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Gaza est en train de mourir
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22 septembre 2006 12:54
Chers lectrices et lecteurs, nous ne pouvons pas, comme bien d’autres sites l’ont fait, ne pas publier cet article. Il nous montre toute la déchirance d’un peuple. Cela doit cessé.

Mehr Licht

Par Patrick Cockburn

" Gaza est en train de mourir. Ici, sur les rivages de la Méditerranée, une grande tragédie est en train de se passer, que le monde ignore."

Gaza est une prison. Personne n’a le droit d’en sortir. Et maintenant nous sommes tous en train de mourir de faim.

Une société toute entière est en train d’être détruite. Il y a 1.3 million de Palestiniens emprisonnés dans la région la plus peuplée du monde. Israël a mis fin à tout commerce. Elle a même interdit aux pêcheurs de s’éloigner des rivages alors ils pataugent dans l’écume des vagues pour essayer en vain d’attraper des poissons avec leurs filets lancés à la main.

Beaucoup de personnes sont tuées par les incursions israéliennes qui ont lieu chaque jour, que ce soit par terre ou par air. Depuis le 25 juin, un total de 262 personnes ont été tuées et 1 200 autres blessées dont 60 ont eu leurs bras ou leurs jambes amputés raconte le docteur Juma al-Saqa, directeur de l’hôpital al-Shifa dans la ville de Gaza, hôpital qui est rapidement en train d’épuiser ses médicaments. Parmi ces morts, 64 sont des enfants et 26 sont des femmes. Ce conflit sanglant à Gaza n’a jusqu’à présent attiré qu’une fraction de l’attention que les media internationaux ont apporté à la guerre au Liban.

C’est le 25 juin que le soldat Gilad Shalit a été fait prisonnier et que deux autres soldats ont été tués par des militants palestiniens qui avaient utilisé un tunnel pour sortir de la Bande de Gaza. A la suite de quoi, écrit le journaliste Gideon Levy dans le journal Ha’aretz, l’armée israélienne « s’est déchaînée à travers Gaza (il n’y a pas d’autres mots pour le décrire) tuant, détruisant, bombardant et pilonnant aveuglément ». Gaza a été essentiellement réoccupé étant donné que les troupes israéliennes et leurs tanks viennent et partent comme ils veulent. Dans le district nord de Shajhayeh, les soldats israéliens ont pris possession de plusieurs maisons la semaine dernière et y sont restés cinq jours. Quand ils se sont retirés, 22 Palestiniens avaient été tués, trois maisons avaient été démolies et les vergers d’oliviers, agrumes et amandiers avaient été nivelés au bulldozer.

Fuad al-Tuba, un fermier de 61 ans qui possédait une ferme ici, dit : « Ils ont même détruit mes 22 ruches et quatre de mes moutons ». Il a montré tristement un champ, sa terre brune et sableuse retournée par les sillons des bulldozers et où des souches d’arbres et des branches cassées aux feuilles flétries, étaient couchées en tas. Tout près, une voiture jaune se tenait debout sur son ‘nez’ au milieu d’un amas de blocs en béton qui avaient été auparavant une petite maison.

Son fils, Baher al-Tuba, a décrit comment pendant cinq jours, des soldats israéliens l’avaient enfermé lui et sa famille dans une chambre de sa maison. Ils ont survécu en buvant l’eau d’une marre à poissons. « Des snipers se sont positionnés aux fenêtres et tiraient sur toute personne qui s’approchait de la maison » raconte-t-il. « Ils sont tué un de mes voisins appelé Fathi Abu Gumbuz qui avait 56 ans et était juste sorti chercher de l’eau ». Parfois les soldats prévenaient avant de détruire une maison. Le bruit que les Palestiniens craignent le plus est celui d’une voix inconnue sur leur téléphone portable leur disant qu’ils avaient une demi-heure pour quitter leur maison avant qu’elle ne soit touchée par des bombes ou des missiles. Il n’y a pas d’appel possible.

Mais ce n’est pas seulement les incursions israéliennes qui détruisent Gaza et ses habitants. Dans un rapport minimal de la Banque mondiale publié le mois dernier, la Cisjordanie et Gaza font face à « une année de récession économique sans précédent. Les véritables ressources risquent de diminuer d’au moins un tiers en 2006 et la pauvreté affectera au moins près de deux tiers de la population ». Dans ce cas la pauvreté signifie un revenu par tête de moins de 2$ par jour.

Il y a partout des signes de désespoir. Les crimes sont en augmentation. Les gens font n’importe quoi pour nourrir leurs familles. Les troupes israéliennes sont entrées dans la zone industrielle de Gaza pour chercher des tunnels et ils ont chassé la police palestinienne. Quand les Israéliens se sont retirés, ils ont été remplacés non pas par des policiers mais par des pillards. Une certaine journée de cette semaine, trois charrettes tirées par des ânes enlevaient de la ferraille tordue des restes d’usines qui avaient à une époque employé des milliers de travailleurs.

« C’est la pire des années pour nous depuis 1948 (quand les réfugiés palestiniens se sont déversés à Gaza) » dit le docteur Maged Abu-Ramadan, un ancien ophtalmologiste qui est maintenant maire de la ville de Gaza. « Gaza est une prison. Ni les personnes ni les marchandises n’ont le droit d’en partir. Les gens sont déjà en train d’endurer la faim. Ils essayent de vivre avec du pain et des fallafels et quelques tomates et concombres qu’ils font pousser eux-mêmes ».

Les quelques moyens qu’avaient les habitants de Gaza de gagner un peu d’argent ont disparu. Le docteur Abu-Ramadan dit que les Israéliens « ont détruit 70% de nos vergers d’oranges pour créer des zones de sécurité. » Les œillets et les fraises, deux des principales exportations de Gaza, ont été jetés ou abandonnés et pourrissent. Un raid aérien israélien a détruit la centrale électrique et 55% de l’alimentation en électricité a été détruite. L’alimentation en électricité est aujourd’hui pratiquement aussi erratique qu’à Bagdad.

Ces deux derniers mois l’assaut israélien a touché une société déjà frappée par le retrait des subventions de l’Union européenne suite à l’élection en mars du Hamas en tant que gouvernement palestinien. Israël retient les taxes dues sur les marchandises entrant à Gaza. Sous la pression des Etats-Unis, les banques arabes à l’étranger, ne transfèrent pas de fonds au gouvernement.

Les deux tiers des gens sont au chômage et le tiers restant qui travaille principalement pour l’état, n’est pas payé. Gaza est aujourd’hui de loin la région méditerranéenne la plus pauvre. Le revenu annuel par tête est de 700$ en comparaison de celui de 20 000$ en Israël. Les conditions sont bien pires que celles au Liban où le Hezbollah compense généreusement les victimes de la guerre pour la perte de leurs maisons. Comme si Gaza n’avait pas assez de problèmes, cette semaine il y a eu des manifestations et des grèves de protestations de soldats, de policiers et d’hommes de la sécurité dont aucun n’a été payé. Cela a été organisé par le Fatah, le mouvement du président palestinien, Mahmoud Abbas, (aussi connu sous le nom Abu Mazen) qui a perdu en janvier les élections au Hamas. Ses partisans ont marché dans les rues en agitant leurs Kalachnikovs. « Abu Mazen, tu es brave » criaient-ils. « Sauve nous de ce désastre ». Les hommes armés du Hamas, l’air revêche, ont gardé un profil bas pendant la manifestation mais les deux partis ne sont pas loin de régler leurs comptes dans les rues.

Le siège israélien et le boycott européen sont une punition collective pour toute la population de Gaza. Mais il y a peu de chances de décourager les hommes armés. Un robuste jeune homme appelé Ala Hejairi, blessé au cou, aux jambes, à la poitrine et à l’estomac était couché dans un lit de l’hôpital Shifa. « J’étais en train de poser une mine antitank la semaine dernière à Shajhayeh, quand j’ai été touché par un drone israélien » raconte-t-il. « Quand j’irai mieux, je retournerai faire de la résistance. Pourquoi m’inquiéter ? Si je meurs, je mourrai en martyr et j’irai au paradis ».

Son père, Adel, a dit qu’il était fier de ce que son fils avait fait en ajoutant que trois de ses neveux étaient déjà des martyrs. Il soutient le gouvernement Hamas. « Les pays arabes et occidentaux veulent détruire ce gouvernement parce que c’est un gouvernement de résistance ».

Alors que l’économie s’effondre, il y a beaucoup plus de jeunes hommes à Gaza qui sont prêts à prendre la place d’Ala Hejairi. Non entraînés et mal armés, la plupart seront tués. Mais la destruction actuellement en cours de Gaza va faire qu’aucune paix ne sera possible au Moyen Orient pour les générations à venir.

Le coût en vies humaines Après le kidnapping le 25 juin du caporal Gilad Shalit par les Palestiniens, Israël a lancé une offensive massive et un blocus de Gaza sous le nom de « Pluies d’Eté ».

Les 1.3 million d’habitants de Gaza dont 33% vivent dans des camps de réfugiés, vivent depuis 74 jours sous les attaques.

Plus de 260 Palestiniens dont 64 enfants et 26 femmes, ont été tués depuis le 25 juin. Un mort sur cinq est un enfant. Un soldat israélien a été tué et 26 autres ont été blessés.

1 200 Palestiniens ont été blessés et parmi ceux-là, 60 personnes ont été amputées. Un tiers des victimes amenées à l’hôpital sont des enfants.

Les avions de guerre israéliens ont mené plus de 250 raids sur Gaza, touchant les deux centrales électriques ainsi que les ministères des affaires étrangères et de l’information.

Au moins 120 structures palestiniennes dont des maisons, des ateliers et des serres, ont été détruites et 160 autres ont été endommagées par les Israéliens.

Les Nations unies ont critiqué les bombardements israéliens qui ont provoqué environ 1.8 milliards de dollars de préjudice au réseau électrique et qui ont laissé plus de 1 million de personnes sans accès régulier à l’eau potable.

L’association israélienne des droits humains, B’Tselem, dit que 76 Palestiniens dont 19 enfants, ont été tués par les forces israéliennes au mois d’août. Les témoignages montrent qu’au moins 53% d’entre eux ne participaient pas aux hostilités.

Dans une des dernières éruptions de violence, trois Palestiniens ont été tués hier quand les troupes israéliennes ont pris d’assaut une ville de Cisjordanie à la recherche d’un militant. Selon des témoins, deux des personnes tuées n’étaient pas armées.

Source : [www.protection-palestine.org] ?id_article=3575

Patrick Cockburn à Gaza, 8 septembre 2006, The Independent : [news.independent.co.uk]... Photos : par la publication : Rafah today ; traduction : Ana Cléja
b
22 septembre 2006 13:07
Comme certains aiment le dire pour justifier les actes inhumain d'israel :

"il n'y a pas de génocide en palestine occupée".

Alor attendons que c biens penssants disent quand ces massacres se transformeront en génocide.
r
22 septembre 2006 14:00
Les juifs ont la memoire courte...
 
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