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a écrit:
Paradoxe de la mondialisation, les pays pauvres se ruinent à importer le riz, dont le prix flambe, tandis que le Japon ne sait que faire de ses stocks. Et Tokyo se propose de puiser dans ceux-ci pour en fournir 200 000 tonnes aux Philippines et 20 000 tonnes à l'Afrique. Mais, pour cela, il a besoin de l'autorisation des Etats-Unis, d'où proviennent un tiers de ces réserves. Afin de satisfaire aux exigences de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), garantissant un "accès minimal" au marché nippon, Tokyo s'est engagé depuis 1995 à importer chaque année de 700 000 à 800 000 tonnes de riz, qu'il ne peut réexporter.
L'Archipel reste à l'abri des fluctuations du marché international, avec une production excédentaire (8,7 millions de tonnes) à laquelle s'ajoutent ses importations obligées. Compte tenu du prix de son riz, il en exporte peu, alors que la consommation nationale décline au profit des farines.
SUBVENTIONS MASSIVES
Quelque 45 % des calories consommées par les Japonais provenaient du riz en 1965, contre 23 % en 2006. Sur la même période, la consommation de riz par habitant a baissé de moitié, tandis que l'Archipel devenait le quatrième importateur de farine de blé.
Depuis des années, le consommateur japonais paie son riz à un prix prohibitif (2 300 dollars la tonne, soit plus du double du cours sur le marché mondial, qui a augmenté de 75 % depuis le début de l'année, pour atteindre 1 100 dollars la tonne). Pourquoi ? Parce que le gouvernement accorde des subventions massives aux agriculteurs, longtemps électorat captif du Parti libéral démocrate au pouvoir, mais aussi parce que le riz nippon lui paraît meilleur, et en tout cas plus adapté à sa cuisine, que celui provenant par exemple de Thaïlande. Et c'est ainsi que le Japon est assis sur des stocks de riz (2,3 millions de tonnes en octobre 2007, dont 1,5 million importé), conservés dans une dizaine de hangars réfrigérés qui lui coûtent 144 millions de dollars par an.
La crise alimentaire mondiale est donc une bonne occasion de faire preuve de générosité - Tokyo vient d'annoncer une aide alimentaire d'urgence de 100 millions de dollars aux pays les plus démunis - et de se débarrasser d'une partie de ses stocks de riz importés destinés, sinon, à finir comme ingrédients d'alimentation pour le bétail et la volaille.
Certes, la petite quantité du riz qui sera mise sur le marché par le Japon n'aura pas un impact déterminant sur le prix des 28 millions de tonnes y transitant annuellement. Et pourtant cette initiative donne lieu à d'âpres argumentations juridiques. Washington hésite, car les cultivateurs de riz américains profitent de la flambée des prix. Et la Thaïlande s'insurge, faisant valoir que l'initiative japonaise va déstabiliser les "mécanismes du marché" et tirer les prix vers le bas...
Philippe Pons
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salmones a écrit:
C'est quand-même aberrant qu'un pays comme le Japon, qui a une production excédentaire en riz, soit obligé d'en importer 700 000 à 800 000 tonnes aux Etats-Unis !!
Tout cela à cause, encore une fois, des producteurs américains qui engrangent d'énormes bénéfices d'une telle situatio. Je me souviens encore du coton américain, que la Chine est obligée d'acheter, au détriment du coton africain !!
Une véritable catastrophe pour les millions d'africains qui "vivent" de cette matière première.
Aux Etats-Unis, si je me rappelle, seulement 45 000 agriculteurs produisent du coton subventionné à coups de milliards de dollars, faussant du même coup la concurrence !!
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l'européen a écrit:
"
moi aussi la colere m'est monté ilico devant tant d'hypocrisie. quelle honte. la voila la vrai racaille.
elle etait reunie au grand complet.
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K7al'Ras a écrit:
icar99,
Avant de chercher la solution , faudra déjà cerner le problème à son niveau le plus critique et l'assumer..
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K7al'Ras a écrit:
C'est tout un système qui s'effondre ou bien qui va très mal pour ne pas trop dramatiser, faudra s'interroger sur la défaillance du capitalisme, sur les possibilités de le parfaire et le rendre plus "humain"