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Ma faute ? Avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale
s
24 avril 2008 11:24
Ma faute ? Avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale

Par Bruno Guigue
lundi 21 avril 2008

Dans les jours qui ont suivi mon "limogeage", les éditorialistes Jean Daniel, Bernard-Henri Lévy et quelques autres se sont empressés de me prendre pour cible. Prenant courageusement le parti du pouvoir contre un homme seul, ils ont caricaturé mes propos et stigmatisé ma personne. Point commun de ces commentaires peu amènes ? Sous une avalanche de procès d’intention, un pesant silence à propos des faits que j’avais mentionnés dans ma tribune. Sans toujours réitérer l’accusation grotesque d’antisémitisme proférée par Luc Rosenzweig, ils insinuent que je me serais condamné moi-même par l’outrance de mes propos.

Mais qu’en est-il, effectivement, des tirs de snipers israéliens sur les enfants et de la pratique de la torture dans les prisons ? Rien. Vrai ou faux ? À lire leur prose, nous n’en saurons pas plus. On préfère évoquer à mon encontre « les protocoles des sages de Sion », comme l’a fait Pierre Assouline. À croire que la coalition de ceux qui ne veulent pas savoir et de ceux qui ne veulent pas que l’on sache est majoritaire. Et au lieu de réfuter mes affirmations de manière factuelle, mes détracteurs préfèrent ainsi jeter l’anathème.

Mais, précisément, parlons plutôt des faits. Deux phrases inlassablement reprises en boucle, tirées de leur contexte, en effet, ont alimenté mon lynchage médiatique. « L’Etat d’Israël est le seul où des snipers abattent des fillettes à la sortie des écoles ». Cette affirmation visait à répliquer aux signataires d’une violente charge contre l’Iran, pays où la peine de mort est cruellement appliquée. Une phrase choquante ? Sans nul doute. Mais les tirs de soldats israéliens contre des enfants, hélas, sont des faits avérés, évoqués par le quotidien israélien Haaretz depuis 2000. Des tirs délibérés, dont le journaliste britannique Chris MacGreal, pour l’hebdomadaire The Guardian, a notamment fait le récit détaillé dans un article paru le 29 juin 2005.

Une triste réalité dont Christophe Oberlin, professeur de chirurgie à l’hôpital Bichat, a lui aussi publiquement témoigné au terme de nombreuses missions médicales en Palestine. Il vient d’ailleurs d’écrire au gouvernement une lettre où il lui demande si, lui aussi, il sera limogé pour avoir confirmé mes dires. Livrée en pâture à l’opinion comme une énormité, la phrase que j’ai écrite avait quelque chose de monstrueux, en effet : elle était vraie. Et parce qu’elle disait la vérité, elle heurtait le formidable déni de réalité qui entoure, dans les médias dominants, la politique israélienne.

La deuxième phrase litigieuse est celle où j’évoque « les geôles israéliennes, où grâce à la loi religieuse, on interrompt la torture durant le shabbat ». Choquant, là encore ? Le propos renvoyait à leur propre contradiction ces fervents partisans de l’État d’Israël qu’indigne, curieusement, l’inclination de certains pays à la défense de la religion. Mais le fait mentionné, lui, ne fait pas l’ombre d’un doute : il suffit de consulter le dossier établi par l’association israélienne de défense des droits de l’homme Bet’Selem.

Lorsque la Cour suprême israélienne tenta de limiter l’usage de la torture pratiquée sur les prisonniers palestiniens, en 1999, les services secrets ont argué de l’urgence pour la justifier. Les plaignants ont alors fait observer que du vendredi midi au samedi soir, cette pratique était interrompue, ce qui relativisait singulièrement l’argument de l’urgence. Cette affaire est parfaitement résumée par Sylvain Cypel, ex-rédacteur en chef du quotidien Le Monde, dans son livre « Les emmurés », paru aux éditions La Découverte en 2005, p. 94, note 17. Chacun peut s’y référer et vérifier la véracité de mes propos.

Reste un troisième grief, tout aussi paradoxal. Dans la tribune violemment antionusienne dont je faisais la critique, les signataires crurent bon de citer Goebbels, lequel invoquait face à la Société des Nations le fameux adage : « charbonnier est maître chez soi ». Cette citation visait la majorité des pays membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, dont le tort était d’avoir dénoncé la violation du droit international par Israël. Les pays musulmans se voyaient ainsi "nazifiés", purement et simplement, par les auteurs du pamphlet que je passais au crible. « Analogie pour analogie », ai-je fait observer, il y avait plutôt ressemblance entre le Reich qui s’asseyait sur la SDN et l’Etat d’Israël qui bafouait l’ONU.

Suite : [oumma.com]
K
24 avril 2008 11:39
Ta faute est le fait que tu sois héritier d'une Histoire qui n'est pas la tienne, l'Histoire des Français qui ont cautionné ou qui étaient responsables de la déportation et le génocide des juifs..Faut bien se racheter quand on veut faire croire qu'on est le pays des droits de l'homme , et twa t'es un bouc émissaire
Je salue le courage et l'honnêteté de cet homme.
K
24 avril 2008 11:43
Citation
K7al'Ras a écrit:
Ta faute est le fait que tu sois héritier d'une Histoire qui n'est pas la tienne, l'Histoire des Français qui ont cautionné ou qui étaient responsables de la déportation et le génocide des juifs..Faut bien se racheter quand on veut faire croire qu'on est le pays des droits de l'homme , et twa t'es un bouc émissaire
Je salue le courage et l'honnêteté de cet homme.

idem
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s
24 avril 2008 11:51
Idem

Il faut du cran pour dire un truc et s'en prendre plein la tête tout en restant digne
E
24 avril 2008 13:55
Continuez à vous exprimer Mr Guigue, vous représentez la France libre et juste que nos ancétres goumiers et tirailleurs ont défendu de leur vie.

Vous nous aidez contre vents et marrées à entretenir l'amour que nous avons pour une France indépendante.

Je vous souhaite longue vie et que votre chemin évite les piéges des intellectuels Français au service d'Israel.

BHL,Jean Daniel et bien d'autres encore sont des intellectuels Français au service d'Israel.

Vous étes Mr Guigue un intellectuel au serrvice de la France.

Là est toute la différence.
s
24 avril 2008 14:33
Voilà un pays (Israël) critiquable à souhait mais qu'on n'ose critiquer, sous peine d'y laisser des plumes !!
S
2 mai 2008 11:35
SUITE ET FIN :

Mea culpa : j’avais oublié que les comparaisons les plus désobligeantes, aux yeux de l’establishment hexagonal, sont interdites à propos d’Israël mais vivement recommandées à l’égard des pays du « Tiers Monde ». Mon principal tort, plus que d’avoir enfreint le devoir de réserve, n’est-il pas d’avoir heurté de plein fouet la doxa occidentale ? Après avoir mis en lumière le déni de réalité dont le discours dominant entoure les exactions israéliennes, il faut croire que c’en était trop. À mes dépens, j’ai fait la démonstration que la frontière entre ce qu’il est licite de dire et ce qui ne l’est pas, dans notre pays, n’a rien à voir avec le vrai et le faux.

Bruno Guigue
j
2 mai 2008 11:39
cette histoire montre l'incroyable pour voir dont dispose les sionistes en France. Les deux poids deux mesures : Finkelkraut ou encore Claude Goasguen n'ont rien eu pour leur declarations racistes et provocatrices...
 
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