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La femme, cet éternel enfant...
29 juin 2008 00:09
Sur le banc public

Elle est là, devant moi, le regard fixe,
Le regard perdu, sur ce banc classé x.
Inconnu comme elle, si vieux et jeune,
Si blanc et noir, à la couleur des ruines.

Elle ne bouge pas. Le corps est figé
Comme du temps des marionnettes qui exigeait
Un maître, des fils de paternité
Pour une fille qui avait tout à prouver.

Je le regarde, je la fixe d'impolitesse,
Pour la faire réagir en maladresses,
En mouvements confus communs à ces femmes
Qu'on désire sans savoir se montrer homme

Mais elle ne bouge pas, elle ne tremble pas.
À défaut d'un signe, de la tête vers le bas
Et de la relever vers moi avec un sourire,
Une larme sur sa joue rose venant mourir.

Môh Tsu
Le 21/05/2008


J'en profite pour faire une explication de texte (légèrement sociologique) pour que vous puissiez mieux cerner le sens du contenu de ce poème...

Être sur le banc est bien sûr une façon de montrer la solitude qui accompagne le personnage, comparable à celui de Forest Gump. On dirait même une copie dans la mesure où elle est dans son monde, dans sa tête, comme prisonnière, autiste qui n'est jamais comprise.
Le banc public fait parti de la place publique. Là où les jugements de valeurs des autres se font le plus ressentir, où l'individu existe socialement, trouve "sa place" socialement. La femme dans cette espace est exposée, même surexposée, aux regards des gens. Ces regards méchants, accusateurs qui agissent comme des pluies acides qui rongent la conscience et le corps entier. Ainsi, de part la rudesse de la vie, il n'est pas rare de croiser de jeunes femmes d'à peine vingt ans voire trente qui présentent déjà des signes de vieillesse pour leur âge, avec des grossesses précoces. Vieillesse montrée avec des cheveux blancs qu'on attribue aux soucis, aux affres du temps, de la peine.

Et dans l'espace public, l'individu se construit tout comme il se détruit. Chez de nombreuses femmes, cela crée bien sûr une instabilité de perception de soi. Il a souvent cette angoisse de plaire et pas plaire. Le miroir et le maquillage étant là pour refaire des ajustements (se "refaire" une beauté), quand il s'agit ni plus ni moins que de rentrer changer de tenue entre midi et deux par exemple, comme j'ai pu le lire une fois ou tous les jours.

Dans l'espace public où l'on est jugé, on l'est souvent en inconnu. C'est-à-dire que pour être reconnu, le statut de la personne doit être légitimé par un autre individu. C'est-à-dire qu'une femme "seule" dans l'espace public doit se justifier. Si ce n'est pas le cas, cela devient louche. Et l'expression péjorative "machin truc chouette" employée habituellement pour désigner les choses inconnues est remplacée par des qualificatifs tous aussi péjoratifs. Une femme seule devient donc une "femme publique" "une femme de la rue" "du trottoir" "une femme classée dans le x". Cela dans le cas om elle n'est pas accompagnée par un individu avec "filiation" (marie, père, fils) légitime. D'où le fait que je fasse allusion aux fils invisibles qui contrôlent la femme. Elle est plus enfermée dans un espace synonyme souvent de liberté de circulation, d'expression, etc. Il faut comme un père/grand frère au dessus d'elle pour qu'elle soit en mouvement. On peur prendre par exemple les contrôles d'identités au Maroc à la tombée de la nuit des jeunes filles/femmes qui doivent être accompagnées d'un parent au risque d'être prises pour des prostituées et embarquées au commissariat.Cela est toujours d'actualité dans de nombreux pays, même ceux qui se disent les plus modernes.

Et moi, en acteur à la pensée "moderne" (terme que je hais mais que j'emploie pour me faire comprendre) est là dans cette scène "figée" pour faire bouger les choses… Lui dire qu'il y a des gens qui l'aime, qu'elle ne doit pas "rougir" de sa situation (clin d'œil aux célibataires qui ont souvent la pression due à leur âge, à l'entourage et à la solitude qui s'en dégage). Il faut qu'elle "bouge"…

L'image que je laisse entrevoir à la fin a bien sûr deux sens. L'un est qu'il y a comme un remerciement avec une larme de bonheur, comme pour dire "merci de me faire exister", tout comme cette image peut signifier l'inverse, c'est-à-dire que sur "le banc des accusées", elle acquiesce le verdict, seule dans son coin, silencieuse. Car les choses ne se changent pas comme ça… Et le signe de la tête vers le bas, qui montre la gêne peut aussi montrer la résignation, avec l'espoir rendu par le "sourire".

Notez que tout le long du poème, le champ lexical utilisé donne l'impression aussi qu'on a affaire à une photo où tout est figé, rien ne bouge, sans mouvements, etc.
Ceci pour appuyer le fait qu'il faut faire bouger les choses... les mentalités dans de nombreuses sociétés, qui tantôt fêtée la journée de le Femme, l'oublient complètement dans son coin.

Amicalement,

Môh Tsu



Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/06/08 10:03 par Moh Tsu.
t
29 juin 2008 00:21
salam,
excuse moi je suis trop fatiguée pour lire ce très beau texte mais tu lances une petite piste dans ta dernière phrase. Il s'agit de l'affaire de l'annulation de mariage qui aurait du etre prononçée car la mariée n'était pas vièrge n'est ce pas? Je vous propose d'en parler et que chacun donne son avis sur le sujet sur le fond de préférence plus que sur la forme. Merci à vous.
Wa salam aalaykoum
l
29 juin 2008 08:26
tu résume bien la definition de la femme d aujourd hui montre que pour exister elle a besoin d un lien qui est naturel

dieu n a pas dit qu il l a cree a partir d une cote d Adam allusion purement metaphorique signifiant qu elle est la partenaire incontournable de l homme

maintenant quand a la réalité je pense que les deux protagonistes ont toujours coabiter dans la rivalité
remplacant la complicité d ou les effets secondaires que tout le monde connait

quand a l histoire du couple du nord

je trouve cela deplorable que la jeune marié n ai pas répondu aux exigence du mari puisque le mariage est basé sur le respect la confiance si des le départ on fait défaut a ces principes qui sont noble s et bien on ne peu concevoir une relation basé sur le monsonge

je pense que certaines personnes n ont pas pris conscience de l importance d un engagement aussi important que celui ci c est peut etre un jeu un film tout mais pas une conviction
P
1 juillet 2008 11:47
Salam,

Beau texte et belle explication Welcome

La femme, cette éternelle mineure passant de la tutelle de son père, grand frère... à celle de son mari, ça me rappelle un débat qui avait eu lieu sur le statut de la femme marocaine mais comble du comble parmi les "biens" pesants pensants, la personne la plus critique la plus dure était une femme qui était contre le bouleversement de "l'ordre des choses".

Les conséquences de l'action... font peur, le connu (la sécurité un peu comme du temps des fiefs entre les seigneurs et leurs vassaux) rassure.

Ps: tu te donnes un rôle un peu trop important vers la fin moody smiley, ça ne va pas du tout Grrrr
Elle doit exister et existe par elle même et non par ton regard No no. La larme pourrait donc signifier qu'elle a conscience de son inaction, de son état, ton regard l'opresse grrr et elle va bientôt bouger, lever la tête. Un peu d'espoir voyons, non à la résignation. Quelque chose a changé: elle ne t'a pas regardé, elle s'est fixé sur elle même...

Voilà j'ai refait une explication à ma sauce mdr



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/07/08 11:49 par l'inconnueconnue.
s
1 juillet 2008 16:27
salam Moh Tsu,

De prime abord, je voudrais te remercier pour cet arrêt artistique sur une image qui concerne toutes les sociétés ! ( j'ai tout lu jusqu'au bout )
Ne dit-on pas que les droits de la femme dans un pays, ne sont que le reflet des droits de l'Homme en général dans ce même pays ? J'irai même jusqu'à dire que les droits de la femme et le degré de sa liberté, ne sont que le reflet de la mentalité de la famille où elle a grandi !
Je suis de ton avis quand tu dis qu'il faut que ça bouge. Maintenant, il faut être un peu patient car les traditions et principes qui avaient mis des siècles pour s'instaurer ne vont pas disparaître d'un coup de vent ! On aura beau changer les articles de loi et les moudawanates, si les mentalités n'évoluent pas en parallèle, on ne verra pas de résultats concrets dans notre quotidien...

Cela étant dit, j'aimerais également souligner que toutes les femmes Marocaines ne sont pas dépendantes des hommes de la famille, j'ai vécu au Maroc plus de vingt ans et j'ai toujours fait mes démarches administratives toute seule, même chose pour ma mère et grand-mère. Et ce n'est pas un cas isolé. Les femmes ont des droits dans notre société, c'est seulement la misère et l'ignorance qui parfois, les en dérobent.

En revanche, je sais qu'en Algérie, la femme reste mineur toute sa vie et ne peut demander le moindre extrait d'acte de naissance en l'absence d'un homme de sa famille !Are you crazy

Par conséquent, il faut militer pour que ça change, oui mais, en douceur car il ne faut pas non plus passer d'un extrême à l'autre. La liberté sans limites ni frontières de la femme occidentale n'a pas toujours que du bon. On est arrivé au stade de la chosification de son corps sous prétexte qu'elle est libre de faire ce qu'elle veut. Eh bah voilà, Madame récolte...quoi ? Des maladies incurables, une solitude effrayante, des déprimes,...

Non merci, je préfère garder mes repères familiaux et mes principes basés sur le respect de soi et de l'autre.


P.S : le banc public ça appartient à tout le monde tongue sticking out smiley



Modifié 1 fois. Dernière modification le 01/07/08 16:31 par sel&poivre.
1 juillet 2008 22:23
Joli poème mais pourquoi vouloir souligner la fragilité de la femme ????

A vouloir faire de la femme un être fragil et sensible on la catalogue très facilement et la relègue au statut "d'éternel enfant"...

Certes se sont des caracteristiques que l'on peut trouver chez un certain nombre de femmes mais j'aurais préféré lire un poème qui exalte sa force intérieure, son courage et sa dignité..

Au boulot Moh Tsu, je suis persuadée que tu peux le faire, si je m'en tiens à tes qualités d'écriture et aussi à tes qualités de coeur !!!

Welcome
[b][center]Forumer tue ![/center][/b] [color=#CC0066]PDG Yabiladi News Flash - Présidente Association Touche pas à mon Moche - Oscarisée Meilleure Berguegua Membre du Comité des Saintes Kitouches et des Ni Hmara Ni Bagra[/color]
 
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