Début septembre, le Centre de Formation des Pèlerins ouvrira ses portes pour la deuxième année consécutive aux fidèles voulant préparer leur voyage spirituel. Il s'agit d'une formation pratique proposée par SOS Pèlerin à destination des croyants effectuant le pèlerinage à la Mecque (Hajj et Omra) ou le pèlerinage en Terre Sainte.
Une formation pratique pour les pèlerins Le début du Ramadan coïncide cette année avec un autre évènement important pour les fidèles : une formation pratique proposée par l’association SOS Pèlerin. Celle-ci débutera le 13 septembre et les séminaires qui la composent seront dispensés jusqu’au début du mois de novembre. Créée en 2005, cette association laïque a pour « vocation d’améliorer les conditions de pèlerinage pour les pèlerins de toute croyance, toute culture et de toute origine » ainsi que « de défendre les droits des pèlerins victimes d’arnaque ou d’escroquerie ». En 2007, elle lance cette formation pour concrétiser pleinement ses objectifs. Pour Ouria Sheherazade Kahil, la responsable formation de SOS Pèlerins, il s’agissait à la base « d’un besoin identifié relatif aux conditions difficiles des pèlerins. Il y a une désinformation sécuritaire et sanitaire quant aux pèlerins en ce qui concernent les différentes prescriptions religieuses. Les fidèles se noient dans les normes religieuses et traditionnelles. Aujourd’hui, le pèlerin est de plus en plus fragilisé par son autonomie ». Celle-ci critique notamment la subordination du pèlerin à un guide, l’obligeant parfois à des « visites religieuses facultatives » et parle d’ « instrumentalisation des croyances ». La membre de SOS Pèlerin illustre ses propos par certaines « traditions magrébines réactualisées » et cite l’exemple de la tenue blanche des femmes prétendue obligatoire par certains mais « non imposée dans l’Islam ». D’un point de vue pragmatique, la formation va permettre notamment au(x) pèlerin(s) de préparer à plusieurs points du voyage comme les bagages, les vaccins, les éléments à éviter sur place comme les félins, les insectes, la consommation de fruits et de légumes crus ou encore des conseils pour prévenir la déshydratation. Selon Ouria Sheherazade Kahil, la formation sera répartie en quatre modules principaux. Le premier portera sur les caractéristiques du pèlerin et du pèlerinage, avec entre autre le thème des escroqueries. Le deuxième module traitera des conseils pratiques et juridiques, le troisième de l’aspect sécuritaire et pathologique avant de terminer par les étapes de la pérégrination. Sur cette dernière partie, SOS Pèlerin précise « ne pas rentrer dans la jurisprudence islamique », et la responsable du centre d’expliquer « nous aborderons les étapes du pèlerinage tel un parcours sportif avec pour chaque rite sa signification philosophique et spirituelle. Nous n’entrons pas dans la doctrine religieuse ».
Intervention sur la Terre Sainte Une formation pratique pour les pèlerins La première nouveauté de cette deuxième édition une intervention sur la terre Sainte, réalisée par la directrice de l’agence Terre Entière, une entreprise de voyages culturels et spirituels. La deuxième vise à rendre les interventions plus concrètes, avec par exemple l’analyse de contrats types. Le guide du pèlerinage – sorte de guide du routard spirituel - doublé d’un manuel d’apprentissage du pèlerin constitue la troisième nouveauté. Pour l’association, pour qui il existe un « universalisme du pèlerin », l’objectif est le « croisement des pèlerinages » même si celui de la Mecque reste le plus « difficile ». Médecin, psychiatre, étudiant, chercheur : les intervenants viennent tous d’horizons différents mais sont bénévoles. Parmi eux, le Dr Philippe Bargain, Chef du Service Médical d'Urgence et Soins d'Aéroports de Paris-Charles de Gaulle, le Docteur Goujon, coordinatrice de l'Institut Pasteur, spécialisé dans les maladies infectieuses ou encore la responsable de la formation, Ouria Sheherazade Kahil, professeur de Droit et d'Economie et qui prépare une thèse sur le "pèlerinage mecquois" à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess). Les programmes ne sont pas contrôlés, la formation étant encore au stade de l’expérimentation. L'an dernier, la première saison du centre a réuni environ une cinquantaine de pèlerins, aux profils éclectiques. Selon l'association, il va de la « maman veuve analphabète au jeune couple de cadres de moins de 30 ans, de la jeune fille de 16 ans au retraité de la classe ouvrière ! ».
Lieu de la formation : Maison des associations, 181 avenue Daumesnil, 75012 Paris. Coût : 28 euros ou gratuite si adhésion à SOS Pèlerin. Inscriptions au 06.17.14.72.47. Renseignements : [Centre de formation des pèlerins]url:[www.sospelerin.org]
PARIS, 17 juin 2008 (AFP) -La préfecture d’Ile-de-France vient de publier des conseils de prudence à destination des candidats au Pèlerinage de la Mecque pour éviter les arnaques qui se produisent chaque année.
Dans un communiqué, la préfecture donne "cinq principes simples pour réussir son voyage" :
- "acheter son forfait (séjour et billet d’avion) dans une agence agréée, "sans passer par quelque intermédiaire que ce soit,
- préférer le paiement par chèque ou carte de crédit et en cas de paiement en liquide, demander un reçu,
- demander un contrat de vente du forfait, signé par le vendeur et l’acheteur,
- ne donner son passeport pour obtention du visa qu’à une agence agréée
- avant toute transaction, demander à l’agence une copie de son autorisation de vendre des produits touristiques".
La préfecture d’Ile-de-France, qui accorde les agréments aux agences de voyage situées dans sa région, en donne la liste sur son site internet (www.ile-de-france.pref.gouv.fr) à la rubrique "démarches/agences de voyage".
Chaque année, environ 30.000 musulmans partent de France pour accomplir le pèlerinage de la Mecque, et plusieurs milliers d’entre eux sont abusés par des intermédiaires, de fausses agences de voyage ou parce que le service fourni n’est pas à la hauteur des promesses.
L’an dernier, chacun a payé entre 3.000 et 4.000 euros pour le voyage, le séjour et les trajets sur place. Certains n’ont jamais eu leur billet, l’agence ayant entre-temps fermé ses guichets, d’autres n’ont pas pu partir faute de visa, d’autres encore ont dormi sous la tente alors qu’on leur promettait un hôtel en dur, indiquent les responsables de l’association "SOS pèlerin" qui rassemble les témoignages en vue d’une plainte pour escroquerie.
Cette année, le pèlerinage doit avoir lieu début décembre, 70 jours après la fin du ramadan, lequel a lieu en septembre.
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