pire c’est quand il était là-bas. Même s’il prenait des précautions pour ne pas tout me dire, je devinais qu’il pouvait mourir à tout instant. Lorsqu’il revenait, nous nous disputions. Mais au moins, ici, on pouvait régler nos problèmes entre nous. » Kaya est sans doute pour beaucoup dans son retour au pays. Au fil de leurs disputes, elle a fini par prendre le dessus sur la fraternité des Seals qui emmenait son mari au loin presque toute l’année et finirait un jour par le lui renvoyer entre quatre planches.
« Plus le temps passait, plus il prenait son travail à cœur, dit-elle. Et moins il avait besoin de moi comme famille, il avait ses copains. » Alors, au bout de quatre déploiements en zones de guerre, elle a prévenu Chris. Il était temps qu’il raccroche, sinon ils s’en iraient chacun de leur côté. Cela a, bien sûr, pesé sur sa décision. Dans le triptyque « Dieu, pays, famille », il a accepté d’inverser les deux derniers dans l’ordre des priorités.

Mais au-delà de sa famille, c’est bien la mort de deux de ses copains qui a fini par le convaincre qu’il avait épuisé son capital chance. Mark et Ryan ont été abattus le même jour, à la fin de la bataille de Ramadi, étrangement alors que les choses avaient commencé à se calmer. « Nous nous pensions invincibles. Nous avions fait des cartons et aucun d’entre nous n’avait été sérieusement blessé. » Chris se sent responsable encore aujourd’hui de la mort de Ryan. « C’est moi qui aurais dû être à sa place », lâche-t-il. Le sourire d’enfant de tout à l’heure a laissé place à une profonde détresse. Kaya le fixe. Lui, regarde ailleurs. Elle a encore en tête le moment où il s’est effondré au téléphone en lui apprenant la nouvelle. L’univers des Seals est si secret que la propre femme de Chris n’avait jusqu’alors jamais entendu parler de Mark et de Ryan…

L’interview s’achève et Kaya retrouve le sourire. Elle sait qu’on ne lui prendra plus son homme. A 37 ans, Chris Kyle est un Seal retraité, qui se contente désormais de raconter ses exploits. Justement, avant de quitter le ranch, il reçoit un producteur de la chaîne Discovery. Avec la mort de Ben Laden, les Seals sont devenus les héros de l’Amérique. Un film, « Act of Valor », retrace leurs exploits. Ils y jouent leur propre rôle et, pour masquer leur véritable identité, ont adopté au générique celles de leurs camarades tombés au combat. Chris, de son côté, va figurer dans un documentaire qui dévoilera tout ce qu’il est possible de montrer de la vie des Seals.
« A Hollywood, il y a bien quelqu’un qui va mettre en scène votre histoire ? lui dis-je en partant.
– On est déjà en négociation pour les droits du livre, me répond-il avec un sourire de satisfaction.
– Qui peut vous jouer à l’écran ? Matt Damon ?
– Certainement pas. C’est moi qui décide, et ce n’est pas un opposant à la guerre qui jouera mon rôle. Si on me demandait mon avis, je dirais qu’il faudrait que toutes ces histoires ne soient jamais connues. »
Les Seals sont les combattants du silence, dont la vie, et même la mort, sont codées (voir l’encadré). En 2006, Chris admet avoir été contacté par Team Six. S’il refuse d’intégrer l’élite de l’élite des commandos de marine, c’est parce que Team Six, spécialisé dans l’antiterrorisme, n’utilise pas autant les snipers que les autres commandos. Chris le regrette depuis qu’il a appris, à la télévision, la nouvelle de la mort d’Oussama Ben Laden. « J’ai reçu par la suite un coup de fil d’un copain qui faisait partie de l’opération », dit-il. « Tu as vu les news ? m’a-t-il dit en rigolant.
– Vas te faire foutre ! lui ai-je répondu. J’étais dégoûté. J’aurai tellement voulu régler son compte à Ben Laden. »
Est-ce là toute la vérité ? Pas sûr. Il y a des missions dont Chris ne parlera jamais. Une certitude cependant, s’il avait lui-même fait partie du commando qui a tué Ben Laden, il ne nous le dirait pas.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/02/13 10:08 par Ath Fraisoo.
A
22 février 2013 10:11
"Soudain, une femme sort de chez elle et remonte la rue en direction d’un groupe d’éclaireurs des marines. Un enfant la suit" Et puis il a filé un truc jaune...

C'est ça, les femmes ça traine des mômes au combat, c'est bien connu. Quel menteur !!!
Parle au mistral.
A
22 février 2013 10:12
" J’ai développé une immunité totale aux piqûres de scorpion"

Ouais, ouais.
X
22 février 2013 10:20
Ces gens-là sont élevés dans la culture du crime. Il n'y a qu'à voir les massacres commis par des jeunes de 16 ans qui assassinent des gosses dans des écoles.
Il n'y a aucun pays au monde ou l'on tue aussi facilement.
Alors que ces fils de l'adultère violés par leurs oncles et dont les mères consomment des psychotropes et de la came tuent des enfants irakiens ou afghans...

A ce propos, j'ai lu que le gouvernement du Prix Nobel de la Paix, Obama, avait assassiné plus de 4500 personnes avec ses drones. Au bas mot, un 11 septembre et demi.
A
22 février 2013 11:45
Tant qu'ils se liquident entre eux, à la limite. Qu'ils s'éclatent même leurs veines jugulaires à coup de sécateurs à crémaillière, si ça leur chante.
Mais en dehors et loin de l'Irak, parce que c'est pas la terre à mémé. Je trouverai tout ça réellement amusant le jour ou Obama légalisera la vente de drones et de tanks pour les mineurs américains.
23 février 2013 01:50
wai rien d'étonnant comme discours de la part d'un sniper americain...

Mais pkoi et par qui il a été tué ? On en sait plus ?
 
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