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Frappés par la crise, les immigrés peinent à envoyer de l´argent à leurs...
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11 août 2009 13:48
Frappés par la crise, les immigrés peinent à envoyer de l´argent à leurs proches

Durement touchés par la crise économique, un nombre croissant d'immigrés doivent diminuer le montant des fonds qu'ils envoient dans leur pays d'origine, ou se serrer la ceinture pour "sauver la face" et continuer à assurer un financement, souvent vital pour leurs proches.

Manuela Celedon, une Mexicaine de 42 ans résidant et travaillant à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) depuis 20 ans, se sent "très coupable" : depuis trois mois, explique-t-elle, elle a perdu l'un des trois emplois de nounou qui lui rapportaient en tout environ 1.000 euros par mois et n'envoie plus que 200 euros par mois contre 250 auparavant à sa mère, son frère et ses quatre nièces. "Je suis très inquiète car les emplois se font rares, un de mes employeurs vient de me licencier, l'autre m'a demandé de réduire mon taux horaire qui est déjà très bas", souligne cette femme aux traits tirés.

Augustine, très angoissée, envoie 100EUR de moins par mois

"Comme toujours, la crise frappe les plus pauvres, les immigrés en France et ceux qui sont déjà dans la misère, dans des pays comme Haïti", s'indigne Augustine Saint-Jean, Haïtienne de 32 ans, coiffeuse à domicile à Montreuil (Seine-Saint-Denis). "Je gagne de moins en moins, à peine 900 euros par mois depuis mai, car pour mes clients mon activité est un luxe qu'ils peuvent de moins en moins se permettre", raconte-t-elle.

Depuis trois mois, elle n'envoie plus que 150 euros au lieu de 250 que se répartissent sept proches: "Je suis très angoissée pour l'avenir, le mien et celui de ceux qui dépendent de moi", confie la jeune femme. "Il y a un poids énorme sur mes épaules".

Certains immigrés cachent leurs difficultés à leurs proches

Certains immigrés tentent pourtant de dissimuler leurs difficultés à leurs proches restés au pays. Résidant depuis 31 ans à Mantes-la-Jolie (Yvelines), Amadou Koné, un Malien de 54 ans, a été licencié d'un de ses deux emplois dans le nettoyage en juin. Mais il met un point d'honneur à continuer à envoyer 400 euros par mois aux 12 personnes qu'il fait vivre dans la région de Kayes (ouest du Mali). "L'important, c'est de sauver la face, je ne vais pas parler de mes problèmes, je dépense moins pour moi et j'envoie la même somme", dit-il.

Les gens restés au pays ne comprennent pas leurs difficultés

"Les explications sur la crise dans les pays riches, les Marocains restés au pays ne les comprennent pas", renchérit Mohammed Jamal, Marocain de 36 ans, livreur au chômage depuis deux mois. M. Jamal, qui habite Bobigny, envoie 200 à 300 euros par mois à 12 proches au Maroc. "Une équation impossible", résume-t-il. "Pour eux, qui voient la vie en Europe comme un eldorado, si tu as la chance de vivre ici et que tu ne gagnes pas d'argent, c'est simplement que tu te débrouilles mal".

Source : [www.yenoo.be]
 
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