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Gaza : pourquoi le Hamas voulait éviter la guerre
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21 novembre 2012 19:24
Gaza : pourquoi le Hamas voulait éviter la guerre

Le Point.fr - Publié le 20/11/2012 à 20:21 - Modifié le 21/11/2012 à 11:31

Le mouvement islamiste palestinien, en quête de crédibilité internationale, n'avait en réalité aucun intérêt à attaquer Israël.


La responsabilité des tirs de roquettes palestiniennes sur Israël est exclusivement imputée au Hamas. L'État hébreu répète d'ailleurs à l'envi que c'est par le biais du mouvement islamiste de Gaza que l'Iran, son grand ennemi, exporte son terrorisme. "Du point de vue israélien, lier la bande de Gaza à l'Iran donne une continuité au discours de politique intérieure sur le nucléaire iranien", estime Julien Salingue (1), chercheur en sciences politiques. Pourtant, cette alliance a aujourd'hui du plomb dans l'aile, et cela depuis le conflit syrien.


Face à la répression sans fin des manifestants, majoritairement sunnites, le Premier ministre du Hamas, Ismaël Haniyeh, a apporté le 24 février dernier son soutien public au "brave peuple syrien" contre Bachar el-Assad. Un affront infligé au régime alaouite de Damas, qui héberge pourtant le bureau politique de l'organisation depuis 1999. Quatre jours plus tard, Khaled Mechaal, le chef politique du Hamas, annonce qu'il déménage de la capitale syrienne pour s'installer à Doha, au Qatar, tandis que d'autres dirigeants islamistes partent pour le Caire.
Le Printemps arabe rebat les cartes

Le Printemps arabe, et l'arrivée au pouvoir en Tunisie et en Égypte des Frères musulmans, mouvement dont est issu le Hamas, rebat les cartes régionales. Pièce importante de l'axe chiite Téhéran-Damas-Beyrouth, le mouvement islamiste de Gaza se rapproche inexorablement du camp rival sunnite. Une situation qui n'est pas pour plaire aux Iraniens, qui s'étaient pourtant employés à compenser financièrement le blocus israélien infligé à la bande de Gaza avec plusieurs dizaines de millions de dollars versés chaque année.

Et le couperet tombe en mars 2012, lorsque de hauts responsables du Hamas affirment que l'organisation se tiendra à l'écart d'une guerre entre Israël et l'Iran. "Le Hamas et l'Iran, c'est terminé", assure Julien Salingue. "Aujourd'hui, l'Iran a clairement diminué son soutien au Hamas, en raison de la situation en Syrie, mais aussi des sanctions internationales sur son programme nucléaire, qui diminuent sa possibilité de financement", renchérit Olivier Danino (2), chercheur à l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas).
La police anti-roquette du Hamas

La dévastatrice opération "Plomb durci" (l'invasion terrestre de la bande de Gaza par Tsahal, entre décembre 2008 et janvier 2009, NDLR) a laissé des traces. Conscient de son infériorité militaire, le mouvement islamiste change alors de stratégie. "En participant aux législatives en 2006, le Hamas est entré dans le jeu politique et a (implicitement) validé les accords d'Oslo, qui ont créé les institutions palestiniennes", explique Julien Salingue. Outre le cessez-le-feu conclu avec Israël, le mouvement islamiste conclut un accord tacite au coeur de Gaza. Les autres factions palestiniennes armées - le Jihad islamique, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), les Comités de résistance populaire - sont sommés de mettre fin à leurs tirs de roquettes sur Israël, à moins d'être pris pour cibles en premier. Pour vérifier son application, le Hamas met en place une police locale anti-roquette, composée de près de 300 membres.

"Depuis sa prise de contrôle de la bande de Gaza, en 2007, la stratégie du Hamas est d'obtenir une reconnaissance internationale", souligne Olivier Danino. C'est donc comme une grande victoire que les dirigeants islamistes ont célébré, le 23 octobre dernier, la visite de l'émir du Qatar, premier chef d'État à se rendre à Gaza. Toutefois, "cette stratégie, qui s'accompagne donc d'un contrôle sur les opérations des autres mouvements, est ouvertement critiquée par les groupes de la bande de Gaza et par la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam", ajoute le spécialiste du Hamas. "Tous dénoncent le refus de combattre Israël. Et si les brigades se plient traditionnellement aux décisions prises par la direction politique, en cas de cessez-le-feu par exemple, ce n'est pas le cas des autres groupes qui défient l'autorité du Hamas sur la bande côtière en poursuivant ponctuellement leurs tirs de roquettes sur Israël."
La concurrence du Jihad islamique

En tête des "frondeurs" figure le Jihad islamique, principal groupe armé concurrent du Hamas à Gaza. Première organisation palestinienne à avoir allié la lutte nationaliste et l'islamisation de l'enclave palestinienne (le Hamas n'a rallié la cause nationaliste qu'à partir de la première Intifada, en 1988, NDLR), le Jihad islamique ne participe pas à la vie politique gazaouie. Bien que minoritaire et moins implanté que le Hamas, il concentre toute son énergie sur la lutte armée. "Opposé à toute négociation avec Israël, ce mouvement, empreint d'une logique révolutionnaire, est aujourd'hui le bras de Téhéran à Gaza", assure David Rigoulet-Roze (3), chercheur de l'Institut français d'analyse stratégique (Ifas).

C'est le Jihad islamique qui a tiré la roquette iranienne Fajr 5 sur une Jeep israélienne, provoquant, selon Israël, l'opération "Pilier de défense" en cours. C'est encore lui qui a revendiqué la roquette Fajr 5 qui a atteint pour la première fois Tel-Aviv jeudi dernier. D'ailleurs, le chef du Jihad islamique, Ramadan Abdallah Challah, a reconnu mardi sur Al Jazeera que les groupes palestiniens de la bande de Gaza utilisaient "des armes iraniennes ou acquises par un financement iranien" dans leurs attaques contre Israël.
Le Hamas en porte-à-faux

"Cette escalade a en quelque sorte piégé le Hamas, estime Julien Salingue. D'un côté, sa quête internationale de respectabilité lui ordonne de rester en retrait. De l'autre, il ne peut pas apparaître comme capitulant face aux exigences d'Israël, notamment aux yeux de la population de Gaza." "Inévitablement, le Hamas se retrouve en porte-à-faux vis-à-vis du Jihad islamique", ajoute de son côté David Rigoulet-Roze. Conscient qu'il pourrait ne pas survivre à une nouvelle invasion terrestre israélienne, le mouvement islamiste ira même jusqu'à accepter un protocole de cessez-le-feu, le lundi 12 novembre.

Celui-ci volera en éclat deux jours plus tard, avec l'assassinat par Tsahal du chef militaire du Hamas. "Le seul homme capable et convaincu de la nécessité d'une trêve à Gaza était Ahmed Jabari", insiste Julien Salingue. "En le tuant, Israël savait que la bande de Gaza allait s'enflammer." Touché en plein coeur, le Hamas a depuis joint ses roquettes à celles du Jihad islamique contre Israël.


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Par Armin Arefi

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(1) Julien Salingue, auteur de À la recherche de la Palestine (éditions du Cygne).

(2) Olivier Danino, auteur de Le Hamas et l'édification de l'État palestinien (éditions Karthala).

(3) David Rigoulet-Roze, auteur de L'Iran pluriel (éditions L'Harmattan) et de Géopolitique de l'Arabie saoudite (éditions Armand Colin).
[www.lepoint.fr]
22 novembre 2012 15:40
Bonjour,
Analyse bien detaillee et probable maais en mon vis il yá quand meme des points d'interrogation sur la vraie raison d'israel a liquider Monsieur Jabari qui est considere par les observateurs comme le mobilisateur de tout mouvement de resiatnce armee.Monsieur Jabari a ete recemment libere dans le cadre de l'operation d'echange de Chalit le soldat israelien capture par Hams et qui ce que n'echappe pas aux observateurs de conflict israelopalestinien est que c'est apres la liberation de Jabari que le mouvement de resistance armee a ete reduite a zero au benefice et au bonheur d'Ísarel.Alors la question qu il faut se poser pourquoi Israel a decide quand meme de liquider cet allie indirect d'Israel et pourquoi en ce moment????/
A mon avis il faut revoir cette raison plus profondement et il yá 2 explications
1)Revenir quelques semaines en arriere une usine de fabrication d'armes au Soudan a ete detruite par l'aviation israelienne.Israel soupconnait que cette usine est en realite une usine iranienne de fabrication des roquettes et fusees "Fajr"
2) La deuxieme hypothese c'est que Israel avec ces 2 gestes l'attaque du soudan et l'attaque de Gaza a voulu envoyer un message a L'Iran que Israel est tres puissant et demontrer comment les avions israeliens sont allees vers le Soudan sans que les defenses aeriennes d'Egypte et de l'Arabis Saoudites pourtant avec des achats massifs d'armements americains les plus perfectionnes du Monde (qui ont
reussi a defendre l'Arabie Saoudite contre toute attaque iranienne) n'ont paas intercepte ces avions israliens partis detruire l'usine Soudnaise et revenir sans aucun probleme et echapper a tous les radars arabes et russes installes en Syrie.a Tartouz.
Je crois que les iraniens ont bien recu le message et savent tres bien que la main d'israel est tres longue et elle peut les atteindre.merci



Modifié 1 fois. Dernière modification le 22/11/12 16:35 par derbsultan.
B
22 novembre 2012 15:51
Pourquoi Benyamin "Sioniste" netanyahu, voulait absolument la guerre?

Selon l'analyste politique, Hassan Hanizadeh, la guerre qu'Israël a déclenchée contre Gaza porte un message, "celui que Netanyahu veut adresser à Obama et qui veut lui faire comprendre qu'Israël peut agir, indépendamment des Etats Unis".

"Le refus d'Obama de cautionner la guerre contre l'Iran n'a guère plu à Obama et il veut dire à Obama qu'il n'est pas censé attendre une autorisation US, pour mettre en oeuvre ses propres plans". "Et, pourtant, cette statégie de Netanyahu est loin de porter ses fruits : le "dôme de fer" s'est avéré défaillant, et la Résistance a pris vite le dessus politique, dans cette guerre, en utilisant ses missiles. La guerre que Netanyahu voulait capitaliser, dans la perspective des élections, est, surtout, une flop, bien qu'elle permette, aussi, à Tel-Aviv, de tester la patience et les positions du Caire".
c
22 novembre 2012 18:11
de toute façon, le hamas a gagné!
B
22 novembre 2012 19:21
Benyamin ton pote ou ton boss plutôt, a voulu poursuivre la tradition sioniste; A chaque élection, une guerre.
Revois tes livres d'histoires; les élections israéliennes, sont toujours précédées d'une guerre.
c
22 novembre 2012 19:49
et bien ils ont perdu les sionistes. et pas qu'un peu!
on a gagné!!!!!!! Clap
23 novembre 2012 00:05
Citation
coldman a écrit:
de toute façon, le hamas a gagné!
Bonjour,
Je pourrais etre d'accord que Hamas a ggne cette fois si les conditions que pretendent les dirigents de Hamas avoir arache pour accepter l'accord d'une "pauze "ou un sursis et non un accord de paix definitif :
1) Israel est d'accord de ne plus launcher des attaques punitives sur gaza
2) Israel cesse de faire des liquidations des pesumes terroristes ou chefs militaires ou politiques de Hamas
3)la levee de Blocus contre Gaza
La grande victoire de Hamas a mon avis c'est la possibilte pour des chefs d'etat arabes musulmns et etrngers de visiter Gaza
La visite de l'Emir de Qatar est une grande premiere je ne sais pas les sacrifices que l'Emir de Qatar a concede a Israel et qui sont les visions de cette visite mais une reconnaissance de fait pour un etat Palestinien .merci
C
23 novembre 2012 19:03
Euh..à l'exception du point 3,c'est bien l'accord qui a été conclu.
Maintenant qu'il y a cessez-le-feu, il est temps de se demander ce qu'ont glâné les judéo-nationaux-sionistes à part une centaine de civils palestiniens auschwitzés.
On attend vos lumières...
 
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