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Le nom de famille, premier déterminant dans la discrimination à l'embauche
20 mars 2006 12:34
La dernière étude du démographe Jean-Luc Richard montre que la stigmatisation sur le marché de l'emploi varie largement si l'on est métis, noir, ou issu d'un couple mixte.

Sur le marché du travail, les demandeurs d'origine africaine sont moins bien lotis.

CELA RESSEMBLE à un hit-parade de la discrimination. L'étude du démographe Jean-Luc Richard montre comment les femmes originaires d'Afrique subsaharienne sont plus stigmatisées que les Algériennes, elles-mêmes moins bien loties que celles d'origine marocaine. Quant aux Tunisiennes, elles ne sont pratiquement pas discriminées, pas plus que les Asiatiques, sans que l'on puisse encore expliquer ces différences.

Cette radioscopie des discriminations, réalisée pour un numéro de la revue Migrations et Société à paraître en mai, constate, sur la base d'un dépouillement spécifique de l'échantillon permanent de population de l'Insee (1999) et d'enquêtes complémentaires plus récentes de l'Ined, que les nationalités d'origines influent relativement peu sur le parcours scolaire, mais sont déterminantes lors de l'entrée dans la vie active.

L'école reste pratiquement aveugle aux origines, assure Jean-Luc Richard, maître de conférence à Rennes-I. C'est la classe sociale qui détermine les parcours. Les enfants de l'immigration obtiennent, à niveau social équivalent, les mêmes diplômes que les enfants de Français. Seuls ceux nés à l'étranger peinent plus que les autres. C'est notamment le cas pour les jeunes Turcs, dont presque 31% n'obtiennent pas de diplôme. Il faut aussi prendre en compte le «bagage culturel des familles», analyse le démographe. Près de 17% des enfants d'Asiatiques effectuent un deuxième cycle (licence et maîtrise). Leurs parents, souvent réfugiés politiques, ont transmis leur savoir même s'ils n'ont pas retrouvé un emploi à la hauteur de leur qualification. On compte aussi beaucoup d'anciens étudiants parmi les immigrés africains, capables d'encadrer la scolarité de leur progéniture.

Quotas ethniques

Les résultats scolaires sont donc liés à l'histoire familiale. En revanche, l'entrée sur le marché du travail est largement conditionnée par l'origine, mais de façon tortueuse. Certes, les jeunes de 20 à 29 ans de familles algériennes ont pratiquement deux fois plus de chances d'être au chômage, toute chose égale par ailleurs, que leurs camarades «gaulois». En revanche, si le père est français, l'effet discriminant s'estompe, a montré le chercheur en travaillant sur les descendants de couples mixtes, chaque jour plus nombreux. Le nom serait le premier déterminant dans la discrimination.

La couleur de peau joue aussi, mais de façon confuse, puisque les enfants métis d'Africains et de Français ne semblent pas souffrir de discrimination, quelle que soit leur peau. «Le métissage doit nous faire réfléchir aux limites des quotas ethniques, note le chercheur en conclusion de son étude. Aux États-Unis, déjà 6% de la population a coché plusieurs cases pour définir ses origines !»

Source : [www.lefigaro.fr]
D
20 mars 2006 23:15
Merci pour cet article !

C'est bien de faire une analyse de ce type mais maintenant on attend que le gouvernement légifère contre ces discriminations ! Comme cela a été fait aux Etats-Unis en 1964, toutes entreprises qui bénéficient d'aides étatiques doivent embaucher des jeunes issues de l'émigration ! Si ce n'est pas le cas alors il faudra leur couper les subventions !
Vivre sous occupation, c'est l'humiliation à chaque instant de sa vie ... Résister à l'occupation, c'est vivre libre !Aujourd'hui Gaza, demain Al-Qods !
m
20 mars 2006 23:35
Salut Môh Tsu

Cela me rappelle un livre que j'ai etudié en cours il y a quelques année déjà L'Etabli
une experience après mai 1968 a l'usine citroen

j'ai trouve sur le net juste avec deux mots "l'etabli citroen" pour inciter les jeunes a lire dans quelles conditions les ouvriers ont vécus il y a 30 ans dans les usines... voici un extrait :

L'Etabli explique comment s'opère la hiérarchie des échelons à Citroën : "Je m'étonne. (Mouloud) n'est que manœuvre ? Ce n'est quand même pas si facile, la soudure à l'étain. Et moi qui ne sais rien faire, on m'a embauché comme “ ouvrier spécialisé ” (0.S. 2, dit le contrat) : 0. S., dans la hiérarchie des pas-grand-chose, c'est pourtant au-dessus de manœuvre ... (...) Il y a six catégories d'ouvriers non qualifiés. De bas en haut trois catégories de manœuvres (M. 1., M. 2, M. 3) trois catégories d'ouvriers spécialisés (0. S. 1, 0. S. 2, 0. S. 3). Quand à la répartition, elle se fait d'une façon tout à fait simple : elle est raciste. Les Noirs sont M. 1, tout en bas de l'échelle. Les Arabes sont M. 2 ou M. 3. Les Espagnols, les Portugais et les autres immigrés européens sont en général 0. S. 1. Les Français sont, d'office, O.S. 2. Et on devient 0. S. 3 à la tête du client, selon le bon vouloir des chefs. Voilà pourquoi je suis ouvrier spécialisé et Mouloud manœuvre, voilà pourquoi je gagne quelques centimes de plus par heure, quoique je sois incapable de faire son travail." (24)

bonne lecture
 
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