Hocine Hamdaoui avait mortellement blessé un footballeur de l'équipe adverse lors d'un tournoi amateur en juin 2005 à Aspach-le-Bas.
L'excuse d'un « enchaînement de circonstances », argument brandi par Hocine Hamdaoui, n'aura pas convaincu. La cour d'assises du Haut-Rhin a condamné, mercredi, le jeune homme de 26 ans à 15 ans de réclusion criminelle pour avoir mortellement poignardé un footballeur d'une équipe adverse lors d'un tournoi amateur en juin 2005 à Aspach-le-Bas.
C'est en deçà de la peine qu'avait requis l'avocat général, Alexandre Chevrier, qui avait demandé 18 ans de prison. «C'est un crime de la haine, un crime de la bêtise, un crime de la lâcheté», avait martelé Alexandre Chevrier. «Hocine Hamdaoui est sans conteste l'auteur du coup mortel», soulignait le magistrat, pointant la «volonté parfaitement consciente» de l'accusé, qui a «ruminé des idées de vengeance», à l'égard de Morat Gocurucu, après un premier affrontement verbal avec le jeune Turc, père de deux enfants, quelques dizaines de minutes avant le drame.
«Je n'ai jamais cherché à viser le cœur»
Les faits remontent au dimanche 19 juin 2005. Lors d'un match de football amateur, le ton monte entre les «Dunkers», l'équipe de Hocine Hamdaoui, et l'arbitre, qui est pris à partie. Morat Gocurucu, joueur de l'équipe concurrente, tente alors de s'interposer afin de mettre fin à l'altercation, ce qui irrite plusieurs de ses opposants. Plus tard, Hocine Hamdaoui revient, avec des coéquipiers mécontents, sur le terrain. Armé d'un couteau, il poignarde dans le thorax le jeune homme de 21 ans, avant de prendre la fuite. A l'issue d'une brève cavale en Allemagne, l'agresseur présumé s'était finalement constitué prisonnier le lendemain matin du drame, sous la pression ses proches.
Lors de son procès, Hocine Hamdaoui n'a pas nié «avoir donné le coup de couteau» mais a assuré «n'avoir jamais cherché à viser le cœur» ni à «donner la mort». Le jeune homme, qui a entamé un travail psychologique en détention, a eu du mal à «trouver des explications» à son geste. «A l'époque j'étais au chômage, mon petit frère avait été injustement incarcéré», a-t-il analysé.
Se décrivant lui-même comme «impulsif», ce diplômé en chimie à la trajectoire scolaire presque sans accroc a été suspendu à deux reprises pour des violences pendant des matches. Il a également été condamné à deux peines de prison avec sursis pour violences volontaires et outrage envers une surveillante de la maison d'arrêt où il est incarcéré. En marge du procès, son frère de 27 ans a été interpellé lundi matin pour avoir tiré avec un pistolet dimanche soir à Thann sur des jeunes qui jouaient au football, en blessant un au thorax.
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