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ÊTRE UN PEU GRAS OU ENVELOPPE NE NUIT PAS FORCEMENT A LA SANTE !
20 décembre 2016 16:16
La graisse a parfois du bon… On soupçonne depuis un certain temps que la graisse a une activité de protection contre des maladies sans que son rôle n’ait été clairement défini. Des études récentes ont démontré que les cellules graisseuses sous la peau (les adipocytes) aident à nous défendre des infections par la production de substances anti-microbiennes en présence de virus ou bactérie. Un rôle resté jusque là inconnu des médecins.[/co

La défense de l’organisme contre les infections est un processus complexe, impliquant une grande variété de cellules. Ainsi, lorsque la barrière de la peau est lésée, la responsabilité de cette protection en revient en particulier aux cellules sanguines (comme les neutrophiles ou les monocytes). Mais avant que ces cellules immunitaires arrivent jusqu’au site d’infection, l’organisme a besoin d’une réponse encore plus immédiate pour contrecarrer la multiplication de pathogènes (bactéries, virus…) qui nous attaquent.

Des chercheurs de l’Université de Californie en particulier se sont intéressés plus précisément au staphylocoque doré, une bactérie commune, cause majeure d’infection de la peau et des tissus mous, dont l’émergence de formes résistantes aux antibiotiques est un problème de santé publique à travers le monde. Ce staphylocoque doré est responsable d'intoxications alimentaires, d'infections localisées suppurées et, dans certains cas extrêmes, d'infections potentiellement mortelles. On avait observé antérieurement sa présence dans la couche des cellules graisseuses et on se demandait si cette couche pouvait avoir un rôle actif dans la protection contre l’infection

Deux groupes de souris ont alors été exposés au staphylocoque doré : des rongeurs ne fabricant pas de cellules graisseuse et des spécimens dont les cellules adipeuses n’expriment pas suffisamment de substances antimicrobiennes. Dans les deux cas, les animaux ont souffert d’infections plus fréquentes et plus sévères que des souris normales, ce qui témoigne du rôle de protection immunitaire de ces cellules.

A travers ces expériences chez la souris et l’être humain, on a mis en évidence le rôle clé des cellules graisseuses, les adipocytes, dans la production de matières antimicrobiennes spécifiques, à savoir de peptides antimicrobiens et plus particulièrement de la cathélicidine. Rappelons que l’ensemble de ces peptides antimicrobiennes (lysosyme, psoriasine, Béta-Défensine et Cathélicicidine) est émis également par les cellules de la peau (Kératinocytes).

Par ailleurs, d’autres études chez l’homme ont montré un autre phénomène : les niveaux de cathélicidine dans le sang sont plus élevés chez les sujets obèses. La production défectueuse de ces substances antimicrobiennes par les adipocytes peut survenir à cause de l’obésité et trop de cathélicidine peut provoquer chez les obèses une réponse inflammatoire excessive et inadaptée
C’est donc une épée à double tranchant : un peu de cathélicidine nous protège, trop provoque une inflammation.

Les résultats de ces études sur le tissu graisseux nous aident en tout cas à mieux comprendre l’obésité et aussi les processus inflammatoires dans les maladies auto-immunes, comme le lupus, le psoriasis ou même la rosacée.
Cette dernière, la rosacée, mieux connue sous le nom de couperose, est une affection cutanée incurable, et au départ bénigne, qui provoque principalement une rougeur surtout sur le visage. Elle provient notamment d’un dérèglement du système immunitaire concernant la peau et ses manifestations se retrouvent dans d’autres maladies auto-immunes comme le lupus

LE PARADOXE DE L'OBESITE

Depuis une dizaine d’années, on estime que les gens « enveloppés ou légèrement obèses (notamment ceux atteints de certaines maladies chroniques), vivent aussi longtemps, sinon plus, que les gens ayant un poids normal.
Une méta-analyse en 2013, rassemblant et étudiant une centaine d’autres études, a d’ailleurs démontré que, si l’« obésité sévère » (IMC ≥ 35) était associée à un plus haut taux de mortalité, les gens ayant une « obésité légère » (IMC de 30 à 34,9) avaient une espérance de vie semblable à ceux qui avaient un « poids normal ». L’« excès de poids » était même liée à une diminution du taux de mortalité. D’autres études sérieuses ont abouti au même résultat.

Il y aurait d’ailleurs beaucoup de choses à dire sur cette tyrannie de la minceur qui prétend nous assurer qualité de vie et longévité !
L’obésité sévère doit par contre continuer à être combattue.

Bonnes fêtes et mangez bien sans excès, l'esprit tranquille après cette lecture !

Casablanca le 20/12/2016
Dr Khadija Moussayer
Spécialiste en médecine interne et en gériatrie



Modifié 1 fois. Dernière modification le 20/12/16 16:37 par MOUSSAYER.
 
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