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Ghardaïa : « C’est le roi du Maroc qui donne des ordres à la gendarmerie...
28 juillet 2015 15:36
Source : http://www.tsa-algerie.com/

Près d’une semaine après la désignation, par le président Bouteflika, du commandant de la 4e région militaire pour gérer la situation à Ghardaïa, la décision peine à convaincre les habitants. Sceptiques, beaucoup ne croient pas à un miracle. Du bout des lèvres, certains reconnaissent être rassurés par la présence des militaires dans les barrages mixtes avec la gendarmerie. Mais ils s’interrogent sur l’avenir.

Une présence discrète

« Oui, leur présence nous rassure mais elle ne ramènera pas la sérénité d’il y a trois ans », soupire Mohamed, un jeune chauffeur de taxi. Dans sa petite Susuki Swift, il vient de traverser le barrage mixte gendarmerie-ANP sur la Route nationale numéro 1. Quelques jours après la réunion d’urgence présidée par le chef de l’État et la décision prise de confier la supervision des actions des services de sécurité au commandant de la 4e région militaire, la présence des éléments de l’ANP reste très discrète à Ghardaïa, se limitant à quelques points.

[www.tsa-algerie.com]

Dans beaucoup de quartiers à Ghardaïa, les militaires ne sont pas présents. Au centre-ville, seuls les policiers et les gendarmes assurent le maintien de l’ordre. Certains policiers portent des armes. Une nouveauté depuis les derniers affrontements, selon les habitants. La présence de policiers et de gendarmes a été renforcée à proximité des quartiers sensibles et devant les administrations, toujours fermées. Des patrouilles pédestres sillonnent les quartiers de la ville. Comme ce lundi, au vieux Souk de Ghardaïa.

Les agressions se poursuivent

Depuis le déploiement des forces de sécurité, aucun affrontement n’a été enregistré. Mais des cas d’agressions sont rapportés par des habitants. « Pour le moment, il n’y a pas d’affrontement mais on ne peut rien garantir vu que les agressions se poursuivent », explique Mohamed Tounsi, le chef des notables de Ksar Melika. À Ghardaïa, tout le monde sait que les plus violents affrontements commencent parfois par de petits incidents : caillassage d’une voiture, agression d’une femme, incendie d’une moto… « Et puis, des Mozabites ont des biens dans les quartiers arabes. Jusqu’à maintenant, ils ne peuvent pas se déplacer là-bas », précise le notable.

Dans le quartier arabe de Hadj Messaoud, situé en plein centre-ville, les magasins appartenant aux Mozabites restent fermés. Les rideaux des magasins mozabites sont également baissés à Thénia El Mekhzen. Certains ont été incendiés. Depuis les derniers affrontements, rares sont les Mozabites qui s’aventurent dans les quartiers arabes. Et inversement.

Sellal, le Maroc et le MAK

Jeudi, au lendemain des affrontements qui ont fait plus de 25 morts, Abdelmalek Sellal s’est rendu à Ghardaïa. « Les lois de l’État s’appliqueront avec rigueur contre toute personne qui oserait entreprendre quelque chose contre cette région », a promis le Premier ministre. Aux notables, loin de la caméra de l’ENTV, il avait parlé de la main de l’étranger, de l’implication d’un pays « frère » et du MAK.

Des arguments qui ont fait sourire une partie de l’assistance. « C’était une découverte pour nous. Tout avait compris qu’il parlait du Maroc. Mais je n’ai pas d’éléments pour affirmer (qu’un pays frère est derrière ce qui s’est passé à Ghardaïa) », sourit Mohamed Tounsi, chef des notables de Ksar Melika qui a pris part à la rencontre. « En fait, on veut montrer qu’il s’agit d’un conflit intercommunautaires et que l’État n’est pas responsable de la situation », explique-t-il.

Des institutions défaillantes ?

Sauf que cela pose problème : si un pays étranger est bien derrière les dernières violences, « cela veut dire que nos institutions sont défaillantes ! », tranche un élu de l’APW de Ghardaïa. « Et puis, c’est le roi du Maroc qui donne des ordres à la gendarmerie et la police ? », s’énerve Mohamed Bousbaâ, membre de la cellule de concertation et de suivi des événements de Ghardaïa.

L’intervention des forces de l’ordre est constamment critiquée par les deux communautés mozabite et arabe depuis le début du conflit il y a plus de deux ans. Des représentants et membres de la société civile ont régulièrement dénoncé leur parti-pris ou le retard qu’ils accusent dans leurs interventions lors des violences.

Au sein de la communauté mozabite, l’arrestation de Fekhar passe mal. « Ici, personne ne s’entend avec Kamel Eddine Fekhar. Mais son arrestation veut dire qu’ils sont en train de gérer la situation seulement et non pas de chercher de vraies solutions », avance M. Bousbaâ.

Près d’une semaine après les derniers affrontements, le pouvoir semble toujours en panne de solutions pour la région.

Source : http://www.tsa-algerie.com/
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