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Etude interculturelle de la Schizophrénie
c
20 avril 2012 16:04
M. TALEB, F. ROUILLON, F. PETITJEAN, Ph. GORWOOD

* Etude parue dans Psychopathology : «Cross-Cultural Study of Schizophrenia» 1996

INTRODUCTION

Si l’étude interculturelle des troubles psychotiques est ancienne (1), elle fut longtemps l’objet d’élaborations théoriques au détriment des approches épidémiologiques interculturelles qui constituent pourtant un des abords essentiels à la compréhension de l’influence culturelle sur le processus schizophrénique. Elles supposent la réalisation d’études rigoureuses (2) et l’utilisation d’outils permettant une fiabilité des comparaisons (critères diagnostiques, techniques de recueil des données, échelles d’évaluation psychopathologique...). De très nombreuses stratégies de recherche ont été utilisées pour l’approche transculturelle des troubles mentaux. Parmi cette hétérogénéité méthodologique, il convient de souligner que le recueil de données peut se faire au niveau de centres géographiquement différents ou à partir de populations de cultures différentes vivant dans le même environnement social et économique (3). Cette dernière situation est réalisable du fait de l’implantation dans certains pays de populations immigrées d’origines ethno-culturelles différentes de celle du pays d’accueil.

L’implantation en France d’une population d’origine maghrébine est une des situations susceptibles d’intéresser le chercheur pour des études comparatives. En effet, depuis quelques années l’intérêt des psychiatres s’est déplacé des migrants (4, 5, 6) vers les générations issues de la migration (7, 8, 9). Les sujets dits «de seconde génération» donnent l’occasion d’entreprendre des études comparatives intéressantes à plus d’un titre. Ils ont en principe accès aux même structures de soins que les autochtones et peuvent, par exemple, être évalués avec les mêmes instruments de mesure sans que se pose le problème de la barrière linguistique.
On entend par Maghrébins «de seconde génération» les enfants nés de parents ayant migré des pays du Maghreb vers la France et y résidant encore (10). La plupart d’entre eux sont de nationalité française. On les appelle également les générations issues de l’immigration, les enfants de la transplantation, les maghrébins de France, les français d’origine maghrébine, les enfants post migrants, les enfants de la transculture et plus récemment les «Beurs». Ces différentes appellations traduisent une difficulté certaine à définir d’une manière précise cette population. Leurs parents sont originaires des pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) et se sont principalement installés en France à la suite du flux migratoire des années soixante. La plupart de ces enfants sont nés en France ou s’y sont installés très jeunes. Le recensement de 1982 (8) estimait la population d’origine maghrébine, vivant en France, à prés de 1 800 000 personnes dont plus de 400 0000 adolescents.
Rappelons, enfin, que les pays du Maghreb sont relativement homogènes sur le plan ethno-culturel et social: on y parle les mêmes langues (arabe ou berbère), la religion musulmane y est prédominante, leur histoire et leurs origines sont communes, les modes de vie et les structures sociales y sont similaires... La situation en France des immigrés originaires de ces pays est également identique. Vivant pour la plupart, dans les mêmes ensembles sociaux, occupant des situations professionnelles et économiques comparables, ils subissent les mêmes difficultés de l’existence.
De nombreux auteurs se sont récemment interrogés sur l’identité des maghrébins de deuxième génération. Si cette question fait encore l’objet de débats, nous pouvons néanmoins repérer trois éléments essentiels qui caractérisent ces sujets :

Ils sont issus de familles de migrants mais ne sont pas migrants eux-mêmes; ils sont nés et ont grandi en France.
Ils sont d’origine ethnoculturelle maghrébine. En effet ils ont été pour la plupart élevés selon les principes éducatifs de leurs parents.
Ils sont en situation transculturelle car pour intégrer et assimiler une partie de la culture dominante et une partie de la culture parentale, ils doivent nécessairement refuser un peu de chacune d’elles (11).
Les patients schizophrènes issus de ce groupe social subissent donc deux phénomènes: la situation transculturelle qu’ils vivent avec tous les problèmes identitaires que cela peut engendrer, le processus pathologique qu’ils présentent (la schizophrénie) connu pour affecter profondément la perception de la réalité par l’individu.
La question qui se pose alors tout naturellement est de savoir si ces aspects déterminent chez ce groupe de patients des particularités cliniques, épidémiologiques, évolutives et pronostiques, du trouble dont ils souffrent.






I - METHODE

Il s’agit d’une étude transversale comparative de patients schizophrènes d’origines culturelles différentes, âgés de 18 à 35 ans.

1. Objectifs

Cette étude se propose d’évaluer le trouble schizophrénique chez des patients maghrébins «de deuxième génération» vivant en France, par comparaison à des patients français autochtones et à des patients maghrébins vivant dans leur pays, l’Algérie.
Pour évaluer l’influence culturelle sur le trouble schizophrénique, trois groupes de 30 patients ont été recrutés à partir des critères de diagnostic du D.S.M. III-R.

2. Inclusion

Tous les patients, homme ou femme, âgé de 18 à 35 ans, répondant aux critères diagnostiques de la schizophrénie du DSM III-R et récemment hospitalisés dans un service de psychiatrie ont été inclus. Les enfants de migrants maghrébins vivant en France ayant le plus souvent moins de 35 ans, en raison de la période du grand flux migratoire des années soixante, nous avons choisi la tranche d’âge des 18-35 ans afin de permettre un recrutement plus homogène.
Les patients souffrant d’autres troubles psychotiques, de troubles schizophréniformes ou schizo-affectifs (au sens du DSM III-R) n’ont pas été inclus dans l’étude.
Trois groupes différents de patients schizophrènes ont ainsi été constitués :

• un groupe (1) de patients maghrébins «de seconde génération» vivant en France ayant les caractéristiques suivantes :

- patients nés en France ou y vivant depuis l’âge de cinq ans (âge de la scolarité)
- ayant effectué leur scolarité en France
- de parents nés au Maghreb et vivant en France
- langue maternelle des parents : l’arabe ou le berbère

• un groupe (2) de patients français autochtones vivant en France ayant les caractéristiques suivantes :

- patients nés et vivant en France métropolitaine
- scolarité effectuée en France
- de parents nés et vivant en France métropolitaine
- langue maternelle des parents : le français

• un groupe (3) de patients maghrébins vivant au Maghreb ayant les caractéristiques suivantes :

- patients nés et vivant au Maghreb
- scolarité effectuée au Maghreb
- de parents nés et vivant au Maghreb
- langue maternelle des parents : l’arabe ou le berbère

3. Evaluation

Tous les patients sont évalués selon les mêmes procédures :
• Données socio-démographiques
Les paramètres classiques tels que l’âge, le sexe, le niveau d’instruction et la situation familiale ont été pris en compte. La situation professionnelle actuelle a été également évaluée. Nous avons fait une distinction entre les patients qui ont déjà travaillé et qui sont actuellement au chômage, et ceux, sans emploi, qui n’ont jamais travaillé.
• Eléments anamnestiques
Deux paramètres ont été retenus pour évaluer la durée d’évolution des troubles : la date de la première consultation en psychiatrie et celle de la première hospitalisation.
Ces deux variables ont été choisies parce qu’aisément repérables. En effet la date de la première consultation est une donnée plus objective que celle beaucoup plus imprécise de la date présumée du début des troubles ; elle est souvent mentionnée avec assez de précision par les patients ou par l’entourage. De même, la date de la première hospitalisation traduit le moment où les troubles sont supposés avoir été assez importants pour nécessiter des soins à plein temps.
• Evaluation des symptômes schizophréniques
La standardisation des outils de mesure répond à un souci de rigueur scientifique. Leur application à des études interculturelles n’est pas toujours facile. Néanmoins nous avons utilisé la traduction française des échelles d’Andreasen (12), l’échelle d’évaluation de la symptomatologie négative, «Schedule for the Assessment of Negative Symptoms «(SANS), et l’échelle d’évaluation de la symptomatologie positive, «Schedule for the Assessment of Positive Symptoms» (SAPS). L’utilisation de la SANS et de la SAPS dans leurs versions françaises ne pose pas de problème avec les patients du Groupe 1 et 2 tous francophones. Il n’en est pas de même avec les patients du Groupe 3, puisqu’il n’y a pas à notre connaissance de versions en langue arabe. Cependant, l’Algérie est le deuxième pays francophone dans le monde et le français est la seconde langue administrative de ce pays. Mais l’utilisation d’échelles non validées en population maghrébine constitue malgré tout un biais inévitable dans l’appréciation et l’interprétation des résultats. Néanmoins, en dehors de quelques items, les échelles d’Andreasen privilégient l’observation et évaluent des symptômes aisément repérables. De surcroît celui d’entre nous (M.T.) qui a conduit l’ensemble des entretiens, en France et en Algérie, est bilingue.
Nous avons eu aussi recours à l’échelle abrégée d’appréciation psychiatrique (BPRS), souvent utilisée pour l’appréciation clinique des patients schizophrènes. Elle permet l’évaluation d’un ensemble plus large de symptômes accompagnant le trouble schizophrénique, au-delà du clivage entre signes négatifs et positifs. Cette échelle comprend 18 items qui peuvent être regroupés en cinq facteurs (13) :

le facteur anxiété-dépression comprenant les items suivants: préoccupations somatiques, anxiété, sentiments de culpabilité, tendance dépressive
le facteur anergie: retrait affectif, ralentissement moteur, émoussement affectif, désorientation
le facteur troubles de la pensée: désorganisation conceptuelle, mégalomanie, comportement hallucinatoire, pensées inhabituelles
le facteur activation: tension, maniérisme, excitation
le facteur hostilité-suspicion: hostilité, méfiance, non-coopération.
Enfin, nous avons utilisé une CGI standard (Impression Clinique globale) en sept niveaux et l’échelle d’évaluation Globale du Fonctionnement (GAF) du D.S.M.III-R qui apprécie le fonctionnement psychologique, social et professionnel (14). Son estimation se fait pour deux périodes actuelles: le niveau de fonctionnement au moment de l’examen ou pour l’année écoulée (EGF1) et le plus haut niveau de fonctionnement maintenu pendant au moins quelques mois au cours de l’année précédente (EGF2). Cette dernière estimation ayant souvent une signification pronostique.

4. Lieux de recrutement

Les patients des groupes 1 et 2 ont été recrutés au sein de deux services de psychiatrie de la région parisienne. Ces deux services sectorisés couvrent des régions ayant une importante implantation maghrébine. Les patients du Groupe 3 ont été recrutés en Algérie, dans deux services hospitaliers différents.
Tous les patients inclus dans l’étude ont été évalués au cours d’une hospitalisation, dans les jours qui suivent leur admission.

5. Analyse statistique

L’analyse a été menée entre les trois groupes, puis d’une manière distincte par groupe de deux si des différences étaient constatées.
Les méthodes usuelles ont été employées : le test du c2 pour les variables catégorielles avec correction de Yates quand cela était nécessaire, et les tests non paramétriques de Mann-Whitney et de Kruskal-Wallis pour les variables dimensionnelles. Les différences statistiques avec un p<0.05 sont considérées comme significatives. Les résultats moyens sont présentés avec l’écart-type (ET) comme indice de dispersion. L’analyse porte sur le critère principal en évaluant l’existence de différences entre les groupes.


II - RESULTATS

1- Population : Tableau N° 1

- quatre-vingt-dix schizophrènes (30 par groupe) ont été inclus dans l’étude ; 67 hommes et 23 femmes sans qu’aient été observée de différence significative de sexe ratio entre les trois groupes (c2 = 4.3, p=0.11).
L’âge moyen du Groupe 1 est inférieur à celui des deux autres groupes. Ceci est probablement en rapport avec les données générales de l’immigration maghrébine qui a eu surtout lieu autour des années soixante. Les enfants de deuxième génération sont nés pour la plupart en France et leur âge est souvent inférieur à 30 ans. L’âge moyen des trois Groupes diffère donc significativement (p=0.01); il y a une différence significative entre les Groupes 1 et 2 (p=0.02) et entre les Groupes 1 et 3 (p=0.007); en revanche il n’y en a pas entre les Groupes 2 et 3 (p=0.82).
- Le nombre d’analphabètes (ne sachant ni lire ni écrire) du Groupe 3 est en rapport avec la situation de la scolarisation en Algérie. Le taux d’analphabétisme dans ce pays pour la population âgée de plus de dix ans est estimé à 42.7% (15). La répartition selon les niveaux scolaires pour les Groupes 1 et 2 est sensiblement identique.
La situation professionnelle est souvent considérée comme un élément de pronostic ou du moins d’adaptation sociale. Elle est caractérisée par une meilleure distribution chez les français autochtones. L’absence de couverture sociale en Algérie explique l’absence dans le Groupe 3 de patients bénéficiant d’une pension d’handicapé ou d’une aide sociale. En France les patients dans l’incapacité d’exercer un emploi perçoivent une allocation mensuelle. Les sans emploi (ceux qui n’ont jamais travaillé) sont en majorité dans le groupe 3 (90%). En Algérie le taux de chômage est estimé à plus de 25%, atteignant d’ailleurs 63.5% pour la tranche d’âge 16-19 ans (16).

2 - Diagnostics Tableau N° 2

La forme paranoïde est sur représentée dans les deux premiers groupes (56 % et 60 %) alors qu’elle ne représente qu’un tiers des patients du 3ème groupe (37 %).
En revanche, les modalités évolutives des patients des groupes 1 et 3 sont plus homogènes, alors que celles du groupe 2 s’avèrent différentes, notamment par l’importante proportion de formes chroniques avec exacerbation aiguë.
Pour autant aucune différence statistiquement significative n’est retrouvée, entre les trois groupes, ni pour les types cliniques (p = .29) ni pour les modalités évolutives (p = .39).

3 - Evolution des troubles

Le temps moyen écoulé (en mois) depuis la première consultation est de 55 (±57) pour le Groupe 1, de 81 (±51) mois pour le Groupe 2 et de 81 (±59) mois pour le Groupe 3. La différence étant significative entre les trois groupes (p=0.03).
Le temps moyen écoulé (en mois) depuis la première hospitalisation est de 46 (±58) mois pour le Groupe 1, de 74 (±55) mois pour le Groupe 2 et de 69 (±63) mois pour le Groupe 3 ; la différence étant statistiquement significative entre les trois groupes (p=0.03).
L’intervalle moyen (en mois) entre la première consultation et la première hospitalisation est de 8.8 (±19) mois pour le Groupe 1, de 6.7 (±15) mois pour le Groupe 2 et de 12.7 (±26) mois pour le groupe 3. Il n’existe pas de différence significative entre les trois groupes (p=0.67).
Le nombre moyen d’hospitalisations et la durée totale moyenne (en mois) de séjour à l’hôpital sont respectivement de 3.5 (±3.3) et 4.3 (±6) mois pour le Groupe 1, de 5 (±3.6) et 9 (±13) mois pour le Groupe 2 et de 5 (±4) et 5.7 (±6) mois pour le Groupe 3.
Il n’y a pas de différence significative entre les trois groupes pour le nombre moyen d’hospitalisation (p=0.10). En revanche, pour la durée totale moyenne de séjour à l’hôpital, on retrouve une différence significative entre les trois groupes (p= 0.002), les patients du Groupe 2 restant plus longtemps à l’hôpital.

4 - Traitement neuroleptique

Groupe 1

Le nombre moyen de neuroleptiques prescrits est de 1.9 (±0.5); 21 patients (70%) recevant deux neuroleptiques. Les neuroleptiques les plus prescrits sont l’Halopéridol (N=16, dose moyenne à 13.6 (±5) mg/j), la chlorpromazine (N=10, dose moyenne à 245 (±121) mg/j) et la cyamémazine (N=10, dose moyenne à 136 (±175) mg/j). Neuf patients (30%) reçoivent un neuroleptique à action prolongée (NAP). Dans 70% des cas (N=21) un traitement anti-parkinsonien est associé.

Groupe 2

Le nombre moyen de neuroleptiques prescrits est de 2 (±0.6); 19 patients (63%) recevant deux neuroleptiques. Les neuroleptiques les plus prescrits sont : l’halopéridol (N=20, dose moyenne à 21.4 (±15) mg/j), la cyamémazine (N=10, dose moyenne à 162.5 (±77) mg/j) et la chlorpromazine (N=6, dose moyenne à 208.3 (±155) mg/j). Un NAP est prescrit à 5 patients (16%). Dans 67% (N=20) des cas un anti-parkinsonien est associé.

Groupe 3

Le nombre moyen de neuroleptiques prescrits est de 2.2 (±0.5); 22 patients (73%) recevant deux neuroleptiques. Les neuroleptiques les plus prescrits sont l’halopéridol (N=17, dose moyenne à 14.2 (±6) mg/j), la lévomépromazine (N=16, dose moyenne à 294 (±147) mg/j), et la chlorpromazine (N=7, dose moyenne à 250 (±96) mg/j). Seize patients (53%) reçoivent un NAP. Treize patients (43%) reçoivent un anti-parkinsonien.
Les trois groupes ne présentent pas de différences significatives pour le nombre moyen de neuroleptiques prescrits (p=0.24).

5. Utilisation d’une substance psycho-active

L’utilisation d’une substance psycho-active (critères DSM III-R) a été systématiquement recherchée.
Groupe 1: Elle a été retrouvée chez 11 patients (37%) dont 7 cas d’abus de cannabis et 4 cas d’abus de psychotropes.
Groupe 2 : Elle est retrouvée chez 8 patients (27%) dont 4 cas d’abus d’alcool, 1 cas d’abus de cocaïne, 1 cas d’abus de cannabis et 2 cas d’abus de médicaments psychotropes.
Groupe 3 : 5 patients (17%) présentent un abus d’une substance psycho-active dont 1 abus d’alcool, 1 abus de cannabis et 3 abus de médicaments psychotropes.
L’utilisation d’une substance psychoactive, bien que sur représentée dans le premier groupe et à un moindre degré dans le second ne s’avère pas statistiquement différente entre les trois groupes (p=0.21).

6. Antécédents de tentatives de suicide

Groupe 1 : Sept patients (23%) ont déjà commis une tentative de suicide (une seule dans leurs antécédents). Le nombre moyen de tentatives étant de 0.2 (±0.4) par patient.
Groupe 2 : Treize patients (43%) ont commis une ou plusieurs tentatives de suicide dans le passé, le nombre moyen de tentatives étant de 0.9 (±1.4) par patient.
Groupe 3 : La notion d’une tentative de suicide n’est retrouvée que chez 3 patients (10%) avec un nombre moyen de tentatives de 0.2 (±0.9) par patient.

7. Symptomatologie Tableau N°3 (SANS et SAPS) Tableau N°4 (BPRS)

Les trois groupes sont comparables tant pour les scores globaux moyen que pour les scores moyens aux différents facteurs de la SANS et de la SAPS. Pour la BPRS si les scores moyens des différents facteurs sont comparables pour les trois groupes, les scores globaux sont statistiquement supérieurs dans les groupes 1 et 2 par rapport au 3 (p < .03).
Toutefois, la comparaison des scores moyens de tous les items de l’échelle BPRS, entre les trois groupes, montre que seuls deux d’entre eux diffèrent significativement, l’item Anxiété et l’item Ralentissement moteur plus élevés dans les deux premiers groupes par rapport au troisième (p < .02 et p < .002). En effet, pour l’item anxiété le score moyen n’est pas différent significativement entre le Groupe 1 et 2 (p = 0.33) ni entre les Groupes 1 et 3 (p = 0.10) mais il y a une différence significative entre les groupes 2 et 3 (p = 0.006). Enfin, pour le score moyen de l’item ralentissement moteur, il n’existe pas de différence significative entre les Groupes 1 et 2 (p=0.79); il existe en revanche une différence significative entre les Groupes 1 et 3 (p=0.002) et entre les Groupes 2 et 3 (p=0.002).
- De même aucune différence statistiquement significative n’a été retrouvée entre les trois groupes (c2=9.2, p=0.16) pour les scores à l’échelle d’investigation clinique globale (CGI).
En revanche, les scores moyens à l’échelle globale du fonctionnement (EGF) dans l’année écoulée sont statistiquement supérieurs (p < .01) dans le groupe 1 (49,3 ± 13.3) et dans le groupe 2 (48,3 ± 12,4) par rapport au troisième groupe (39,2 ± 14,4). Les scores des patients des trois groupes pour le fonctionnement actuel ne sont néanmoins pas statistiquement différents (respectivement 32,8 ± 7,8; 35,1 ± 10,4 et 29,4 ± 10,4). Toutefois ce score traduit la situation clinique lors de l’hospitalisation. Le score de l’EGF évaluant le plus haut niveau de fonctionnement durant l’année écoulée est, à cet égard, plus intéressant, car il peut avoir une signification pronostique. Il tient compte à la fois de l’intensité des symptômes, de la qualité des relations sociales et de la capacité à avoir ou à maintenir une activité professionnelle. La différence significative observée entre les scores moyens à l’EGF, pendant l’année écoulée, objective que les patients vivant au Maghreb ont un plus mauvais fonctionnement que ceux des deux groupes qui vivent en France. En effet il n’existe pas de différence significative pour ce score entre les groupes 1 et 2 (p=0.80) alors que leurs scores moyens diffèrent significativement d’une part entre les groupes 1 et 3 (p=0.01) et d’autre part entre les groupes 2 et 3 (p=0.01).


III - DISCUSSION

Le «sex ratio» (homme/femme) est de 6,5/1 dans le groupe 1, de 1,73/1 dans le groupe 2 et de 2,75/1 dans le groupe 3. Des résultats similaires sont souvent retrouvés dans les études épidémiologiques du Maghreb (17, 18, 19). L’explication généralement donnée met en avant les habitudes culturelles qui offrent une vie publique plus réduite à la femme, celle-ci étant donc moins susceptible de consulter que l’homme (20). Cependant, on peut se demander comment cette caractéristique peut se maintenir en situation de migration .
Parmi le Groupe de patients maghrébins vivant en France un seul patient (3%) est actif alors que prés de 27% de celui des autochtones le sont. De fait, les données sur le chômage en France montrent que celui-ci atteint d’une manière plus importante les personnes d’origine étrangère. Par ailleurs, l’Algérie et la France ont des situations socio-économiques différentes et ceci est un élément important dont il faut tenir compte dans l’analyse des données. L’Algérie vit actuellement une situation économique précaire et le chômage atteint plus du quart de la population active composée en majorité des moins de 25 ans; de surcroît le taux de scolarisation est relativement faible. L’ensemble de ces facteurs économiques retentit nécessairement sur la situation des patients vivant dans ce pays et explique que 27 % d’entre eux soient analphabètes et que 90% d’entre eux n’aient jamais travaillé. Il faut aussi noter qu’il n’existe pas de mesures de protection sociale et aucun patient de ce dernier groupe ne bénéficie d’une pension d’invalidité ou d’une aide sociale. Toutefois, il est classiquement reconnu qu’au Maghreb les malades bénéficient d’un réseau de soutien familial et d’une tolérance qui réduit les effets de leurs difficultés économiques.
La durée d’évolution des troubles est difficilement comparable entre les groupes 1 et 2 compte tenu des différences de leurs moyennes d’âge. Cependant l’intervalle entre les dates de première consultation et de première hospitalisation ne présente pas de différence statistique entre les trois groupes.
Le nombre d’hospitalisation ne diffèrent pas significativement entre les trois populations tandis que le temps moyen passé à l’hôpital est plus important pour le groupe des français autochtones. Il est de 4 mois pour le groupe 1 et de 9 mois pour le groupe 2. Ce résultat doit être cependant relativisé, les patients maghrébins de France étant sensiblement plus jeunes. Quant à la durée d’hospitalisation en Algérie elle est trop influencée par les caractéristiques des structures de soins de ce pays pour avoir une valeur comparative.
L’utilisation d’une substance psycho-active retrouvée exclusivement sous forme d’abus et non de dépendance, a une fréquence comparable dans les trois groupes. La différence ne concernant que les produits utilisés. L’utilisation du cannabis est classiquement plus fréquente chez les maghrébins et celle d’alcool chez les français.
La prescription de neuroleptiques est assez uniforme entre les différents groupes ainsi que le nombre de neuroleptiques et les posologies prescrites. La différence se situe dans l’observance du traitement, les deux groupes de maghrébins prenant moins régulièrement leur traitement. Le médicament psychotrope est fréquemment perçu au Maghreb comme une drogue et explique les réticences de certains patients à poursuivre régulièrement leur traitement. De plus, l’insuffisance des structures sanitaires en Algérie, ne permet pas une prise en charge totalement efficace en ambulatoire ce qui est à l’origine de nombreux abandons de traitement. Ceci explique pourquoi plus de la moitié des patients du groupe 3 ont reçu des neuroleptiques à action prolongée.
La répartition par type de schizophrénie et par forme évolutive ne présente pas de différence significative entre les trois groupes; la forme paranoïde étant la plus représentée dans les trois groupes. De même aucune différence entre les groupes n’est retrouvée à la SANS et à la SAPS qui évaluent des dimensions cliniques symptomatiques du trouble schizophrénique (retrait ou pauvreté affective, pauvreté de la pensée et du discours, apathie et retrait social, idées délirantes et hallucinations). Ces symptômes sont au cœur même de la pathologie schizophrénique et en constituent le noyau commun tel qu’il fut identifié par l’Etude Pilote Internationale sur la Schizophrénie menée par l’O.M.S (21). L’absence de différence entre les groupes concerne non seulement les scores globaux à la SANS et à la SAPS mais également l’ensemble des dimensions séméiologiques les composant ce qui suggère que l’environnement culturel et social n’influence pas de manière déterminante les aspects cliniques fondamentaux de la maladie.
La distinction entre expression clinique et pronostic social d’une maladie est souvent affirmée. Elle permet d’opérer une différence entre l’intensité des manifestations d’un trouble et ses conséquences sociales. Ainsi, dans l’Etude Pilote Internationale sur la Schizophrénie (EPIS) c’est la durée d’hospitalisation qui a été retenue comme critère de réinsertion sociale (22) alors que dans notre travail, il a été tenu compte du niveau global de fonctionnement évalué par l’EGF. Or, à la différence de l’EPIS notre étude montre que les patients des deux groupes vivants en France (pays développé) présentent un meilleur fonctionnement que ceux vivant en Algérie (pays en voie de développement). Les conséquences sociales du trouble schizophrénique paraissent donc plus dépendre de l’influence de l’environnement social que de l’origine ethnoculturelle. Les Maghrébins de France ont en effet un pronostic de leur trouble plus proche de celui des autochtones que de celui des patients vivant en Algérie. Les facteurs économiques sont sans doute plus déterminants, la situation socio-économique difficile d’un pays frappant principalement les personnes souffrant d’un trouble mental.




IV - CONCLUSIONS

Cette étude a montré que pour les symptômes évalués, les patients schizophrènes d’origine maghrébine ne présentent que peu de différences cliniques par rapport aux patients d’origine française. Cette absence de différence concerne principalement les «symptômes fondamentaux» de la schizophrénie. L’origine culturelle ne semble donc pas déterminer des différences séméiologiques majeures. Ces résultats rejoignent ceux de l’EPIS qui concluait en ce sens, avec toutefois une comparaison plus large au niveau international. En dehors des aspects fondamentaux de la maladie, il serait néanmoins utile de s’interroger sur des éléments symptomatiques généralement considérés comme accessoires ou du moins peu spécifiques de la schizophrénie. L’exploration de telles dimensions devrait être abordée par de nouvelles procédures méthodologiques multidisciplinaires, faisant notamment intervenir des méthodes d’observation anthropologiques et sociologiques.
Les problèmes socio-économiques propres aux populations de migrants, parfois plus que l’environnement culturel, interviennent pour souligner des différences. En effet, le niveau économique du milieu influence incontestablement la qualité globale de fonctionnement et d’adaptation sociale du patient schizophrène. Ainsi, en Algérie, l’environnement culturel classiquement reconnu comme favorable et tolérant vis à vis de la maladie mentale cède le pas aux difficultés économiques.
c
20 avril 2012 18:26
Je vous rassure, ça se soigne très bien.
P
20 avril 2012 18:35
Oui c'est bien pris en charge, du moins en France.
Le souci rencontré par ces personnes étant la prise régulière de leur traitement, certains "oublient" donc les dégâts peuvent être considérables.
Certaines personnes ont des prédispositions quant à la schizophrénie, la drogue peut la déclencher.

Tu pousses à la réflexion, je ne suis pas en forme Ill désolée.
c
20 avril 2012 18:42
Citation
Pika11 a écrit:
Oui c'est bien pris en charge, du moins en France.
Le souci rencontré par ces personnes étant la prise régulière de leur traitement, certains "oublient" donc les dégâts peuvent être considérables.
Certaines personnes ont des prédispositions quant à la schizophrénie, la drogue peut la déclencher.

Tu pousses à la réflexion, je ne suis pas en forme Ill désolée.


c'est déjà pas mal du tout.!

le traitement existe en injection tous les 6 mois je crois.

le stress déclenche aussi...
P
20 avril 2012 18:51
Nuit agitée, très, 4h21 du mat donc pas la forme du tout.

Il existe un traitement par médicaments également, les injections je ne sais pas par contre, peut-être pour une différence dans la pathologie, certaines sont plus prononcées que d'autres.

Le stress, ça se joue au niveau du cerveau donc c'est fort probable. C'est une souffrance pour tout le monde, la personne atteinte de cette pathologie mais également l'entourage, le suivi psy etc ..n'est pas simple comme démarche.
Certains sont internés, dangereux pour eux-mêmes, le temps de les stabiliser.
c
20 avril 2012 19:13
Je connais un médecin qui prends le traitement en injection il a l'air ...bien !grinning smiley


il faut aussi savoir que parfois ça peut être juste un manque de magnésium ....

une prise de sang c'est pas du luxe ...


il ya aussi un comportement à avoir mais je préfère faire un copier coller pour ne pas me tromper et vu que je suis pas un psy (a bon entendeur..)
k
21 avril 2012 11:24
Citation
Lee Mouna a écrit:
Je vous rassure, ça se soigne très bien.


Salam,
Désolée j'ai pas tout lu de cette analyse, il existe plusieurs types de schizophrénie,
il y a des phases de rémission, stabilisation (on parle pas de guérison pour les troubles psychiques),
le traitement médical est très lourd (bcp d'effets secondaires...), et doit être pris à vie,
les crises peuvent venir si la personne arrête le traitement, les conséquences peuvent être
grave pour elle même, et pour la société....
P
21 avril 2012 15:22
Citation
kayllalinda a écrit:
Citation
Lee Mouna a écrit:
Je vous rassure, ça se soigne très bien.


Salam,
Désolée j'ai pas tout lu de cette analyse, il existe plusieurs types de schizophrénie,
il y a des phases de rémission, stabilisation (on parle pas de guérison pour les troubles psychiques),
le traitement médical est très lourd (bcp d'effets secondaires...), et doit être pris à vie,
les crises peuvent venir si la personne arrête le traitement, les conséquences peuvent être
grave pour elle même, et pour la société....

Pourquoi pour la société, hormis l'aspect pécuniaire ? perplexe

La personne est en souffrance, son entourage également, j'en connaissais et sincèrement c'est du "lourd" psychologiquement, je voyais la mère impuissante face à son enfant, la personne se trouvait dans des endroits sans aucuns souvenirs de comment elle était arrivée "là".

Allahi Chafihoum.
W
21 avril 2012 15:57
Bonjour,

Je n'ai lu que le début, dsl et y reviendrais plus tard inch'allah, sujet déjà abordé mais je n'y ai pas participé alors là j'espère vraiment avoir le temps, bon Pika on peut se serrer la main moi aussi coucher environ à la mm heure, lol après NCS, puis peinture mm si je n'y voyais quedal, mais moi y en avoir des pbs pour dormir lol et non pas de médoc pleaaaaaaaaaase.

La posteuse, d'abord je suis tentée de te dire pourquoi "une étude interculturelle", bien que je sache que la schizo est très présente chez les immigrés, et plus particulièrement chez les maghrébins, bon j'ai des données, sources ect quand au sujet très intéressant.

Bon, je relirais le post en entier évidemment, pas besoin de bûcher sur le sujet mais chercherais cependant mes sources, waww chez moi c un vrai capharnaüm, des piles de livres, magazines mais je kiffe ça lol.

A Plus, inch'allah

ALLAH SWS I3ONKOUM
Wiem
c
21 avril 2012 16:12
j'ai choisi cette étude parce que vivre entre 2 cultures ou quitter son pays natal.... ça peut rendre ou déclencher une schizophrénie.

Par exemple faire le ramadan la journée et boire en boite le soir c'est pas signe de bonne santé mental je trouve.
k
21 avril 2012 16:41
Citation
Pika11 a écrit:
Citation
kayllalinda a écrit:
Citation
Lee Mouna a écrit:
Je vous rassure, ça se soigne très bien.


Salam,
Désolée j'ai pas tout lu de cette analyse, il existe plusieurs types de schizophrénie,
il y a des phases de rémission, stabilisation (on parle pas de guérison pour les troubles psychiques),
le traitement médical est très lourd (bcp d'effets secondaires...), et doit être pris à vie,
les crises peuvent venir si la personne arrête le traitement, les conséquences peuvent être
grave pour elle même, et pour la société....

Pourquoi pour la société, hormis l'aspect pécuniaire ? perplexe

La personne est en souffrance, son entourage également, j'en connaissais et sincèrement c'est du "lourd" psychologiquement, je voyais la mère impuissante face à son enfant, la personne se trouvait dans des endroits sans aucuns souvenirs de comment elle était arrivée "là".

Allahi Chafihoum.

pour la société pas en terme pécuniaire, parce que certaines personnes schizophrènes entendent des voix ( ont des hallucinations), ont des troubles cognitifs (troubles dans l'organisation de la pensée, concentration...), "ces vois"
peuvent les inciter à faire du mal, quelques exemples (fait divers médiatiques): la personne malade a poussé un passant
sur une rame de métro, une autre a tué un jeune étudiant à Grenoble... je ne dis pas que c'est un échantillon représentatif
de la population souffrant de troubles psychiques, mais l'arrêt des médicaments peut avoir des conséquences graves (tentatives de suicide, crise grave..) d'ailleurs ces fait divers ont permis de mettre en place une loi sur les soins sans
consentement (5 juillet 2011) relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques.
La prise en charge médicale et sociale est indispensable pour ces personnes, ce n'est pas facile pour ces patients de
prendre des tas de médicaments tous les jours, même l'entourage familial est affecté, voir épuisé, on ne donne pas de diagnostic dans un 1er temps, et la maladie débute tardivement en général au début de l'âge adulte, du coup les parents
vieillissent, et ce n'est pas facile pour ces aidant familiaux...
et aussi certaines personnes sont abandonnés, s'isolent se trouvent sdf, ou en prison
mais hélas la maladie psychique est très complexe, a une origine multifactorielle, est durable, les progrès de la recherche se limitent à trouver des médicaments ayant des effets 2dr moins contraignants (sur les dernières années).
en conclusion je dirai que ces personnes malades sont plus des victimes, dans la société, et l’accompagnement médico-social reste insuffisant dans la psychiatrie.
P
21 avril 2012 17:19
Pourtant ça reste "lourd" pour la Société, en terme pécuniaire, ce sont des ALD, et tu l'as souligné : traitement à vie.
La loi que tu cites, elle était en application et donnait les pouvoirs de faire interner, quiconque de "dangereux" pour lui-même (donc pour les autres) avant juillet 2011. Le pouvoir des autorités, de la Société à savoir le Préfet (représentant de l'Etat) mais également le Parquet (qui lui défend les intérêts de la dite Société).

La maladie se déclenche vers les 20-21 ans, enfin dans la plupart des cas dont j'ai eu connaissance. Cette maladie n'est facile pour personne, le souffrant en premier, les autres c'est par ricochet.

J'adhère à ta conclusion, ils subissent cette pathologie.

Wiemfien, en fait j'étais réveillée à cette heure-là, cauchemar (ou cache hmar comme disait une personne chère)
Y
21 avril 2012 17:42
Citation
kayllalinda a écrit:
Citation
Pika11 a écrit:
Citation
kayllalinda a écrit:
Citation
Lee Mouna a écrit:
Je vous rassure, ça se soigne très bien.


Salam,
Désolée j'ai pas tout lu de cette analyse, il existe plusieurs types de schizophrénie,
il y a des phases de rémission, stabilisation (on parle pas de guérison pour les troubles psychiques),
le traitement médical est très lourd (bcp d'effets secondaires...), et doit être pris à vie,
les crises peuvent venir si la personne arrête le traitement, les conséquences peuvent être
grave pour elle même, et pour la société....

Pourquoi pour la société, hormis l'aspect pécuniaire ? perplexe

La personne est en souffrance, son entourage également, j'en connaissais et sincèrement c'est du "lourd" psychologiquement, je voyais la mère impuissante face à son enfant, la personne se trouvait dans des endroits sans aucuns souvenirs de comment elle était arrivée "là".

Allahi Chafihoum.

pour la société pas en terme pécuniaire, parce que certaines personnes schizophrènes entendent des voix ( ont des hallucinations), ont des troubles cognitifs (troubles dans l'organisation de la pensée, concentration...), "ces vois"
peuvent les inciter à faire du mal, quelques exemples (fait divers médiatiques): la personne malade a poussé un passant
sur une rame de métro, une autre a tué un jeune étudiant à Grenoble... je ne dis pas que c'est un échantillon représentatif
de la population souffrant de troubles psychiques, mais l'arrêt des médicaments peut avoir des conséquences graves (tentatives de suicide, crise grave..) d'ailleurs ces fait divers ont permis de mettre en place une loi sur les soins sans
consentement (5 juillet 2011) relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques.
La prise en charge médicale et sociale est indispensable pour ces personnes, ce n'est pas facile pour ces patients de
prendre des tas de médicaments tous les jours, même l'entourage familial est affecté, voir épuisé, on ne donne pas de diagnostic dans un 1er temps, et la maladie débute tardivement en général au début de l'âge adulte, du coup les parents
vieillissent, et ce n'est pas facile pour ces aidant familiaux...
et aussi certaines personnes sont abandonnés, s'isolent se trouvent sdf, ou en prison
mais hélas la maladie psychique est très complexe, a une origine multifactorielle, est durable, les progrès de la recherche se limitent à trouver des médicaments ayant des effets 2dr moins contraignants (sur les dernières années).
en conclusion je dirai que ces personnes malades sont plus des victimes, dans la société, et l’accompagnement médico-social reste insuffisant dans la psychiatrie.

les raitments sont varies en fonction des trouble. Question de dosage. De plus, ils ne sont pas figes et necessite souvent un ajustement. Tes peu de personnes schysophrene representent un danger. Ils font peur a beaucoup, ce qui les exclu davantage et cree encore plus de souffrance. C le regard de la societe qui est a craindre. Nous devons depasser nos apprehensions et acceuillir lotreet avoir un regard moins fuyant qd on les croise.
k
21 avril 2012 19:07
@ Yassinnee, salam,
sisi on arrive souvent à trouver un bon dosage pour le patient dans la durée si celui ci est bien suivi
tu as raison sur le rejet, la peur que suscite la maladie psychiatrique dans la société, c'est pour ça qu'une semaine d'information sur la santé mentale a lieu chaque année pour informer, lutter contre la stigmatisation, et dédramatiser la maladie/ handicap psychique. de plus un plan sur la santé mentale est en cours...

@Pika: la loi d'avant c'était celle de 1990 (on parlait alors d'hospitalisation d'office ou à la demande d'un tiers en cas de péril imminent) qui a été réformée, et a donné celle mise en œuvre depuis le 5 juillet 2011, présente quelques progrès notamment "obligation de soins" et pas "hospitalisation", avec une mise en place d'un programme de soins en ambulatoire (ce qui n'était pas le cas avant), continuité de soins... mais présente des difficultés aussi (lourdeur administrative pour le personnel hospitalier mais aussi judiciaire ...)



Modifié 1 fois. Dernière modification le 21/04/12 19:20 par kayllalinda.
k
21 avril 2012 19:32
oui le coût est très élevé en psychiatrie (ça se chiffre en milliards d'après le dernier rapport des comptes)
à cause des hospitalisations, s'agissant d' une maladie chronique.
P
22 avril 2012 15:26
C'est là où je voulais en venir, à l'évolution de la prise en charge des personnes souffrantes de cette pathologie. Toutes les lois sont soi-disant dans le progrès de..mais dans ce cas oui, effectivement puisque c'est donner le droit au soin le plus approprié à la personne. L'obligation d'hospitalisation est toujours d'actualité, une personne peut faire appel aux professionnels et donc placer la personne souffrante en hospitalisation "forcée".
Avant, c'était presque sans pitié, "dangereux = fou" internement d'office, sans prendre en considération la pathologie qui n'était pas si "connue" que ça. De nos jours on en parle plus facilement, mais avec un autre oeil également.

Citation
kayllalinda a écrit:
@ Yassinnee, salam,
sisi on arrive souvent à trouver un bon dosage pour le patient dans la durée si celui ci est bien suivi
tu as raison sur le rejet, la peur que suscite la maladie psychiatrique dans la société, c'est pour ça qu'une semaine d'information sur la santé mentale a lieu chaque année pour informer, lutter contre la stigmatisation, et dédramatiser la maladie/ handicap psychique. de plus un plan sur la santé mentale est en cours...

@Pika: la loi d'avant c'était celle de 1990 (on parlait alors d'hospitalisation d'office ou à la demande d'un tiers en cas de péril imminent) qui a été réformée, et a donné celle mise en œuvre depuis le 5 juillet 2011, présente quelques progrès notamment "obligation de soins" et pas "hospitalisation", avec une mise en place d'un programme de soins en ambulatoire (ce qui n'était pas le cas avant), continuité de soins... mais présente des difficultés aussi (lourdeur administrative pour le personnel hospitalier mais aussi judiciaire ...)

Elle n'est pas spécifique aux schizophrènes, l'obligation de soins, d'un point de vue juridique elle est applicable ailleurs, comme pour les alcooliques, les violents etc..
 
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